| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
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| Philippe Forest | |
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+8traversay Queenie swallow Chatperlipopette coline Marie kali bertrand-môgendre 12 participants | |
Auteur | Message |
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swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Philippe Forest Dim 3 Oct 2010 - 9:22 | |
| OK, merci Queenie pour tes recherches engendrées par ma lenteur... | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Philippe Forest Mar 19 Oct 2010 - 12:02 | |
| après lecture du fil, je m'aperçois que je suis la seule à ne pas avoir plongé dans Sarinagara. J'ai eu un mal fou à supporter les affirmations de l'auteur, ses questions réthoriques, sa manière d'aborder systématiquement le Japon d'après le regard (biaisé, inexact, trompé) de l'occidental. Cependant, les deux dernières parties (celle sur le photographe Yamahata et sur la ville de Kôbe) ont retenu mon attention, séduit mon écoute et j'y ai trouvé le souffle qui m'avait manqué pendant pratiquemment toute ma lecture. Un peu déçue je quitte ce livre sans regret. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Philippe Forest Mar 19 Oct 2010 - 12:12 | |
| Je ne m'étais pas exprimée à l'époque de ma lecture mais je suis passée également complètement au travers de ce récit, que j'ai fini par abandonner tant il ne me parlait pas du tout et ne suscitait que de l'ennui et de l'indifférence (un comble pour le sujet évoqué) mais étant peu sensible à la poésie en général, j'ai vraiment pensé que cela ne venait que de moi tant Sarinagara a toujours suscité un grand enthousiasme sur parfum. Aujourd'hui, je me sens moins seule |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Philippe Forest Mer 10 Nov 2010 - 1:31 | |
| Le siècle des nuages Gallimard
" Mais chaque spectateur cherchait en soi l'enfant miraculeux Siècle ô siècle des nuages"
Guillaume Apollinaire Un fantôme de nuées
Lui, pensait-il, aurait su quoi lui dire. Un peu comme l'aumônier des Glières dans ce livre qu'il n'avait pas lu, dont il n'avait jamais entendu parler, avouant dans la nuit du maquis qu'il n'y a pas d'autre vérité qu'on apprenne des hommes sinon celle qui dit qu'il n'y a pas de grades personnes et que les gens sont toujours plus malheureux que l'on ne croit. Et qui, raconte Malraux, lorsqu'on l'interroge sur ce Mal absolu que constitue la mort d'un enfant, n'entreprend pas de le justifier et déclare simplement qu'il s'agit d'un mystère. Et même une telle réponse- qui n'explique rien- à défaut d'une autre, il aurait certainement voulu l'entendre de sa bouche. Mais il était mort maintenant. Et du prêtre de sa nouvelle paroisse, dans le quinzième arrondissement de Paris, lorsqu'il était allé le trouver, demandant à ce qu'il l'entende en confession, il n'avait pas même reçu cette parole-là. De l'autre silencieux et puis balbutiant dans le cercueil dressé de sa boîte en bois, caché derrière l'écran tiré entre les deux compartiments, il n'avait entendu que l'injonction de faire confiance à la justice divine et l'ordre de prononcer quelque prière creuse en guis de pénitence, mais pour quel péché commis? Sans qu'il y ait eu à lui jeter la pierre car personne- et même pas le Saint-Esprit- n'aurait pu souffler à ce prêtre le mot qui convenait.
... Et puis, confronté soudainement à la toute fin de sa vie, alors qu'il allait fêter son soixante-quinzième anniversaire, à une révélation scandaleuse et absurde dont aucune morale- et pas même la sienne- n'aurait pu rendre compte: le surgissement du Mal sous l'apparence, à la fois anecdotique et dévastatrice, d'un évènement concernant une petite fille de quatre ans qu'il aimait et qu'il avait vue prématurément et injustement soustraite au monde par une maladie sans rime ni raison. Tout à fait semblable, pensait-il, aux vieux pères dont il avait lu ou entendu l'histoire telle que la racontaient les fables familières de la foi: Abraham sur le point de sacrifier son unique enfant, la seule réjouissance de sa vieillesse , pour obéir à un ordre barbare venu du ciel; ou bien Job, abattu sur son tas d'immondices, rongé par les chancres et les ulcères, transformé en objet de dégoût et de risée, constatant impuissant que tout lui était ôté ; Attendant en vain qu'un ange vienne. Se disant qu'il ne saurait d'ailleurs pas le reconnaître et qu'il ne pourrait dire avec certitude qui, du Diable ou du bon Dieu, l'avait envoyé vers lui, et si c'était pour le sauver ou pour le tenter. Ainsi, à un âge où l'énergie oublieuse de la jeunesse l'avait abandonné, il se trouvait contraint de réviser toutes les convictions sur lesquelles avait reposé sa vie. Sachant qu'il aurait dû acquiescer à tout- et même à cela- ,donner son assentiment au sacrifice dont le hasard l'avait fait le témoin. Pourtant n'y parvenant pas. N'ayant pas perdu la foi. En un sens, ayant peut être découvert enfin ce qu'elle signifiait et quelle amertume il y avait à se trouver entre les mains du Dieu vivant, arraché à toute raison, ouvrant les yeux sur l'immense humour de la révélation qui tient pour vaines toutes les affections humaines. Plongeant au plus profond du précipice asphyxiant où tout se perd et où personne ne peut plus compter sur rien- et pas même sur l'hypothétique miséricorde promise. Dieu acceptant enfin de lui montrer son visage, celui qui n'apparaît qu'au sommet de la croix, lorsque se dérobe tout secours et que le corps pend piteusement dans le vide exténuant du vrai.
Vie et mort d'un père.. Traversay a déjà très bien résumé ce livre avec ses trois niveaux de lecture, le père et son histoire personnelle, le père à travers son métier et de là l'histoire de l'aviation au XXème siècle puisque par un concours de circonstance, ce père en a connu presque toutes les étapes , et toujours à partir de ce parcours de vie, l'histoire de ce siècle lui-même. Epopée collective, et toujours, comme dans chaque vie, retour à l'intime- c'est pour cela que j'ai choisi ces extraits de la fin du livre-c'est , à mon goût, remarquablement bien construit et écrit, nourri de réflexions sur beaucoup de thèmes, mais principalement quand même la filiation . Avis beaucoup plus enthousiaste que celui de Traversay! .
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| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Philippe Forest Mer 10 Nov 2010 - 8:23 | |
| Merci pour ton commentaire Marie, qui me rappelle que j'ai délaissé ce livre à cause d'autres lectures.. je vais le reprendre | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Philippe Forest Ven 4 Jan 2013 - 22:40 | |
| Et moi j'attends avec impatience le commentaire de Kenavo sur le Chat de Schrödinger ! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Philippe Forest Sam 5 Jan 2013 - 6:35 | |
| ce ne sera pas pour si tôt... j'ai redonné mon e-book, pas accroché, mais vraiment pas accroché du tout mélanger l' expérience du chat de Schrödinger avec la mort de sa fille... je ne suis pas parvenue à comprendre la combinaison | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Philippe Forest Dim 6 Jan 2013 - 21:54 | |
| Oh ! tu aurais peut-être compris à la fin du livre Tant pis tant pis, j’essaierai peut-être de le lire si je le croise un jour en bibliothèque... | |
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| Sujet: Re: Philippe Forest | |
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| | | | Philippe Forest | |
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