Amélie Nothomb [Belgique]

La qualité d’un écrivain ne se mesure pas aux nombres de réactions qu’il suscite, y compris chez nous, à Parfum …je rappelle, par exemple, que Barbara Cartland (pour essayer de ne fâcher personne) a l’un des fils les plus importants en nombre de posts.

La notoriété, elle, apporte plus de lecteurs par son effet « boule de neige » et par là même déclenche plus de réaction par simple logique statistique mais elle n’a que peu de rapport avec la qualité d’écrivain, sans parler du talent, qualité encore plus subjective.

Pour finir, le choix d’un livre ou d’un auteur se base sur de multiples critères, dont l’image qu’il donne de lui ; la proposition de Bellonzo n’était donc pas « sans raison »…

sousmarin a écrit:

La qualité d’un écrivain ne se mesure pas aux nombres de réactions qu’il suscite, y compris chez nous, à Parfum …je rappelle, par exemple, que Barbara Cartland (pour essayer de ne fâcher personne) a l’un des fils les plus importants en nombre de posts.

Pas beaucoup de lecteurs cependant chez les Parfumés...Sauf...sauf ...nos z'hommes courageux qui ne reculent devant rien...

Je sens comme un soupçon de sarcasme et de causticité...

Sousmarin, là tu ne sens rien ?

bix229 a écrit:

Je sens comme un soupçon de sarcasme et de causticité...

Sousmarin, là tu ne sens rien ?

Me sens pas concerné... mais si je vais à Nantes, je ferai l'effort d'une lecture publique de la dame, pour faire plaisir aux femmes du forum...

sousmarin a écrit:

bix229 a écrit:

Je sens comme un soupçon de sarcasme et de causticité...

Sousmarin, là tu ne sens rien ?

Me sens pas concerné... mais si je vais à Nantes, je ferai l'effort d'une lecture publique de la dame, pour faire plaisir aux femmes du forum...

Qui lit quoi?...
Sousm' lit BCà Nantes?....

Ma première rencontre avec Amélie était à travers Cosmétique de l’ennemi. Je n’avais rien lu sur Nothomb, alors j’ai commencé le livre sans aucun préjugé. Par hasard, je me trouvais dans la salle d’attente d’un aéroport, en attente de mon avion. Pure coïncidence!

De temps en temps je regardais les gens autour de moi et comme si je découvrais partout des Jérome et des Texel. Ce que je lisais me permettait de me rendre compte à quel point les gens, nous ignorons qui nous sommes. La présence de l’ennemi intérieur ou plutôt des ennemis intérieurs, parce que chacun en possède plus d’un, est tellement évidente et, en même temps, nous nous obstinons à la nier. Notre objectif est de nous montrer toujours forts, de faire que les autres voient que nous contrôlons toutes les situations, toutes nos décisions, toute notre vie… Quand la réalité est bien autre. L’histoire de Textor la révèle parfaitement. Il est tout ce que Jérome ne reconnaît par être. Et combien de Textor il y a en chacun de nous…

Je suis restée très contente de la lecture. Ce qui m’a vraiment plu, c’est le dialogue. Presque toute l’histoire est un dialogue assez vif. Des répliques comme des flèches. A cause de ce dialogue j’ai lu encore deux fois le livre. Je reconnais la grande imagination de Nothomb et sa capacité de surprendre. Et même s’il y a quelques moments un peu lourds… elle a créé une oeuvre dynamique, pleine d’énergie. J’ai beaucoup aimé aussi comment elle détourne notre attention, elle nous fait penser à une chose pour nous surprendre au moment le moins attendu.

