Neil Jordan

Neil Jordan est un réalisateur, producteur, scénariste et écrivain irlandais, né le 25 février 1950 à Sligo.

Neil Jordan débute sa carrière loin des plateaux de cinéma. Créateur de l'Irish Writers' Co-operative en 1974, c'est en tant qu'écrivain qu'il se révèle, avec notamment le recueil de nouvelles Night in Tunisia publié en 1976 (Guardian Fiction Prize). En 1981, Neil Jordan est engagé comme consultant créatif sur Excalibur que réalise John Boorman. Une rencontre qui change le cours de sa vie. C'est en effet John Boorman qui produit Angel, sa première réalisation, en 1982.

C'est en 1984 que le néo-metteur en scène se révèle au grand public avec La Compagnie des Loups, adaptation sombre et fantastique du Petit chaperon rouge, salué notamment par le Grand Prix du Festival d'Avoriaz. Deux ans plus tard, le thriller Mona Lisa installe définitivement Neil Jordan aux yeux de la critique.

Remarqué par Hollywood, Neil Jordan tente l'aventure américaine à la fin des années 80. Mais High spirits (1988) et Nous ne sommes pas des anges, deux comédies, ne convainquent pas réellement. A son retour en Irlande, Neil Jordan s'attaque à The Crying Game, sombre manipulation au sein de l'IRA qu'il écrit lui-même. Acclamé par de nombreux critiques, le film gagne l'Oscar du meilleur scénario original ainsi que cinq autres nominations (dont meilleur film et meilleur réalisateur) et cumule les récompenses de fin d'année en 1992. Deux ans plus tard, Neil Jordan retrouve le genre fantastique en adaptant l'oeuvre d'Anne Rice dans Entretien avec un vampire où il dirige Tom Cruise et Brad Pitt.

En 1996, le cinéaste s'attache à l'Histoire de son pays natal dans la fresque Michael Collins consacrée au père de l'indépendance irlandaise et récompensée du Lion d'or du Festival de Venise, puis se consacre à Butcher Boy, adaptation du roman homonyme de l'écrivain Pat McCabe (Ours d'argent du meilleur réalisateur au Festival de Berlin 1998). Changement de direction après le thriller Premonitions en 1999, avec le drame romantique La Fin d'une liaison tirée du roman de Graham Greene, puis avec L'Homme de la Riviera, actualisation de Bob le flambeur réalisé en 1955 par Jean-Pierre Melville, en 2003.

Début 2006, il revient avec Breakfast on Pluto, nouvelle adaptation d'un roman de Pat McCabe.
Il fait de nouveau un détour par les Etats-Unis en mettant en scène Jodie Foster en quête de vengeance dans le thriller A vif (2007), avant de revenir une fois de plus à son Irlande natale avec le conte Ondine (2009).

Résidant à Dublin, Neil Jordan est marié à la canadienne Brenda Rawn, assistante exécutive de plusieurs de ses films. Ensemble, ils ont 2 enfants.

Sources: Allociné + Wikipédia

Ondine
2009
Avec Colin Farrell, Stephen Rea, Alicja Bachleda-Curus...



Syracuse, un pêcheur irlandais, découvre un jour dans son filet une femme qui dit s'appeler Ondine et qui a échappé à la noyade. Comme elle ne veut que personne ne la voie, Syracuse la cache dans une vieille cabane isolée ayant appartenu à sa mère. Ondine est belle, mystérieuse, très bonne nageuse et chante dans une langue inconnue. Quand elle accompagne Syracuse sur son bateau, il remonte toujours ses filets incroyablement pleins. Est-elle une selkie, comme semble le penser Annie, la fille de Syracuse ? C'est à dire une sorte de sirène celtique, capable de devenir humaine en enlevant son manteau de peau de phoque pour vivre une histoire d'amour avec un humain. Ou une femme qui a voulu échapper à un mauvais mariage ? Toujours est-il que Syracuse en tombe amoureux.

Ce joli film romantique entretient le doute sur l’identité d’Ondine jusqu’à la fin, de façon assez astucieuse et poétique. Tantôt on est dans la légende celtique, appuyée par de superbes images de la côte irlandaise, verdoyante et brumeuse à souhait, tantôt dans le réalisme social, sans jamais verser complètement dans l’un ou l’autre. Ce n’est pas un grand film, Le Cheval venu de la mer de Mike Newell , qui faisait dans le même "réalisme magique" et mêlait folklore celtique et drame social, est plus troublant et bouleversant. Mais on passe un très agréable moment d’évasion et de rêve.

Nezumi a écrit:

et écrivain irlandais

mais oui, je me disais que ce nom me dirait quelque chose.. mais pas en tant que réalisateur.. j'ai lu Night in Tunisia de lui.. et perdu de vue depuis.. merci de me le rappeler
et je vais voir aussi du côté des films.. cela pourrait me plaire

L'occasion d'aller à la pêche pour l'homme de la Riviera :

animal a écrit:

Marko a écrit:

animal a écrit:

remake de Bob le flambeur sur arte avec Nick Nolte.

