Colin Thubron

Source : Wikipédia.

Colin Gerald Dryden Thubron est un auteur de récits de voyages et un romancier britannique. Né à Londres le 14 juin 1939, il a fréquenté Eton College. Avant de devenir écrivain, il a été brièvement éditeur et réalisateur de films.

Son premier récit de voyage, Mirror to Damascus, a été publié en 1968, bientôt suivi par The Hills of Adonis: A Quest in Lebanon, un compte rendu lyrique d'un voyage à travers le Liban d'avant la guerre civile.
Un récit tel que Among the Russians (1983), qui raconte un long périple en solitaire (mais émaillé de nombreuses rencontres) à bord de sa voiture Morris, de la Biélorussie au Caucase en passant par Moscou, Leningrad et l'Ukraine, constitue un témoignage précieux sur la vie quotidienne dans les dernières années de l'Union soviétique ; il a été salué par Nicolas Tolstoï (The Times) ou Alain Borer.
Ce n'est que plus tard qu'il se tourne vers la fiction avec son premier roman, The God in the Mountain, in 1977. Un autre de ses romans, A Cruel Madness, lui vaut le Prix PEN/Macmillan Silver Pen en 1985. Behind the Wall obtient à la fois le Prix Hawthornden en 1988 et le Prix du Livre de voyage Thomas Cook. In Siberia est présélectionné pour le Prix Thomas Cook. Son dernier récit, Shadow of the Silk Road (2006), raconte un voyage de plus de 11 000 km le long de la Route de la soie, qui lui a permis de revisiter les lieux mentionnés dans ses œuvres antérieures, The Silk Road et Lost Heart of Asia.
Son roman publié en 2002, To the Last City, présélectionné pour le Man Booker Prize, est sa première œuvre à lier récit de voyage et fiction. Il y évoque un groupe de personnes qui part explorer les ruines de la cité inca de Vilcabamba au Pérou, dans ce qui a pu être comparé à un Au cœur des ténèbres dans un cadre marquézien 1.
Par de nombreux aspects, l'œuvre de Thubron se raccroche à une époque antérieure du récit de voyage. Il apparaît comme l'un des derniers « gentlemen-voyageurs », ayant fait ses études à Eton, érudit et prêt à s'immerger dans les pays en question pour une longue période, et se situe dans la lignée de Freya Stark et Patrick Leigh Fermor. « Les récits de voyages modernes comportent toujours une certaine dose d'artifice, » a-t-il déclaré au Times, « ce qui me surprend parce que je ne comprends pas vraiment pourquoi ce serait nécessaire. Le monde au-delà des frontières paraît suffisamment extraordinaire et bizarre pour que je n'éprouve pas le besoin de recourir à tout cela. »
Il a été décoré de l'Ordre de l'Empire britannique en 2006 et est membre de la Royal Society of Literature.

Traductions en français

Les Russes (Among the Russians), Payot, 1991
Derrière la Grande Muraille (Behind the Wall: A Journey through China), Payot, 2001
Vers la cité perdue (To the Last City), Hoëbeke, 2004
L'ombre de la route de la soie (Shadow of the Silk Road),
En Sibérie (In Siberia), Hoëbeke, 2010

L'ombre de la route de la Soie

J'ai aussi été très touché par l'écriture de Colin Thubron. Le récit se construit sur des rencontres fugaces et souvent inattendues, qui prennent peu à peu une ampleur d'abord insoupçonnée. Thubron sait écouter, s'effacer pour saisir la complexité de situations personnelles et la richesse de paroles entremêlées, tout en conservant en permanence une cohérence de structure.
Des Ouïgours aux Kurdes, il évoque des peuples dont l'identité a souffert face aux tourments de l'Histoire. L'"ombre" reflète à la fois un isolement géographique, les splendeurs d'un passé lointain et enfoui, la difficulté à scruter une réalité fuyante qui semble échapper aux regards.
Le voyage laisse forcément des frustrations et des compréhensions, mais permet d'envisager une autre perception de soi-même. Cette recherche indéfinie reste ce qui pousse Thubron à transcender, dans l'évocation littéraire, un présent parfois presque honteux (l'épidémie de SRAS offre des parenthèses à la fois amusantes et sinistres).

