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| José Saramago [Portugal] | |
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Auteur | Message |
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bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Mar 10 Juil 2012 - 15:39 | |
| Ce que j' ai lu était donc faux. Quoique...Les livres de Saramago sont souvent reliés entre eux et si on les lit dans le désordre, ce n' est peut etre pas toujours apparent. En tout cas je suis certain que L' Aveuglment et La Ludiditéont en commun la ville et une partie des personnages. On y fait allusion plusieurs fois dans La Lucidité. | |
| | | MezzaVoce Envolée postale
Messages : 290 Inscription le : 13/07/2012 Age : 59 Localisation : Lyon
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Mar 7 Aoû 2012 - 8:06 | |
| J'ai beaucoup aimé Caïn, pour la jubilation du premier degré (j'ai pensé à Desproges et à Dubout) et pour tout ce qu'il remue au second degré. Saramago ne m'a pas donné l'impression d'invectiver dieu mais plutôt de s'étonner qu'on le fasse, qu'on accorde la moindre foi en toutes ses invraisemblances.
Comme si Saramago, feuilletant les pages bibliques, nous disait : « On pourrait admettre que la Bible soit un beau conte de fées, sauf que le dieu imaginé par ses auteurs est loin d'être une fée, plutôt une sorcière avec un petit pois dans la tête ; comment peut-on prétendre encore construire sa vie - et a fortiori des civilisations - sur de telles billevesées ? » (propos de l'auteur totalement inventés par moi-même)
« Il suffit que l'esprit humain crée et recrée ce en quoi il croit obscurément. »
Finalement, qui est le créateur et qui est la créature ?
Décapant. Et j'adore son style, vivant et enlevé : je me suis fait la mise en scène dans la tête tout du long. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Mer 7 Nov 2012 - 17:50 | |
| - Arabella a écrit:
- Je suis d'accord sur le côté par moments énorme du roman, et aussi sur l'omniprésence de l'auteur dans le récit. L'intrigue peut en sembler dans certaines parties bâclée, mais c'est comme une sorte de jeu, Saramago écrit sous nos yeux et avec notre complicité, un roman, c'est à dire un récit inventé, et il met le processus devant nous. Cela fait partie de l'oeuvre, et de son intérêt. Et j'aime beaucoup aussi ce mélange ironie-lyrisme qu'il utilise en permanence. Il ne faut juste pas s'attendre à un roman historique classique, avec une histoire romanesque bien ficellée, des rebondissements aux bons endroits, parce que là Saramago, adore decevoir ce genre d'anticipations de ses lecteurs en faisant un petit pas de côté. C'est une oeuvre originale et assez dense, et en effet pas le genre de livres qu'on avale vite fait.
- Avadoro a écrit:
- Toujours sur Le Dieu manchot : le final renforce des émotions, mêlant sensualité et violence, idéalisme et angoisse d'un renoncement...et l'écriture, bien que surprenante dans ses détours, dévoile une fluidité et une limpidité admirables. Un des romans les plus marquants que j'ai pu découvrir cette année.
J'ai à peine commencé Le Dieu manchot, et c'est tout à fait ce que vous dites. Problème, faut être attentif et concentré. ça foisonne, c'est drôle, bouillonnant, espiègle, plein de rebondissements. J'aimerais pouvoir m'installer dans mon canapé et le dévorer ! | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Jeu 8 Nov 2012 - 8:42 | |
| - Queenie a écrit:
- Arabella a écrit:
- Je suis d'accord sur le côté par moments énorme du roman, et aussi sur l'omniprésence de l'auteur dans le récit. L'intrigue peut en sembler dans certaines parties bâclée, mais c'est comme une sorte de jeu, Saramago écrit sous nos yeux et avec notre complicité, un roman, c'est à dire un récit inventé, et il met le processus devant nous. Cela fait partie de l'oeuvre, et de son intérêt. Et j'aime beaucoup aussi ce mélange ironie-lyrisme qu'il utilise en permanence. Il ne faut juste pas s'attendre à un roman historique classique, avec une histoire romanesque bien ficellée, des rebondissements aux bons endroits, parce que là Saramago, adore decevoir ce genre d'anticipations de ses lecteurs en faisant un petit pas de côté. C'est une oeuvre originale et assez dense, et en effet pas le genre de livres qu'on avale vite fait.
- Avadoro a écrit:
- Toujours sur Le Dieu manchot : le final renforce des émotions, mêlant sensualité et violence, idéalisme et angoisse d'un renoncement...et l'écriture, bien que surprenante dans ses détours, dévoile une fluidité et une limpidité admirables. Un des romans les plus marquants que j'ai pu découvrir cette année.