Il y a même quelques phrases que j’ai apprises par coeur, tellement je les ai trouvées intéressantes et originales. Je peux citer par exemple celle-là:
« Je ne peux pas vous empêcher de parler puisque ce n’est pas interdit. Vous ne pouvez pas me forcer à répondre puisque ce n’est pas obligatoire. »

L’ironie d’Amélie est une autre chose que j’ai beaucoup aimée. Elle décrit les craintes des gens, tout ce qu’on blâme de mauvais, d'inhumain, avec des paroles très simples. Textor est un criminel mais vu de son point de vue, il ne fait rien de mauvais. Au contraire, il a une excuse parfaite à chaque forfait. La morale, n’est-elle assez relative ? Et à quel point les valeurs sont valables dans notre société. Sont-elles éternelles ou bien elles doivent être actualisées ? Par rapport à quels critères? « Au moins ai-je été un violeur d’une fidélité exemplaire. Je n’ai jamais violé ni même touché une autre femme. Ce fut le seul rapport sexuel de mon existence. » Il devient même sympa !

Textor c’est l’image de tous nos désirs qui s’opposent à la morale. Tous ceux que nous n’osons pas révéler aux autres ni à nous-même. Les passions que nous écartons mais qui existent au plus profond de nous.[code]

bienvenue Elito de Bulgarie et merci de cette vision d'Amélie Nothomb!

C’est vrai l’ironie d’Amélie Nothomb n’est pas déplaisante mais elle est souvent répétitive et ses livres deviennent d’une brièveté désespérante… ce qui est bien pour un haïku ne l’est pas pour un roman…

NB : Bienvenue sur le forum, une petite présentation dans la rubrique adéquate serait sympathique – je crois que tu es notre première membre, habitante de Bulgarie...

Je suis très contente de me retrouver parmi vous. Je remercie beaucoup à cet oiseau qui m’a révélé ce forum !
Quant aux autres livres, je ne pourrais pas en parler encore parce que je ne les connais pas. Mais je suis curieuse de découvrir d’autres personnages du monde de Nothomb.

Oui, Elito, le premier Nothomb lu semble largement plus original que le troisième ou le quatrième. Elle se répète énormément, plus que beaucoup d'autres écrivains... Mais lire Cosmétique de l'Ennemi dans un aéroport, c'est l'endroit idéal !
(je me souviens, je l'ai quasiment lu en entier dans le métro, en revenant du boulot... c'est dire la taille du "roman").

Bix te remercie Elito et l'oiseau aussi !

Toujours au service de la veuve et de l'orphelin...

bix229 a écrit:

Oui, Expie, on peut attaquer qui on veut cela va de soi...Mais si tu permets,
ça me parait un peu facile de tirer sur une ambulance.
Ou sur une romancière que tous les intellos s'amusent à dégommer.
En fait, A.N. n'est pas un grand écrivain. Est elle meme un écrivain, je ne sais pas vraiment et je ne me battrais pas pour convaincre qui que ce soit.
Mais à ce compte là, j'en suis persuadé, il y a peu de véritables écrivains.
Par contre A.N. est une femme sympa et sensible et elle ne fait de tort à personne dans le monde littéraire. Elle n'en a peut etre ni l'envie ni les moyens.
Par contre dans le milieu de l'édition, si tu connais, il y a des requins qui
n'éditent que leurs copains et démolissent les autres.
Alors il faut s'en prendre à des gens comme Sollers ou Savigno ou BHL ou
Beigbeder....
Et puis si on veut vraiment etre iconoclaste, tant qu'à faire, pourquoi ne pas remettre en cause les écrivains sanctifiés tels que Proust, Joyce, Céline... Voilà qui serait plus interessant que de s'en prendre à A.N.

Si je m'en prends un peu à Amélie Nothomb, c'est parce qu'elle pourrait faire beaucoup mieux que ce qu'elle fait : j'avais beaucoup aimé Hygiène de l'Assassin, les Catilinaires, et plusieurs autres ; progressivement elle a fait moins d'efforts mais les lecteurs ont continué à la suivre, et même pire, on a l'impression que plus elle bâcle ses textes, plus elle vend.
C'est en cela seulement que je la critique. Ca m'énerve. Au lieu d'écrire trois livres bâclés par an et de s'en vanter, je voudrais qu'elle se consacre à un livre et qu'elle le peaufine.
Sollers ou BHL, je ne les lis même pas. Les donneurs de leçons mythomanes qui se trompent depuis des années mais qui continuent à donner des leçons, merci.
Beigbeder, c'est de l'amusement, pas de la littérature. Quant à Savigno, à part sa bio de McCullers, je n'ai rien d'elle.

