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| Lydie Salvayre | |
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+10Bédoulène Augustine shanidar topocl Queenie kenavo églantine bix229 coline celene721 14 participants | |
Auteur | Message |
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Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Lydie Salvayre Mar 28 Mai 2013 - 23:13 | |
| Merci beaucoup Coline ! ça m'éclaire carrément (et je regarderais même si je le trouve à ma bilbio, et je pense que je vais l'offrir. Même si elle ne connaît pas les auteurs,, je suis sûre que cette transmission de l'amour de la littérature, (et le féminisme qui doit s'y trouver ?) lui plaira. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Lydie Salvayre Mer 19 Juin 2013 - 11:36 | |
| Je n'ai le temps de rien, mais Coline, j'ai lu les 3/4 de 7 femmes. C'est une très agréable lecture. Pas un livre parfait, mais doux, revendicateur, féministe, mélancolique, et intéressant. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Lydie Salvayre Mer 19 Juin 2013 - 12:51 | |
| - Queenie a écrit:
- Je n'ai le temps de rien, mais Coline, j'ai lu les 3/4 de 7 femmes. C'est une très agréable lecture. Pas un livre parfait, mais doux, revendicateur, féministe, mélancolique, et intéressant.
Je suis entièrement d'accord avec toi! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Lydie Salvayre Lun 24 Juin 2013 - 16:22 | |
| J'aurais plus d'anecdotes personnelles de L.Salvayre sur sa lecture de l'auteur, d'un livre, sur sa découverte de l'univers (j'aime beaucoup lorsqu'elle explique comment Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë a complètement changé son regard d'adolescente sur les gens, l'amour, les hommes, par exemple. Comment le livre a circulé dans tout le pensionnat. Que les filles rêvaient toutes d'un amour passionnément romantique. Et comment cela l'a menée à écrire des lettres (de rupture souvent) pour les autres, parce qu'elle excellait dans la phrase et la métaphore torturée de l'amour contrariée).
J'accroche moins aux parties purement biographiques (mais parce que je n'aime pas tellement trop en savoir sur les auteurs), et parfois ça me lassait un peu.
Mais, une chose est sûre, ça donne envie de découvrir les auteurs. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Lydie Salvayre Mer 8 Oct 2014 - 9:53 | |
| Pas pleurer La mère de Lydie Salvayre perd la mémoire, mais pas celle des événements qu'elle a vécus en Espagne en 36-37, que sans doute elle modifie, « améliore », auxquels elle donne tout le sens de sa vie. Lydie Salvayre nous transmet cette merveilleuse bouffée d'espoir, si compliquée, avec ce que cela implique de doutes et de remises en question, ce monde qu'on ne peut pas penser « trop simplement »,ces bonnes intentions qui ont mal tourné, aussi terriblement que les mauvaises intentions auxquelles elles faisaient face. S'accordant au tempérament joyeux et combatif de sa mère, elle nous offre un bel humour,alternant insensiblement les deux voix, les deux points de vue, dans un texte où alternent le bon français de l'écrivain et la faconde imagée et pleine de barbarismes cocasses de la mère. Ceci est une belle réussite, récit très enlevé, personnages attachants et complexes, l'histoire du côté des petites gens, qui n'en saisissent pas forcément grand-chose si ce n'est joies et douleurs, qui en sont surtout les instruments. J'ai moins aimé les affectations d'écriture, l'introduction de parties quasi documentaires avec petit a et grand B, les énumérations avec tirets qui prennent une distance avec la prose romanesque, et encore moins les nombreux passages en espagnol non traduit, qui ne nuisent pas à la compréhension, mais font se sentir carrément exclu. Je n'ai pas compris l'intérêt de mener en parallèle le petit rappel sur l'attitude de Bernanos, catholique écœuré par les siens, dénonçant les atrocités de l'Eglise, fuyant l'horreur… Intéressant certes, mais sans aucun lien avec le récit qu'il n'enrichit pas. Je garderai donc une opinion assez mitigée sur ce roman qui a de bons aspects et des moins bons. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Lydie Salvayre Mer 8 Oct 2014 - 10:00 | |
| Aïe ! J'ai lu une très bonne critique dans Le Matricule des anges du coup j'avais très envie de lire ce livre, en particulier à cause de l'évocation de Bernanos (un des rares auteurs que je n'ai -pour des raisons obscures- absolument pas envie de découvrir) qui semblait pertinente à mettre en parallèle avec la vie des Républicains. Un fils de Bernanos bataillait pour Franco, si j'ai bien compris et son père le défendait jusqu'à ce qu'il prenne la mesure des exactions et de la perversité de toute guerre civile. Je pensais que ce retournement pourrait être intéressant...
