Audur Ava Olafsdottir [Islande]

Harelde a écrit:

Quelques réflexions, pensées et réactions de sa part qui dénotent tout de même une certaine maturité et qui contredit un peu la naïveté affichée du personnage.

J'ai aussi trouvé cet aspect du livre assez important, et cela lui apporte une remarquable densité. Certes Olafsdottir insiste, par le lien qui se crée entre Arnjoltur et son enfant, sur la force d'une transmission, évoquant la capacité de l'être humain à s'ouvrir aux autres et à la beauté du monde. De ce point de vue, Rosa Candida révèle une tendresse, une simplicité qui m'ont beaucoup touché (je partage largement les avis précédents).
Mais l'on ressent aussi une lucidité face à la violence et la souffrance...par petites touches, sans jamais briser cette ambiance si délicate, presque miraculeuse. La perte de sa mère, la vision brutale d'un accident, montrent qu'Arnjoltur est conscient de la fragilité de sa vie. Il ne trouve pas son équilibre en se retranchant d'une réalité : au contraire il s'empare de son expérience, avec toutes ses nuances, pour tenter d'apporter à ses proches.
Pour moi aussi, ce fut donc une des belles surprises de la rentrée littéraire de l'automne, un roman qui tient de bout en bout grâce à sa qualité d'écriture : fine, sensible, proche de ses personnages, sans jamais tomber dans l'anecdote ou l'excès d'innocence.

Je vous lis avec plaisir...J'ai une tendresse pour ce roman...et pour son personnage principal...

coline a écrit:

J'ai une tendresse pour ce roman...et pour son personnage principal...

Désormais, nous serons deux.

Vous m'avez convaincue, je viens de l'emprunter à la bibliothèque.

domreader a écrit:

Vous m'avez convaincue, je viens de l'emprunter à la bibliothèque.

J'espère qu'il te plaira...

C'est vraiment chouette de vous lire! Des libraires amis avaient mis un mot avec le livre : "Le livre qui rend heureux" et ils ne se sont pas trompés! Ils ont d'ailleurs reçu Audur Ava Olafsdottir un soir dans leur toute petite librairie, c'est une rencontre que je n'oublierai pas de sitôt!
d'ailleurs j'aimerai savoir où vous situez le jardin?

j'ai posé la question autour de moi et j'ai eu autant de réponse différentes:

Quelque exemples

Spoiler:

Icolo a écrit:

C'est vraiment chouette de vous lire! Des libraires amis avaient mis un mot avec le livre : "Le livre qui rend heureux" et ils ne se sont pas trompés! Ils ont d'ailleurs reçu Audur Ava Olafsdottir un soir dans leur toute petite librairie, c'est une rencontre que je n'oublierai pas de sitôt!
d'ailleurs j'aimerai savoir où vous situez le jardin?

Je crois qu'il est question d'un petit pays méridional à la langue menacée. Moi, je vois bien ça dans les Balkans. Macédoine, Albanie, une région grecque ?

J'avais pensé à la Grèce moi aussi...Mais on ne nous donne guère d'indices...

Une voix de plus pour la Grèce ou les Balkans....
Mais une des prouesses d'Olafsdottir est bien de nous faire ressentir ce dépaysement, cette absence d'orientation, comme quelque chose de confortable et de presque rassurant, sans jamais virer vers l'exercice de style.

je crois que le fait de ne pas savoir est volontaire, de manière à faire aller le lecteur à l'essentiel, le jeune homme.

traversay a écrit:

Je crois qu'il est question d'un petit pays méridional à la langue menacée. Moi, je vois bien ça dans les Balkans. Macédoine, Albanie, une région grecque ?

J'avais aussi pensé aux Balkans, à la Croatie plus précisemment ...

C'est vrai que ce léger flou rajoute au phénomène de conte, et que l'on se concentre plus sur son histoire personnelle, un peu intemporelle. Un roman tout en douceur et qui fait un bien fou!

France et Italie sont impossibles : Le jeune homme voyage 1500 km depuis l'aéroport et franchit 3 frontières.
Les Balkans sont donc une possibilité. Mais je ne suis pas sûr qu'il faille nommer le pays. Si l'auteur l'avait voulu, elle nous l'aurait dit. C'est un peu le même principe que la terrible maladie qui décime les troupeaux et les hommes dans le récit de Ramuz (La grande peur dans la montagne). Ne pas chercher à percer ce que l'auteur à voulu taire.

Harelde a écrit:

France et Italie sont impossibles : Le jeune homme voyage 1500 km depuis l'aéroport et franchit 3 frontières.
Les Balkans sont donc une possibilité. Mais je ne suis pas sûr qu'il faille nommer le pays. Si l'auteur l'avait voulu, elle nous l'aurait dit. C'est un peu le même principe que la terrible maladie qui décime les troupeaux et les hommes dans le récit de Ramuz (La grande peur dans la montagne). Ne pas chercher à percer ce que l'auteur à voulu taire.

c'est bien ce que je disais, peu importe le pays, l'essentiel n'est pas là

mimi54 a écrit:

Harelde a écrit:

France et Italie sont impossibles : Le jeune homme voyage 1500 km depuis l'aéroport et franchit 3 frontières.
Les Balkans sont donc une possibilité. Mais je ne suis pas sûr qu'il faille nommer le pays. Si l'auteur l'avait voulu, elle nous l'aurait dit. C'est un peu le même principe que la terrible maladie qui décime les troupeaux et les hommes dans le récit de Ramuz (La grande peur dans la montagne). Ne pas chercher à percer ce que l'auteur à voulu taire.

c'est bien ce que je disais, peu importe le pays, l'essentiel n'est pas là

je n'ai pas lu ce livre, mais j'ai suivi vos commentaires et d'après ce que j'ai compris, ce n'est pas que la situation de ce jardin soit considérée comme l'essentiel.. mais d'une sorte d'imagination en dehors de la lecture.. et tout lecteur a bien le droit à cela

Bien sûr Kenavo. Chaque lecteur a droit de rêver et de s'interroger. Sinon à quoi bon lire ?
Mais Mimi54 et moi pensons que tous les points indéfinis ne sont pas destinés à être précisés. Garder une part d'imprécision et de mystère donne une âme supplémentaire au récit.