Une image en passant...

Mon nouvel avatar vient donc de MARA
Je ne sais pas si c'est bien traduit en anglais...

J'aime beaucoup "Le maitre et Margarita" et la maniere de MARA de faire revivre des objets hors d'usage:

Rabarama, Poker

Des surimono (estampes cartes de voeux) de Totoya Hokkei (1780-1850), pour la 3e je ne suis pas sûre de l'auteur, peut-être lui...



Langoustine et morceau de charbon


Saumon salé et hamayumi (arc et flèches décoratifs)



Corbeau et katana

elle n'est pas de guingois celle au corbeau ?

ah oui, possible, vu que ce sont souvent des photos venant de sites d'enchères. Mais comme il n'en existe pas de plus droite faudra faire avec...

En tous cas, ce Totoya Hokkei a décidément fait des trucs intéressants et assez insolites (fil à venir peut-être...).



Oni no nembutsu (démon déguisé en moine itinérant), v.1830


Kintaro et une carpe dans une chute d'eau v. 1820
(Kintaro est le héros d'un conte traditionnel, un petit gars très très fort)


Oniwakamaru vainquant la carpe géante (détail), v. 1830-1832
La même histoire de combat avec une grosse carpe mais le type a un autre nom...

Eh, c'est marrant tout ça Nezumi !

J'aime bien ces compositions originales. Ca pourrait faire l'objet d'une carte de restau sympa, avec tous ces poissons

Des peintures de Grant Wood ! Un style terre-à-terre et naïf qui me plaît beaucoup...

Découverte de hasard en visitant le musée d'art moderne de Mons (le BAM) pour la très belle expo consacrée à Pierre Tal Coat:

Cette pietà naturaliste (et symboliste en même temps) d'Anto Carte, peintre belge décédé en 1954. Une vieille femme marquée par le temps qui porte son fils mort à la mine (on en voit les outils au premier plan).

Citation :

Anto-Carte au cœur de la région de Mons/Borinage est hanté par un paradoxe dont l’expression la plus puissante est cette Pietà qui date de 1918, qui est possession du Musée des Beaux-Arts de Mons. La Pietà est un thème iconographique, la Vierge tenant sur ses genoux le corps de son fils descendu de la croix, apparu principalement durant les XIIIème et XIVème siècles, périodes « de crises, d‘épidémies, de guerres [qui] poussent encore plus loin la dévotion au Christ ».

Anto-Carte s’inscrit donc dans cette tradition. Il croit en la bonté divine qui ne peut vouloir que le bien. Mais ce qu’il voit, ce qui se tient là, face à lui, devant ses yeux de peintre, ce sont des créatures souffrant de toute l’énergie de leur pauvre corps et de leur cœur humain, beaucoup trop humain. La Pietà forme une croix avec le corps d’une mère tenant le cadavre de son fils mort à la mine. Il ne s’agit donc pas d’une crucifixion ou d’une descente de croix, mettant en scène et mettant à mort le corps humain du dieu fait homme. Il ne s’agit pas non plus d’une Pietà traditionnelle où la Vierge Marie, mère de Dieu, tient le corps de son fils. Ce sont des êtres humains. Ce qui nous frappe est le fait que la croix est ici le lieu d’un chiasme : ce n’est plus dieu qui s’est fait homme pour souffrir sur la croix, ce sont les humains qui, par la douleur et la souffrance, deviennent eux-mêmes la croix. L’authenticité de la douleur humaine interdit au peintre d’aller chercher plus loin, ailleurs, dans les cieux, l’objet de la foi.

Je ne partage donc pas l’interprétation selon laquelle il faudrait voir dans la Pietà la présence du Christ lequel serait « le frère en charité des pauvres et des travailleurs ». Que pauvres et travailleurs aient pu voir dans le martyre du Christ leur frère de douleur et l’espoir d’une autre vie possible, on peut le supposer. Mais dans l’œuvre d’Anto-Carte je vois plutôt affirmer le contraire : l’absence de dieu. Certes, c’est une constante de l’art de peindre, de l’art de représenter les scènes bibliques ou inspirées par la foi (c’est le cas de la Pietà) de les resituer dans le contexte du temps, de l’époque, du lieu où a vécu, où vit le peintre : pensez par exemple aux armures médiévales que revêtent dans Le Portement de Croix de Cranach (1538) les centurions romains sur le Mont Golgotha, ou bien à la toile célèbre de James Ensor L’entrée du Christ à Bruxelles ou encore, d’Anto-Carte lui-même, la procession du corps du Christ à travers un de nos villages, voire le Supplice de Saint Sébastien, accompli par des tireurs à l’arc issus du Borinage. Toutefois dans ces œuvres d’intemporalisation et de délocalisation de la mythologie chrétienne, Dieu, le Christ et ses Saints ne sont pas remis en question. Leur apparence change, les circonstances se singularisent, mais leur essence demeure intouchée, intacte. Or, ce n’est plus le cas de « notre » Pietà : la mère et le fils ici ne nous font pas penser un seul instant à Marie et à son fils divin. Par contre la croix des corps, montre qu’il y a toujours aspiration à croire en quelque chose. Mais croire en quoi ?

Qu’il y ait une tension, qu’il y ait paradoxe, qu’il y ait besoin de croire, Anto-Carte le maintient et le réaffirme en ne peignant pas une mère et son fils dans n’importe quelle position, mais en les peignant pour que les corps forment une croix. Une croix comme symbole de ce que la vie devrait pouvoir ne pas en rester là, au niveau d’une douleur injuste et indicible, celle d’une mère qui, leur vie durant, n’a eu que la pauvreté à partager avec son fils et qui, dans cet instant où nous les regardons, ne découvre encore et toujours que la douleur à laquelle l’humanité semble être condamnée. Symbole de la croix, symbole devenu aussi celui de l’absence de dieu. La souffrance qui émane de l’œuvre est si puissante, si humaine qu’elle ne laisse aucune place au divin.

Marko a écrit:

Anto Carte, peintre belge décédé en 1954.

Ah, merci Marko, je ne connaissais pas ce peintre, il a l'air intéressant !

eXPie a écrit:

Marko a écrit:

Anto Carte, peintre belge décédé en 1954.

Ah, merci Marko, je ne connaissais pas ce peintre, il a l'air intéressant !

Il est passé par des styles très différents. De ces artistes qui n'ont pas forcément un univers bien à eux mais qui ont fait des choses pas mal en s'inspirant des autres. Il y a une phase qui rappelle un peu Munch et l'expressionnisme en général, une autre plus symboliste, et une période plus proche de Modigliani vers la fin. Je le découvre à peine et j'aime bien certains tableaux.

Merci de ma part aussi, Marko, je me suis toujours interessee aux peintres belges symbolistes, expressionnistes etc.
J'ai connu grace a toi Antonio Carte dit Anto Carte, qui a beaucoup et bien peint peint. Les figures humaines sont passionnantes:

Le marchand de coqs

Une jeune artiste, Laure Motreff, je ne sais pas comment definir son style - pop-surrealisme ou pop-hyperrealisme? Je trouve qu'elle a du talent:


Faux-semblant


Pour l'amour de Marie-Madeleine


Ta mere

et son site

Merci Marko et Orientale pour ces deux belles découvertes !

Clovis Trouille :


« Outre le Christ baraqué et hilare dans la cathédrale d’Amiens, ce tableau, qui reste le chef d’œuvre du peintre picard (1889-1975) révèle toute sa virtuosité décorative. »