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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Parsifal (Wagner/Haenchen/Castellucci) Dim 26 Juin 2011 - 13:57
C'est parti pour le Vendredi 23 mars à 18h... C'est dingue de devoir réserver autant à l'avance! Tout l'orchestre au centre est complet pour toutes les dates L'opéra ça marche!
Vincent-Marie Posteur en quête
Messages : 74 Inscription le : 03/10/2011 Age : 39 Localisation : Nice
Sujet: Re: Parsifal (Wagner/Haenchen/Castellucci) Jeu 27 Oct 2011 - 17:31
Assez déçu d'avoir raté ce Parsifal. J'ai une affection toute particulière pour cette Oeuvre car c'est par elle que j'ai découvert l'Opéra. Une première révélation qui m'a fait aller jusqu'à Paris pour voir le dernier Parsifal passé à l'Opéra Bastille, je n'ai pas la mémoire des noms, mais il me semble que c’était Hartmut Haenchen à la baguette et Krzysztof Warlikowski à la mise en scène (je peux me tromper). Habituer par mes revenus au paradis, la salle de la Bastille est particulièrement bien faite. Et Parsifal, on à plutôt intérêt à être bien assis pour apprécier complètement. Cette version avait fait polémique, à cause d'une projection au début liant encore Wagner au nazisme. Serte il se disait antisémite, mais mal tombé dans cette dernière Oeuvre, quand on sait ce que ça représentait pour Wagner, pour sa première représentation il l'a fait orchestré par une chef juif. Sinon cette représentation était excellente musicalement. Mais personnellement (on va me jeter des pierres ) je ne lis pas, je ne veux qu'écouter. J'ai lu une fois le Livret, je n'ai pas plus aimé que ça.
Marko a écrit:
C'est parti pour le Vendredi 23 mars à 18h... C'est dingue de devoir réserver autant à l'avance! Tout l'orchestre au centre est complet pour toutes les dates L'opéra ça marche!
Oui l'Opera ça marche! Et surtout ça touche maintenant un éventail de personne plus large. Moi je fais partie de la jeune génération et je vois que mes amis ont assez facilement adhéré quand j'ai commencé à leur en faire écouter. Maintenant j'attend avec impatience de nouvelle Oeuvre moderne, car à Nice, ça tourne souvent en rond sur les classiques. Quand a t'on décidé qu'il n'y avait pratiquement plus rien à composer?
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Parsifal (Wagner/Haenchen/Castellucci) Sam 11 Fév 2012 - 14:31
Parsifal, The search for the grail de Tony Palmer
Ce DVD n'est pas un opéra capté mais un documentaire en anglais sur Parsifal et le Graal présenté par Placido Domingo. Il m'a un peu déçu car j'attendais quelque chose de plus approfondi sur le sujet. En plus les (larges) extraits qui résument en quelque sorte l'opéra au fur et à mesure sont d'une kitscherie totale. Un cauchemar de mise en scène qui est pourtant une reconstitution de la scénographie d'origine en 1876 à Bayreuth. Heureusement les voix et la direction de Gergiev (en 1998 apparemment) sont excellentes. En particulier Matti Salminen en Gurnemanz. Il peut être une approche intéressante pour découvrir les principaux passages de l'oeuvre (avec ce choix étonnant de proposer des extraits de l'ouverture de la Walkyrie vers la fin sans que ce soit précisé!!).
Le documentaire rappelle l'origine du Graal et sa récupération plus ou moins pervertie au fil de l'histoire aboutissant aux théories nazies et aux épurations ethniques plus contemporaines (des images assez atroces d'ailleurs d'enfants massacrés qui ne s'imposaient pas à mon avis). Il établit un lien intéressant avec le Septième sceau de Bergman et conclut en montrant que Wagner dépassait ce thème malsain du sang pur aryen pour en faire une oeuvre spirituelle de paix et de compassion entre les peuples. La récupération par Hitler n'étant évidemment pas de sa responsabilité (Beethoven et Bruckner ont été aussi récupérés). Wagner a fait diriger la première de Parsifal par un chef d'orchestre juif Hermann Levi (qu'il a remplacé discrètement à la dernière représentation suite à un malaise).