J'ai à peine commencé Le Dieu manchot, et c'est tout à fait ce que vous dites. Problème, faut être attentif et concentré. ça foisonne, c'est drôle, bouillonnant, espiègle, plein de rebondissements. J'aimerais pouvoir m'installer dans mon canapé et le dévorer ! Attention : le Dieu manchot est loin d'être le plus simple. C'est un livre extraordinairement dense. Et donc très exigent. Mais quel beau roman ! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Dim 18 Nov 2012 - 18:39 | |
| J'abandonne le Dieu Manchot.
Ce livre est très bien écrit, une écriture qui foisonne et parvient magnifiquement bien à retranscrire l'ambiance électrique, populaire, un peu bordélique, des processions religieuses, et autres manifestations avec un roi et plein plein plein de sujets. Des moments très beaux entre les deux personnages principaux, c'est tout doux, tout plein de magie. J'aime bien aussi le personnage du Père Bartolomeu Lourenço, qui cherche à construire une machine volante, en trouvant où se cache la source de l'air dans lequel sont les oiseaux et Dieu (il pense à l'éther, puis aux Volontés des hommes qui planent en permanence dans l'air).
Seulement, c'est répétitif, et ça n'avance vraiment pas vite. Du coup, au bout de la 150ème phrase qui re-décrit exactement un même évènement, ou trait de caractère, ou détails... je m'ennuie.
Peut-être est-ce une histoire de moment, en tout cas, je n'arrive pas à avancer et ça m'agace, alors il vaut mieux que je le laisse. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Mar 20 Nov 2012 - 16:37 | |
| Le Dieu manchot est assez difficile car effectivement, très très dense. Il faut s'accrocher ! Impossible quand ce n'est pas le bon moment, c'est vrai.
Caïn te plaira peut-être plus. Le bouquin est beaucoup moins épais. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Mar 20 Nov 2012 - 17:00 | |
| Non, je ne pense pas pour Caïn. A mon avis, l'aveuglement, ça le fera (parce que les question religieuses, ça va 5 minutes pour moi). | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Mar 20 Nov 2012 - 18:48 | |
| bon courage quand même (vu dernier avis). | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Mar 20 Nov 2012 - 19:50 | |
| - Queenie a écrit:
- Non, je ne pense pas pour Caïn.
A mon avis, l'aveuglement, ça le fera (parce que les question religieuses, ça va 5 minutes pour moi). Oui, l'Aveuglement, il faut commencer par là, c'est scotchant (en tout cas, ça m'a scotché). C'est moins "lourd" que Le Dieu Manchot. Dans le Dieu Manchot, pour montrer qu'une procession est interminable, la description l'est aussi. C'est malin, mais bon... Saramago a dit à une époque que même s'il mourrait à ce moment-là, il aurait de toute façon dit à peu près tout ce qu'il avait à dire ; or, Caïn a été écrit après, c'est quasiment sa dernière oeuvre. Et c'est bien rare, chez les écrivains, que leurs dernières oeuvres soient leur meilleure. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Mer 21 Nov 2012 - 23:20 | |
| Hey, mais les poulets ! Ce n'était pas mon premier Saramago ! J'avais surkiffé L'autre comme moi. | |
| | | touti Main aguerrie
Messages : 589 Inscription le : 07/08/2011 Age : 51 Localisation : Nancy
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Sam 1 Déc 2012 - 12:18 | |
| Je viens de finir le Voyage de l'éléphant qui est mon premier livre de Saramago. Merci aux parfumés(es) pour m'avoir fait découvrir cet auteur. Il y a quelque temps ce titre paraissait souvent au fil de vos pages et ça m'a donné envie de le lire.
Au début j'ai été assez surprise par ce style quelque peu particulier. Des paragraphes denses, une ponctuation particulière, des dialogues exposés de manière non habituelle en changeant de personne après une virgule et avec une majuscule ... Je me suis dit "mais qu'est ce que c'est que ce livre !" Mais je me suis accrochée et finalement assez vite habituée.
Le style m'a fait un peu penser, pardonnez moi il s'agit de vieux souvenirs, à un conte philosophique à la Voltaire, un côté léger, amusant à lire mais qui cache des vérités profondes sur la nature humaine.
Le périple de ce pauvre salomon et de son cornac Subhro est parsemé d'épisodes qui bien que ne relatant pas de faits majeurs, arrivent à nous donner des émotions. Oui voir évoluer ces personnages entre eux, partagés entre le pouvoir et le respect des uns et des autres; la reconnaissance de chacun et le démantèlement des normes hiérarchiques pour laisser simplement la place à des émotions, des attachements ...
