Franck Thilliez

On suit le même personnage (l'enquêtrice et ses jumelles) dans "La chambre des morts", "Mémoire fantôme","Le syndrome E" et "Gataca" (à paraître le 14/04) sachant que les deux derniers sont les deux parties d'un même roman.
"L'anneau de Moëbius" est une belle gageure narrative. J'ai cherché le petit grain de sable éventuel mais je n'ai pas trouvé!

La chambre des morts

Krys a bien résumé l'intrigue
C'était le premier Thilliez que je lisais, j'ai longtemps hésité car je trouvais que ses bouquins avaient tendance à être un peu trop en tête de gondole (on dit bien gondole ?), mais c'est idiot je reconnais
En fait c'est assez habile comme thriller, ce n'est pas vraiment un polar, l'enquête n'est pas le principal moteur du récit, on a affaire à des personnages très typés, hors système, dont la folie est particulièrement saisissante.

Sur fond de misère sociale et de paysage miné par les problèmes économiques poussent de beaux champignons de haine, de folie et de désespoir.
C'est cet aspect qui a retenu mon attention, et l'écriture hachée mais loin d'être déplaisante avec un vocabulaire riche et imagé qui colle parfaitement à l'histoire.

Mais un je ne sais quoi m'empêche d'être totalement conquise, peut-être une impression de déja vu dans l'horrifique et le mal tout court (le silence des agneaux), et un acharnement de l'auteur à donner un peu trop de détails, pour que la démonstration soit parfaite , il n'y avait pas besoin de ça.

Cela dit, ça reste un très bon thriller et une chouette découverte.

Je viens de lire "GATACA" qui est la suite de "syndrome E" que je n'ai pas lu. S'il reprend en effet les personnages du volume précédent, il n'est pas nécessaire d'avoir lu le premier pour comprendre l'intrigue, qui porte cette fois sur le meurtre d'une étudiante, assassinée alors qu'elle faisait une thèse sur le comportement des gauchers. Les deux policiers découvrent que l'objet de sa thèse avait changé au cours des mois et que l'étudiante faisait en réalité des recherches sur l'origine d'une violence inscrite dans le cerveau reptilien. C'est assez documenté sur l'ADN, les virus, l'évolution et parfois les discours scientifiques m'ont un peu dépassée... le thème n'est pas dénué d'intérêt, mais c'est surtout le rythme soutenu qui fait que j'ai lu le livre rapidement. Un bon polar mais pas de quoi être scotché.

source et suite

Train d'enfer pour Ange rouge

est le tout premier opus publié par Thilliez. A vouloir frapper très fort, l'auteur a peut-être frappé un peu trop fort. Il s'agit ici de la première enquête de l'inspecteur Sharko lancé à la poursuite d'un tueur sadique qui passe la plus grande partie de son temps à torturer ses victimes et à les filmer. Parfois excessif dans la description du Mal incarné, Thilliez est ici un poil écoeurant dans la minutie de ses descriptions et la grandiloquence de certaines phrases. J'aurais aimé un peu plus de retenue dans le propos sur le sadisme, le machiavélisme du 'monstre', qui du coup perd en crédibilité.

Cependant, une nouvelle fois l'univers décrit qui est, ici, celui de la pornographie, du sado-masochisme et des balbutiements du cybercrime est parfaitement rodé, exploité par un auteur dont on devine la jubilation. Comme dans tous ces autres livres, Thilliez aime emporter son lecteur vers des lieux archiconnus des Français (ici : Ploumanach, Le Touquet et la banlieue parisienne, celle des vieilles fermes, des maisons forestières, des cabanes des marais), qu'il transforme au gré de ses désirs en des lieux d'horreur cachée.

Une fois encore, j'ai été bluffée par l'intrigue, voulant aller au bout sans forcément prendre le temps de relever l'exubérance de certaines scènes. On sent déjà en germe dans ce premier roman ce qui fera le succès de l'auteur : rapidité des actions, logique imparable, plongée dans des milieux troubles, folie qui cogne. Ici la sauce n'est pas parfaite mais le plaisir reste évident.

j'avais lu quelques romans de Thillliez comme "Train d'enfer pour ange rouge" ou "la chambre des morts". Quand je les lisais, ils me foutaient tellement la trouille que je n'osais pas éteindre la lumière... J'avais donc renoncé (pas tout à fait maso) Et puis, j'ai été tentée par "Le syndrome[E]" dans le bac des nouveautés de la BU et une amie fan de Thilliez m'a prêté "GATAGA". J'ai lu les 2 livres en 3 jours. Ils sont moins "gore" que les précédents (quoique...) On se demande où est la frontière entre la science et la fiction, le commissaire Sharko et Lucie Hennequin sont attachants. Bref, j'attends avec impatience le prochain qui devrait sortir en 2012.

merci d'avoir pris un peu de temps uolav pour nous donner ton avis. Dans l'avant-propos de Train d'enfer pour Ange rouge écrit en 2008, donc bien après la publication de ses premiers romans, Thilliez note que ce récit m'aura le plus marqué, de par sa noirceur et le peu de place qu'il laisse à l'espoir. C'est un peu le sentiment que j'ai éprouvé à la lecture des premiers Thilliez, très dur, il déclare lui-même que souvent la réalité dépasse la fiction mais j'ai l'impression qu'il tend moins vers le spectaculaire et qu'il s'interroge plus sur l'avenir (la place de la science dans nos sociétés...). Je suis curieuse donc de découvrir son évolution.

