Lecture en commun - Sofi Oksanen : Purge

Cru, moi je dirais par moments pornographique. Cela n'est pas un problème en soi, à condition que cela amène quelque chose, un éclairage, une réflexion. Alors que là, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que cela avait un côté racoleur plus qu'indispensable à la compréhension du récit. Parce que le quotidien d'une prostituée dans ce genre de réseaux, on s'imagine tous à quoi cela peut ressembler. Et les descriptions de l'auteur n'apportent rien de plus à ce que n'importe qui peut avoir en tête, elles sont juste occasion à quelques scènes à caractères pornographiques, toujours très vendeuses.

Arabella a écrit:

Cru, moi je dirais par moments pornographique. Cela n'est pas un problème en soi, à condition que cela amène quelque chose, un éclairage, une réflexion. Alors que là, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que cela avait un côté racoleur plus qu'indispensable à la compréhension du récit. Parce que le quotidien d'une prostituée dans ce genre de réseaux, on s'imagine tous à quoi cela peut ressembler. Et les descriptions de l'auteur n'apportent rien de plus à ce que n'importe qui peut avoir en tête, elles sont juste occasion à quelques scènes à caractères pornographiques, toujours très vendeuses.

Sur ce point précis, je suis d'accord avec toi.
C'était évitable et va m'empêcher d'offrir le livre à Noël. Ce qui est tout de même frustrant !

Tu vois nous arrivons à être d'accord sur un premier point. Tout est possible pour la suite.

Harelde a écrit:

Arabella a écrit:

Cru, moi je dirais par moments pornographique. Cela n'est pas un problème en soi, à condition que cela amène quelque chose, un éclairage, une réflexion. Alors que là, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que cela avait un côté racoleur plus qu'indispensable à la compréhension du récit. Parce que le quotidien d'une prostituée dans ce genre de réseaux, on s'imagine tous à quoi cela peut ressembler. Et les descriptions de l'auteur n'apportent rien de plus à ce que n'importe qui peut avoir en tête, elles sont juste occasion à quelques scènes à caractères pornographiques, toujours très vendeuses.

Sur ce point précis, je suis d'accord avec toi.
C'était évitable et va m'empêcher d'offrir le livre à Noël. Ce qui est tout de même frustrant !

Non?! Tu plaisantes Harelde??? Je l'ai fait lire à des personnes de toutes générations, des prudes et des moins prudes, et aucune n'a été dérangée par ces descriptions (dont je ne me souviens même plus moi-même). En montrer trop ou pas assez quand on aborde un sujet? Ce doit être redoutable de faire l'unanimité. Mais dans Purge je n'ai trouvé ni chantage à l'émotion ni complaisance. Ensuite qu'on aime son récit ou pas est un autre problème. J'ai en tout cas mieux découvert l'histoire de l'Estonie. Certes dans ses grandes lignes mais c'est déjà pas mal et cette fiction me la maintiendra en mémoire. A charge d'approfondir avec des livres plus complets sur le sujet. C'est d'abord un roman sur un drame humain dans un certain contexte, pas un livre d'histoire.

Certes.
Mais moi qui espérais l'offrir à ma mère... Et le sexe a toujours été un peu tabou dans ma famille.
On n'a jamais abordé ce thème jugé scabreux à la maison. Même une fois adulte. Pas de concertation officielle, mais un silence, une non discussion. Les autres membres de la famille sont asexués.
C'est peut-être idiot, mais c'est la réalité chez moi (c'est plus tard que je me suis dévergondé ).

Donc, j'élimine Purge de mes possibilités.
Il me faut un bon livre asexué, d'aventure ou carrément un polar avec sa bluette plus ou moins convenue. Qui se termine bien si possible. Rien de choquant.
Je vais trouver !

Ton intervention Marko fait bien ressortir ce qui me gêne dans ce livre. Tu dis que c'est avant tout un drame humain. Je suis d'accord à 100%. Mais qui dit drame humain dit forcement la présence d'un aspect émotionnel fort, parce que si un livre dont le premier ressort le drame humain n'éveillait par une émotion, il serait raté. Mais ensuite tu dis que cela t'a permis de découvrir l'histoire de l'Estonie. Or c'est aspect là est tronqué, voire faussée par le choix d'éléments de cette histoire que fait l'auteur. Et comme on est emporté par l'empathie avec les personnages (parce que l'auteur a un talent incontestable), le lecteur risque de rester sur cette vision tronquée de l'histoire. La confusion entre les sentiments et une vision historique est toujours dangereux, surtout lorsqu'il s'agit d'une partie de l'histoire ignorée par ailleurs très largement, donc sans possibilité d'une mise en cause de la présentation des faits, associés à des drames humains poignants, qui sont du coup prégnants pour le lecteur.

Il me reste 50 pages à lire, autant dire plus rien. C'est un coup de coeur, une claque reçue en pleine face, tellement ce livre est puissant.
Les propos parfois violents et triviaux ne m'ont pas gênée, ils reflètent la réalité de la situation; donc à quoi bon se cacher. L'auteur à l'intelligence de ne pas en faire des tonnes.
Je compte faire mon billet ce soir, et vous le posterai ensuite.
Merci pour cette lecture commune, peut-être qu'il m'a fallu cela pour "oser " prendre ce livre de ma pile et le lire. Sans regret.

mimi54 a écrit:

Sans regret.