Thurbron fait partie de ces voyageurs "à l' ancienne" que j' ai envie de connaitre, moi qui ne suis pas voyageur.

L'ombre de la route de la Soie


Un voyage fabuleux, entre la Chine et la Turquie, sur une des routes de la Soie possible, lien tenu comme un fil entre les cultures et les civilisations. L'auteur a une très grande érudition, beaucoup de connaissances historiques, et il est un guide parfait pour nous présenter les sites, leur histoire (ou leurs histoires), leurs mythes, évoquer leur magie. En car, voiture, train, en prenant son temps, pour voir, pour sentir, pour vivre.

Un beau voyage, j'ai surtout apprécié les plongées dans l'histoire, l'autrefois, les cultures, l'auteur sait les parer d'un lyrisme très emportant. Un peu moins le présent et la vision géo-politique, là le style se fait plus pragmatique. Et pas toujours senti une personne que le voyage change et construit, plus quand même un spectateur, connaisseur et cultivé, mais pas complètement un compagnon de voyage avec qui on vit plus que la découvertes de lieux, d'espaces et de tout ce qu'ils évoquent.

Lecture des plus intéressantes quand même.

Ah, contente de lire que ce livre t'a fait passer un bon moment, malgré quelques réserves. Je n'ai pas senti cette distanciation dans ce livre-ci, mais je peux comprendre ton sentiment à l'aune de ma lecture de Destination Kailash.
Je l'avoue, après l'immense coup de coeur que fut L'ombre de la route de la Soie, ce voyage au pied du mont Kailash fut une petite déception. Déjà, l'auteur nous fait partager bien moins de connaissances sur l'histoire, la religion, les coutumes, et le lecteur qui connaît l'érudition et le don de conteur de Colin Thubron reste sur sa faim. Mais surtout, j'ai eu l'impression d'un récit factuel qui n'allait pas beaucoup plus loin, à tel point que je me suis parfois ennuyée. A défaut d'histoire, j'aurais aimé un peu d'introspection…

Avec l'ombre de la route de la Soie, j'ai eu l'impression d'une grande écoute, d'une empathie, d'une ouverture aux autres cultures. Et du désir de Colin Thubron, non seulement de nous faire partager son amour pour l'Histoire des peuples, mais aussi de nous dévoiler un peu de leur "âme", à travers des rencontres dont la portée va au-delà des destins individuels.
Cet ouvrage m'a passionnée de bout en bout.
Mais effectivement, si l'on recherche une réflexion géopolitique ou psychologique, ce n'est pas le bon livre.

LA ROUTE DE LA SOIE.- Folio


Ce récit de voyage est quasiment parfait. Thubron a l'oeil du reporter avec juste ce qu'il faut de
distance et de réflexion et de savoir.
 Au cours de son périple, il regarde, étudie, questionne. Les gens, il les interroge sans les juger.
Sans préjugé. En essayant de de rester calme, ce qui n'est pas toujours évident.


L'époque -les années 2000- est une fois de plus brûlante et les Occidentaux souvent détestés.
A leur contact, l'humaniste qu'il est se sent souvent autre qu'occidental et anglais.

On se doute qu'il s'est mis en danger sciemment, mais il en parle rarement. Sauf une fois où
sa curiosité l'a poussé à grimper une paroi à pic pour y chercher les vestiges d'une citadelle.


On se rendra compte que cette route multi séculaire et empruntée  par des caravanes jusqu'au
19e siècle, cette route est jonchée de souvenirs de guerres -ethniques, religieuses, politiques-
d'invasions, de massacres, mais aussi de civilisations très anciennes, brillantes dont il ne reste
rien.

Merci à Invité au passage !

Ah, je suis ravie qu'il t'ait plu !