Amélie Nothomb [Belgique]

euh... moi je dis: VIVE NOUS!!! si, si, si...

J'ai beaucoup aimé ni d'Eve ni d'Adam !

Amélie dévore la vie, déguste la gastronomie Nipponne, nous entraine avec humour à la rencontre d'un Tokyoïste étonnant (son élève à qui elle enseigne le Français)

La culture de ce Pays du soleil levant relève d' une compréhension délicate de nos Pays Occidentaux.

l'écriture est enjouée, vive.

"A cinq ans, comme les autres enfants, j'ai passé les tests pour entrer dans l'une des meilleures écoles primaires. Si j'avais réussi, j'aurais pu, un jour, aller dans l'une des meilleures universités. A cinq ans, je le savais. Mais je n'ai pas réussi.
Je m'aperçus qu'il tremblait"

"J'allais contempler la nuit sur une ville où, chaquue année, la majorité des enfants de cinq ans apprenaient qu'ils avaient râté leur vie."

"Je l'aimais beaucoup. On ne peut pas dire celà à son amoureux.Dommage. De ma part, l'aimer beaucoup, c'était beaucoup.
Il me rendait heureuse.
J'étais toujours joyeuse de le voir. J'avais pour lui de l'amitié de la tendresse. Qaund il n'était pas là, il ne me manquait pas."

au mont Fuji :

"Mon coeur commença à battre très fort. Derrière nous l'abîme du volcan mort.
Soudain, un fragment rouge apparu à l'horizon. Un frémissement parcouru l'assemblée muette. Ensuite, à une vitesse qui n'exclut pas la majesté, le disque entier sortit du néant et surplomba la plaine.
Alors se produisit un phénomène dont le souvenir n'a pas fini de me bouleverser ; des centaines de poitrine réunies là, dont la mienne, s'éleva une clameur :
Banzaï !
Ce cri était une litote : dix mille ans n'auraient pas suffi à exprimer le sentiment d'éternité Japonaise suscitait par ce spectacle."

"Peux-tu les manger, s'il te plait ?
Je n'ai jamais compris pourquoi il aimait me regarder manger, mais je m'exécutais avec joie. Dire que d'aucun assassinent des poulpes alors qu'il y a des kakis mûrs à dévorer ! Leur pulpe exaltée par le gel avait une saveur de sorbet aux pierres précieuses. la neige provoque un étourdissant pouvoir gastronomique : elle concentre les sucres rapides et affine les goûts. Elle fonctionne comme une cuisson d'une délicatesse miraculeuse."

alors tentés ?

à bientôt

Il est clair qu'on aime ou on 'aime pas, comme la plupart desd auteurs d'ailleurs, ce qui gêne à mon avis c'est le fait qu'elle soit si médiatisée.

Je suis en train de lire ni d'Eve ni d'Adam; il me plaît nettement plus que Journal d'Hirondelle, mais j'ai quand même un peu l'impression de lire un Bigoraphie de la faim bis...
Elle se renouvelle pas beaucoup, le Japon on commence à connaître...
Du coup, ça se lit bien mais c'est à peu près tout ce que je peux dire pour l'instant...Bien sûr, c'est amusant, bien écrit, mais il manque quelque chose...

Je n'ai pas lu Biographie de la faim, donc je n'ai pas senti le "bis".

Ne connaissant pas le Japon (même si j'ai lu Stupeurs et tremblements) je ne suis pas non plus "en trop plein"

je n'ai lu que : Hygiène de l'assassin, les Catalinaires, Métaphysique des tubes et Stupeurs et tremblements.

mais tu en diras plus après l'avoir terminé.

à bientôt

bah les extraits ci dessus ne me donnent pas du tout l'eau à la bouche mais je le lirai bien un jour...

"A cinq ans, comme les autres enfants, j'ai passé les tests pour entrer dans l'une des meilleures écoles primaires. Si j'avais réussi, j'aurais pu, un jour, aller dans l'une des meilleures universités. A cinq ans, je le savais. Mais je n'ai pas réussi.
Je m'aperçus qu'il tremblait.
- Mes parents n'ont rien dit. Ils étaient déçus. Mon père, à cinq ans, avait réussi, lui. J'ai attendu la nuit et j'ai pleuré.
Il éclata en sanglots. Je pris dans mes bras son corps tout contracté de souffrance. On m'avait parlé de ces horribles sélections nippones, imposées mille fois trop tôt à des enfants conscients de l'importance de l'enjeu.
- A cinq ans, j'ai su que je n'étais pas assez intelligent.
- C'est faux. A cinq ans, tu as su que tu n'avais pas été sélectionné.
- J'ai senti que mon père pensait : "Ce n'est pas grave. Il est mon fils, il aura ma place." Ma honte a commencé et n'a pas cessé.
Je le serrai contre moi, murmurant des paroles de réconfort, l'assurant de son intelligence. Il pleura longtemps puis s'endormit.
J'allai contempler la nuit sur une ville où, chaque année, la majorité des enfants de cinq ans apprenaient qu'ils avaient raté leur vie. Il me sembla résonner des concerts de larmes étouffées.
Rinri s'en tirait en étant le fils de son père : c'était compenser une douleur par une honte. Mais les autres, qui échouaient aux tests, savaient dès leur plus jeune âge qu'ils deviendraient, au mieux, de la chair à entreprise, comme il y eut de la chair à canon. Et l'on s'étonne que tant d'adolescents nippons se suicident."

pas mal, pas mal... du Nothomb, comme on l'aime.