Ici le final de Parsifal dans ce DVD (avec la mise en scène kitsch de 1876) suivi d'un dernier extrait du Septième Sceau à 7'07:
Un DVD qui n'est pas incontournable mais pas inintéressant non plus... A noter qu'il existe une version avec des sous-titres français (je m'en suis rendu compte trop tard...).
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Parsifal (Wagner/Haenchen/Castellucci) Jeu 22 Mar 2012 - 23:02
Je vais enfin pouvoir assister demain soir à la production lyonnaise de Parsifal qui s'exportera ensuite à New York. La presse élogieuse et les quelques photos aperçues me mettent l'eau à la bouche. D'autant plus que Proust en parle beaucoup dans La Recherche. A samedi pour les impressions. Vite! Vite! Je suis prêt pour le décollage
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Parsifal (Wagner/Haenchen/Castellucci) Jeu 22 Mar 2012 - 23:38
Marko a écrit:
Je vais enfin pouvoir assister demain soir à la production lyonnaise de Parsifal qui s'exportera ensuite à New York. La presse élogieuse et les quelques photos aperçues me mettent l'eau à la bouche. D'autant plus que Proust en parle beaucoup dans La Recherche. A samedi pour les impressions. Vite! Vite! Je suis prêt pour le décollage
Est-ce que tu vas pouvoir t'endormir cette nuit?
Cela fait rêver...
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Parsifal (Wagner/Haenchen/Castellucci) Dim 25 Mar 2012 - 1:09
Citation :
L’histoire : Montsalvat : c’est le domaine des chevaliers qui veillent sur deux reliques sacrées du Christ : le Graal, coupe qu’il a utilisée pour son dernier repas avec les apôtres ; la Lance sacrée, celle de l’officier romain qui transperça son flanc. Amfortas, roi-prêtre de Montsalvat, souffre d’une inguérissable blessure depuis qu’il a perdu la Lance en défiant le magicien Klingsor. Tant que le Graal et la Lance ne seront pas réunis, Montsalvat vivra dans l’incomplétude, Amfortas dans la souffrance, sa blessure ne s’arrêtera pas de saigner. Or une prophétie céleste a annoncé que la Lance ne serait reprise que par un innocent, un pur. Ce sera Parsifal l’ignorant, Parsifal, le « pur si fou » – un enfant presque. Il surmonte les épreuves et les sortilèges du jardin de Klingsor. Il résiste au désir et aux séductions de Kundry, celle qui a ri en voyant jadis le Christ sur son chemin de croix dans les rues de Jérusalem ; Kundry condamnée mais pas damnée, qui trouvera, comme Amfortas, l’apaisement au bout de la quête qui fait de Parsifal le nouveau roi.
Nouvel enthousiasme pour cette production marquante qui sera peut-être visible au cinéma pour les retransmissions du Metropolitan de New York qui co-produit.
La mise en scène de François Girard, qui est aussi cinéaste (ça se sent), est consensuelle. Moins abstraite et puissante que celle de Castellucci probablement mais formidablement incarnée, visuellement époustouflante, d'une modernité discrète qui trouve un juste équilibre entre l'illustration littérale et une lecture symbolique intelligente et pertinente qui ouvre des perspectives d'interprétation et une véritable vision de l'oeuvre.
Kazushi Ono dirige avec beaucoup de sensibilité mais il m'a manqué les fulgurances de Haenchen qui montait l'opéra à un niveau d'intensité quasi inégalable.
La partie vocale était de très haut niveau avec surtout un Gurnemanz d'anthologie en la présence de Georg Zeppenfeld ovationné comme rarement sur une scène et dont la beauté bouleversante de sa voix de basse faisait décoller les plus beaux passages de l'opéra. Il est d'ailleurs probablement le personnage le plus fort et le plus présent sur scène de tout Parsifal.
