Kathryn Stockett

Kathryn Stockett est née en 1969 à Jackson (Mississipi). Diplômée de l'Université de l'Alabama, elle a ensuite habité New York et collaboré à plusieurs magazines. Elle vit aujourd'hui à Atlanta avec son mari et sa fille.
Son premier roman, The Help, parait en février 2009 aux Etats-Unis. Il figure dans la liste des meilleures ventes du New York Times depuis 75 semaines et s'est écoulé à 2 millions et demi d'exemplaires. Sa traduction française vient de paraître aux Editions Jacqueline Chambon sous le titre de La couleur des sentiments. L'adaptation cinématographique, produite par Spielberg et les studios Dreamworks, est en cours de tournage.

Site de l'auteure : http://www.kathrynstockett.com/

On peut dire qu'elle a touché le jackpot avec ce livre, incroyable succés
Tu es en train de le lire Traversay

rivela a écrit:

On peut dire qu'elle a touché le jackpot avec ce livre, incroyable succés
Tu es en train de le lire Traversay

100 pages, déjà. Roman classique dans sa forme, au coeur du sud des Etats-Unis de 1962. Les pages tournent toutes seules. A suivre.

Avant que quelqu'un d'autre ne tente la blague : quand Kathryn aura écrit deux bouquins, ça donnera une paire de Stockett.


Voila, ça, c'est fait.

Déjà noté, celui-ci aussi, après la critique de Cuneipage ici. J'aime bien ses enthousiasmes!

Citation :

Avant que quelqu'un d'autre ne tente la blague : quand Kathryn aura écrit deux bouquins, ça donnera une paire de Stockett.


Voila, ça, c'est fait.

Voui
A côté de cela, je ne suis pas bien sûre que quelqu'un aurait osé?

La couleur des sentiments

Citation :

Jackson, Mississippi, 1962. Dans quelques mois, Martin Luther King marchera sur Washington pour défendre les droits civiques. Mais dans le Sud, toutes les familles blanches ont encore une bonne noire, qui a le droit de s’occuper des enfants mais pas d’utiliser les toilettes de la maison. Quand deux domestiques, aidées par une journaliste, décident de raconter leur vie au service des Blancs dans un livre, elles ne se doutent pas que la petite histoire s’apprête à rejoindre la grande, et que leur vie ne sera plus jamais la même.

Allons-y d'emblée pour la critique qui ne manque pas de surgir au moment d'évoquer La couleur des sentiments : oui, Kathryn Stockett a suivi un atelier de "Creative Writing" et cela se sent, dans sa façon ingénieuse de faire avancer son roman, dans ses portraits de femmes, d'une minutie et d'une précision qui ne laissent rien au hasard.

2 millions et demi d'américains ont lu le premier livre de Kathryn Stockett. Et combien dans les états du sud, du côté du Mississippi, là même où se déroule l'action, il y a moins de 50 ans ? Pas de doute, la romancière a su saisir l'ambiance ségrégationniste de l'époque, et le choix de décrire les rapports entre domestiques (noires, forcément) et jeunes bourgeoises (blanches, naturellement) aiguise et amplifie cette atmosphère délétère.

En donnant la parole successivement à deux bonnes et une apprentie journaliste de bonne famille, lancées dans une entreprise invraisemblable et hautement dangereuse, Kathryn Stockett a trouvé le cocktail idéal. Deux noires pour une blanche, les deux premières se confiant clandestinement à la troisième pour l'écriture d'un livre témoignant de leur vie quotidienne, ce n'est rien de moins que de la dynamite, dans une société où règne un apartheid décomplexé et lamentable.

Le livre s'étire parfois longuement dans des descriptions maniaques des relations ambigües entre maîtresses et servantes (j'ai failli écrire esclaves) mais tout ceci sonne juste et fort et prépare à la déflagration finale, qui se fait attendre, mais qui ne déçoit pas, au point de tirer quelques larmes sans tomber dans un pathos inconvenant.

Ce n'est pas de la grande littérature ? Non, mais c'est un grand sujet, traité avec nuances et sans manichéisme (ce n'est pas les méchantes blanches contre les gentilles noires, on en est loin). C'est un roman dense, un négatif à Autant en emporte le vent, passionnant comme un documentaire, palpitant comme une fiction. Avec de bons gros morceaux d'humanité dedans. Alors, oublions les ateliers d'écriture, Kathryn Stockett a un don pour la mise en scène et les dialogues remarquable et tient sans peine la distance des 500 pages.