C'est pas le film de Neil Jordan? Je ne m'en souviens presque plus... Pas bon signe pourtant j'aime beaucoup ce cinéaste. Vais peut-être le regarder du coup!

pas extraordinaire mais pas désagréable, voir agréable, surtout pour les personnages principaux (Bob et Anne qui fait à côté de la plaque sans être agaçante, avec une densité certaine). bons second rôles, surtout Said Taghmaoui. Un petit coin de france gentiment bordélique, une bande son bariolée... un poil trop coloré ptet mais ça passe pas mal avec une atmosphère de nuit.

ça doit avoir le bon goût de ne pas essayer de faire comme l'original... ça évite les gros problèmes, ça se regarde.

contrairement au french remake du deuxième souffle

animal a écrit:

après avoir revu le trailer de l'original, en fait ça ressemble, c'est marrant y compris dans la manière de parler de la fille, amusant ! huhu.

trailer de l'original pour celles et ceux qui ne sont pas allés faire un tour sur le fil Melville ? clic

kenavo a écrit:

Nezumi a écrit:

et écrivain irlandais

mais oui, je me disais que ce nom me dirait quelque chose.. mais pas en tant que réalisateur.. j'ai lu Night in Tunisia de lui.. et perdu de vue depuis.. merci de me le rappeler
et je vais voir aussi du côté des films.. cela pourrait me plaire

Moi j'ai bien aimé La compagnie des loups, Entretiens avec un vampire et Excalibur. Ses films fantastiques en fait. Les autres je ne connais pas.

Nezumi a écrit:

kenavo a écrit:

Nezumi a écrit:

et écrivain irlandais

mais oui, je me disais que ce nom me dirait quelque chose.. mais pas en tant que réalisateur.. j'ai lu Night in Tunisia de lui.. et perdu de vue depuis.. merci de me le rappeler
et je vais voir aussi du côté des films.. cela pourrait me plaire

Moi j'ai bien aimé La compagnie des loups, Entretiens avec un vampire et Excalibur. Ses films fantastiques en fait. Les autres je ne connais pas.

Euh... Excalibur, c'est de John Boorman, en fait.
A noter que John Boorman est le producteur de la nouvelle version, qui doit sortir en 2012, réalisée par Bryan Singer.

Un de mes films préférés, sinon mon préféré, de Neil Jordan, c'est La fin d'une liaison (1999) (d'après Graham Green). The Crying Game, il faudra que je le revois, un jour.
Michael Collins (1996), je l'ai trouvé un peu "lourd", Entretien avec un vampire, c'était pas mal, effectivement (mais est-ce que ça a vieilli ?), Butcher Boy est un petit film pas mal du tout, aussi.
Prémonitions (1999) est beaucoup plus (trop) classique.

eXPie a écrit:

Euh... Excalibur, c'est de John Boorman, en fait.

Je sais, mais Jordan a été conseiller artistique dessus. Il a plusieurs casquettes, dont écrivain comme le fait remarquer Kenavo. Ca me donne envie de jeter un oeil à ses oeuvres d'ailleurs.

Nezumi a écrit:

eXPie a écrit:

Euh... Excalibur, c'est de John Boorman, en fait.

Je sais, mais Jordan a été conseiller artistique dessus. Il a plusieurs casquettes, dont écrivain comme le fait remarquer Kenavo

C'est de ma faute, j'ai lu trop vite ton premier, post, désolé...
On verra ce que va donner la nouvelle version de Bryan Singer... ça sera sans doute bien différent !

Nezumi a écrit:

Moi j'ai bien aimé La compagnie des loups, Entretiens avec un vampire et Excalibur. Ses films fantastiques en fait. Les autres je ne connais pas.

Très inégal, Neil Jordan, je trouve. J'ai aimé La compagnie des loups, Mona Lisa, The crying game, Michael Collins. A un degré moindre, Entretien avec un vampire, Butcher boy, L'homme de la Riviera, A vif, Breakfast on Pluto, Ondine. Et, vraiment pas : High spirits, Nous ne sommes pas des anges, Prémonitions, La fin d'une liaison.

Je reposte mon avis sur Ondine.

C'est donc un conte de fées, Ondine. Irlandais et maritime, quelque part du côté de Cork. Avec une sirène prise dans la nasse d'un pêcheur à la masse. Joli et pas trop sirupeux, le conte en question, avec une musique douce et un Colin Farrell sobre. Bien sûr, ça se gâte par la suite, et on perd un peu le fil(m) avec des méchants pas gentils (!) et qui font remonter les clichés à la surface : héros ancien alcoolique, petite fille trop mûre pour son âge, prêtre confident, trafiquants de drogue, vilains de l'est ... Aïe, ça vire au drame, et la sirène donne la larme. Toutes les péripéties de mi-film rendent le récit un peu bancal avant que Neil Jordan ne donne un coup de barre salutaire. Conte de fées, on a dit ! Jordan n'est pas né de la dernière ondée irlandaise et son parcours, entre oeuvres fortes (The crying game, Michael Collins) et concessions à la loi du marché (Nous ne sommes pas des anges, Prémonitions), ne lui a pas fait perdre son âme pour autant. Un peu de candeur dans ce monde de brutes, de fantaisie dans cet univers impitoyable, ne font pas de mal. Avec cet état d'esprit là, le film se voit sans déplaisir aucun et il n'est pas besoin de se demander à quelle heure Ondine.

