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| Jonathan Dee | |
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+6bix229 Igor darkanny topocl traversay kenavo 10 participants | |
Auteur | Message |
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Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
| Sujet: Re: Jonathan Dee Sam 28 Déc 2013 - 11:56 | |
| La fabrique des illusions Ayant eu vent des échos positifs de "Les privilèges", j'ai remarqué "La fabrique des illusions" sur la table des "nouveautés" du libraire. Pensant que c'était un nouveau livre de Dee, je l'ai embraqué. Ruse des libraires, il s'agissait d'un livre plus ancien... Mais peu importe, je découvre un auteur brillant qui sait donner à tous ses personnages une belle épaisseur qui leur donne vie et nous les fait aimer. De plus la construction du récit est excellente. Topocl nous a donné plus haut la teneur de l'intrigue et comme d'habitude c'est bien vu. Que rajouter? J'ai parfois pensé à Franzen et oui, cet ouvrage m'a procuré un grand plaisir de lecture et je me retiens pour ne pas filer chez le libraire chercher "Les privilèges"... | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jonathan Dee Sam 28 Déc 2013 - 14:33 | |
| Les ressources du forum sont inépuisables. Je viens voir le commentaire d'igor sur la fabrique des illusions,que j'ai plus ou moins envie de lire depuis sa sortie. Histoire de voir s'il achève de me convaincre ou pas... Le début du commentaire d'igor me fait envie, et puis je découvre que non seulement j'ai déjà lu le livre il y a quelques mois, mais que je l'ai commenté... Quelqu'un a dit gentiment que la mémoire est quelque chose de mystérieux? | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Jonathan Dee Sam 28 Déc 2013 - 18:31 | |
| - topocl a écrit:
- Les ressources du forum sont inépuisables.
Je viens voir le commentaire d'igor sur la fabrique des illusions,que j'ai plus ou moins envie de lire depuis sa sortie. Histoire de voir s'il achève de me convaincre ou pas... Le début du commentaire d'igor me fait envie, et puis je découvre que non seulement j'ai déjà lu le livre il y a quelques mois, mais que je l'ai commenté... Quelqu'un a dit gentiment que la mémoire est quelque chose de mystérieux? Hum. Peut être devrais-tu envisager..??? Non, rien. Ou alors moi aussi..Car en fait , je vois ce fil, Les Privilèges, houlala, ça a l'air bien. Donc, action-réaction, clic et là on me dit: vous avez acheté ce livre le .. Ah. Et je l'ai lu je crois... Bon.. J'ai noté La fabrique des illusions. Mais c'est vrai qu'un fil personnel qui regroupe ce qu'on a lu depuis le début me semble important pour moi, ça commence à s'accumuler , et les oublis aussi, je ne sais pas si c'est la même chose pour tous. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Jonathan Dee Dim 29 Déc 2013 - 11:16 | |
| J'ai eu un peu la même réaction lorsque j'ai vu remonter ce fil. Je me suis rappelée que je devais lire Les Privilèges. Je suis allée farfouiller dans ma PAL, ne l'ai pas trouvé. Étant certaine de l'avoir acheté, je ne comprenais pas où il était. Et puis... je me suis dit... c'est possible ? je l'ai déjà lu ? Et je ne m'en souviens pas ? Et oui, en effet... Je l'ai même lu en août... et n'ai rien mis dessus... pourtant je me souviens l'avoir beaucoup apprécié... mais ne me souviens de rien d'autre...
