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| Paul Bowles | |
| | Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Paul Bowles Mar 7 Sep 2010 - 13:37 | |
| Biographie de l'auteurNé à New York le 30 décembre 1910, Paul Bowles est le fils d'un dentiste. Après une enfance bourgeoise et solitaire, il fait de brèves études à l'université de Virginie. Dès 1929, il commence à voyager. Il séjourne à Paris et fait la connaissance de Gertrude Stein, Jean Cocteau et Ezra Pound. Sur les conseils de Gertrude Stein, il part à Tanger avec son ami et professeur le compositeur Aaron Copland. Durant les années suivantes, il voyage à travers l'Afrique du Nord. De retour à New York, il gagne sa vie comme critique musical et compositeur. En 1938, il épouse Jane Auer. Pendant la guerre, Jane travaille sur un roman, Deux daines sérieuses, et Paul sur Un thé au Sahara qui paraîtra en 1949 et connaîtra aussitôt le succès. Il se lie d'amitié avec Tennessee Williams, Salvador Dab, et traduit Huis clos de Sartre. Installés à Tanger en 1947, les Bowles partagent leur temps entre le Maroc et Taprobane, une île au large de Ceylan. En 1952, paraît Après toi le déluge. Les écrivains de la Beat Generation, Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William S. Burroughs, attirés par l'aura de l'auteur d'Un thé au Sahara, viennent leur rendre visite. Après la mort en 1973 de Jane, depuis longtemps très malade, Paul Bowles commence à acquérir une renommée mondiale. En 1990, Bernardo Bertolucci adapte Un thé au Sahara au cinéma, film dans lequel l'écrivain endosse le rôle du narrateur. Paul Bowles meurt à Tanger en novembre 1999, ses cendres sont enterrées dans l'État de New York auprès de ses parents. Romancier, nouvelliste, traducteur, auteur d'une autobiographie, de récits de voyages, et compositeur réputé, Paul Bowles laisse une importante oeuvre musicale et littéraire. source: Gallimard
et j'adore cette photo, issu d'un lot de plusieurs cartes postales que Gallimard offrait à un certain moment comme 'package'En voulant annoncer la parution d'un petit Folio 2€ j'ai réalisé qu'il n'y a pas de fil pour Paul Bowles (bon, non plus pour sa femme, mais je le comprends un peu mieux, mais lui??!!) Je me pose donc la question s'il n'est plus d'actualité aujourd'hui? Est-ce qu'il n'y a plus d'intérêt pour ses écrits? Ou tout simplement un 'oubli' dont on a encore plusieurs sur le forum? Bon n'importe, le voilà, et vue qu'on fête cette année le centenaire de sa naissance.. raison de plus pour créer son fil le site authorisé | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Paul Bowles Mar 7 Sep 2010 - 13:37 | |
| Un thé au Sahara - Citation :
- Un Thé au Sahara est l'histoire d'une Américaine qui, saisie par une espèce de délire sensuel se jette à corps perdu dans l'aventure que représente pour elle la vie en Afrique. Comme dans ses livres ultérieurs, Paul Bowles cherche, ici, dans la culture arabe, un antidote à la civilisation du progrès.
Pour moi la première rencontre avec cet auteur, bien que je dois dire que cela ne s'est fait après que je suis revenue du cinéma. The sheltering Sky (titre original du livre qu'on aurait bien fait de garder) est un moment extra au cinéma, mais je voulais aller plus loin et savoir ce qui était derrière les images. Et donc j'ai lu ce roman.. il y a trop d'années pour en dire encore beaucoup de détails, à part que j'ai aimé et que j'étais sous le charme.. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Paul Bowles Mar 7 Sep 2010 - 13:47 | |
| Depuis le temps que je me dis que je devrais le lire! Merci du rappel! |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Paul Bowles Mar 7 Sep 2010 - 15:32 | |
| "Un thé au Sahara" est une lecture lointaine mais j'en ai un très bon souvenir . | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Paul Bowles Dim 13 Fév 2011 - 18:20 | |
| Un thé au Sahara
Un roman souvent hypnotique sur la perception du voyage en tant que traversée d'un vide, instrument d'un déchirement relationnel et d'une confrontation à sa propre finitude. L'écriture de Paul Bowles est sèche et précise, d'une grande violence affective et n'épargne rien à ses protagonistes, figés dans une incompréhension de soi et du monde qu'ils souhaitent pourtant observer. Je suis cependant assez peu touché par l'observation d'une classe et d'une médiocrité sociale...alors que la désintégration progressive du couple Moresby, jusque dans le ressenti de la maladie et de la mort, impressionne par son caractère éprouvant. Et si certains développements peuvent laisser distant, Un thé au Sahara marque durablement par son amertume et sa lucidité, révélatrices d'un état d'esprit qui voit en l'homme son propre ennemi.