Le dernier film en date de Neil Jordan est une histoire de vampires. On aurait pu la vendre sous la forme "le nouveau film de vampire du réalisateur d'Entretien avec un vampire".
Ça aurait fait vendre...
Mais le spectateur français ne verra sans doute jamais Byzantium en salles. Il est déjà sorti en DVD aux USA.

C'est l'histoire d'une mère et de sa fille. Les deux sont des vampires, mais ayant été transformées avec plusieurs années d'écart, elles n'ont pas une très grande différence d'âge visible, et se font passer pour soeurs.
La fille, c'est Saoirse Ronan.
La bande-annonce ci-dessous en montre sans doute un peu trop : un peu de toutes les scènes du début jusqu'à la fin, mais dans le désordre. Sans doute que, lorsque l'on n'a pas vu le film, ça n'est pas trop gênant.


L'histoire en elle-même n'est pas d'une grande originalité. Ce qui compte, c'est l'ambiance, les images, souvent nocturnes. La mère fait ce qu'il faut pour gagner de l'argent. Quand la situation dégénère, elles déménagent. Il faut oublier le passé, vivre dans la présent.

Les vampires, ici, peuvent sortir de jour comme de nuit. Par contre, comme dans True Blood ou Twilight, ils ne peuvent pas entrer dans une maison sans y avoir été invités.
Curieusement, on entend à un moment, dans la bande-son, le Clair de Lune de Debussy (comme dans Twilight,... et Saoirse Ronan, juste après ce film, a tourné dans Les âmes vagabondes, d'Andrew Niccol... d'après Stephenie Meyer. Etonnant, non ?).
Finalement, on pense plus au film suédois Morse. Byzantium n'est pas un film aussi ancré dans le "social" que Morse, mais il y a un fond de crise économique, de ville portuaire.

Ça n'est pas le film qui restera de Neil Jordan, mais c'est un curieux film, hybride (Ondine, ainsi que nombre de ses films, l'était aussi), très visible (enfin, "visible", en France, pas trop).

Byzantium est par contre bien sorti dans les salles de cinéma en Belgique.
J'ai assez bien aimé ce film, même si la scène finale était très kitsch et digne d'un film de série B.
Le vampirisme à la sauce féministe, dans lequel l'émancipation de la femme tient un rôle certain même s'il passe étrangement par le plus vieux métier du monde. Paradoxe. Un film aussi sur la puissance du lien maternel et la nécessité de s'en défaire.  Une variation vampirique sous le signe féminin donc. Intéressant. J'ai beaucoup aimé aussi les passages où la jeune fille vampire n'est plus le prédateur qui traque sa proie mais au contraire un ange libérateur lorsque le moment est venu pour la victime de tirer sa révérence. La symbolique aussi du rouge et du survêtement à capuche qui m'a fait penser au petit chaperon rouge... une autre histoire de proie et de prédateur. Et ce ne sont plus les crocs qui poussent mais un ongle qui s'allonge au moment voulu. Pas un film révolutionnaire mais j'ai passé un bon moment.

sentinelle a écrit:

J'ai beaucoup aimé aussi les passages où la jeune fille vampire n'est plus le prédateur qui traque sa proie mais au contraire un ange libérateur lorsque le moment est venu de tirer sa révérence. La symbolique aussi du rouge et du survêtement à capuche fait m'a fait penser au petit chaperon rouge... une autre histoire de proie et de prédateur.

Oui, c'est vrai !

... Et le chaperon rouge, en plus, ça renvoie peut-être au film qui a fait connaître Jordan : la Compagnie des Loups.


J'avais vu que Byzantium était sorti en Belgique. C'est vraiment curieux qu'il ne soit pas diffusé en France...
Vous avez un traitement de faveur !

On parle moins souvent de son film Crying Game qui m'avait bien plu avec un mélange de genres assez original et un retournement scénaristique étonnant vers la fin. Il a du vieillir un peu.

Marko a écrit:

On parle moins souvent de son film Crying Game qui m'avait bien plu avec un mélange de genres assez original et un retournement scénaristique étonnant vers la fin. Il a du vieillir un peu.

C'est vrai... mais à sa sortie, on en avait énormément parlé, avec cette fameuse révélation, oui... 6 nominations aux Oscars, quand même (mais un seul remporté, pour le scénario).

Je ne l'ai pas revu depuis des années, il faudra vérifier, effectivement, s'il a vieilli (ce qui est très possible) ou non...