Bon. Je temporise. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Lydie Salvayre Mer 8 Oct 2014 - 10:10 | |
| Oui, c'est intéressant et ce que tu dis, notamment sur son fils, est bien expliqué. Je suppose que Lydie Salvayre a trouvé ce "truc" pour se dédouaner d'accusations éventuelles, puisqu'elle parle ici surtout des Républicains, qui lui auraient dit que c'est facile de ne pas parler des exactions en face. Mais c'est comme un cheveu sur la soupe, seulement elle a lu Bernanos en écrivant le livre (mais elle a lu d'autres livre aussi, dont elle ne parle pas, elle a l'air moins calée que Bédou et toi ). Et l'information finale est un peu pauvre si on veut vraiment se renseigner sur Bernanos. Mais ça fait quand même envie de lire Grands cimetières sous la lune.Bon, le livre est court et a bien des aspects plaisants, ne tombe pas du tout dans le manichéisme. Celui-ci ( l'aspect Bernanos) n'est pas celui qui ferait que je peux te pousser à lire le livre. - Citation :
- ( l'aspect Bernanos)
(D'ailleurs cette parenthèse me fait penser qu'elle utilise très souvent cette formule, le rappel d'un mot entre parenthèse pour que ce soit bien clair, et que c'est un peu lourd) | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Lydie Salvayre Mer 8 Oct 2014 - 10:21 | |
| Je voulais justement le proposer en lecture commune à Bédou, mais je vais m'abstenir ! (Je ne garde pas un bon souvenir de La Méthode Mila, trop psychanalysant pour moi)... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Lydie Salvayre Dim 26 Oct 2014 - 18:05 | |
| PAS PLEURER
Roman est-il écrit sur la couverture. Alors roman !…Mais grandement inspiré par l’histoire familiale de Lydie Salvayre, et notamment par sa mère Montserrat Monclus Arjona, Montse, qui eut quinze ans en 1936 dans un village catalan.
Roman historique sur les débuts de la guerre civile espagnole ou s’affrontèrent non seulement les nationalistes, partisans de Franco avec les Communistes, mais aussi ces derniers avec les anarchistes, des jeunes gens qui lurent Marx et Bakounine et rêvèrent, avant que leur utopie libertaire ne soit sévèrement réprimée, de «supprimer l'argent, collectiviser les terres, partager le pain». Curieusement, de cette guerre-là, on a peu parlé…On la connaît mal. Je la connaissais mal. Et c’est l’un des intérêts que présente pour moi le roman de Lydie Salvayre. Or c’est de ce courant libertaire, né dans l'arrière-pays catalan, que sont issus la mère de Lydie Salvayre, Montse, et son frère Josep, héros du roman. Pourquoi une telle chape de silence sur cette guerre terrible qui opposa les anarchistes (CNT-AIT, FAI et Poum) aux Brigades internationales ?…Cette horreur fut occultée « par les communistes espagnols, par les intellectuels français, qui étaient presque tous à cette époque proches du PC». Or Staline aurait fait tuer beaucoup plus d'anarchistes que les fascistes eux-mêmes. Ce contenu-là du roman me donne envie d’ouvrir quelques livres d’Histoire.
L’été 36 aura été pour Montse le plus heureux. En « fragnol » (savoureux et parfois poétique mélange de français et d’espagnol que Lydie Salvayre essaie de transcrire pour donner voix à sa mère), Montse évoque les grands espoirs et la joie d’une révolte qui les mena, elle, à seize ans, son frère et des amis, vers la ville. En finir avec un système à la campagne où les grands propriétaires exploitaient les pauvres, bigots, soumis et ignorants ! En finir avec l’Eglise riche et sans charité, silencieuse et bénissant les Nationalistes, la répression franquiste ! En finir aussi avec le machisme des pères et la violence inhérente.
A Barcelone où flotte le drapeau rouge et noir de l’anarchie, Montse découvre les avenues, les ramblas, les cafés…et rencontre un beau révolutionnaire qui avait déjà disparu, happé par les événements, lorsqu’elle se rendit compte qu’elle attendait un enfant. Le temps était venu de rentrer au village, de rentrer aussi dans le rang et de payer cher tant d’espérance folle et d’ivresse libertaire.
Toute la vie de cette femme sera dure, y compris dans l’exil en France, mais ce qui émane d’elle c’est une joie, un amour, un appétit de vivre. Comme si sa joie avait trouvé pour elle une source inépuisable en cet été de 1936.
« Tandis que le récit de ma mère sur l’expérience libertaire de 36 lève en mon cœur je ne sais quel émerveillement, je ne sais quelle joie enfantine, le récit des atrocités décrites par Bernanos confronté à la nuit des hommes, à leurs haines et à leurs fureurs, vient raviver mon appréhension de voir quelques salauds renouer aujourd’hui avec ces idées infectes que je pensais depuis longtemps dormantes. »
L’actualité est donc elle aussi venue réveiller en Lydie Salvayre les souvenirs.
Pas pleurer est également un roman qui rend hommage au courage de l’écrivain Georges Bernanos dont Lydie Salvayre a lu Les Grands Cimetières sous la lune. Catholique d’extrême-droite, ayant milité très jeune dans les rangs de l’Action française (avec laquelle il a rompu), il a pris le risque de dénoncer la bénédiction de l’Eglise espagnole d’alors sur les exactions et les massacres commis par les nationalistes dans leurs actions d’épuration. Ce même été 36 est celui du coup d’État franquiste. Georges Bernanos est alors à Palma de Majorque et il voit l’horreur… et il dit ce qu’il voit, au péril de sa vie…et alors même que son fils s’est engagé en 1934 avec les Phalangistes (qu’il quittera).