Le syndrome E
Je n'ai peut-être pas choisi le titre qui me convient pour découvrir Thilliez : les descriptions à la morgue donnent la nausée.
Mais il se passe des choses intéressantes côté images subliminales dans une vieille bobine de film...

Babelle a écrit:

Le syndrome E
Je n'ai peut-être pas choisi le titre qui me convient pour découvrir Thilliez : les descriptions à la morgue donnent la nausée.
Mais il se passe des choses intéressantes côté images subliminales dans une vieille bobine de film...

Sur les trois romans que j'ai lus de l'auteur, c'est tout de même mon préféré, alors tu as peut-être tout de même fait le bon choix pour une première lecture

Vertige


enfin, du bon, de l'excellent Thilliez ! Un homme, ancien alpiniste renommé, se retrouve enchaîné dans un gouffre en compagnie de deux inconnus. Chacun s'interroge, prend les autres à partie, des liens se créent au fil des jours, marqués par l'angoisse, la faim, et le froid. Dans ce huis-clos, les hommes finissent par se révéler de manière terrible, retranchés jusque dans leurs dernières défenses, et avouent les secrets jalousement gardés. On se retrouve happé dans cet univers froid et hostile, jusqu'à l'aboutissement, de manière magistrale.

je vais sans doute me lancer dans La chambre des morts en fin de semaine (j'essaie de lire l'auteur en suivant la chronologie des livres et il me manque celui-là, mais il publie beaucoup le chameau !)

La chambre des morts

ne m'a pas autant happée que les précédents romans de Thilliez. L'histoire abracadabrante tient difficilement le lecteur en haleine, trop d'imprécisions, trop de coïncidences donnent de ce roman un côté mal ficelé qui déçoit. Habituée à des histoires impeccablement maitrisées, j'ai eu l'impression que l'auteur tournait sa plume dix fois dans l'encrier avant de trouver la poussée nécessaire pour que l'aventure avance. J'ai même eu le sentiment que l'ellipse finale dans la cave était une manière de paresse, de fatigue mentale bien dommage car Thilliez n'est jamais aussi bon que lorsque ses personnages sont pris dans la tenaille du mal. Et puis tout de même, c'est la première fois que je vois un homme armé qui passe devant la personne qu'il braque pur descendre des escaliers ? ce n'est pas sérieux, ça... Il n'en reste pas moins que l'univers abordé, celui de la taxidermie, est ici, une fois encore très documenté et fascinant et que l'on sent bien la misère d'une région charbonneuse et délaissée qui peine à trouver sa lumière.

Petite déception, donc.

Vertige
Ce thriller a tout pour vous tenir en haleine. Jonathan se réveille enfermé dans une grotte et attaché au coté d’ un jeune homme, Farid, lui aussi enchaîné, et Michel, casqué d’un masque qui l’oblige à ne pas s’éloigner.
On assiste la survie de ces 3 hommes ; et j’oubliais, du chien de jonathan. Ce dernier a fait de l’alpiniste, il guide donc les autres à survivre. De jour en jour, de souffrances en souffrances, on en apprend un peu plus sur chacun et surtout le lien qu’ils ont ; car la réunion de ces trois personnes n’est pas anodine.
On pense que la fin de ce roman est leur liberté mais c’est bien plus que cela ; Le calvaire de Jonathan ne s’arrête pas au bord de ce gouffre où il est enchaîné.
J’ai adoré ce livre, il est très prenant et surprenant.

La forêt des ombres

David Miller, thanatopracteur, son épouse Cathy qui se soulage aux tranquillisants et Clara leur petite fille, sont emmenés par un certain Arthur Doffre, psychiatre infirme et milliardaire en pleine Forêt Noire pour un huis-clos qui se veut étouffant. Oh j'allais oublié Adeline la femme que Doffre paie pour s'occuper de lui... Et Emma l'hystérique de service.

Ce roman, improbable du début à la fin ne m'a pas beaucoup intéressée. D'autant moins qu'assez rapidement, le lecteur devine la manière dont les évènements vont se dérouler et le suspens perd ainsi toute sa spontanéité. Ajouter à cela un style des plus lourds et des plus assommants, des répétitions inutiles, des personnages survolés et des incohérences fâcheuses... Voilà que la déception agite son foulard rouge.

J'espère que les prochains seront meilleurs !

Je viens de découvrir cet auteur avec DEUIL DE MIEL, et j'ai accroché. De formation scientifique, après mettre laissé entrainé par l'intrique et certaines situations gore, je me pose la question de leur vraisemblance. Il va falloir que je cherche du côté des entomologistes, mais c'est mon petit coté pervers !!!
C'est un très bon polar ... pour ceux qui n'ont pas d'appréhension des insectes, sinon, gare au manque de sommeil.

Je vais laisser passer quelques autres livres, et revenir à Thilliez.