Franck Thilliez

Né en 1973, à Annecy, Franck Thilliez a une formation d'ingénieur en nouvelles technologies. Ecrivain prolifique (il publie chaque année un nouvel opus), il gagne sa vie grâce à sa plume. Deux de ses romans ont été portés à l'écran (La Chambre des morts et La forêt des ombres).


Bibliographie

2002 Conscience animale,
2004 Train d’enfer pour Ange rouge,
2005 La Chambre des morts,
2006 Deuils de miel,
2006 La Forêt des ombres,
2007 La Mémoire fantôme,
2008 L'Anneau de Moebius,
2009 Fractures,
2010 Le Syndrome E,
2011 Gataca,
2011 Vertige,
2012 Atomka,
2012 Les petits polars du Monde - Le grand voyage,
2013 L'encre et le sang,
2013 Tour de France - Un dernier tour,
2013 Puzzle,
2014 Angor,

Un auteur bien de chez nous! J'ai une petite dédicace de lui qui date de l'époque où il commençait à peine à se faire connaitre avec La Chambre des morts. Il est très sympathique et il m'avait paru bien seul à attendre les lecteurs dans cette petite Fnac de Roubaix. Il a une bonne imagination et son écriture est efficace sans révolutionner le genre.

Deuils de miel

Franck Thilliez nous embarque dans une aventure menée pied au plancher. Suivre le commissaire Sharko dans sa traque d'un malade fasciné par les insectes, conduit à toutes les situations. A partir de la page 100, on se demande comment l'auteur va tenir la distance mais à la page finale : on applaudit. Le contrat est parfaitement rempli et l'apnée réjouissante.

Franck Thilliez emporte son lecteur à travers une narration hallucinante qui le malmène et le transporte au gré de ses 'personnages principaux', lesquels sont des moustiques, des araignées, des abeilles, des sphinx à tête de mort... Tout ce petit monde grouille de vie, fait dresser les cheveux sur la tête et butine autour des victimes, laissant quelques indices pour le commissaire Sharko. Lequel est un homme abîmé, dangereux, parfois violent, qui colle complètement à l'action.

Le lecteur n'a pas le temps de réfléchir, de prendre du recul tant les évènements s'enchassent parfaitement les uns aux autres. Le livre refermé, il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'un récit frénétique, ahurissant mais maitrisé, qui fait se hérisser deux trois poils sur les bras à la vue d'une mygale ou d'une quelconque bestiole venimeuse (âme sensible : s'abstenir).

J'ai été troublée par le style, sorte de juxtaposition aléatoire de métaphores poétiques, de précisions visuelles très cinématographiques et de langage argotique distillé sporadiquement. Mais on s'y fait et la volonté de l'auteur (parfois un peu trop voyante) de 'faire du nouveau' n'enlève rien à la satanée fascination qu'éveille ce roman.

Bref une très haletante lecture, pour un sujet parfaitement maitrisé et de légères frayeurs qui donnent envie d'y revenir.

Il est exclusivement un auteur de polars ? Cette histoire policière se passe en France ?

rivela a écrit:

Il est exclusivement un auteur de polars ? Cette histoire policière se passe en France ?

Oui, uniquement des policiers. Et Deuils de miel se passe en France (prologue à Saint-Malo, puis Paris et sa banlieue, pour finir par Grenoble). Les lieux sont importants dans la mesure où ils sont 'décalés', par exemple Paris est vu de Montmartre et d'une station désaffectée de métro, la banlieue est évoquée pour un cimetière de péniches, ses forêts et ses clubs de plongée... L'action est digne des très bons thrillers américains, il faut avoir une bonne endurance pour suivre le périple de Sharko.
Le livre est très documenté et manie plusieurs domaines (la Bible, la plongée, les insectes...), ce qui ajoute au plaisir de la lecture.

Merci Shanidar
C'est effectivement très intéressant tout ce programme

Bon, ben après la déception de La forêt des ombres, ça me donne envie de retenter le coup avec cet auteur ^^
Merci Shanidar

Moi aussi j'ai été déçue par La forêt des ombres, mais j'ai beaucoup aimé Deuils de miel et surtout La mémoire fantôme avec l'énigme du nautile

shanidar a écrit:

rivela a écrit:

Il est exclusivement un auteur de polars ? Cette histoire policière se passe en France ?