Je ne regrette pas d'avoir été jusqu'au bout et de ne pas m'être arrêté à cette écriture inhabituelle pour moi, au final, j'ai passé un très bon moment | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Lun 3 Déc 2012 - 9:23 | |
| Très bien Touti ! Content que ce premier rendez-vous soit une réussite. Tu n'as plus qu'à plonger dans les Intermittences de la mort ou dans l'aveuglement (qui est nettement moins léger !) | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Mar 11 Juin 2013 - 10:13 | |
| La Lucidité
La capitale sans nom d’un état sans nom se rengorge : la population est venue voter massivement. A tel point qu’on a dû accorder plus de deux heures supplémentaires de scrutin pour venir à bout du flot d’électeurs. Le gouvernement est aux anges et se montre quelque peu hautain avec la province où l’élan patriotique fut de moindre ampleur. Quelques heures plus tard, à l’issue du dépouillement, les moqueries ont changé de camp : la capitale a glissé dans l’urne 83% de bulletins blanc. Le gouvernement est sous le choc tandis que la province se tape sur les cuisses.
Humilié, le gouvernement est incapable de voir un vote sanction. Au lieu de se remettre en cause, il ne voit qu’une odieuse conspiration destinée à semer le chaos. Complot fomenté par un vaste mouvement subversif de la pire espèce auquel il est décidé de répondre dent pour dent : le gouvernement ramassera le gant qu’on lui a jeté. Rira bien qui rira le dernier et l’état de siège est décrété. On met en place une répression inquisitoriale, le big brother de George Orwell reprend du service pour débusquer tous ceux qui ne pensent pas ce qu’on les autorise à penser. Le vernis de la démocratie se craquèle et la dictature se met en place insidieusement. Le lecteur s’attend à une série d’autodafé : un grand bûcher en place publique pour clore la chasse aux sorcières qui doit débarrasser le pays du mal qui le ronge. On fustige les « blanchards » comme on les appelle dorénavant. On loue l’esprit démocratique et la pureté idéologique (presque aryenne) des 16% qui ont voté soit pour le parti de droite (dominant), soit pour celui du centre (seconde force politique nationale). Le parti de gauche (minoritaire) étant peu ou prou assimilé aux anarchistes.
L’armée prend position dans les rues et tout autour de la ville. Mais aucune réaction n’est observée dans la population qui vaque à ses occupations quotidiennes. Le gouvernement s’affole. La tension au sein du conseil des ministres monte encore d’un cran et la bêtise génère davantage de bêtise : il est décidé d’abandonner la capitale à elle-même. Le gouvernement déménage, la capitale de l’état n’est plus capitale, police et administration quittent également la ville. Une fuite clairement assimilée à celle biblique des juifs sortant d’Egypte lorsque Moïse ouvrit la mer rouge devant son peuple médusé. On érige des barrages à toutes les sorties. Une barrière électronique ceint l’agglomération afin d’empêcher quiconque de sortir. Et si le ministre du budget avait donné son aval, le président était prêt à construire un haut mûr dans le style de celui de Berlin ou celui isolant la Palestine de l’Israël.
On se demandait comment contraindre encore davantage la population renégate lorsqu’une lettre arriva en triple exemplaire (une copie au président de la république, une autre au ministre de l’intérieur et enfin une dernière au premier ministre dont les services furent visiblement plus lents que les deux premiers à acheminer le courrier en haut de l’échelle). Lettre dénonçant l’épouse du médecin, celle qui ne fut pas devenu aveugle lors de la grande épidémie de cécité survenue quatre années plus tôt (épisode relaté dans le précédent roman « l’aveuglement »). Si cette femme s’est distinguée lors du précédent mal blanc, elle doit également être à l’origine de celui-ci ! Conclusion saugrenue dans laquelle s’engouffra pourtant le ministre de l’intérieur bien décidé à se précipiter sur ce bouc-émissaire providentiel, tombé du ciel au moment opportun pour faire pleuvoir sur la ville le feu de Sodome et Gomorrhe.
Cette suite de « l’aveuglement » est dans la veine de l’opus précédent. Dans son style en apparence si dense, Saramago décrit l’escalade outrancière de la répression absurde et paranoïaque d’une menace inexistante, inventée de toute pièce par un gouvernement dépassé. Ironie mordante particulièrement savoureuse. Démesure excessive dans cette fable satirique particulièrement drôle.
Encore un grand moment de lecture.