Evidemment, on imagine bien le film qui va en être tiré. Franchement, même avec un Spielberg aux commandes, que diable pourrait-il apporter de plus ?

Mon avis sur ce roman :

"La couleur des sentiments" est un roman polyphonique qui, à travers l'histoire de trois femmes (deux domestiques noires et une jeune blanche de la bonne société), montre ce que pouvait être la vie dans un Etat sudiste juste avant que le mouvement pour les droits civiques ne prenne de l'ampleur. Dès le début du roman, on est à Jackson. L'écriture reflète les différents parlers des personnages, avec notamment une retranscription de l'accent des domestiques. Les personnages principaux sont donc intéressants, les personnages secondaires le sont tout autant et contribuent à nous donner une image de cette société. La société de Jackson était donc divisée selon la couleur de la peau mais à l'intérieur de la bonne société blanche, la solidarité n'était présente qu'à condition de suivre le courant dominant. Bref, un roman qui révèle une société plus complexe qu'imaginée.

Un roman captivant, avec ses moments de tendresse, d'humour, de tristesse. Les quelques 500 pages s'avalent vite.

Je viens de voir La couleur des sentiments à la FNAC à midi.
Et j'avoue avoir été très intéressé. Le thème, qui me rappelle Lumière d'août de Faulkner, me tente bien.
Merci à Traversay et à Anna pour leur compte-rendu.

J’avoue avoir souvent pris en main ce livre chez mon libraire, l’avoir retourné , hésité puis reposé. Evidemment la couverture assez belle mais jouant sur l’émotionnel (vous remarquerez que les bonnes noires y sont jeunes et belles ce qui n’est pas le cas dans le livre) le titre (une fois de plus vive la traduction), le double million d’Américains qui l’ont aimé, ça fait réfléchir… Mais en même temps une lecture facile et pleine de bons sentiments , quand l’auteur a du talent, une fois de temps en temps, ça ne fait pas de mal
Quand je l’ai trouvé au rayon Nouveautés de an bibliothèque, je n’ai plus hésité.

Tout comme Kathryn Stockett qui l’écrit dans sa post-face, « j’éprouve pour La couleur des sentiments des sentiment contradictoires. »

En effet les premières pages démarrent et on se dit « oui, c’est bien ce que je pensais, un bon roman à l’eau de rose… » mais pas au point de le laisser tomber. Peu à peu ça accroche et on se prend d’une grande sympathie pour le trio féminin qui nous emmène dans l’aventure folle du témoignage des bonnes noires sur leurs patronnes blanches dans le Mississipi des années 60, aventure sans doute encore plus folle dans la réalité que tout ce qu’on peut imaginer depuis notre vingt et unième siècle bien pensant. C’est bien mené, les personnages féminins sont extrêmement vivants et contrastés (pas comme les personnages masculins qui sont très négligés et superficiels). Les dialogues sont parfaits, l’action pleine de rebondissements. On s’émeut et on vibre souvent en attendant une explication dont on sait qu’elle viendra plus tard.

Et jusqu’à la fin…on sait très bien que sur un livre comme ça il ne faut attendre qu'un happy end, mais celui-ci reste assez nuancé

Quand même, j’en viens aux réserves, un peu trop de rebondissements, un peu trop de gens formidables, un peu trop de bons sentiments, à vrai dire un côté un peu mélo et best-seller.
Mais qui ne se cache pas, s’accepte comme et je n’ai à m’en prendre qu’à moi-même je le savais avant même de lire la première page. Et finalement on n’ a pas l’impression d’avoir lu un grand livre, mais passé un bon moment.

Si vous voulez lire une EXCELLENT livre sur une jeune femme blanche qui prend le risque de défendre des employés noirs et se met sa propre communauté à dos, courrez lire Colère en Louisiane d’Ernest Gaines. Beaucoup moins d’exemplaires vendus, mais autrement intéressant, un grand plaisir de lecture.

traversay a écrit:

[size=18]Evidemment, on imagine bien le film qui va en être tiré. Franchement, même avec un Spielberg aux commandes, que diable pourrait-il apporter de plus ?

