David O. Russell

Happiness Therapy

Alors.
J'avais bien aimé la bande annonce, ambiance fofolle de Rom-Com azimutée. Pourquoi pas ? Un après-midi de grisouille et d'envie de sourire tout en douceur.
Ensuite, je me suis aperçue que c'était David O.Russel, qui a fait Fighter juste avant, un film que j'avais vraiment beaucoup aimé. Certes entre les deux films, ça sentait le grand écart violent, mais je partais sur un bon a priori.
Puis les critiques positives autour de moi ont tenu mon attention.
Pour finir, l'Oscar de la meilleure actrice pour Jennifer Lawrence m'a conduite, toute pleine de curiosité, dans un cinéma.

En conclusion : un film bancal. Il souffre de longueurs ennuyeuses, il fait 2h, déjà c'est lourd pour une Rom-Com mais pas insurmontable. Mais tout pèse dans ce film, manque de finesse et de légèreté. Les corps des acteurs, déjà, semblent empeser, engoncés, n'arrivent pas à sortir de leurs boursouflures. Tics de jeux, facilité de sourire, de crise, et de larmes. Ok. Les acteurs sont vraisemblablement bons mais tournent sur leurs acquis et ne dépassent pas les limites.

L'exploitation de la bipolarité est franchement survolée, même s'il y a des scènes très justes. Peut-être un rôle trop lourd à porter pour Bradley Cooper ? Peut-être trop d'hésitation à faire du sérieux ou du léger ? Un entre deux qui ne fonctionne pas bien, pas souvent.

Bien sûr, il y a des tas de petits moments où j'ai sourit, où j'ai sentit poindre l'émotion, où j'y croyais, mais ce n'était pas très fort, et surtout pas constant. De brefs instants justes, des dialogues qui fonctionnent très bien sur le tragi-comique, et une chouette famille de déjantée qu'on aimerait avoir à visiter tous les dimanches midi.
D'ailleurs, finalement, les moments en famille était probablement les plus réussis. A rappeler le talent que Russel avait eu sur Fighter.

Et... pourquoi l'Oscar à Jennifer Lawrence ? Mystère. Oui, elle joue bien, mais... rien de tourneboulant. J'ai connu des actrices qui jouaient bien mieux sur des registres identiques. (Peut-être qu'elle a fait comme son personnage, et qu'elle a couché avec tout le jury...).

Bon. Aller. Happiness Therapy se voit, se regarde. Prenez un bon paquet de grignoteries, une montagne d'oreillers, deux heures à déconnecter ses pensées et son sens (trop) critique, et ça vous fera passer un agréable moment.

American Bluff

Citation :

Entre fiction et réalité, American Bluff nous plonge dans l’univers fascinant de l’un des plus extraordinaires scandales qui ait secoué l’Amérique dans les années 70.
Un escroc particulièrement brillant, Irving Rosenfeld, et sa belle complice, Sydney Prosser, se retrouvent obligés par un agent du FBI, Richie DiMaso, de nager dans les eaux troubles de la mafia et du pouvoir pour piéger un homme politique corrompu, Carmine Polito. Le piège est risqué, d’autant que l’imprévisible épouse d’Irving, Rosalyn, pourrait bien tous les conduire à leur perte…

Un film au charme étrange et désuet, construit sur des apparences, des faux-semblants et l'illusion des détails (les coupes de cheveux et divers artifices). David O. Russell expose un style décalé, à la douce ivresse où chaque scène remet en question la précédente. Les protagonistes dévoilent leur fragilité avec une outrance débridée et le décor de l'arnaque n'est qu'une toile de fond lointaine. Malheureusement, le récit est trop pris au sérieux : le choix de la légèreté, de la spontanéité émotionnelle n'est pas tenu jusqu'au bout et provoque, à travers ces hésitations, une certaine lassitude.
L'interprétation est à l'image du projet, exubérante et insaisissable. Mention spéciale à Amy Adams, manipulatrice, vulnérable, à la recherche d'un idéal qui la fuit et qu'elle tente de recréer avec une irrésistible insouciance. Elle parvient dans ses excès à compenser les insuffisances de la mise en scène. Face à elle, Bale, Cooper et Lawrence trouvent des rôles de composition pure.
A noter que le titre original (American Hustle) est détourné par la "traduction".