Parsifal et Gurnemanz:
La Kundry d'Elena Zhidkova était impressionnante tant sur le plan théâtral que musical. Parsifal a partagé l'auditoire mais il était à sa place. J'ai moins aimé Amfortas. Les choeurs étaient somptueux.
Alors que voit-on dans ce spectacle?
François Girard est parti de l'image de la blessure d'Amfortas. Cette plaie qui ne se referme jamais et qui est la marque de sa faute. Une plaie dont le sang s'écoule en permanence comme un fleuve souillé, comme des menstruations, comme une faille dans la terre qui laisserait émerger une lave incandescente, comme un vagin attendant d'être pénétré... Le symbolisme de Parsifal pouvant se lire de diverses façons, mystique, ésotérique, psychanalytique... La dimension sexuelle étant aussi centrale que la référence religieuse. De fait la scène montre tour à tour une terre aride entrouverte avec son ruisseau de sang comme une peau lacérée dans le premier acte, une fissure rocheuse vaginale dont le sol est recouvert de sang dans le domaine utérin de Klingsor avec ses femmes fleurs tentatrices, puis le même espace initial dévasté avant qu'il ne soit purifié et lavé de son sang dans le 3e acte.
Quelques images marquantes:
Le 1er acte démarre par une fausse image miroir de la salle d'opéra (avec ses spectateurs) qui donne l'illusion de la réalité avant qu'on ne comprenne qu'il s'agit d'une transparence et que les personnages sont en train de se lever puis de se dévêtir de leurs costumes et cravates pour ne garder qu'une chemise blanche. La scène révèle alors un groupe d'hommes en blanc disposés en cercle dans des mouvements de transe et un groupe de femmes voilées entièrement vêtues de noir et dispersées dans la partie gauche. Cette image m'a fortement fait penser aux installations de la plasticienne iranienne Shirin Neshat. Le tout sur cette terre fissurée avec une projection de nuages sombres dans l'arrière plan.
Avec le cygne tué par Parsifal:
Lorsque Gurnemanz conduit Parsifal au château du Graal l'approche de cet espace sacré est matérialisé de façon fascinante et presque psychédélique par des images projetées à l'arrière plan d'une sorte de planète géante (comme dans Mélancholia ou Solaris) dont on percevrait ensuite les émanations hallucinogènes évoquant un espace inconscient autant que spirituel (pour moi Parsifal est à la fois un parcours intérieur et une initiation mystique).
Le palais du magicien Klingsor couvert de sang avant qu'il ne soit purifié par le renoncement de Parsifal. Les femmes fleurs évoquent l'imaginaire des histoires de fantômes japonais avec ces longues chevelures noires qui masquent les visages et ces longues robes blanches qui seront progressivement souillées de sang.
Fabuleuse séquence de l'enterrement de Titurel suivie de l'union des principes masculin et féminin (la lance et le calice):
Et mort de Kundry (avant que le metteur en scène choisisse de faire surgir une autre femme approchant Parsifal au dernier plan):
Seuls bémols à ce spectacle de très haut niveau: des rituels religieux trop littéraux et un peu trop chorégraphiés (Castellucci ne montrait rien...) et des fauteuils de cet opéra de Lyon trop inconfortables pour tenir les 6 heures de ce spectacle (4h30 d'opéra et 2 entractes de 45'). Il y a un vague coussinet mais qui ne sert à rien. On a l'impression d'être assis directement sur du dur!! Sinon cette salle toute noire a une bonne acoustique. Mais quel spectacle!
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Parsifal (Wagner/Haenchen/Castellucci) Dim 25 Mar 2012 - 21:36
Bon...On va attendre sagement 2013 et la retransmission au cinéma en direct du Metropolitan Opera de New York ... avec,dit-on, Jonas Kauffman!
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Parsifal (Wagner/Haenchen/Castellucci) Dim 25 Mar 2012 - 22:44
coline a écrit:
Bon...On va attendre sagement 2013 et la retransmission au cinéma en direct du Metropolitan Opera de New York ... avec,dit-on, Jonas Kauffman!