Il est sûr que l’adaptation cinématographique n’apportera pas grand choses, risque même d’appuyer sur certains aspects un peu outrés, et de perdre en nuance, mais si un type a envie de se faire plaisir avec ce sujet, de faire plein de sous, et en tire un film correct, on ne peut pas lui en vouloir.

Noté Colère en Louisiane d’Ernest Gaines, merci Topocl!
Quant à La couleur des sentiments, même avis que vous, on passe un bon moment et c'est déjà pas mal!

le fil de Gaines est ici
il attend vos commentaires

Marie a écrit:

Quant à La couleur des sentiments, même avis que vous, on passe un bon moment et c'est déjà pas mal!

J'ai déjà lu un peu plus de 150 pages.
Ce n'est pas de la grande littérature. Mais ça se lit agréablement.
Je vous en dirais plus dans quelques jours.

topocl a écrit:

Quand même, j’en viens aux réserves, un peu trop de rebondissements, un peu trop de gens formidables, un peu trop de bons sentiments, à vrai dire un côté un peu mélo et best-seller.

J'avais un peu peur de ça justement mais si cela fait passer quand même un bon moment, c'est déjà ça.

Epi a écrit:

topocl a écrit:

Quand même, j’en viens aux réserves, un peu trop de rebondissements, un peu trop de gens formidables, un peu trop de bons sentiments, à vrai dire un côté un peu mélo et best-seller.

J'avais un peu peur de ça justement mais si cela fait passer quand même un bon moment, c'est déjà ça.

Oui c'est bien dans cette catégorie de livres, mais dans ceux là, c'est plutot parmi les bons.

La Couleur des Sentiments

La Couleur des Sentiment, c’est l’histoire d’une époque (les années 60), d’un pays (les USA), d’un état (le Mississipi), d’une ville (Jackson), et de femmes blanches et de leurs bonnes noires. C’est un roman habillement mêlé d’Histoire et de rapports sociaux entre deux communautés qui vivent à la fois ensemble et séparément. Tout est fait pour séparer les noirs des blancs dans ce Sud profondément ségrégationniste. Il est interdit à une femme blanche de se lier à un noir, les toilettes publics sont très nettement séparés (sous peine de lynchage pour les noirs qui viendraient à se tromper) et les blancs « comme il faut » ont veillés à construire des toilettes dans leur jardin ou dans leur garage à l’intention de leur personnel de couleur. C’est que les noirs sont sales er plein de maladie. Il est donc impératifs pour les blancs de se protéger. Et de protéger leur bonnes car, prétendent-ils, ils sont eux-mêmes affectés de pathologies risquant de contaminer ces derniers.
Trois personnages sont au centre de ce livre : Eugénia Phelan dite Skeeter (blanche et fille de riches planteurs de coton), Aibileen Clark et Minny Jackson (noires et bonnes au service des blancs).
Skeeter n’est pas comme les autres blancs. Elle a développé un profond attachement et même un réel amour filial pour Constantine, la bonne qui l’a élevé à la place de sa mère. Et en rentrant de l’université, elle apprend que cette Constantine est partie subitement pour Chicago après 29 ans au service de sa famille. Mais alors qu’elle demande des explications, personne ne lui répond : sa mère change de sujet et les domestiques ont un regard fuyant. Désireuse d’apprendre la vérité, elle interroge une certaine Aibileen, la bonne de son amie Elizabeth Leefolt. Les deux femmes vont discrètement se lier d’amitié et Skeeter reprendra à son compte le rêve du défunt fils d’Aibileen : écrire un livre témoignant des conditions de vie des bonnes noires au service des femmes blanches. La Couleur des Sentiments, c’est aussi la dangereuse écriture de ce recueil révélant l’abîme qui sépare toujours blancs et noirs dans une Amérique bouleversée par les discours de Martin Luter King ou l’assassinat de Kennedy.
La Couleur des Sentiments est un livre fort.
Si le fond historique et sociologique me paraît très solide, la forme, elle pêche un peu. Kathryn Stockett donne successivement la parole aux trois personnages principaux et veille à changer de style pour chacune de ses trois femmes : langage oral pour les deux noires (plus agressif pour Minny et plus posé pour Aibileen) et châtié dans le cas de Skeeter. Autrement, je n’ai noté aucune originalité : une écriture correcte et très facile à lire mais sans charme particulier.
Un livre très intéressant, très prenant et que je n’ai pas lâché volontiers chaque fois que je devais interrompre ma lecture.