Ce livre est un condensé de fiction et de documentaire, de personnel et d’universel… Une écriture nourrie par le besoin, l’urgence peut-être de rappeler ce que fut l’horreur nationaliste en Espagne…Par l’envie aussi de rendre un émouvant hommage à une mère… J’ai aimé le côté foisonnant de ce roman, l’alternance des niveaux de langue, de la plus truculente, crue, à la plus châtiée … Je l’ai dévoré !
Dernière édition par coline le Dim 26 Oct 2014 - 19:12, édité 2 fois | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Lydie Salvayre Dim 26 Oct 2014 - 18:21 | |
| - topocl a écrit:
- Pas pleurer
S'accordant au tempérament joyeux et combatif de sa mère, elle nous offre un bel humour,alternant insensiblement les deux voix, les deux points de vue, dans un texte où alternent le bon français de l'écrivain et la faconde imagée et pleine de barbarismes cocasses de la mère. Ceci est une belle réussite, récit très enlevé, personnages attachants et complexes, l'histoire du côté des petites gens, qui n'en saisissent pas forcément grand-chose si ce n'est joies et douleurs, qui en sont surtout les instruments. - topocl a écrit:
- J'ai moins aimé les affectations d'écriture, l'introduction de parties quasi documentaires avec petit a et grand B, les énumérations avec tirets qui prennent une distance avec la prose romanesque, et encore moins les nombreux passages en espagnol non traduit, qui ne nuisent pas à la compréhension, mais font se sentir carrément exclu. Je n'ai pas compris l'intérêt de mener en parallèle le petit rappel sur l'attitude de Bernanos, catholique écœuré par les siens, dénonçant les atrocités de l'Eglise, fuyant l'horreur… Intéressant certes, mais sans aucun lien avec le récit qu'il n'enrichit pas.
Moi j'ai vraiment adoré les passages en "fragnol", sans doute parce que je connais l'espagnol mais aussi parce que j'entendais la mère avec son accent. J'ai connu une femme adorable, à Agde, qui parlait ainsi il y a longtemps, lorsque j'étais enfant. J'ai été attendrie. Quant aux passages avec les "petit a et grand B" ils sont tout de même rares et n'ont pas perturbé ma lecture. - Topocl a écrit:
- c'est comme un cheveu sur la soupe, seulement elle a lu Bernanos en écrivant le livre (mais elle a lu d'autres livre aussi, dont elle ne parle pas, elle a l'air moins calée que Bédou et toi rire ). Et l'information finale est un peu pauvre si on veut vraiment se renseigner sur Bernanos. Mais ça fait quand même envie de lire Grands cimetières sous la lune.
Pour Bernanos, j'ai trouvé le lien intéressant... L'histoire de la mère permet d'écrire sur la guerre entre Communistes et Anarchistes. Pour que la vision de l'époque soit plus exhaustive, Lydie Salvayre passe par Bernanos, un confrère écrivain, éloigné d'elle dans le temps et les idées politiques, auquel elle rend un remarquable et très juste hommage. De plus, la plupart des personnages évoqués dans ce roman (hormis Franco et les évêques évidemment!) ne font pas figure absolue de "bon" ou de "méchant"...Ils sont plus complexes, à facettes, riches de leurs contradictions, comme tous les êtres humains.
Dernière édition par coline le Dim 26 Oct 2014 - 18:38, édité 1 fois | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Lydie Salvayre Dim 26 Oct 2014 - 18:26 | |
| - shanidar a écrit:
- Aïe ! J'ai lu une très bonne critique dans Le Matricule des anges du coup j'avais très envie de lire ce livre, en particulier à cause de l'évocation de Bernanos (un des rares auteurs que je n'ai -pour des raisons obscures- absolument pas envie de découvrir) qui semblait pertinente à mettre en parallèle avec la vie des Républicains. Un fils de Bernanos bataillait pour Franco, si j'ai bien compris et son père le défendait jusqu'à ce qu'il prenne la mesure des exactions et de la perversité de toute guerre civile. Je pensais que ce retournement pourrait être intéressant...
Je n'ai pas encore lu la critique du Matricule des Anges...mais si elle est bonne, je m'en réjouis car je trouve que c'est justifié, même si le roman ne constitue pas un chef-d'oeuvre. C'est un bon livre! | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Lydie Salvayre Dim 26 Oct 2014 - 19:41 | |
| De toute façon, quelles que soutint nos divergences, il y a des choses intéressantes à tirer de ce "roman"! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Lydie Salvayre Lun 27 Oct 2014 - 13:20 | |
| - topocl a écrit:
- De toute façon, quelles que soutint nos divergences, il y a des choses intéressantes à tirer de ce "roman"!
Tu as raison... Je crois que Lydie Salvayre est annoncée sur le plateau de La grande librairie cette semaine. J'ai trouvé cette vidéo aussi: clic! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
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| Sujet: Re: Lydie Salvayre | |
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| | | | Lydie Salvayre | |
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