Edmund White

Edmund White, né en 1940 à Cincinnati, Ohio, est un romancier, biographe et critique littéraire américain.

Il grandit à Chicago, passe par une école prestigieuse (la Cranbook Academy) puis étudie à l'Université du Michigan. Il travaille comme journaliste, tout en commençant à écrire.
Si ses premiers romans (Oublier Helena (1973), Nocturnes pour le roi de Naples (1978)), sont loués par la critique, et en particulier par Nabokov, c'est surtout sa trilogie autobiographique qui lui vaut le succès. Elle commence avec Un jeune américain (1982), roman retraçant une difficile adolescence gay dans une province américaine, et se poursuit avec La Tendresse sur la peau (1988) ou l'itinéraire d'un jeune homme gay à la fin des années 1960, et La Symphonie des adieux (1997), élégie à la mémoire des victimes du sida (il est lui-même séropositif).
Son oeuvre, récompensée par plusieurs prix, inclut de nombreux romans, une autobiographie (Mes vies, 2005) ainsi que des biographies (Jean Genet, 1993 et Marcel Proust, 1990), des essais et des recueils de critiques.
Son succès littéraire lui a ouvert les portes de prestigieuses universités, où il a enseigné la littérature homosexuelle et la fiction (Yale, Columbia).  Il enseigne actuellement à l'université de Princeton.
Il est membre de l'American Academy of Arts and Letters, de l'American Academy of Arts and Science et Officier de l'Ordre des arts et des lettres.

Plusieurs ouvrages d'Edmund White ont été publiés en France comme La Bibliothèque qui brûle (1994), Les Etats du Désir: Voyages en Gay Amérique (1980), L'homme marié (2002), La Symphonie des adieux, Un jeune américain, La Tendresse sur la peau, Mes vies , City Boy (2009)...

Sa biographie romancée de l'auteur américain Stephen Crane, Hotel de Dream (2007) fait en ce moment l'objet d'une lecture commune.


On a fait une Lecture en commun pour cet auteur

Merci pour ce fil..
ah oui.. La Symphonie des adieux un bon souvenir de lecture.. mais date depuis trop longtemps..
je suis très curieuse de découvrir Hotel de Dream

Hotel de Dream

Citation :

Présentation de l'éditeur
En 1900, dans le Sussex, le jeune écrivain Stephen Crane meurt à petit feu de la tuberculose. Cora, sa compagne, une ancienne prostituée qui tenait en Floride un bordel appelé l'Hotel de Dream, organise un voyage pour tenter de le guérir. Stephen rencontre ses amis, le pédant Henry James, et le très sec Jo-seph Conrad. Le romancier sent que ses heures sont comptées, et se met à dicter le début d'un récit à Cora, inspiré de sa rencontre, quelques mois plus tôt, dans les rues de New York, avec un garçon des rues nommé Elliott, qui vit de la prostitution. Ce "Painted Boy ", homosexuel vagabond aux "mauvaises fréquentations", donne son nom à la nouvelle que Crane dicte avec peine à Cora.

Hui.. cela ne va pas être facilie de faire un commentaire sur ce livre après qu'on a parlé pendant un bon bout de temps:
la lecture en commun de ce livre est ici

Je ne peux pas dire ce qui m'a fascinée le plus:
°découvrir un auteur, Stephen Crane, qui m'était tout à fait inconnu avant cette lecture, et dont on a la preuve qu'il était dans son temps "l'auteur américain le plus important" et qui reste encore aujoud'hui une référence chez les littéraires,
°lire une histoire qui donne aussi bien la parole à Stephen qu'à Cora, sa campagne qui reste près de lui et se dévoue de lui servir comme secrétaire/infirmière jusqu'à la fin
°plonger dans ce roman 'vrai/faux' dont White se charge de le ré-écrire (sans qu'on puisse jamais savoir s'il a vraiment existé)
°faire la recherche de -presque- tous les personnages secondaires qui apparaissent aussi bien dans la trame de l'histoire Crane/Cora que de ceux qu'on retrouve dans ce roman "Painted Boy"
°les références littéraires sont d'une richesse et au début il y a presque sur chaque page d'autres livres qui surgissent, dont j'ai envie de les découvrir à leur tour

...

