Frank Capra

Francesco Rosario Capra est né en Sicile, le 18 mai 1897. Il émigre aux Etats-Unis en 1903, à Los Angeles. Il poursuit des études en génie chimique avant de débuter sa carrière cinématographique en 1921. Gagman à l'origine, Il réalise pour la première fois en 1926 et tourne une petite dizaine de films muets qui l'installent comme l'un des metteurs en scène les plus importants à Hollywood. En 1934, il remporte l'Oscar du meilleur réalisateur avec New York-Miami et enchaîne les succès. Son cinéma est marqué par des valeurs humanistes, sociales et morales. Il participe activement à la seconde guerre mondiale et est le principal artisan d'une série de films de "propagande" : Pourquoi nous combattons. Après La vie est belle, en 1946, qui ne connait pas un succès immédiat, il ne retrouve pas son statut et ne tournera plus que 5 films jusqu'à Milliardaire pour un jour, en 1961. Son autobiographie, Hollywood Story, parue en 1971, est un document précieux sur l'univers hollywoodien. Frank Capra est mort le 3 septembre 1991.

Citation :

Frank Capra occupe une place à part dans la comédie américaine. Il est, comme Howard Hawks, un cinéaste de l'image action et non de l'image situation comme Ernst Lubitsch, Leo McCarey et George Cukor. Ses comédies ne reposent pas sur l'ellipse, la révélation des cœurs ou d'une situation amoureuse contrecarrée le temps du film. Ses héros poursuivent obstinément la recherche d'un bonheur idéal reposant sur les valeurs de l'Amérique profonde.

Clark Gable et Claudette Colbert séparés par "Le mur de Jéricho" dans New York-Miami.

Citation :

Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accede directement aux pages)

(les X sont les appréciations de Traversay)

*  1922 : The Ballad of Fisher's Boarding House - Court-métrage
* 1926 : L'Athlète incomplet (The Strong Man) XX
* 1926 : Plein les bottes (Tramp, Tramp, Tramp)
* 1927 : Sa dernière culotte (Long Pants)  Page 1
* 1927 : Pour l'amour de Mike (ou L'homme le plus laid du monde) (For the love of Mike)
* 1928 : The Way of the strong
* 1928 : Bessie à Broadway (The Matinee Idol) X
*  1928 : So This Is love  Page 1
* 1928 : That Certain Thing  Page 1
*  1928 : Say It with Sables
*  1928 : L’Épave (Submarine)
*  1928 : The Power of the Press
*  1928 : The Burglar (co-réalisé avec Phil Whitman)
* 1929 : Flight
*  1929 : Loin du ghetto117 (The Younger Generation)  1929 : Loin du ghetto117 (The Younger Generation)
*  1929 : The Donovan Affair
* 1930 : Femmes de luxe (Ladies of leisure)  )  Page 1
* 1930 : Rain or Shine  Page 1
* 1931 :  Le dirigeable  (Dirigible)    Page 1
* 1931 : The Miracle woman XX
* 1931 : La Blonde platine (Platinum Blonde) XX
* 1932 : Amour défendu (Forbidden) XX
* 1932 : La Ruée (American Madness) XXX
* 1933 : La Grande Muraille (The Bitter Tea of General Yen) XXX
* 1933 : La Grande Dame d'un jour (Lady for a Day) XXX
* 1934 : La Course de Broadway Bill (Broadway Bill) XX
* 1934 : New York-Miami (It Happened One Night) XXXX
* 1936 : L'Extravagant Mr. Deeds (Mr. Deeds Goes to Town) XXXX
* 1937 : Horizons perdus (Lost Horizon) XXXX Page 1
* 1938 : Vous ne l'emporterez pas avec vous (You Can't Take It With You) XXX
* 1939 : Mr. Smith au Sénat (Mr. Smith goes to Washington) XXXX
* 1941 : L'Homme de la rue (Meet John Doe) XXX
* 1943 : Pourquoi nous combattons (Why We Fight : Prelude to War)
* 1944 : Arsenic et vieilles dentelles (Arsenic and Old Lace) XXXX
* 1946 : La vie est belle (It's a Wonderful Life) XXXX
* 1948 : L'Enjeu (State of the Union) XXXX
* 1950 : Jour de chance (Riding High) XXX
* 1951 : Si l'on mariait papa (Here Comes the Groom) XX
* 1959 : Un trou dans la tête (A Hole in the Head) XXX
* 1961 : Milliardaire pour un jour (Pocketful of Miracles) XX
À la télévision
1956 : Our Mr. Sun
1957 : Hemo the Magnificent
1957 : The Strange Case of the Cosmic Rays
1958 : The Unchained Goddess
Documentaires
1942-1945 : Pourquoi nous combattons (Why We Fight) - série de films de propagande réalisée pour l'armée
Prelude to War
The Nazis Strike
Divide and Conquer
The Battle of Britain
The Battle of Russia
The Battle of China
War Comes to America
1944 : Victoire de Tunisie (Tunisian Victory)
1945 : Your Job in Germany
1945 : Now Your Ennemy : Japan
1945 : Here Is Germany
1945 : Two Down and One to Go
1964 : Rendez-vous in Space

