Vassili
Peskov est né en 1930 à Orlov. Il fut depuis 1956 grand reporter à Komsomolskava Pravda. Outre ses interviews, on lui doit des livres sur la faune du monde et d'étonnantes histoires sibériennes.
Œuvres :
« Шаги по росе» (1963) — книга очерков
«Записки фоторепортёра» (1960) — книга
«В гостях у Шолохова»
«Ждите нас, звезды» (1963) — книга документальных очерков
«Белые сны» (1965) — книга
«Он был разведчиком» (1966)
«Край света» (1967) — книга
«Ржаная песня» (1971)
«Земля за океаном»(1973) — совместно с Борисом Стрельниковым
«Речка моего детства» (1978) — книга очерков
«Просёлки» (1988) — книга очерков
«Таёжный тупик» (1990) — документальная повесть о семье староверов Лыковых (Les ermites de la Taïga)
«Странствия» (1991) — книга очерков
Les ermites de la TaïgaOriginal : «Таёжный тупик» (1990)
" Dans ma longue vie de grand reporter, dit Vassili
Peskov - qui travaille depuis plus d'un demi-siècle pour le même quotidien moscovite, la Komsomolskaya Pravda -, j'ai pu côtoyer de près des célébrités hors pair qui m'ont beaucoup impressionné. Je pense entre autres au maréchal Joukov, au cosmonaute Youri Gagarine, au savant voyageur Thor Heyerdahl... Mais la personnalité la plus intéressante que j'aie connue, la plus fascinante, la plus attachante aussi, reste à mes yeux celle d'Agafia Lykova. " Née en 1945 dans la forêt sibérienne, Agafia est la dernière survivante de la famille Lykov, retirée loin de toute habitation depuis 1928 (1938 selon d’autres sources ?) dans la taïga pour une incroyable robinsonnade d'un demi-siècle, puis " découverte " en 1978 par un groupe de géologues. Depuis 1982 Vassili
Peskov rendait régulièrement visite à Agafia et révéla l'aventure dans ce premier livre qui fut « Ermites dans la taïga » (publié en 1990), qui s'achève sur le désir d'Agafia de continuer à vivre solitaire et en autarcie. (extrait d'une description du nouveau livre de
Peskov, Amazon)
Mais tout cela ne fut pas un pur accident, et il est à croire que la famille Lykow avait cherché pour des bonnes raisons la solitude et la réclusion. Appartenant au groupe des vieux-croyants, église schismatique issu du « Raskol » du 17ième siècle (j’avais déjà présenté un livre photos sur ce groupe d’Ivan Boïko, ici :
https://parfumdelivres.niceboard.com/photographes-sculpteurs-f77/ivan-boiko-photographe-t5473.htm?highlight=boiko ) , ils ont probablement fui les persécutions de Staline. Peut-être ce livre fascinant qui nous rappelle nos désirs de Robinsonade et d’autarcie (légèrement idéalisé !), met l’accent sur la vie, oui, la survie dans des conditions simples. Aussi nous accompagnons Agafia dans ses « premiers » contacts avec le monde extérieur, dans un voyage, ses prises de conscience du monde vaste. Mais tout cela ne devrait pas faire oublier que cette famille n’a pas juste vécu ce que certains puissent considérer comme un calvaire, mais qu’ils ont fait un choix de vie très fort et exigeant. Ils se sont reposés sur une foi quasiment inébranlable qui n’avait pas besoin de beaucoup. C’est à se demander comment on peut vivre une telle isolation, solitude ? Comment se fait le contact avec le monde extérieur ? Est-ce qu’alors une telle vie peut (aussi !) rendre un sens à l’existence, voir rendre heureux?
Une lecture fascinante à travers laquelle on s’attachera à Agafia…
Et voici une photo d’elle :
http://sarawastibus.files.wordpress.com/2010/04/agafia1.jpg