Nothomb a un univers, des facilités d'écritures, à la base, de la culture, elle aurait pu construire une vraie œuvre atypique, en tout cas c'est ce que je pensais à une époque, maintenant je n'en suis plus sûr. Peut-être qu'elle n'en a pas envie, comme tu dis, Bix. C'est tellement plus simple d'écrire quelques rédactions et de les publier en taille 16.
C'est du gâchis, et je n'aime pas ça.
Il faut que quelqu'un le lui dise : je ne suis pas envieux, je ne suis pas snob (enfin, j'espère), je suis juste un lecteur qui aimerait qu'elle se reprenne en main, comme Woody Allen réussit parfois à le faire.

Pour être un petit peu plus complet sur Nothomb, il faut parler un chouïa de ses nouvelles. De mémoire :

L'une d'elles se passe dans le Nord, je ne sais plus dans quel pays, Norvège ou autre… et elle parle de volets ! de plus les gens regardent la télévision et les films ne sont pas sous-titrés !… ce qui montre qu'elle ne se documente pas et qu'elle parle de ce qu'elle ne connaît pas (comme pour le Japon, disent les mauvaises langues). Ca aussi, c'est agaçant.
Elle s'en fiche un peu, je crois. A part ça, il ne m'en reste pas grand chose.

Une autre nouvelle avait un point de départ amusant : pour trancher définitivement la question de l'existence de Dieu, vaste sujet qui a fait beaucoup de morts, un référendum est organisé : oui ou non Dieu existe-t-il.
L'histoire part en vrille, c'était amusant.

eXPie a écrit:

Si je m'en prends un peu à Amélie Nothomb, c'est parce qu'elle pourrait faire beaucoup mieux que ce qu'elle fait [...].

C'est en cela seulement que je la critique. Ca m'énerve. Au lieu d'écrire trois livres bâclés par an et de s'en vanter, je voudrais qu'elle se consacre à un livre et qu'elle le peaufine.

Je crois que principalement, eXPie a raison : beaucoup lui en veulent surtout d'être si compulsive et de ne pas être foutue de prendre un peu plus de temps sur ses livres, pour nous pondre un vrai bon truc qui nous scierait en deux. Parce qu'elle a vraiment un truc cette Nothomb.. ça pullule dans ses bouquins, mais à l'état d'embryon, et au bout de 3-4 livres qu'on lit d'elle ça devient tellement frustrant qu'on préfère la conspuer plutôt que de se contenter de ce qu'elle nous offre.

Donc, je ne lirais plus un nothomb tant qu'elle ne se décidera pas à franchir le cap des 300 pages !

Citation :

Beigbeder, c'est de l'amusement, pas de la littérature.

qui a dit que l'amusement n'était pas de la littérature ? Je trouve ça un peu dur... J'ai lu des Beigbeder pour ce qu'ils étaient, je les appréciais comme tel, ce n'est pas pour ça que je les considère comme "autre chose que de la littérature". Il a quand même un style à lui, et si je ne le considère pas comme un écrivain incontournable je trouve qu'il a pris une place qui était pas mal vide dans le panel français des écrivains. Un truc "jeune branché paumé" (très américain ce truc je trouve d'ailleurs).
(et puis Beigbeder.. si on le lit bien, ce n'est pas si "amusant" que ça...)

'scuse à propos de Beigbeder. Je voulais dire que ce n'est pas de la haute littérature. Ca reste marrant, enfin 99 Francs (le seul livre que j'ai lu de lui).
Ca m'a bien fait rire, ça m'a rappelé plein de souvenirs de pub, et puis rien que pour la phrase "ne prenez pas les gens pour des cons, mais n'oubliez pas qu'ils le sont", ça vaut le coup.
Beigbeder, c'est très inscrit dans le temps présent, il a un grand pouvoir caustique (et le sens de la formule qui tue), mais j'avais plus d'espoir dans Nothomb. Il faudrait presque la boycotter pour que ses ventes baissent, seul moyen pour qu'elle se remette en question, j'en ai peur.