Oui c'est une bonne nouvelle. Et en espérant qu'ils feront de nouveau à Georg Zeppenfeld pour Gurnemanz. Sa présence justifiait à soi tout seul de voir cette production de Parsifal.
Invité Invité
Sujet: Re: Parsifal (Wagner/Haenchen/Castellucci) Dim 25 Mar 2012 - 22:57
Superbes les illustrations !
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Parsifal (Wagner/Haenchen/Castellucci) Dim 25 Mar 2012 - 23:16
sentinelle a écrit:
Superbes les illustrations !
Oui de vrais tableaux qui rendaient de la même façon sur scène. Les éclairages étaient fantastiques.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Un 3e Parsifal pour moi demain à Gand au Vlaamse Opera. Eliahu Inbal, grand spécialiste de Bruckner et Mahler, dirige en alternance avec son fils. Je retrouverai Georg Zeppenfeld dans le rôle de Gurnemanz. Pour la mise en scène il faut s'attendre à du contemporain et à un décor dépouillé (voir vidéo). A suivre...
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Parsifal (Wagner/Haenchen/Castellucci) Sam 27 Avr 2013 - 18:29
Parsifal au Vlaamse Opera
Beaucoup de sang dans cette mise en scène de Tatjana Gürbaca qui ne manque pas d'intérêt mais qui n'avait ni la beauté plastique de la production de Lyon/New York ni la puissance expressive de la version inoubliable de Roméo Castellucci. Du blanc immaculé et du sang qui suinte des murs ou des plaies diverses. Des chevaliers du Graal en vieillards fatigués tournant en rond, des femmes fleurs proposant un strip tease à l'envers et accompagnées de femmes âgées, une Kundry d'abord enceinte au premier acte puis qui s'ouvre les veines avant de revenir au 3e acte, Gurnemanz en fauteuil roulant et des enfants qu'on purifie dans d'étranges et dérangeants rituels qui précèdent la cérémonie du Graal. Le cygne que tue Parsifal étant d'ailleurs l'un de ces enfants éclaboussé de sang. Sang pur, sang impur, sang qui apporte la vie ou se retire avec elle... Parfois énigmatique, parfois trop littéral et lourdement symbolique.
Musicalement c'était décevant malgré quelques beaux moments. Un peu cafouillique, parfois trop lent et souvent avec un certain manque de puissance ou de subtilité. ça reste Parsifal et la musique de Wagner est tellement belle que malgré ces approximations on entend des choses merveilleuses.
Vocalement les choeurs étaient exceptionnels et d'ailleurs très applaudis à la fin. Georg Zeppenfeld a triomphé une nouvelle fois après Lyon. Ce chanteur a une voix absolument sublime et rien que pour lui on pouvait voir le spectacle. Salle délirante de reconnaissance pour sa prestation. La Kundry de Susan MacLean n'était pas en reste. Formidable comédienne et voix impeccable.
En bref une soirée moyenne mais on ne peut pas bouder son plaisir avec un opéra aussi génial.
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Parsifal (Wagner/Haenchen/Castellucci) Sam 27 Avr 2013 - 19:23
Spécial...Il est vrai que les images de la mise en scène de Castellucci faisaient plus rêver...
Dernière édition par coline le Dim 28 Avr 2013 - 15:47, édité 1 fois
Marko Faune frénéclectique
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Sujet: Re: Parsifal (Wagner/Haenchen/Castellucci) Dim 28 Avr 2013 - 14:14
La bande annonce de la production du Metropolitan (couplée avec Lyon). Les séquences sont tirées du 2e acte au château de Klingsor avec les femmes fleurs et Kundry. Je suis certain qu'un DVD sera bientôt disponible.
Marko Faune frénéclectique
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Sujet: Re: Parsifal (Wagner/Haenchen/Castellucci) Dim 28 Avr 2013 - 14:46
Parsifal et Kundry par Odilon Redon (souvenir de la rencontre parfumée parisienne pour l'expo Redon):