Un livre à part, une lecture enrichissante, intéressante.. est-ce qu'on peut demander plus?

Et du coup, tu vas lire du Crane ? (En même temps, si j'ai bien compris, il s'auto-censurait beaucoup dans ses livres, à cause des codes de bienséance... )

Queenie a écrit:

Et du coup, tu vas lire du Crane ? (En même temps, si j'ai bien compris, il s'auto-censurait beaucoup dans ses livres, à cause des codes de bienséance... )

pour commencer, oui.. je voudrais en tout les cas qu'il ait un fil chez les parfumés
concernant l'auto-censure, je n'en sais pas.. je vais voir cela de plus près après mes vacances

Tout d'abord tu as bien fait d'écourter en citation la quatrième de couverture, qui comporte des spoilers absolument scandaleux.

Ensuite oui, les raisons sont nombreuses d'apprécier ce roman!
Personnellement, ce que j'en retiendrai surtout, outre la façon dont cette biographie fait revivre à la fois le milieu artistique de l'époque, mais aussi les bas-fonds new-yorkais, c'est ce jeu de miroirs entre la vie de Crane et son oeuvre.
Hotel de dream est un roman en abyme sur la façon dont la littérature se nourrit de la vie d'un auteur, et celle dont elle abrite aussi ses fantasmes et ses regrets. Passionnant!

Nezumi a écrit:

Tout d'abord tu as bien fait d'écourter en citation la quatrième de couverture, qui comporte des spoilers absolument scandaleux.

tout à fait.. je l'ai réalisé au moment de vouloir la copier ici.. c'est bien que je ne l'ai pas lu avant la lecture, c'est vraiment du grand n'importe quoi de certains éditeurs de donner TOUT le contenu en 4e de couverture!!

Nezumi a écrit:

Personnellement, ce que j'en retiendrai surtout, outre la façon dont cette biographie fait revivre à la fois le milieu artistique de l'époque, mais aussi les bas-fonds new-yorkais, c'est ce jeu de miroirs entre la vie de Crane et son oeuvre.
Hotel de dream est un roman en abyme sur la façon dont la littérature se nourrit de la vie d'un auteur, et celle dont elle abrite aussi ses fantasmes et ses regrets. Passionnant!

je te rejoins là-dessus..

et merci pour cette lecture au commun.. reste à trouver un autre livre pour retenter cette expérience

Queenie a écrit:

Et du coup, tu vas lire du Crane ? (En même temps, si j'ai bien compris, il s'auto-censurait beaucoup dans ses livres, à cause des codes de bienséance... )

Oui, White a écrit un roman en "et si..." , celui que Crane aurait pu écrire s'il n'avait pas été muselé, comme tu le dis, par la censure morale et éditoriale de l'époque. Sa postface est éclairante à ce sujet:

Je me suis demandé comment, à cette époque, aurait réagi un hétérosexuel doté d'une profonde sensibilité à l'humain, une réelle sympathie pour les prostituées, une curiosité pleine de compassion envers les pauvres et les humiliés, et qui serait de surcroît atteint d'une maladie mortelle - oui, comment aurait réagi un tel homme s'il s'était trouvé confronté à l'homosexualité masculine ? Qu'aurait-il pensé en un temps où les homosexuels eux-mêmes cherchaient vainement à s'expliquer leurs inclinations ?

Je ne sais pas si je vais lire plus de Crane (même si j'ai vraiment bien aimé La conquête du courage), mais d'autres livres de White, certainement.

kenavo a écrit:

et merci pour cette lecture au commun.. reste à trouver un autre livre pour retenter cette expérience

Merci à toi, il faut renouveler cette expérience, c'est sûr!