Jonathan Dee : un auteur dont on aime les livres mais qu'on oublie très vite ? | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jonathan Dee Dim 29 Déc 2013 - 11:21 | |
| Par contre, Les privilèges, je m'en souviens très bien. En particulier le premier chapitre du mariage. Et ces personnages qui devraient être odieux mais qui ont une douceur quelque part (mais je l'ai aussi prêté donc ça a réactivé mon souvenir) | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Jonathan Dee Dim 29 Déc 2013 - 17:43 | |
| C'est marrant ça que vous ayez toutes oublié avoir lu un roman de Dee. J'ai noté Les privilèges dans ma LAL suite au commentaire de Darkanny, on verra si moi aussi je souffre d'amnésie après sa lecture. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Jonathan Dee Dim 29 Déc 2013 - 23:09 | |
| A défaut de coke dans ses bouquins, y'a peut-être une drogue de l'oubli ! | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Jonathan Dee Dim 29 Déc 2013 - 23:46 | |
| Possible. Un truc dans l'encre qui provoque un Alzheimer précoce? Ça fait un peu peur quand même. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Jonathan Dee Lun 30 Déc 2013 - 8:41 | |
| Je me souviens bien de l'ambiance des Privilèges. Une famille qui pouvait paraître cynique, un monde bien particulier qui tournait autour de la réussite et de l'argent pas toujours propre. Des personnages hyper bien campés, j'avais beaucoup apprécié ce livre. Et concernant les oublis, ça demande à être relu, voire refeuilleter quelques chapitres, pourquoi pas, histoire de se remmettre un peu les choses en tête.
Et lire aussi La fabrique des illusions, of course. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Jonathan Dee Lun 30 Déc 2013 - 18:36 | |
| - odrey a écrit:
- Possible. Un truc dans l'encre qui provoque un Alzheimer précoce? Ça fait un peu peur quand même.
Je ne crois pas.. Je crois surtout avoir eu un Alzheimer aigü entre janvier et mai.. J'ai lu, mais ne me souviens de rien, sauf de Axel de Bo Carpelan. Freedom,de Franzen, par exemple, complètement oublié aussi.. Réveil grâce à... Stephen King 22/11/63, et du coup, Dôme.. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Jonathan Dee Mer 9 Juil 2014 - 13:08 | |
| Ayant relu le fil, et d'après kena la fabrique des illusions est antérieure au livre "Les privilèges", ce qui en soi n'a pas grande importance, mais quel brio tout de même chez cet auteur.
J'en suis à la moitié en ce qui concerne "la fabrique des illusions", comme toujours c'est habilement maîtrisé, cette façon de donner corps aux personnages, et de suivre à la trace leurs destinées, entre flash backs sur la vie universitaire, et un milieu professionnel qu'on pourrait comparer à Mad men, puisqu'on suit la carrière d'un créatif en publicité, c'est vraiment une lecture enrichissante, divertissante et pleine de sens.
Comment cet auteur réussit-il à cumuler tous ces dons ?
Et bien parce que c'est un écrivain hors pair. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jonathan Dee Ven 26 Sep 2014 - 10:17 | |
| Mille excuses Il y a 14 ans, Helen et Ben ont adopté une petite fille chinoise , puis peu à peu leur couple s'est englué dans la routine, dans un ennui sans bornes. À l'occasion d'une première et bien sage incartade de Ben, abusivement exploitée par celle qui l' a vécue avec lui, le couple explose, et chacun va vivre des épisodes plus ou moins surprenants sous-tendus par les thèmes de l'information, de son détournement et du pardon. Au début j'ai très bien accroché, j'ai retrouvé le style incisif et dynamique de John Dee, sa façon de dépister les moindres craquelures et mesquineries, mais sans passer à coté des noblesses, de traiter les êtres ordinaires pour ce qu'ils sont : uniques, de se moquer des travers et dysfonctionnements du monde du travail. Peu à peu chaque personnages, entre dans un engrenage de situations ou de comportements qui , s'ils sont sympathiques au début, devient vite vers un cocasse vaudevillesque qui, quoique remarquablement maîtrisé, n'en pas pas moins de plus en plus improbable, jusqu’à en devenir pesant. En outre, alors que Dee cherche l'humour et le peps tout au long du livre, ça finit bien , c'est à dire bien pour la morale mais pas forcément pour le bien du lecteur qui aurait aimé une belle surprise en clôture. Je n'ai donc été séduite qu'un temps par ce nouveau Jonathan Dee, où j'ai retrouvé les qualités de séduction brillante de ses dernier opus, mais empesés dans un rocambolesque plutôt balourd.. Bon, c'était un coup dans l'eau, mais je ne renonce pas à Dee pour autant, son talent à creuser au fond des âmes est ici un peu égaré dans les broussailles, mais il est bien là. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Jonathan Dee Jeu 30 Avr 2015 - 20:26 | |
| LES PRIVILEGES
L' histoire de l' ascension au sommet de la finance par un nabab m' a absolument sidéré ! D' autant qu' elle est pendant très longtemps totalement réussie, au moins matériellement. Tel est le reve américain dans sa démesure, son autarcie, son absence de srupules, son refus de penser à la morale, à ce qu' on devient fatalement.