Citation :

mise à jour à la page 1 le 24/09/2013

Mes préférés, par ordre d'apparition à l'écran :

Pour quelques images de plus :


L'angélisme à l'assaut de la politique (Mr. Smith au sénat)


Une vision du paradis (Horizons perdus)


Plaidoyer pour une démocratie à visage humain (L'homme de la rue)

des films que j'ai vu très jeune !

En fait je me demande à l'époque quel laps de temps s'écoulait entre les sorties aux USA et les versions en France.

Bédoulène a écrit:

des films que j'ai vu très jeune !

En fait je me demande à l'époque quel laps de temps s'écoulait entre les sorties aux USA et les versions en France.

Variable, selon les films. Pour La vie est belle, par exemple, le film est sorti en décembre 46 aux Etats-Unis et en juillet 48 en France. Parfois, c'est plus long.

Sa dernière culotte (Long Pants, 1927)
Capra entièrement au service de Harry Langdon. D'excellents gags et des moins bons. Rien à dire sur la mise en scène mais le scénario est au ras des pâquerettes, même pour un muet de 58 minutes.

La biographie dont tu parles "Hollywood Story" a pour titre original - plus original c'est le cas de le dire - "The name above the title" (Le nom au-dessus du titre).

Ladies of Leisure (1930)
Il existe une version muette du film, qui est largement inférieure, parait-il. Non que ce soit un chef d'oeuvre car il faut attendre la dernière demi-heure pour retrouver la vista et le sens du timing de Capra. A priori, c'est une comédie romantique. Genre la Party Girl, de base extraction, qui tombe amoureux du fils de bonne famille, lequel se la joue artiste, avant de reprendre l'entreprise de papa. Sauf que non, Capra knows better. Et le mélodrame pointe le bout de son nez, dans un dénouement joliment concocté, qui fait oublier le caractère bavard et statique de l'entreprise. Le film est surtout pour la jeune Barbara Stanwyck l'occasion de montrer l'étendue de son talent. Mission accomplie, elle devint star et le resta.

Le dirigeable (Dirigible, 1931)
Un pilote de dirigeable tente d'atteindre le Pôle sud. Sans succès. Son meilleur ami, un pilote d'avion tente également d'accomplir cet exploit. Le film est le premier grand film d'aventures de Capra, à peine parasitée par une romance amoureuse qui oppose les deux hommes pour les beaux yeux de Fay Wray (la future "fiancée" de King Kong). Une véritable oeuvre épique, mise en scène avec brio, qui annonce, par certains côtés, l'un des futurs chefs d'oeuvre de Capra : Horizons perdus.