Dernière édition par Avadoro le Dim 13 Fév 2011 - 20:51, édité 1 fois | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Paul Bowles Dim 13 Fév 2011 - 20:44 | |
| merci de venir à l'aide de ce fil | |
| | | Der Hago Espoir postal
Messages : 15 Inscription le : 14/04/2016 Age : 73 Localisation : Angers
| Sujet: Re: Paul Bowles Dim 17 Avr 2016 - 16:29 | |
| La lecture de ces commentaires me fait penser à une autre courte histoire de Paul Bowles intitulée " l'Initié", écrite à Tanger en 1961. Les récits de Paul Bowles, de courtes nouvelles, ne sont pas sans similitudes avec ceux de Joseph Conrad ou de Scott Fitzgerald, mais Paul Bowles fut aussi influencé par la littérature française et en particulier Lautréamont, Gide,Valery et Roussel. Je lis cet auteur dans d'agréables petits recueils des éditions Rivages. Celui dans lequel se trouve "l'Initié" s'intitule : l'Echo. La couverture, haute en couleur, reprend un détail du tableau d'Auguste Macke "Paysage". Le traducteur de Paul Bowles, Brice Matthieussent, nous présentent ces histoires qu'il qualifie pour le moins d'inquiétantes, sinon d'infernales. Construites comme une œuvre musicale dit-il, autre talent de Paul Bowles, elles manient le rêve et la magie, et traduisent la fascination des terres lointaines au sens propre comme au sens figuré. Mais, le voyage est la plupart du temps un piège. Les personnages, qui ont entre eux des rapports minés par le malentendu, l'ambiguïté, évoluent sur un fond d'irrationalité, de magie et parfois sombrent dans des gouffres abyssaux, notamment lorsqu'ils se laissent entraîner, comme à leur insu, dans un cheminement dont l'irréalité devient vite délétère. Parmi les thèmes de Paul Bowles on trouve : " la peur de l'autre, mais aussi de soi, l'angoisse de perdre sa propre identité". Dans cette histoire, Paul Bowles nous dit en incipit: " Il semble qu'un homme du nom de Ben Tajah était parti à Fez rendre visite à son cousin ". En chemin sur le retour près de Jemaa el Fna, il trouve par terre une enveloppe qui porte son nom. Sur la lettre sont écrits les mots suivants : " Le ciel tremble, la terre a peur, et les deux yeux ne sont pas frères". L'angoisse peu à peu gagne son esprit car ces mots sont pour lui un mystère diabolique qui le concerne et qu'il doit résoudre ; il lui vient le besoin de fumer un kif, ce qui est interdit par la loi. Il entre dans un café un peu particulier, le café des Deux Ponts, qui est un sanctuaire pour les fumeurs parce que la police n'y intervient pas. Il prend du kif dans son mottoui et remplit son sebsi, ensuite il fume. Dans l'obscurité du café, surgit alors l'Initié, un personnage mystérieux, jeune, qui semble être son double lorsqu'il a fumé du kif ; ou tout au moins, il lui apparaît être celui qui détient les clés de l'énigme. L'Initié est aussi perturbé que l'homme car dans sa tête trotte la phrase suivante " l'œil veut dormir, mais la tête n'est pas un matelas". L'Initié s'imagine poursuivi par la police et se réfugie chez une vieille femme : à l'aide d'une corde il se cache au fond d'une marmite de soupe bouillante. En ce lieu insolite, il lui vient alors cette pensée à l'esprit : "Voilà comme nous sommes aujourd'hui- nous vivons en dépit du bon sens. Quand nous tenons une bonne chose, nous en cherchons une mauvaise pour la remplacer - le monde est trop bon. Nous ne retrouverons notre bon sens qu'en le rendant d'abord mauvais". Pris d'une certaine considération pour cette vieille femme qui l'a sauvé, il se lance dans une errance hallucinée et sans fin dans les rues et les souks de la ville. Cette vieille est-elle sa mère ? Mais il finit en cours de chemin par la détester très fortement, l'insulter et la laisser à son sort. Pour finir on retrouve l'homme au café. A-t-il rêvé ? Il questionne l'Initié pour connaître le secret de la lettre ; l'Initié invente une explication pour rassurer l'homme car il a senti la main du diable sur son compagnon. L'homme conduit l'Initié chez lui, l'héberge : c'est une tradition arabe essentielle ; cependant, il n'en est pas complètement convaincu étant originaire de la montagne et non de la ville. À son grand étonnement l'Initié s'installe dans son lit pour dormir. L'homme retrouve le sommeil qu'il avait perdu parce qu'il était seul après avoir chassé sa femme qui criait trop. Il la battait d'ailleurs à cause de cela. Dans la nuit, l'Initié se réveille, entre dans une grande colère se sentant floué par le sommeil de l'homme. Il prend la lettre dans la poche de l'homme, la brûle, lui dérobe tout son argent et s'enfuit. Rentré chez lui, il prononce ces mots : " Une pipe de kif avant le petit déjeuner donne à l'homme la force de cent chameaux dans la cour". Conclusion : faut-il se méfier de tout ce qui cherche à nous séduire ? Peut-être les mots d'ailleurs qui s’insinuent dans notre langue ? Mais ils apportent leur part de réalité, de différences et de rêves; ce dont nous avons besoin. | |
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