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Mar 11 Juin 2013 - 15:37 | |
| Tout à fait d' accord, Harelde ! ça mérite bien un petit effort de lecture. C' est un peu comme pour Beckett, au lieu de résister au texte, il faut essayer de se laisser porter par lui. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: José Saramago [Portugal] Dim 6 Juil 2014 - 21:47 | |
| L'Autre comme moi ( O Homen duplicado, 2002). Traduit en 2005 par Geneviève Leibrich. 348 pages. Points. Le roman s'ouvre sur deux citations : " Le chaos est un ordre à déchiffrer. Livre des contraires
Je crois avoir intercepté maintes pensées que le Ciel destinait à un autre. Laurence Sterne" - Citation :
- "L'homme qui vient d'entrer dans le magasin pour louer une cassette vidéo porte sur sa carte d'identité un nom peu commun, Tertuliano Máximo Afonso, rien que cela, nom à la saveur classique, rancie par le temps. [...] Il est professeur d'Histoire dans un établissement secondaire et la cassette vidéo lui avait été suggérée par un collègue qui l'avait toutefois prévenu, Ce n'est nullement un chef-d'oeuvre du cinéma, mais cela vous divertira pendant une heure et demie. À la vérité Tertuliano Máximo Afonso a bien besoin de stimulations distrayantes, il vit seul et s'ennuie ou, pour employer des termes cliniques précis comme l'exige l'époque actuelle, il a cédé à une faiblesse d'âme temporaire, connue ordinairement sous le vocable de dépression." (page 11).
Même si Tertuliano Máximo Afonso souffrait d'une dépression légère, ce qui va lui arriver sera pire : il va découvrir qu'un acteur de second (voire troisième) rôle lui ressemble trait pour trait. Mais qui est-ce ? Comment s'appelle-t-il ? Les seconds rôles sont listés globalement à la fin du générique, et le roman est situé à une époque où internet n'existait pas. La tâche va être ardue... Le professeur de mathématique, qui lui avait recommandé le film, s'inquiète pour lui. Tertuliano Máximo Afonso botte en touche : - Citation :
- "[...] C'est une impression, rien ne me tourmente, ma mauvaise mine vient de ce que j'ai peu dormi, Vous pouvez me donner toutes les raisons que vous voudrez, mais la vérité c'est que vous n'êtes plus le même depuis que vous avez vu ce film, Que voulez-vous dire par vous n'êtes plus le même, demanda Tertuliano Máximo Afonso d'un ton soudain inquiet, Juste ce que j'ai dit, que je vous trouve changé, Je suis la même personne, Je n'en doute pas [...]" (pages 159-160).
Tertuliano Máximo Afonso parviendra-t-il à trouver son double ? Que se passera-t-il alors ? Comme toujours chez Saramago, c'est spirituel, il y a de très bons moments, de l'humour... Par exemple, la prochaine fois que je devrai faire de l'ordre chez moi, je penserai à cette phrase : - Citation :
- "Comme nous l'enseigne sagement l'ancien dicton, tu trouveras ce qu'il te faut si tu as gardé ce qui ne te servait plus." (page 209).
Comme toujours aussi, il y a un chien très sympathique. - Citation :
- "De taille moyenne, il est comme une tache d'encre noire, pas comme d'autres chiens qui, lorsqu'on les regarde de près, tirent plutôt sur le gris. Ce nom bizarre lui fut donné par Tertuliano Máximo Afonso, voilà ce que c'est que d'avoir un maître érudit, au lieu d'avoir baptisé l'animal d'une appellation qu'il puisse facilement capter par la voie génétique directe, comme c'eût été le cas pour Fidèle, Pilote, Sultan ou Amiral, héritée et transmise de génération en génération, au lieu de cela on l'a affublé du nom d'un canidé qui a vécu, dit-on, il y a quinze millions d'années et qui aux dires des paléontologues est l'Adam fossile de ces bêtes à quatre pattes qui courent, flairent, grattent leurs puces et mordent parfois comme c'est naturel pour les amis." (pages 252-253)
(Plus d'informations sur Tomarctus, en anglais : http://en.wikipedia.org/wiki/Tomarctus ) Curieusement, on notera que Saramago (ou plutôt Tertuliano Máximo Afonso) se trompe, page 286, lorsqu'il dit que l'histoire du Cheval de Troie est expliquée en détail dans L'Iliade. Pour rester dans les erreurs, on remarquera aussi que l'auteur de la quatrième de couverture n'a pas lu le livre. Le malheureux lecteur qui - alors qu'il sait qu'il ne faut jamais le faire - a lu cette fameuse page attend quelque chose qui n'arrive jamais... On a donc le style habituel de Saramago, c'est très agréable, souvent drôle, brillant. A un moment, le roman patine un peu (mais le fond l'explique sans doute), puis reprend. Le problème, c'est que, globalement, l'histoire se résume finalement (apparemment ?) à pas grand-chose. On est loin de l'Aveuglement ou du Dieu Manchot, par exemple.
Dernière édition par eXPie le Dim 6 Juil 2014 - 22:43, édité 1 fois | |
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