So this is love (1928)
Ainsi était Capra au temps du muet. 1928 est une année prolifique avec pas moins de 8 films à son actif. So this is love, qui dure moins d'une heure, a un argument minimal : pour gagner le cœur d’une jolie femme amoureuse d’un roi du ring, un styliste décide de se mettre à la boxe afin de défier son rival... C'est tout. Une petite bluette sans prétention, bien mise en scène, c'est le moins, qui se laisse voir d'un oeil distrait.

Rain or Shine (1930)
Une adaptation d'une comédie musicale qui triomphait à Broadway. Les chansons ont été supprimées, mais la grande star théâtrale de l'époque, l'oublié Joe Cook, est resté. Cette histoire de cirque menacé par la faillite tient entièrement sur ses épaules. Acrobate, il était aussi adepte du burlesque avec un débit verbal impressionnant et nonsensique. Capra tente de marier le comique de son personnage et l'aspect dramatique du sujet du film. Peine perdue, c'est un fiasco, à peine racheté par l'incendie final, spectaculaire. Un mauvais Capra, cela existe bel et bien. La preuve.

That certain thing (1928)
Un petit bijou de comédie qui annonce les futures réussites de Capra. Ou comment l'argent ne fait pas le bonheur et que, même au fond du trou, il reste encore un peu d'espoir. C'est vif, c'est optimiste, c'est délicieux, c'est rythmé. Tellement parlant qu'on ne s'aperçoit même pas que le film est muet.





Loin du ghetto (The younger generation, 1929)
Un mélodrame très appuyé qui dénonce l'arrivisme à tout prix. Eh oui, il est bien là le Capra humaniste qui ne tolère le capitalisme que s'il est honnête et respecte un certain nombre de valeurs intangibles et néanmoins américaines. Pas le meilleur film de son auteur, cela va de soit, mais comme c'est une rareté, restons indulgent. A noter que, tourné en 29, le film comporte seulement quelques scènes parlées. Le reste est muet, en ce qui concerne les dialogues, et sonorisé pour les bruits de la rue.

Horizons perdus (Lost Horizon) - 1937



Idéaliste, Frank Capra l’est sans nul doute. Ses films sont réputés pour leurs bons sentiments mais pourquoi bouder son plaisir quand c’est réalisé d’une si jolie manière.


Nous sommes en 1935. La guerre gronde et la Chine se retrouve à feu et à sang. Robert Conway, diplomate anglais mais aussi humaniste à ses heures perdues, organise l’évacuation des concitoyens américains.





Mais l’avion, qui devait voler vers Shanghai, et détourné par un mystérieux pilote. L’avion finit par s’écraser dans les montagnes tibétaines et c’est une étrange délégation qui vient les secourir en pleine tempête : Conway et ses 4 compatriotes sont conduits dans la vallée de Shangri-La, véritable paradis sur terre où règne la paix et l’harmonie et dans lequel le temps ne semble pas avoir prise.







Mais est-ce si facile d’accepter le bonheur lorsqu’il s’offre à nous ?



Alors oui c’est naïf mais la photographie est superbe et les décors pour l’époque vraiment soignés et impressionnants. Les scènes du crash, des montagnes, du ravitaillement, de Shangri-La…

J’ai vu en DVD la version restaurée du film. Comme quelques scènes ont complètement disparu (la bande son seule subsistait dans son entièreté), elles sont donc exclusivement représentées par quelques photos du tournage de ces fameuses scènes manquantes.

A voir donc si on accepte de mettre son esprit cartésien en veilleuse et si on a envie de voir un joli petit conte de fée qui devait avoir de la gueule pour l’époque.

Oui, sentinelle, on peut faire de bons films avec de bons sentiments. Le fin du fin en la matière étant bien entendu La vie est belle !

Oui, un classique ! Et un régal aussi


La vie est belle ((It's a Wonderful Life) - 1946