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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts…
Romancier reconnu, il reçoit le prix du roman populiste en 1982 puis le prix Goncourt de la Nouvelle en 1984. Il collabore à de nombreuses revues de Jazz depuis 1964 dont Jazz Magazine et Diapason et écrit de nombreuses notes de disques. A partir de 1971, il produit et présente des émissions sur le Jazz sur France Musique et France Culture. À la suite de Lucien Malson, il supervise l'émission hebdomadaire Black And Blue qui s'applique à commenter le jazz dans tous ses états. Il s'entoure d'intervenants réguliers comme le saxophoniste Jean-Louis Chautemps et le batteur Georges Paczynski. L'amateur se souvient de sa pièce radiophonique sur Billie Holiday "Un oiseau au plumage de fumée" et des nombreuses séries d'émissions qu' il consacre dans les émissions "Le Temps des musiciens" et "Le Jazz est un Roman" aux grands noms du Jazz, Lester Young, Sonny Rollins, Chet Baker, Louis Armstrong, Clifford Brown, Bill Evans… Après de nombreux essais sur le Jazz, il se lance dans le roman-jazz avec Chet en 2002. Le musicien devient personnage de roman et plus objet d'analyse. L'impression de proximité, d'intimité avec le personnage est plus importante avec ce nouveau procédé d'écriture. Le roman s'inspire des faits réels et l'auteur, malgré la part d'imagination de l'écriture, s'applique à être au plus proche de possibles vérités sur le musicien. Il poursuit dans la même voie romanesque avec Louie (2002), Charlie (2005) et Lady Day : Histoire d'amours (2005), Miles (2007). De ces romans, il donna une vibrante lecture sur les ondes de France Musique, commençant l'hiver 2002-2003 avec une magistrale réincarnation de Chet. Cette série de romans consacrés aux grands personnages du jazz ne doit toutefois pas faire oublier les livres antérieurs. Ce qui semble caractéristique de Gerber, c'est le mélange tout à fait personnel de sympathie, au sens étymologique du terme, pour les gens au destin précaire, d'imagination débordante, de personnages hauts en couleur et d'un vocabulaire étourdissant. Ses livres sont truffés de scènes inoubliables, témoins la fin des "Petites chaises de Myrtiosa" et celle de la nouvelle "Sur l'épaule du monde" dans "Les jours de vin et de roses". Pilier historique du Jazz à Radio France, il est remercié sans manière avec plusieurs autres spécialistes de la même génération, à la fin de la saison 2007-2008. source : wikipedia
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Alain Gerber Lun 20 Juin 2011 - 16:16
Je te verrai dans mes rêves
Citation :
Résumé du livre 'Je crains de ne pas être modeste au point de contester que, en matière de jazz, je m'y connais un peu. Assez en tout cas pour ne pas ignorer, en principe, l'existence d'un des interprètes majeurs d'une musique à laquellej'ai consacré tant de nuits, tant d'émissions, tant de livres. Dans cette mesure, ma surprise ne fut pas mince le jour où, dans une trattoria vénitienne où nous déjeunions, lui et moi, Woody Allen lança dans la conversation le nom d'Emmet Ray. D'après le cinéaste, ce guitariste n'avait pas rencontré le succès de son vivant, il ne figurait dans aucun dictionnaire et sa contribution phonographique se limitait à quelques faces de 78-tours, jamais rééditées et désormais inaccessibles. Dans une certaine mesure,j'étais donc excusable d'être passé à côté de son œuvre, mais dans une certaine mesure seulement... Car, à en croire mon interlocuteur, cet homme était un génie. D'un genre un peu particulier sans doute, mais un génie malgré tout. Pareille lacune de ma part, je l'avoue, blessait mon amour-propre. En même temps qu'elle piquait ma curiosité. Les génies obscurs sont fascinants à un double titre : les peintres sans galériste, les écrivains sans éditeur, les musiciens sans producteur – tous ceux dont on s'est aperçu trop tard qu'ils avaient manqué, avec une ponctualité tenant du prodige, tous les rendez-vous que la gloire leur avait fixés, et qui auraient pu bouleverser leur existence (ainsi que celle d'un certain nombre de leurs contemporains). De retour à Paris,j'ai donc mené ma petite enquête sur le 'cas' Emmet Ray. L'expérience fut très loin d'être décevante. Mais comment serait-on déçu par un personnage que Woody Allen, l'un de ces heureux 'menteurs qui disent toujours la vérité', aurait pu – et peut-être était-ce le cas – avoir inventé de toutes pièces ? '
Je ne sais pas si c’est un ‘must’ d’aimer le jazz pour adorer les romans d’Alain Gerber, mais je pense que cela constitue un avantage. Dans ce dernier livre, il y a en plus de la musique un deuxième indice : le film « Sweet and Lowdown / Accords et désaccords » de Woody Allen. En fait le livre s’ouvre avec, entre autre, une dédicace pour Woody Allen et Sean Penn (acteur principal dans le film en question).
Alain Gerber parle d’une rencontre avec Woody Allen à Venise ou il lui parle de Emmet Ray (des années avant que Woody tourne le film, le mettant au centre de celui-ci). Alain Gerber se croit bien vite mené en erreur par le réalisateur parce qu’il n’arrive pas à retrouver une trace de ce ‘fameux’ musicien… jusqu’au… et oui.. jusqu’au moment où il semble trouver enfin quelqu’un qui peut lui raconter ce qu’il en était..
