| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Caterina Bonvicini [Italie] | |
| | Auteur | Message |
---|
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Caterina Bonvicini [Italie] Mar 23 Mar 2010 - 17:26 | |
| Caterina Bonvicini est née le à Florence en 1974. Elle a publié deux romans, un recueil de nouvelles et une fiction pour la jeunesse. L'équilibre des requins, son premier roman traduit en français est paru dans de nombreux pays dont l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Espagne. Elle vit actuellement à Rome. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Caterina Bonvicini [Italie] Mar 23 Mar 2010 - 17:48 | |
| L'équilibre des requins - Citation :
- Sofia se réveille à l’hôpital après une tentative de suicide. Quelles circonstances ont bien pu pousser la jeune femme à attenter à ses jours ? Il y a tout d’abord un penchant affirmé pour les hommes dépressifs comme elle, mais surtout faibles et lâches, dont son ex-mari Nicola et ses deux amants, Arturo et Marcello. Mais cela ne serait rien sans une histoire familiale pour le moins difficile : son père Ferdinando, océanologue, est absent depuis toujours et lui envoie des quatre coins du monde par Internet de petits films consacrés à la vie des requins, et sa mère Margherita s’est donnée la mort alors que Sofia était encore enfant.
Le début de L'équilibre des requins est un peu brouillon, impression qui heureusement, se dissipe assez vite. C'est le genre de roman qui s'apprécie sur la longueur avec une une progressive compréhension des sentiments de son héroïne, contaminée par une vague de dépressions autour d'elle et qui tente de survivre malgré tout. Avec une mère suicidée, un père en vadrouille autour du monde et obsédé par les squales, la pauvre Sonia est déjà passablement perturbée. Quant aux hommes qui chauffent épisodiquement son lit, ils ne sont pas très vaillants non plus. Et pourtant, le roman de Caterina Bonvicini ne se complait jamais dans des atmosphères sombres. Mélancoliques plutôt, avec des bouffées de bonheur qui réchauffent le coeur, et une envie de vivre chevillée au corps. Joliment construit, entre les vidéos marines envoyés par le père, la lecture des lettres de la mère, les errements de son ex-mari et de ses amants, le livre suit l'itinéraire en zigzag d'une Sonia qui explore jour après jour les charmes cachés de Turin. Impossible de ne pas s'attacher aux pas de cette femme dont la vraie fragilité est de trop donner d'elle-même pour combler le mal de vivre de ceux qu'elle aime. Un beau personnage pour un roman vif, chatoyant et souvent drôle, qui refuse la grisaille du quotidien. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Caterina Bonvicini [Italie] Mer 24 Mar 2010 - 1:51 | |
| Merci Traversay, je l'ai mis au dessus de la pile! | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Caterina Bonvicini [Italie] Jeu 1 Avr 2010 - 1:19 | |
| - Citation :
- Impossible de ne pas s'attacher aux pas de cette femme dont la vraie fragilité est de trop donner d'elle-même pour combler le mal de vivre de ceux qu'elle aime.
Tout à fait d'accord avec ton analyse psychologique, mais j'ai eu un peu de mal à m'attacher à ses pas.. Du moins à ceux des êtres de sexe masculin qui l'entourent. Enfin qui ne l'entourent pas plutôt. Qui la détruisent. Le père est assez amusant, toutefois, enfin, amusant mais n'est peut être pas le terme adéquat . Ce roman aurait pu s'intituler ( le titre original est excellent, d'ailleurs) Petites variations sur l'état dépressif, car ce ne sont que portraits de dépressifs en allant de la plus atteinte, la mère ( - Citation :
- Aux personnes comme moi, il ne faudrait jamais donner le pouvoir de détruire quoi que ce soit. Détruire les autres, c'est une manière de se détruire soi-même, cela devient impossible d'y résister.
,comme elle est lucide...) aux dépressifs casse-pieds que notre pauvre Sofia a l'art d'attirer, et à celui qui fuit et n'affronte jamais rien, le père qui veille sur l'équilibre des requins. C'est peut être ce côté un peu didactique de la démonstration qui m'a empêchée de rentrer vraiment dans ce roman par ailleurs bien construit, tu l'as souligné. | |
| | | kathel Main aguerrie
Messages : 349 Inscription le : 16/01/2008
| Sujet: Re: Caterina Bonvicini [Italie] Sam 4 Sep 2010 - 11:36 | |
| L'équilibre des requins
Une fois n’est pas coutume, c’est la couverture de ce livre qui me l’a fait choisir, et l’envie de découvrir un auteur italien. Bon, comme c’était à la bibliothèque, je ne prenais pas de risques démesurés. Roman sur la dépression, sur la survie après la dépression si on veut voir le côté plus optimiste des choses, c’est un texte pudique, où la narratrice se cache derrière l’humour et l’auto-dérision. Sofia accumule, il faut l’avouer, les rencontres avec des personnes dépressives, à commencer par sa mère et c’est tout de même un début dans la vie bien difficile que d’être élevée par une mère gravement malade. Ensuite Sofia se marie très jeune, mais Nicola, son mari est atteint de troubles qui l’obligent à être interné régulièrement. Quand Sofia parvient à s’éloigner de Nicola, c’est pour rencontrer deux hommes qui ne sont pas des modèles d’équilibre non plus. Si le père de Sofia est la seule personne modérée de son entourage, il est malheureusement toujours en vadrouille au bord des mers du sud, les requins étant son domaine de recherche. Sofia commence à déraper elle aussi quand elle retrouve des lettres de sa mère et qu’elle décide de les lire. Original avec les interventions du père de Sofia qui lui envoie des vidéos sur les requins, ce roman a aussi comme atout un amour de la ville de Turin qui surgit dans de très belles descriptions : rues, places, fleuve, montagnes à l’arrière-plan, on s’y croirait… Il faut dire que Sofia est artiste photographe, ses photos sont des vues de Turin avec en superposition des mammifères marins.
