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 La permission de minuit [Delphine Gleize]

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traversay
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traversay


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MessageSujet: Re: La permission de minuit [Delphine Gleize]   La permission de minuit [Delphine Gleize] EmptySam 5 Mar 2011 - 17:16

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La permission de minuit de Delphine Gleize

Citation :
David, professeur en dermatologie, fou de son métier, soigne et Romain, 13 ans, depuis qu'il est bébé. Atteint d’une déficience génétique rare, celui-ci vit à l’écart de la lumière du jour.

La permission de minuit n'est pas un film sur un adolescent "enfant de la lune", qui ne peut voir la lumière du jour. Ce n'est pas non plus le portrait d'un médecin qui s'est spécialisé dans les maladies orphelines. C'est l'histoire de leur relation, tissée au fil des années, amicale ou paternelle, comme l'on voudra, et vouée un jour à s'estomper et à se terminer dans la douleur. Pour traiter ce sujet dangereux, Delphine Gleize a délibérément choisi la voie de la pudeur. De façon excessive, peut-être, au prix d'une émotion qui ne se faufile qu'avec parcimonie dans un récit sobre et délavé. Elle a eu raison, elle accorde autant d'importance au praticien qu'à son"patient" et aborde la question de l'impossibilité de guérison, en toute franchise. Le film n'est pas d'une tristesse insondable, pour autant, il est dans le réel, autant que faire se peut, avec de petits moments de grâce volés au temps. Même au arrière plan, les seconds rôles existent vraiment, spectateurs et témoins bienveillants, dans l'ombre de ce couple dont le lien est plus fort que la mort. Et que dire de l'interprétation de Vincent Lindon, si ce n'est qu'on oublie, au bout de deux minutes, son jeu d'acteur. Il "est" David, médecin et être humain, soleil de cet enfant de la lune.

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Aeriale
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MessageSujet: Re: La permission de minuit [Delphine Gleize]   La permission de minuit [Delphine Gleize] EmptySam 5 Mar 2011 - 18:59

La permission de minuit

traversay a écrit:
Pour traiter ce sujet dangereux, Delphine Gleize a délibérément choisi la voie de la pudeur.De façon excessive, peut-être, au prix d'une émotion qui ne se faufile qu'avec parcimonie dans un récit sobre et délavé
Peut-être est-ce là où le bât blesse, pour moi en tout cas. Je n'ai pas réussi à être véritablement émue par cette histoire improbable (où voit-on de jeunes patients entretenir une relation si étroite avec leur médecin, au point que même la mère ne soit pas toujours informée de leurs escapades?) qui m'a paru longue et "délavée" jusqu'à en perdre toute couleur.

Bien sûr encore une fois Vincent Lindon assure et bien sûr le jeune garçon joue impeccablement... Alors oui on peut être par moment attendri par leur connivence et l'inévitable incompréhension de Romain lorsqu'il se sent trahi. Mais j'ai eu l'impression que le sujet échappait un peu à la cinéaste, qu'il manquait peut-être une structure plus concentrée sur l'essentiel, et que le film tirait en longueur sans qu'elle sache vraiment quelle chute lui réserver. Je l'ai trouvé en un mot un peu mou du genou (ou bien est-ce normal en ce moment? rire ) manquant d'élan. Et j'ai trouvé la bande son carrément pas terrible, un certain nombre de répliques étaient inaudibles!

Bref, un film qui ne me restera pas longtemps en mémoire, j'ai bien l'impression jypeurien
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Marko
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MessageSujet: La permission de minuit [Delphine Gleize]   La permission de minuit [Delphine Gleize] EmptyDim 6 Mar 2011 - 20:45

La permission de minuit

traversay a écrit:
Le film n'est pas d'une tristesse insondable, pour autant, il est dans le réel, autant que faire se peut, avec de petits moments de grâce volés au temps. Même au arrière plan, les seconds rôles existent vraiment, spectateurs et témoins bienveillants, dans l'ombre de ce couple dont le lien est plus fort que la mort. Et que dire de l'interprétation de Vincent Lindon, si ce n'est qu'on oublie, au bout de deux minutes, son jeu d'acteur. Il "est" David, médecin et être humain, soleil de cet enfant de la lune.

aeriale a écrit:

Je n'ai pas réussi à être véritablement émue par cette histoire improbable (où voit-on de jeunes patients entretenir une relation si étroite avec leur médecin, au point que même la mère ne soit pas toujours informée de leurs escapades?) qui m'a paru longue et "délavée" jusqu'à en perdre toute couleur.

Beaucoup parlent d'une émotion maintenue à distance pour éviter l'excès de pathos mais je trouve que ça n'est pas complètement vrai. Elle y va par petites touches souvent subtiles mais l'ensemble conduit à une ou deux scènes volontairement très émouvantes même si elles sont maladroites (la lecture du poème d'Henri Michaux sonne très faux car on ne croit pas à l'appropriation de ce texte par l'adolescent qui le massacre). J'ai versé ma larme alors même que le film m'a semblé ne ménager aucune surprise. Le vrai problème est qu'on voit défiler toute l'histoire plus ou moins exactement comme pouvait l' imaginer sur un tel sujet. C'est presque trop convenu sans être vraiment cliché pour autant. Malgré tout je ne me suis pas ennuyé et j'ai trouvé le trio d'acteurs agréable à suivre. L'affrontement Vincent Lindon/Emmanuelle Devos notamment est pas mal.

Cette relation médecin/patient si particulière ne m'a pas trop dérangé. Ce type d'attachement est inévitable après tant d'années et le contexte de cette mort annoncée autorise un minimum de transgression des règles (peut-être pas de partir en vadrouille sans prévenir la mère bien sûr mais c'est un ado qui va mourir et il s'accorde lui-même cette autorisation de la même façon qu'il vit librement sa première relation amoureuse). Il avait d'ailleurs en sens inverse demandé à sa mère de lui interdire de boire de l'alcool alors qu'elle s'apprêtait à l'accepter... C'est ce sujet précis qui conduit à ce choix déroutant mais pas si absurde que ça à mon avis.



Dernière édition par Marko le Dim 6 Mar 2011 - 23:35, édité 1 fois
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