Nezumi a écrit:

mais d'autres livres de White, certainement.

ah oui, son dernier paru me tente beaucoup:


City Boy : Chronique new-yorkaise

Hotel de dream
Alors que Stephen Crane, décharné par la tuberculose, finit ces jours, alité, il se remémore dans un demi sommeil, sa rencontre avec Elliott : le garçon maquillé. Elliott va lui inspirer un roman.

Pour sa carrière journalistique, Stephen s’est intéressé à Elliot, un jeune prostitué, ce dernier a vécu dans le Wisconsin, malmené par un père et deux frères violents qui le traiter comme un fille pour remplacer la mère morte. Arrivée à NY, Elliot devient Crieur de journaux et rencontre des hommes dont un banquier qui est amoureux de lui.

Cette amour va inspiré Crane et il va en inventer un roman, nous sommes autour des années 1900, et ce genre d’écrit est difficile à être accepter, mais avant de mourir, il tient à son livre « le Garçon Maquillé »

Ce récit a deux narrateur : Srephen qui nous remémore le passé et dicte son histoire, et Cora, sa compagne qui nous parle du quotidien autour du malade. Cela donne une histoire dans un roman, passant du présent au passé, de la réalité à la fiction. C’est un bon moment de lecture, c’est bien écrit, le lecteur suit les histoires les une après les autres sans problème. J’ai eu une préférence pour les chapitres où Stephen est le narrateur mais l’ensemble a son importance. Un livre original, riche et agréable à lire.

Hotel de Dream

La trame du récit a déjà été résumée : il s'agit de suivre les dernières semaines de la vie de Stephen Crane, l'écrivain américain de la toute fin du XIXem siècle, qui se meurt de tuberculose à un peu plus de trente ans. Certains évènements de la vie de Crane sont évoqués. Edmund White, en partant d'un indice ténu a imaginé que Crane aurait rencontré Elliott, un jeune garçon prostitué, vendeur de journaux. Et qu'il a consacré les dernières semaines de sa vie à essayer d'écrire un roman à partir de sa vie. Le livre est donc en parallèle des derniers moments de vie de Crane, entrelacé par ce roman imaginaire.

Ce roman se lit agréablement, mais je suis loin d'être aussi enthousiaste que Kenavo et Nezumi. Le personnage de Crane est relativement intéressant, même si nous restons un peu à la surface. Le portrait des célébrités (James, Conrad..) est un peu convenu et caricatural, et finalement très prévisible. L'histoire d'Elliott, au début intéressante, devient trop romanesque, d'ailleurs le récit glisse d'Elliott à son amoureux banquier, pour finir dans la mafia, et le trop. Enfin pour moi. J'ai en fin de compte du mal à définir vraiment le sujet du livre, tout cela m'a semblé un tant soit peu confus.

et moi j'ai du coup relu le fil avec la lecture en commune que j'avais fait avec Nezumi... retrouvé toutes les bonnes sensations que j'ai eu lors de cette lecture..
mais je peux comprendre que ce livre n'enthousiaste pas autant

piou piou piou, j'ai La symphonie des adieux dans ma PAL depuis des années et je n'arrive pas à me lancer...

shanidar a écrit:

piou piou piou, j'ai La symphonie des adieux dans ma PAL depuis des années et je n'arrive pas à me lancer...

c'est celui que j'ai lu de lui avant Hotel de dreams
je n'ai vue qu'après ma lecture que ce livre est en effet le 3e d'un volet de livres autobiographiques

Citation :

Mais c'est surtout sa trilogie autobiographique qui lui vaut le succès : Un jeune américain (1982) décrit la fin de l'enfance avec acuité et une écriture ciselée qu'encense Susan Sontag. Suivent La Tendresse sur la peau (1988) ou l'itinéraire d'un jeune homme gay à la fin des années 1960, et La Symphonie des adieux (1997), mélancolique élégie à la mémoire des victimes du sida
wikipedia

et comme souvent, ayant lu le dernier, le 1er et le 2e restent toujours dans ma PAL