Moi non plus, c'est évident.
Malgré le point que je partage avec Arabella, ce livre restera l'un des meilleurs de mon année 2010.

Harelde a écrit:

mimi54 a écrit:

Sans regret.

Moi non plus, c'est évident.
Malgré le point que je partage avec Arabella, ce livre restera l'un des meilleurs de mon année 2010.

pour moi, un des meilleurs, car cette rentrée, je ne peux pas faire sans celui de Chochana Boukhobza, qui est , dans un genre différent, une merveille.
Mais , assurément , il est un des LIVRES de l'année pour moi.

J'ai deja le temps d'aborder "La purge". J'ai beaucoup aime les ecrivains finlandais que j'ai lus - leur vision distante du monde et en meme temps l'importance que tout detail peut prendre d'un coup.
Je n'ai lu que 80 pages et je ne peux pas dire que je n'aime pas, mais je n'ai pas encore ete epatee par quoi que ce soit...Il est possible que le sujet, l'histoire m'est trop proche, c'est le monde ou je vis et j'en ecoute des pareilles tous les jours. Sans parler des tonnes des livres ecrits sur la periode de transition des ex pays de l'Est...J'en ai un peu marre...
Mais, a part ca, l'auteure est geniale dans la narration et j'adore avec quelle douceur, elle construit les portraits psychologiques, decrit les troubles dans les ames.
A suivre...

Orientale a écrit:

J'ai deja le temps d'aborder "La purge". J'ai beaucoup aime les ecrivains finlandais que j'ai lus - leur vision distante du monde et en meme temps l'importance que tout detail peut prendre d'un coup.
Je n'ai lu que 80 pages et je ne peux pas dire que je n'aime pas, mais je n'ai pas encore ete epatee par quoi que ce soit...Il est possible que le sujet, l'histoire m'est trop proche, c'est le monde ou je vis et j'en ecoute des pareilles tous les jours. Sans parler des tonnes des livres ecrits sur la periode de transition des ex pays de l'Est...J'en ai un peu marre...
Mais, a part ca, l'auteure est geniale dans la narration et j'adore avec quelle douceur, elle construit les portraits psychologiques, decrit les troubles dans les ames.
A suivre...

Personnellement, j'ai aimé ce livre dès les premières lignes.
Mais il est vrai que je n'ai pas le même vécu.
Pour moi, la guerre froide, c'est très abstrait. Je ne la connais qu'à travers les livres ou les films. Je ne l'ai pas vraiment vécu, je n' ai jamais souffert de la domination soviétique comme toi.

Je viens de terminer la lecture de "Purge" et pour etre sincere, je dois dire que je ne suis que tres peu satisfaite.

L'ecriture de l'auteur est dense et forte et les parcours des femmes (et des hommes) dans le roman, sont tout prenants, les personnages nous entrainent impitoyablement jusqu'a une fin implacable. J'apprecie la maitrise de Sofi Oksanen de poursuivre un recit si troublant sans abandonner son rythme si regulier.
J'apprecie egalement l'opposition victime-bourreau dans le roman, surtout dans le personnage d'Aliide.

Pour moi, ce livre n'a pas ete une decouverte au point de vue historique ou moral. Tout ce que l'auteur prend comme sujet et epoque, ne me dit pas grand'chose, je l'ai lu, ecoute 1001 fois, depuis 1001 ans.

Mais tout le monde n'a pas 57 ans comme moi et n'a pas vecu pendant 35 ans sous un regime communiste. Voila pourquoi "La purge" a sa valeur pour la violence historique melee aux tragedies personnelles et pour le style de l'auteur tres direct et tres convaincant.

Orientale a écrit:

Je viens de terminer la lecture de "Purge" et pour etre sincere, je dois dire que je ne suis que tres peu satisfaite.

L'ecriture de l'auteur est dense et forte et les parcours des femmes (et des hommes) dans le roman, sont tout prenants, les personnages nous entrainent impitoyablement jusqu'a une fin implacable. J'apprecie la maitrise de Sofi Oksanen de poursuivre un recit si troublant sans abandonner son rythme si regulier.
J'apprecie egalement l'opposition victime-bourreau dans le roman, surtout dans le personnage d'Aliide.

Pour moi, ce livre n'a pas ete une decouverte au point de vue historique ou moral. Tout ce que l'auteur prend comme sujet et epoque, ne me dit pas grand'chose, je l'ai lu, ecoute 1001 fois, depuis 1001 ans.

Mais tout le monde n'a pas 57 ans comme moi et n'a pas vecu pendant 35 ans sous un regime communiste. Voila pourquoi "La purge" a sa valeur pour la violence historique melee aux tragedies personnelles et pour le style de l'auteur tres direct et tres convaincant.

Ce qui a manqué pour toi c'est une originalité du sujet (rebattu dans le contexte où tu as vécu) sinon ce que tu dis sur ce livre n'est pas si négatif finalement...

coline a écrit:

Ce qui a manqué pour toi c'est une originalité du sujet (rebattu dans le contexte où tu as vécu) sinon ce que tu dis sur ce livre n'est pas si négatif finalement...

Tout a fait, Coline, tu as bien compris. Oksanen est un tres bon auteur.
Mon ressenti est tout personnel, mais parfois, c'est plus fort que nous