Oui, uniquement des policiers. Et Deuils de miel se passe en France (prologue à Saint-Malo, puis Paris et sa banlieue, pour finir par Grenoble). Les lieux sont importants dans la mesure où ils sont 'décalés', par exemple Paris est vu de Montmartre et d'une station désaffectée de métro, la banlieue est évoquée pour un cimetière de péniches, ses forêts et ses clubs de plongée... L'action est digne des très bons thrillers américains, il faut avoir une bonne endurance pour suivre le périple de Sharko.
Le livre est très documenté et manie plusieurs domaines (la Bible, la plongée, les insectes...), ce qui ajoute au plaisir de la lecture.

J'ai eu beaucoup de plaisir moi aussi en lisant ce livre. Le personnage du commissaire Sharko est très attachant.

L'anneau de Moebius

Franck Thilliez semble aimer prendre le lecteur par les tripes et le convier à des histoires qui frôlent l'horreur, le grand frisson, le précipice. Toujours au bord de la folie ou de la crise de nerf, l'auteur nous emporte dans une étonnante odyssée à travers le temps et l'espace et parmi des monstres. Toujours très documentée, précise, attentive et quasiment exemplaire, la prose de Thilliez ne laisse presque rien au hasard et donne quelques suées. Impossible une nouvelle fois de lâcher ce livre tout en puissance et en suspens, projection cauchemardesque dans l'enfer des freaks, des difformes, des infirmes, des déments.

Thilliez maitrise parfaitement son sujet : celui des maladies congénitales (glups) et entraine son lecteur dans une narration ép(r)ouvante, quand les temps du rêve et des cauchemars se mélangent, quand le passé pénètre le présent, quand le futur doit être absolument transformé par le présent en cours. Comment faire passer des messages à travers le temps ? Comment arrêter le destin ? Comment analyser les prémonitions, les hallucinations pour permettre à l'horreur de ne plus se reproduire ? Thilliez tente à sa manière, frontale, cohérente, intelligente de répondre à ces questions.

Et toujours un rythme d'enfer (même si ce roman est un peu plus 'bavard' que Deuils de miel) pour plonger le lecteur dans un maëlstrom de sentiments, de réactions, d'intuitions et de découvertes de plus en plus macabres, hallucinantes et efficaces.

Décidément cet auteur qui brasse un univers fictionnel oscillant entre science et références picturales me plait beaucoup. D'autant plus qu'il évoque longuement le musée Dupuytren, musée sur lequel je faisais quelques recherches et qui par le hasard du net m'a conduite à découvrir le forum des parfumés. Donc

Je l'ai en version audio, écouté récemment, j'ai beaucoup apprécié !
Je commence "la chambre des morts".

krys a écrit:

Je l'ai en version audio, écouté récemment, j'ai beaucoup apprécié !
Je commence "la chambre des morts".

surtout tiens nous au courant car vraiment je trouve cet auteur très puissant. On peut peut-être lui reprocher d'avoir trouvé une formule et de s'y tenir mais pour moi après deux livres cette formule fonctionne parfaitement !

shanidar a écrit:

L'anneau de Moebius

Bien tentée par cet auteur et par ce titre
Shanidar, tu as l'art de faire des critiques "alléchantes"

La chambre des morts

Deux informaticiens au chômage, en virée nocturne, s’amusent à foncer dans le noir… le véhicule percute un homme, le tuant sur le coup. Appeler la police ? mais près de l’homme se trouve un sac rempli de billets. Trop tentant… ce qu’ils ignorent, c’est que cet argent était celui d’une rançon, et que le ravisseur les a vus. Pas un simple kidnappeur, mais un être particulier, sauvage, qui sait échapper à la police, se déguiser, et qui aime par-dessus tout exercer ses talents de taxidermiste…
Un récit heurté, précipité, sur fond de misère sociale et de paysages brumeux et froids. Le récit se passe en effet dans le nord de la France, et parfois les accents de l’auteur, excessifs dans la description de la noirceur humaine et la désespérance, rappellent Zola. Bonne intrigue avec un départ original.

krys a écrit:

La chambre des morts

merci krys, je le note mais sans en faire une 'priorité', Deuils de miel pèche aussi un peu par la volonté d'en faire beaucoup (surtout au début mais ensuite la narration ne laisse pas le temps de se poser des questions d'esbrouffe ou autre), sentiment que je n'ai absolument pas ressenti en lisant L'anneau de Moebius. Le Thilliez se bonnifie-t-il avec le temps ?? à suivre...