C’est un fabuleux roman d’un jeu de piste et on ne peut pas être sûr qui se fait le plus de plaisir de brouiller les pistes de ce « musicien fantôme » – Woody Allen dans son film ou Alain Gerber dans ce livre. J’ai adoré et je me fais très vite une séance film pour revoir ce beau film que Woody en a fait sur ce personnage énigmatique… probablement à tout jamais entouré de questions mystérieuses !
Adoré aussi le commentaire pour ce livre sur evene.fr : ici
Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
Sujet: Re: Alain Gerber Mar 6 Mar 2012 - 18:19
Chet Magnifique roman. Alain Gerber fait se raconter dans de courts chapitres toute une nébuleuse de personnages. Parents, amantes, musiciens, amis, admirateurs, flics et même truands nous font part de leur réflexions, de leurs rencontres ou de leurs interrogations sur le trompettiste. Se dessine au travers de ce qui pourrait être de courtes nouvelles la vie de Chet Baker. A la fois tendre, pudique, mélancolique et surtout très belle, l'écriture d'Alain Gerber se plait à chanter dans le ton du maître. Un livre qu'il serait dommage de lire en version muette, un livre qu'il serait dommage de ne pas lire du tout...
krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
Sujet: Re: Alain Gerber Mar 6 Mar 2012 - 18:22
est-ce qu'il n'aurait pas écrit un roman qui s'appelle "lapin de lune" ? j'ai un vague souvenir d'un nom comme ça, et d'un roman que je n'ai jamais fini. Peut-être parce que je n'aime pas le jazz...
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Alain Gerber Mar 6 Mar 2012 - 18:29
j'ai lu sa Lady Day, biographie de Billie Holiday dans laquelle je me suis mortellement ennuyée (et pourtant j'aime le jazz)... et le Lapin de lune est en effet de Gerber, publié en 1982, mais dans les résumés trouvés on n'y parle pas de jazz, mais de la rencontre entre une petite fille et son grand-père...
Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
Sujet: Re: Alain Gerber Mar 6 Mar 2012 - 18:48
C"est le premier livre de Gerber que je lis, c'est Mme Igor qui l'a ramené de la médiathèque. Un livre que je n'aurais sans doute pas choisi... Comme quoi? Pendant la lecture de "Chet", il m'est venu la réflexion: "tiens, voilà un livre qui plairait à Shanidar". Mais bon, j"ai tellement peur d'envoyer quiconque sur des chemins où ils pourraient s'ennuyer que j'ai préféré rester discret... A toi de voir!
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Alain Gerber Mar 6 Mar 2012 - 21:38
merci pour ton commentaire, Igor contente que tu y as trouvé ton plaisir j'ai adoré de même, peut-être aussi parce que j'adore Chet Baker? Tout comme Shanidar j'ai un peu moins aimé Lady Day, sans pour autant m'ennuyer, mais il me manquait quelque chose J'ai de bons souvenirs de ses livres Le roi du Jazz (plutôt littérature de jeunesse), Ballades en jazz et surtout Blues Peut-être Miles serait un livre pour toi, qui aime tant Miles Davis (je ne pourrais pas dire plus, pas encore lu, et Louie se trouve encore dans ma PAL)
Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
Sujet: Re: Alain Gerber Mer 7 Mar 2012 - 11:02
La façon dont s'y prends Gerber pour raconter la vie de Chet Baker est assez extraordinaire, même si la réalité est sans doute parfois autre. Je lui fait confiance pour s'être documenté et nous servir des faits véridiques mais cette manière crée une approche sensible et très humaine. Et peu importe d'avoir un jugement sur la personne, par contre il ouvre des perspectives sur l'écoute de sa musique ce qui est finalement la chose la plus importante...
Et je rajoute bien sur dans mon panier son livre sur Miles et aussi celui sur Lady Day!
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Alain Gerber Sam 26 Mai 2012 - 16:31
Le central
Citation :
Présentation de l'éditeur Belfort, place Corbis, au café Le Central, par une lumineuse journée des années 1960. Certains viennent pour être vus, d'autres pour boire en cachette. Ici le verbe haut, là le regard bas ; en terrasse on fête un événement, dans un recoin près du bar on tâche désespérément d'en oublier un autre. Mais se rencontre-t-on vraiment ? Ou n'y a-t-il qu'un écrivain pour donner à la foule son incroyable densité, rappeler que derrière chaque visage se cache une vie entière ? Il est là quelque part qui observe, réinvente la comédie humaine en miniature, et s'attache à ce que vous ne voyiez plus jamais les cafés de la même manière...
Vous aimez aller parfois dans un café ? Alors prenez place dans le Central parce que c’est tout un monde intéressant qu’on va découvrir dans cet endroit.
Lors d’une journée, Alain Gerber emmène son lecteur au café pour en faire découvrir une ‘comédie humaine’. Aussi bien personnel que clients, de passage ou les habitués, sont présentés en courts chapitres, quelques-uns vont revenir plus d’une fois lors du livre, on va s’y attacher, quelques autres ne sont que de passage mais ajoutent leur couleur aux coulisses.
Le Central est au centre de ce livre mais les gens le font vivre et l’écriture de Gerber fait vibrer le tout. C’est un séjour agréable, on a envie de siroter un café au zinc, de se mettre à une des tables pour écouter les discussions des gens autour, mettre une pièce dans le juke-box.
Lecture doublement agréable pour moi qui ai tenu un café pendant six ans, je me sentais de retour dans un quotidien qui est rythmé selon les arrivés de clients et leur souhait.
Et on quitte le Central avec une chanson qui était à la une en 1960 dans la juke-box au Central
Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.