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 Jean-Louis Forain - La Comédie parisienne

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MessageSujet: Jean-Louis Forain - La Comédie parisienne   Jean-Louis Forain - La Comédie parisienne EmptyDim 13 Mar 2011 - 21:45

Jean-Louis Forain - La Comédie parisienne Forain10

Jean-Louis Forain - La Comédie parisienne 10/03/2011 au 05/06/2011 au Petit Palais

Citation :
Imprégné des théories impressionnistes sur la lumière et la couleur, de leur prédilection pour les scènes de la vie quotidienne et fort d’un trait puissant, Forain traite les thèmes de la modernité : champs de courses, scènes de rues, de cafés, de spectacles, lieux d’élégance et de plaisirs, soirées mondaines.

Surnommé Gavroche par Verlaine et Rimbaud, cet impressionniste de mœurs aime mettre en relief les dessous de la société de son temps. Il a su rendre le banal étonnant et dénoncer les tares et les ridicules de ses contemporains. Les coulisses de l’Opéra, où les abonnés s’encanaillent avec les petits rats, constituent par exemple un haut lieu d’observation sociale, un condensé d’humanité qui lui offrent matière à sa représentation caustique de la vie parisienne.


Après 1900, en peintre moraliste, son style se métamorphose tant dans sa technique que dans le choix des sujets. Il dénonce les injustices dans ses peintures de prétoires où la lumière se répand dans un clair-obscur proche de Rembrandt. La guerre de 1914-18 lui offre une cause à la mesure de sa fougue. Paris, dans les années vingt, l’artiste septuagénaire ne recule devant aucune audace et retranscrit l’atmosphère endiablée des Années Folles avec une écriture rapide et puissante qui sera une des révélations de l’exposition.


L’exposition sera présentée ensuite aux USA, à La Dixon Galery & Gardens de Memphis. Au Petit Palais, elle comprend 240 œuvres empruntées principalement à des collections publiques et privées françaises, américaines et européennes.

Petite visite presque expérimentale de dimanche matin pour une assez substantielle découverte. Variété des techniques et des formats, approches différentes des sujets... un ensemble dont se dégage une fascinante précision dans les portraits comme dans les groupes. Les caricatures très amères qui associent souvent vieux bonshommes et jeunes filles ou jeunes femmes sont assez nocives pour le moral mais "bien vues" et elles n'enlèvent rien aux tableaux qui ont la même tendance à mettre les pieds dans le plat. Et mêlant à un semblant de dégoût une certaine sensualité qui se situe en dehors de la vulgarité.

On retrouve d'ailleurs de ce talent dans les œuvres de la guerre 14-18, certainement vraiment impressionnantes et refroidissantes qui malgré leur vocation patriotique et de soutien à un effort de guerre ne gâte pas leur existence par une trop forte perte d'humanité. De façon amusante c'est dans son traitement de thèmes religieux qu'on trouve quelques exemples d'un penchant vers une relative abstraction avec des mélanges sombres et rouges assez violents et tentateurs mais pas sans plénitude.

L'autre chose qui se dégage petit à petit c'est à côté des sujets la manière d'approcher les volumes, très définie. Les transpositions en mosaïques (grand formats pour décorer une façade) de représentation de couples est assez révélatrice et bienvenue dans l'expo. C'est ce qu'on retrouve aussi dans les quelques paysages.

Avoir un souvenir assez présent de l'exposition lausannoise consacrée à Hopper permet de vite faire un parallèle saisissant tant à travers les caricatures que les autres thématiques. Cependant Forain apparait plus vivant et plus sensuel. Plus précis sans doute également et peut-être plus doué, en fait. La solitude apparait dans la foule avec des personnages qui ne se regardent pas. Il y a à la fois la beauté et le regret, comme un sentiment de perte acceptée. Les ressemblances vont jusqu'à être surprenantes : un portrait de jeune femme au cou qui semble démesurément long... un peu comme la Jeanne d'Arc de Hopper ??

Très très belle découverte et un post que je conclue avec cette reproduction qui fait ce qu'elle peut :

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