Jaume Cabré [Espagne]

Il a la simplicité des grands !

Le Bibliomane a écrit:

"Confiteor"


J'ai passé un peu plus de trois semaines plongé dans ce livre. Il est imposant certes, mais il demande aussi à être lu lentement pour en déguster toutes les finesses, pour en comprendre toutes les ramifications et pour apprivoiser ce récit tentaculaire.

Une fois le livre refermé, je me suis dit que j'avais eu dans mes mains le meilleur livre qu'il m'ait été donné de lire cette année, et au delà de ça, un des meilleurs ouvrages de ma vie de lecteur.

[...]

Mais cela ne s'arrête pas là car ce récit (je devrais dire "ces récits") nous livre également tous les états de la condition humaine, de la naissance à la mort avec tout ce qu'elle comporte d'amour, de déceptions,  de souvenirs et d'oublis, de trahisons et de pardons,de tendresse et de haine...

A première vue, tout cela pourrait passer pour un grand fourre-tout où l'on trouve tout et n'importe quoi, à l'image du magasin d'antiquités de la famille Ardèvol. Mais ce qui fait aussi la force de ce récit c'est sa construction minutieuse qui fait que le lecteur ne se perd pas un seul instant dans cet écheveau où se superposent et s'entremêlent tant d'éléments à première vue si disparates.

Pour finir, croyez moi (ou pas) cet ouvrage est un maître-livre et si vous ne l'avez pas encore lu, si vous hésitez devant son apparence de complexité, dites-vous que ne pas lire ce roman serait passer à côté d'une expérience de lecture exceptionnelle.

D'abord, un , ce m'est une joie comme à chaque fois, de lire tes commentaires Biblio. 
Et quand, de plus, tu nous reviens pour commenter aussi magistralement Confiteor qui sera, pour moi, je pense, le livre de l'année, je suis encore un peu plus heureuse.

Que pourrions-nous dire de plus que ce qui a déjà été dit à propos de ce roman pour convaincre les Parfumés de le lire: chers Parfumés qui n'avez pas encore cédé, qu'est-ce qui vous arrête?  

Je ne vois pas comment ne pas en faire un des Prix Parfumés 2013. 

Ouais Le Bibliomane, je raconte partout qu'il est impossible de parler de ce livre sans le trahir et tu me fais mentir  .
Discussion hier avec M topocl sur le thème: qui pourrait ne pas aimer ce livre? Accord fait sur une réponse : personne !
Un contradicteur à l'horizon  ?

topocl a écrit:

Ouais Le Bibliomane, je raconte partout qu'il est impossible de parler de ce livre sans le trahir et tu me fais mentir  .
Discussion hier avec M topocl sur le thème: qui pourrait ne pas aimer ce livre? Accord fait sur une réponse : personne !
Un contradicteur à l'horizon  ?

J'ai commencé, je suis sceptique.

Jimmy a écrit:

J'ai commencé, je suis sceptique.

Qu'est-ce qui te rend sceptique? Combien de pages as-tu lues pour l'instant? Il faut vraiment le temps de s'installer dans ce livre...

Une trentaine. Le style me dérange. Un peu pompeux à mon goût.

Jimmy a écrit:

Une trentaine. Le style me dérange. Un peu pompeux à mon goût.

Trente pages c'est peu encore...
Style pompeux? Ce n'est pas l'adjectif qui me vient à l'esprit pour son style mis bon...

Les premières lignes:
« Ce n’est qu’hier soir, alors que je marchais dans les rues trempées de Vallcarca, que j’ai compris que naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable. Tout à coup, j’ai vu clairement que j’avais toujours été seul, que je n’avais jamais pu compter sur mes parents ni sur un Dieu à qui confier la recherche de solutions, même si, au fur et à mesure que je grandissais, j’avais pris l’habitude de faire assumer par des croyances imprécises et des lectures très variées le poids de mes actes. Hier, mardi soir, en revenant de chez Dalmau, tout en recevant l’averse, je suis arrivé à la conclusion que cette charge m’imcombe à moi seul. Et que mes succès et mes erreurs sont de ma responsabilité, de ma seule responsabilité.
Il m’a fallu soixante ans pour voir ça. »

Je ne savais pas qu'il fallait attendre la moitié d'un livre pour l'apprécier, c'est cela que je trouve dommage, moi j'ai besoin d'entrer direct dedans...

coline a écrit:

Jimmy a écrit:

Une trentaine. Le style me dérange. Un peu pompeux à mon goût.

Soixante pages c'est peu encore...
Style pompeux? Ce n'est pas l'adjectif qui me vient à l'esprit pour son style mis bon...

Les premières lignes:
« Ce n’est qu’hier soir, alors que je marchais dans les rues trempées de Vallcarca, que j’ai compris que naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable. Tout à coup, j’ai vu clairement que j’avais toujours été seul, que je n’avais jamais pu compter sur mes parents ni sur un Dieu à qui confier la recherche de solutions, même si, au fur et à mesure que je grandissais, j’avais pris l’habitude de faire assumer par des croyances imprécises et des lectures très variées le poids de mes actes. Hier, mardi soir, en revenant de chez Dalmau, tout en recevant l’averse, je suis arrivé à la conclusion que cette charge m’imcombe à moi seul. Et que mes succès et mes erreurs sont de ma responsabilité, de ma seule responsabilité.
Il m’a fallu soixante ans pour voir ça. »

Il m'interpelle un tout petit peu cet extrait.

Oh oui, tout à fait!

Et pourtant je suis un peu méfiante au départ (à cause de l'épaisseur aussi, surement) c'est bête...

Quand même, cet extrait est une belle entrée en matière.
Encore plus impatiente de l'avoir.
D'ici 2 jours, je pense.   

C'est l'excès de "je" qui me rebute dans l'extrait posté, ça fait légèrement égocentrique.
Mais ça ne suffit pas à se faire une idée, j'en suis bien consciente.
Faut se lancer je pense.

un peu pareil pour le "je"... on peut avoir un autre extrait ?

ça doit faire un bon mois pour lire le bazar et pour ce genre de distance il faut que ce soit quand même très très inspirant.

darkanny a écrit:

Faut se lancer je pense.

Quelle bonne idée    !

De toutes façons on le lira c'est évident.

Faut juste que je trouve un mois tranquille pour le caser,vu la vitesse de limace à laquelle je lis en ce moment...