Au début, il y a le mariage d' amour entre Adam Morey et Cynthia. On ne le sait pas encore, mais c' est la motivation essentielle de Morey. Ensuite, un poste important dans une banque tentaculaire où les plus diplomés sont les mieux servis dans la promotion. Morey flaire le vent et se décide pour un fond d' investissement, sa rampe de lancement. Son dynamisme, sa jeunesse, son ambition et son charisme naturel vont le placer à la tete de l' entreprise. D' autant plus facilement que le patron a un faible pour lui. Morey en profitera pour se constituer une fortune personnelle qui ne doit rien au hasard et qui ne cessera de s' accroitre selon une logique totalement immorale, mais efficace.
Jusqu' au moment où lassé par sa facilité et le risque croissant de se faire agrafer par la justice, il claque la porte à son patron au moment meme où il lui offrait sa propre succession. Sa liberté toute neuve le laisse un peu interdit. Livré à lui-meme, il boursicote juste pour le plaisir de jouer dans risque. Il perd ainsi près d' un million de dollars ou plus, sans sourciller.
"L' argent était un système en soi, un langage en soi, un principe directeur en soi. Dans une situation donnée, l' argent qu' on injectait avait pour effet de libérer le potentiel de chacun. Vous deveniez peut etre riche, d' autres autour de vous devenaient peut etre riches et pas vous, mais dans un cas comme dans l' autre, apprendre la vérité sur sa propre nature devait etre bénéfique."
Pendant ce temps, Cynthia gère indirectement la maisonnée, les deux enfants et des oeuvres caritatives, en dame patronnesse d' exception. Tous les quatre vivent en autarcie, aveugles, sourds et autistes à tout ce qui n' est pas eux. Et les limites ne sont que celles de leurs désirs et de leur imagination.
Mais la maison Morey va subir des fluctuations extérieures qui vont la fissurer profondément à l' intérieur. Les enfants -pauvres jeunes gens riches, excessivement riches !- vont mal tourner et Cynthia va connaitre pour la première fois un deuil, celui d' un père qu' elle a très peu connu mais qu' elle n' a pas oublié. Au chevet du mourant, elle va changer.
Je dois dire que jusque là j' étais partagé entre le désir de botter le cul de ces deux-là jusqu' en enfer, et que j' attendait leur chute avec impatience. Mais voilà, l' auteur réussit à leur accorder un mérite douteux, celui d' une vocation amoureuse sans faille, et qui est sans doute la base meme de leur réussite sociale. Et l' envers meme du reve américain,le cauchemar d' une voie sans issues. C' est ce que va comprendre à la fin, Jonas, le fils.
"Ses parents possédaient plus d' argent qu' il était possible à quiconque de dépenser -une quantité d' argent telle qu' il leur fallait engager des gens rien que pour les aider à le distribuer- Et pourtant, au lieu d' arreter, son père travaillait plus dur que jamais, gagnant des sommes folles, des sommes obscènes comme par enchantement... Combien faut-il pour que ce soit trop ? La bonne réponse, c' est que ce n' est jamais trop, puisque la question n' est pas le besoin, la question est de se sentir en sécurité dans le monde et peut-on jamais se sentir en sécurité ? Non, non. Le succès est une forteresse dont les murs tremblent sous les coups de boutoir de la peur."
En fait, Jonathan Dee réussit à créer LA saga financière d' un nabab que Fitzgerald a raté,
parce que c' était un romancier surestimé. Et je dis cela avec toute la peine que j' ai éprouvée en le lisant et la déception qui suivit.
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| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jonathan Dee Ven 1 Mai 2015 - 9:20 | |
| Voila, c'est là qu'il est très fort, Jonathan Dee, car à travers toute leur immoralité, il parvient à nous les faire aimer. A déceler la douceur chez ces gens. | |
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| Sujet: Re: Jonathan Dee | |
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| | | | Jonathan Dee | |
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