Voilà, je l'ai fini...
Je dois dire qu'il m'a plu, il est nettement meilleur que ses deux précédents . J'ai pas mal ri, certains passages sont savoureux, comme celui où elle entreprend l'escalade du mont Fuji et l'ascension d'une montagne dont je ne sais plus le nom ...
Je ne révèlerai pas la fin, mais j'ai quand même trouvé que la narratrice s'inventait des raisons un peu bidon, j'étais écoeurée...^^.
Les deux dernières pages sont magnifiques , j'en posterai bien des extraits si je ne craignais de trop vous en dire...

oui mieux vaut ne pas trop en dire! parce que ceux qui ne l'ont pas lu n'aimeraient pas lire la fin!!!

Moi, j'ai décidé de donner les extraits qui m'ont fait éclater de rire.

Par exemple, quand Rinri invite ses 11 copains et qu'Amélie se retrouve à parler toute seule et devient de plus en plus gênée devant le silence des invités.
"Le mutisme pesait tant que je me mis à monologuer sur le premier sujet venu :
- je n'aurais jamais cru que les Japonais aimaient tant la bière. J'ai vérifié ce soir ce que j'avais déjà remarqué bien des fois : quand on vous propose une boisson, vous choisissez toujours la bière.
Ils m'écoutaient avec politesse et ne disaient rien.
- Les Japonais buvaient-ils déjà de la bière dans le passé ?
- Je ne sais pas, dit Hara.
Les autres secouèrent la tête pour confirmer leur ignorance. Le silence se réinstalla.
En Belgique, nous buvons beaucoup de bière aussi.
J'espérais que Hasa et Masa se rappelleraient mon cadeau de notre soirée précédente et en parleraient, mais il n'en fut rien. J'en vins à reprendre la parole et dis tout ce que je savais sur les bières de mon pays. Les onze garçons se conduisirent comme si on les avait conviés à une conférence, m'écoutant respectueusement ; je redoutai que l'un d'eux sortît un carnet pour noter. C'est peu dire que je me sentais ridicule."

Et elle a tenu pendant 3 heures !!!!

J'ai lu plusieurs Nothomb métaphysiques des tubes, stupeur et tremblements, acide sulfurique, robert des noms propres et son dernier, ni d'eve ni d'adam.
Celui que j'ai le plus apprécié c'est son dernier, ni d'Eve ni d'Adam. J'ai trouvé que c'était le livre le plus aboutit qu'elle ait ecrit. Je l'ai trouvé drôle aussi, le passage avec les amis de rinri est effectivement amusant.
J'ai aimé aussi cette critique de la société japonaise à travers ce livre.
Ce qui me semble intéressant chez cette auteur c'est l'incapacité de savoir où se situe la biographie et le romanesque dans ses livres. Même si nous avons des soupçons tout de même. J'aime aussi sa façon d'écrire. Les phrases sont simples et j'apprécie cette qualité d'écriture. Les phrases alambiqués m'ennuient et me font facilement décrocher d'un livre.

Mon petit commentaire sur "Acide sulfurique" :

Elle pousse le bouchon un petit peu loin, Amélie, avec son Acide Sulfurique et son parallèle osé entre la télé-réalité et les camps de la mort.
"Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus : il leur en fallut le spectacle".
C'est ainsi qu'elle nous interroge sur les frontières parfois floues entre le tolérable et l'intolérable et nous met en garde contre l'hypocrisie, l'abrutissement individuel et collectif, la manipulation des masses et j'en passe et des meilleurs.
Un conte qui se lit en quelques heures avec plaisir car, décidément, Amélie me plait car elle provoque toujours quelque chose de vif, vif comme son écriture, et qui ne ressemble pas toujours à de l'hilarité.
Enfin, moi, personnellement j'adore Koh Lanta, et j'assume ahahah

J'aime A. Nothomb car elle est assez éclectique.
Je viens de finir avec Acide Sulfurique toutes ses oeuvres, et j'ai vu dans ce roman une certaine ressemblance avec le livre de B. Werber, Le Papillon des Etoiles, qui a dailleurs reçu les même critiques -déjà-vu, trop exagéré...- que celles accordées à Acide Sulfurique.

Bref, si je me remémore ces dizaines de lectures, les thèmes abordés sont divers et complets : la naissance et l'enfance (Biographie de la faim, Métaphysique des tubes), dieu (Métaphysique des tubes), l'adolescence (Antéchrista, Biographie de la faim), déboires professionels (Stupeurs et tremblements), amour (Ni d'Eve ni d'Adam, Le sabotage amoureux), quête d'identité (Le journal d'une hirondelle), crime/mystère/drame (Péplum, Cosmétique de l'ennemi, Mercure), l'absurbe (Les catilinaires), interrogatoire (Hygiène de l'assassin), récit de vie (Robert des noms propres), les défaults de la société (Attentat, Acide sulfurique), thèmes éternels (Les combustibles).

Dans chacun d'entre eux ou presque, on ne discerne jamais le biographique de l'imaginaire. Amélie écrit toujours de façon critique, ironique, amusante, sincère, cruelle.
Je trouve donc ses récits et plus largement sa plume agréables et distrayants sans exception, pour tous les goûts.

ai commencé Péplum, ça ressemble vaguement à un Banquet de Platon, un petit pastiche sympathique et assez léger, et réussi. Mais qui me laisse quand même un goût de "déjà lu".
Je n'aime pas trop les romans dialogués de Nothomb (hygiène de l'assassin m'avait pas mal ennuyé), mais je n'en suis qu'au début, alors je vais continuer.