Domenikos Theotokopoulos (El Greco)

A propos du Greco, il y a du nouveau aujourd´hui, depuis les monographies et ouvrages publiés fin XIXe, début XX par les historiens de l´art tels que Manuel Cossio et San Roman par exemple.
Barrès s´appuie sur ces auteurs pour écrire « Greco ou le Secret de Tolède » et contribue à divulguer cette image du Greco, peintre mystique , illuminé qui aurait trouvé le style et l´inspiration dans Tolède, ville secrète, croisement de cultures (arabe, juive et chrétienne,)
De nouveaux documents trouvés et étudiés de près par des chercheurs, ( à partir des années 30,) spécialistes du Greco, ont permis de donner un nouvel éclairage au peintre :
(1) Certains livres extraits de la bibliothèque du peintre, comme le « Vite « ( Vies de artistes) de Vasari, exemplaire qui lui avait été offert par le peintre Zuccaro,ou les livres d´architecture de Vitruve, très chargés en annotations personnelles et savantes manuscrites ajoutées en marge par le peintre indiquent que Le Greco était un artiste érudit, dont la formation classique s´était initiée et confirmée bien avant son arrivée à Tolède.
(2) De nouvelles données sur sa véritable date de naissance qui lui font faire un bond en arrière, dans le temps qui prouvent qu´il a déjà presque 30 ans quand il arrive à Rome, et qu´il a déjà beaucoup travaillé et produit en Crète et surtout en Italie ( Rome, Venise) avant de s´installer à Tolède ( à 36 ans).
(3) Le triptyque de Modène en est la preuve. Mais il n´est ajouté au catalogue du Greco qu´en 1937. L´ancrage stylistique du peintre se fait de plus en plus en Italie, et non plus à Tolède.

Les dates importantes étant.
-Sa naissance en Crète : 1541
-Séjour à Venise : 1567.
-Rome 1570.
Et Tolède 1577-1614.
Le Greco se fait de plus en plus italien ( de formation).L´idée générale étant qu´il travaillait à Tolède bien plus en fonction du goût de sa clientèle que des siens. ( a propos de la religiosité par exemple).
Donc Le Greco, plus en tant que « réfugié » à Tolède, qu´illuminé par les mystères et secrets de la ville.
Tout ceci ne retire rien à ce fut écrit antérieurement à ces découvertes, comme le livre de Barrès, œuvre incontournable, grand succès et toujours très lu par les admirateurs du Greco, ne serait-ce que pour sa force expressive et le souffle des élans de son auteur.

En feuilletant un livre regroupant les œuvres exposées à la Galerie des Offices de Florence, je suis tombé sur ce tableau du Gréco:

Saint Jean l’Évangéliste et Saint François (huile sur toile, 109x86cm)
La manière du Gréco dans les années 1600. Tableau qui aurait été acheté par un membre de la famille des ducs de Sueca. Entré aux offices en 1976, il se trouvait autrefois dans la collection des Rustoli y Godoy.

Je sens chez Garouste comme une filiation...