Adolf Rudnicki 1909 – 1990 Pour l’essentiel, cette présentation résume le texte de Józef Wróbel introduisant l’œuvre d’Adolf Rudnicki dans une collection de référence (Biblioteka Narodowa ). Józef Wróbel est un universitaire, spécialiste de l’auteur, sur qui il a publié un livre, sa présentation cite les sources dont il tire ses informations, et il a eu accès au Journal de l’auteur, dont les héritiers n’ont pas autorisé la publication jusqu’à maintenant. Je donne ces précisions, car un certain nombre de faits vont se trouver en contradiction avec des informations diffusées sur le Net, en particulier avec l’article de Wikipédia en Français. Ce dernier étant de toute façon plein d’inexactitudes (et de fautes d’orthographe) il ne constitue pas une source d’information fiable. Né Aron Hirchhorn, dans une famille de juifs orthodoxes, dans une fratrie de 7 enfants. Il a reçu une éducation religieuse traditionnelle. Il a remis en cause cette éducation et sa foi, très tôt d’après certains témoignages, ce qui a provoqué une rupture avec sa famille. En 1928, il fait son service militaire. Dans les années trente, il vit à Varsovie, et utilise au moins depuis 1930 le nom d’Adolf Rudnicki, avec la publication de sa deuxième nouvelle dans une revue. Il fréquente un certain nombre d’écrivains, fait partie d’un groupe littéraire lié à une tradition naturaliste inspirée de Zola, qu’il quittera toutefois très rapidement. Il publie beaucoup pendant les années 30, et son œuvre ne passe pas inaperçue, il est considéré comme un auteur très prometteur.
En 1939 il est mobilisé, et fait prisonnier par les Allemands. Il s’enfuit et trouve refuge à Lwów (actuellement en Ukraine), occupé par les Soviétiques. Il prend à cette occasion contact avec des écrivains polonais communistes, et publie des œuvres dans des revues de cette obédience. Après la pris de Lwów, il part en 1942 à Varsovie, où il réussi à passer la guerre sous des faux papiers.
Après la guerre, il collabore à la revue communiste Kuźnica, adhère au parti communiste, sans avoir d’activité politique réelle. Il se marie deux fois, mais ces mariages ne durent guerre. En 1964, il signe avec d’autres intellectuels et artistes un manifeste protestant conte l’action du régime, même si la plupart du temps il s’est tenu à distance de toute activité politique, il ne soutenait pas l’action du gouvernement, mais il n’a pas non plus appartenu à la dissidence, et a manifesté une certaine méfiance vis-à-vis de Solidarność.
Rudnicki faisait des fréquents voyages et séjours à Paris, et en 1972 il épouse Marianne Schlumberger, une Française, et partage son temps à moitié entre Paris et Varsovie. La plupart de ses livres sont sortis en Français, peut être en partie parce que le frère de sa femme, Jean Schlumberger était lié aux Editions Gallimard.
L’œuvre de Rudnicki comporte plusieurs phases. Avant la guerre, elle a une composante naturaliste, et psychologique. Dans les années 40, la problématique essentielle dans l’œuvre de Rudnicki devient l’Holocauste, la tragédie des Juifs, morts et survivants. Au cours des années cinquante, il privilégie la forme de l’article, de la chronique, rassemblés dans « Les feuillets bleus ». Dans les années 70, il en vient à privilégier des textes courts, allégoriques, et dans les années 80 il se tourne vers l’essai.
Bibliographie en français (je ne garantis pas l'exhaustivité)Baguette, trad. de Gilberte Crépy, Paris, Gallimard, 1971.
Les Fenêtres d’or et autres récits, trad. d’Anna Posner, Paris, Gallimard, 1966.
Feuillets bleus, trad. d’Anna Posner, Paris, Gallimard, 1968.
La Fuite de Iasnaïa Poliana, trad. de Gilberte Crépy, Paris, Gallimard, 1973.
Des Greniers et des Caves, trad. de Jean-Yves Erhel, Arles, Actes Sud, 1987.
Hier soir à Varsovie, trad. de Jean-Yves Erhel, Paris, Gallimard, 1977.
Le Lion du Saint Sabbath, trad. de Jean-Yves Erhel, Paris, Gallimard, 1979.
Le Marchand de Lodz, trad. de Gilberte Crépy, Paris, Gallimard, 1969.
Le Matin d’une coexistence, trad. d’Édith Birau, Gilberte Crépy, Jean-Yves Erhel et Simon Laks, Paris, Gallimard, 1975.
Mort d’un Polonais catholique, trad. d’Élisabeth Destrée-Van Wilder, Paris, Gallimard, 1994.
Que le meilleur gagne, trad. de Jean-Yves Erhel, Paris, Le Sagittaire, 1978.