Le sujet du livre est dur, mais un zeste d’optimisme, une bonne louche d’humour, un style agréable mais pas fade, des personnages attachants, rendent la lecture facile. Une bonne pioche pour moi ! | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Caterina Bonvicini [Italie] Jeu 6 Oct 2011 - 23:41 | |
| Le lent sourire - Citation :
- Un groupe d’amis trentenaires, hommes et femmes, mariés ou encore célibataires, est frappé pour la seconde fois par la même tragédie. Après Diana, opérée avec succès, c’est à Lisa qu’on diagnostique une tumeur au cerveau. Elle allait mettre au monde son premier enfant et n’arrivait plus à bouger son bras gauche ; la gynécologue prétendait alors que ce n’était que le stress.
Décidément, la jeune Caterina Bonvicini se complait dans les ambiances tristounettes, qu'elle s'efforce toujours de relever avec sa plume ironique, faussement insouciante. Après L'équilibre des requins (excellent souvenir), voici Le lent sourire, évocation de la vie d'un groupe de trentenaires frappé par la mort d'une des leurs, vaincue par le cancer. Le lent sourire, c'est celui de cette jeune femme sur son lit d'hôpital, dernière coquetterie avant le grand saut. Le livre est racontée par Clara, son alter ego, avec laquelle elle entretient une relation fusionnelle depuis le collège. La narratrice surfe entre présent et souvenirs, faisant resurgir des scènes dignes d'une comédie italienne. Mourir à trente ans ? Ce n'est pas sérieux, ce n'est même pas envisageable. Alors, elle fait l'éloge de l'amitié, la Bonvicini, témoigne des moments doux qui ne durent pas, des instants fous qui restent dans la mémoire. Nous nous sommes tant aimés, on pense à Scola, bien sûr, quand on est heureux et qu'on ne le sait pas. A ce récit, enlevé et délicat, Caterina Bonvicini colle en parallèle une autre histoire, celle d'un vieux chef d'orchestre antipathique, un certain Ben, qui voir sa dernière compagne, soprano brillante, décliner et s'incliner aussi devant la Camarde. Mourir à 30 ans, ce n'est pas sérieux, même pas envisageable. Clara et Ben se rencontrent. Début d'idylle ? C'est à voir. Un nouveau départ, en tous cas. Il n'est pas mal du tout, ce Lent sourire, mais son aspect artificiel gêne quelque peu. L'émotion est tenue à distance, les ficelles trop apparentes, mais bon, ne chipotons bas, le livre se dévore sans déplaisir aucun. Et on peut même l'aimer. Un peu. | |
| | | simla Envolée postale
Messages : 249 Inscription le : 10/01/2013 Age : 74 Localisation : Nouvelle calédonie
| Sujet: message Mar 12 Mar 2013 - 4:20 | |
| Le lent sourire.
Voici un roman que je viens de terminer écrit par une jeune auteur italienne, pas mal du tout. Une belle histoire d'amitié dans la première partie, racontée par Clara.
Un groupe d'amis, trentenaires, est frappé pour la seconde fois par une même tragédie. L'une d'entre elles, Diana, a une tumeur au cerveau. Elle est opérée avec succès mais on diagnostique à Lisa également une tumeur au cerveau, cette fois, l''issue sera beaucoup moins heureuse.
"Nous n'étions plus des enfants. Ni des adolescents. Ni des jeunes, sans doute. Mais nous n'étions pas vieux non plus. Aussi, nous avions tous devant nous une chose très problématique : le futur. A construire, par dessus le marché. Nous étions véritablement dans une sorte d'âge des obligations. Maintenant, il faut faire des enfants. Maintenant, il faut se marier. Maintenant, il faut trouver un emploi stable. Maintenant ou jamais. Pire qu'à vingt ans, quand nous imaginions notre échec ou notre réussite selon l' humeur. Il n'y a avait plus autant de place pour l'imagination : la vie commençait à se resserrer autour de nos décisions, bonnes ou mauvaises."
Nous étions d'une manière ou d'une autre tous précaires. Qui dans son travail, qui dans son couple, qui dans sa tête. Mais brutalement notre sens de la précarité avait changé. Du jour au lendemain, notre immortalité était devenue précaire."
"Tout le monde connaît l'amour, tôt ou tard. L''amitié peut-être pas. C'est un privilège plus rare. Même si notre amitié à nous n'était pas seulement un privilège. Pas seulement une chance. Nous l'avions conquise sur le terrain : jour après jour, année après année."
Dans la seconde partie, la narratrice, Clara, rencontre Ben, un homme âgé, chef d'orchestre britannique, dont la jeune femme, une soprano célèbre, est hospitalisée dans le même établissement que son amie Lisa et il raconte à son tour son histoire. Un être égocentrique, vaniteux, Clara partira, mais il va malgré tout lui permettre " d'entreprendre cet intime et nécessaire parcours de deuil".
" Je ne me sentais pas capable de soutenir quelqu'un. J'avais toujours envisagé mon futur différemment; Que quelqu'un me soutienne, là oui éventuellement. Mais je n'étais pas préparé à un retournement de ce genre."
" Entre temps, j'avais encore vieilli. J'avais compris que la jeunesse ne se vole à personne. Que, tout au plus, on peut briser celle des autres."
Au final, ce roman n'est pas triste bien que le thème ne soit pas très gai. Une grande sincérité dans la narration, on peut penser que c'est une histoire vécue.
| |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Caterina Bonvicini [Italie] | |
| |
| | | | Caterina Bonvicini [Italie] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|