Pour le coup... j'ai vraiment regretté de n'avoir pas pu le voir en VO (les cinés art et essai qui passent les films en VO ici ne le passaient pas, donc bon...), j'aurais adoré voir le vrai accent anglais d'Amy Addams.
Parce que c'est vrai qu'elle crève l'écran comme on dit...
Même si tout le monde est bon, c'est un fait.

Pour ma part, j'ai trouvé que c'était globalement un film très sympa. J'ai juste trouvé qu'il peinait à trouver son rythme de croisière (ou alors c'est moi qui était fatiguée, jsais pas...   ), on se demande où on va un peu, mais une fois la première demie-heure passée, ça décolle et l'ambiance prend corps.
Et effectivement, l'arnaque est presque plus une toile de fond, je ne suis même pas sûre d'avoir tout compris (mais j'étais fatiguée, je vous dit...   ).

American bluff

Je suis très déçue ! L'affiche promettait un bon moment de transgression et j'ai le sentiment de m'être fait avoir !
Le scénario est très laborieux, pour ne pas dire que finalement il se perd complètement...
La mise en scène est inexistante et il ne suffit pas de mettre une perruque à un acteur pour qu'il soit 'dans la peau du personnage', l'absence de direction d'acteurs est assez surprenante pour se faire remarquer (même de Niro est transparent !!)...
Ça manque cruellement de whisky, de clopes et de chnouff !
Mention spéciale à Jennifer Lawrence qui arrive à faire s'ébranler de temps en temps la caméra !



Mention spéciale au(x) coiffeur(s) et au(x) décorateur(s) qui ont réalisé un travail formidable et sauvent vraiment le film du naufrage, le rendant seulement ennuyeux.



La B.O. est extra.

Ce film : c'est du bluff !

On notera que Joy a deux nominations aux Golden Globes, catégorie "comédie" : meilleur film et meilleure actrice (pour Jennifer Lawrence).

Et Jennifer Lawrence repart avec le Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie, trois ans après Happiness Therapy.
J'ai cependant été assez déçu par Joy, malgré le dynamisme de la mise en scène de David O. Russell. Le parcours d'un jeune femme vers le succès, face à son milieu et l'adversité, est représenté comme une suite de coups d'éclats. Entre échecs cuisants et rebondissements presque inattendus, Jennifer Lawrence est omniprésente à travers son abnégation et sa combativité. La prestation de l'actrice est efficace mais elle a tout de même des difficultés à sortir d'un registre désormais habituel, et ses expressions deviennent parfois forcées.

J'ai aussi été gêné par la description de sa famille en arrière-plan, avec notamment Robert De Niro en plein cabotinage. Si la deuxième partie du film est plus efficace, je n'ai pas adhéré au propos. La réussite personnelle de Joy devient un enjeu unique et son ascension, loin d'incarner un rêve, valorise surtout une dimension matérialiste assez conformiste. La présence de Bradley Cooper n'est alors qu'un moyen artificiel pour atteindre un sommet teinté d'amertume.

Je suis d'accord avec toi Avadoro, sur la famille, les clichés grossiers, l'intérêt vacillant.
Cela dit, j'ai été fascinée par le personnage incarné par Lawrence.
Bien sur, comme tu le soulignes, c'est une ascension matérialiste, mais... après tout... elle cherche à avoir une belle maison sans fissure ni fuite d'eau, à pouvoir caser sa famille, à régler ses dettes. Elle ne cherche ni la paix intérieure, ni la sagesse, ni à sauver le monde.
Et contrairement à des petits carnassiers de la réussite, elle a l'air de garder lucidité et générosité.

Alors, oui, moi je suis pour voir des personnages qui en veulent, qui croient en eux, qui parviennent à avoir leur belle maison, et plein d'argent. Et qui ne deviennent pas des cons finis pour autant.

Oh yeah.