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| Giuseppe Culicchia [Italie] | |
| | Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Giuseppe Culicchia [Italie] Lun 21 Juil 2008 - 12:42 | |
| - Citation :
- Né à Turin le 30 avril 1965
Si l'impertinence littéraire possède un nom en Italie, c'est celui de Giuseppe Culicchia qui résonne immédiatement. Ecrivain renommé, il obtient un succès considérable avec des romans comme 'Patatras' ou 'Paso Doble' dans lesquels il met en scène un héros récurrent, Walter, dont l'ascension sociale sert de prétexte à un portrait au vitriol de la société contemporaine. Toujours teinté de cynisme, l'auteur fait paraître 'Le Pays des merveilles' en 2004 et n'hésite pas à évoquer avec ironie les grandes drames de l'Italie des années 1970 : violence, terrorisme, tentations anarchistes, relents fascistes... Culicchia n'a pas le politiquement correct pour mot d'ordre. Son roman 'Un été à la mer', paru en 2009 en France, ressert la réflexion à un cadre familial, mais conserve ses dimensions drolatique et désenchantée, autant de singularités qui font de Giuseppe Culicchia un auteur majeur de la scène italienne contemporaine.source: evene.fr Patatras - Citation :
- 4e de couverture
Que faire quand on a vingt ans à Turin, à la fin des années 80, qu'on est fils d'ouvrier, et qu'il faut se jeter dans un monde cynique et morne, dominé par la consommation, le mythe de la réussite, le conformisme, le culte de l'image, le vide ? Walter, héros paumé d'une génération où la communication n'est plus que juxtaposition de solitudes, quitte ses parents et s'accorde un délai : un long service civil d'objecteur de conscience. Entre adolescence et âge adulte, il va tenter de se définir un idéal, d'approcher les femmes, et d'apprendre à survivre dans une réalité tragicomique et grotesque. Surtout il jette un regard lucide, décapant, souvent drôle sur lui-même et ses amis, la vacuité des engagements politiques, les petits boulots, les amitiés et les amours. C'est assez plaisant à lire mais j'avais aussi l'impression du déjà lu.. et en plus je ne suis plus 20 ans et ne me retrouve pas dans la situation de devoir chercher un travail, un chemin dans la vie, devoir entendre la lamentation de parents insatisfaits sur le choix de vie de leurs enfants... Mais il donne quand même une très bonne image de l’Italie et le train de vivre des années 80 – et en quelque sorte – encore aujourd’hui parce que la situation avec les tsiganes et les enfants qui vivent une jeunesse dorée sont toujours d'actualité...
Dernière édition par kenavo le Sam 25 Juin 2011 - 16:41, édité 1 fois | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Giuseppe Culicchia [Italie] Ven 25 Juil 2008 - 23:31 | |
| Très bonne présentation Kenavo, et dire que je ne l'avais pas vu. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | pagesapages Envolée postale
Messages : 235 Inscription le : 15/03/2009 Age : 62 Localisation : Franche Comté
| Sujet: Giuseppe Culicchia [Italie] Mar 7 Avr 2009 - 13:22 | |
| Il a écrit de nombreux romans, celui dont je parle ici est sorti en Italie en 2007 sous le titre Un'estate al mare qui a été traduit mot à mot par Un été à la mer et sort chez Albin Michel ce mois-ci. (avril 2009... je précise au cas où ce message serait lu dans des années, des lustres, des siècles par les petits-enfants des petits-enfants de nos arrières petits-enfants ainsi que par des archéologues attentifs... Comment ça, je ne suis pas très sérieuse ? Bon, fini de rigoler maintenant)
Je vous fais ici un copié-collé de ma chronique de blog :
Ça commence comme un roman de plage. Un homme de quarante ans, Luca, et sa jeune femme, Benedetta, passent leur voyage de noces en Sicile. Farniente en bord de mer, papotages entre la jeune épouse superficielle et son mari qu’elle qualifie de « paranoïco-hypocondriaque »… L’ambiance est légère, parfois nostalgique, lorsque le narrateur, Luca, se souvient de son enfance et de ses vacances de petit garçon dans la région de Marsala. On se prend à chantonner Una giornata al mare de Paolo Conte, en lisant Un été à la mer… Rien qui pèse.Excepté peut-être un décompte : les titres des chapitres sont des chiffres qui se succèdent, partant de zéro à… Excepté aussi les coups de téléphone répétés de la mère de Luca, à qui il répond toujours les même phrases : « Allô… bonjour maman… oui, tout va bien, je te remercie… non, il n’était pas éteint… il ne devait pas y avoir de signal… d’accord… entendu… bien sûr… pas de problème… oui, ne t’inquiète pas… d’accord… je lui transmettrai… au revoir. » Excepté encore cette obsession qu’a Benedetta de vouloir faire un bébé. Et d’utiliser un appareil performant pour connaître le moment favorable à la fécondation. Et de vérifier qu’elle n’est pas enceinte, plusieurs fois par jour, avec un test qui s’avère toujours négatif – peu fiable ou périmé, sans doute. Et sa méfiance envers Luca : a-t-il réellement envie d’être père, avec toutes ses idées alarmistes sur l’avenir de la planète…? Non, rien ne pèse. À part les revues de presse récurrentes, les gros titres des journaux, lus à voix haute pour Benedetta, elle qui ne s’y intéresse jamais :
« J’attrape un quotidien au hasard. Je lis. “Hum… alors… voyons ce qui se passe… Naples : urgences ordures : peut-être une évolution. Les premiers chargements de déchets sont partis vers les incinérateurs d’autres régions. […] Le thermomètre explose dans toute l’Italie. Températures record de Bolzano à Agrigente. […] Écoutes téléphoniques : après Calciopoli et Vallettopoli, éclate le scandale Savoiopoli. […] Prodi : nous accomplirons notre travail pour le bien de l’Italie. […] Les spécialistes des médias : plutôt que des photographies d’actrices et de top models, les italiens préfèrent des femmes journalistes pour illustrer les calendriers. Ilaria D’Amico nue vaut huit cent mille euros. […] Un cerf kamikaze se suicide en bloquant un train à Bardonnecchia… ” Je m’arrête, hors d’haleine. Je reprends mon souffle. “Qu’est-ce que tu en penses ? Je continue ? ?Bof, j’aurais presque envie de retourner à l’eau”. »
Rien de vraiment lourd. Sauf le souvenir du père, qui arrive parfois, par bouffées. Luca met ses lunettes de soleil pour pouvoir pleurer derrière elles sans le montrer. Sinon, tout va bien. Ah, non : il y a aussi ses cheveux qu’il perd ou croit perdre, il doit vérifier par un savant jeu de miroir que le sommet de son crâne n’est pas en train de se dégarnir trop rapidement ; c’est qu’il a quand même quarante ans… Et puis, cette Katja qu’il croise, vingt ans après leur liaison… Et la fille de Katja, si aguicheuse, tellement perturbante…
Vous l’aurez compris, sous le parasol et les odeurs de crème solaire, il n’y a pas que de la douceur de vivre pour Luca. Très discrètement, car ce roman a l’aspect d’une légèreté estivale, l’auteur d’Un été à la mer, fait le constat d’un désenchantement. C’est un roman sur la vacuité, la solitude, le pessimisme, la prédétermination, le marasme et la morosité… Mais cela ne se voit pas tout de suite, car Guiseppe Culicchia raconte son histoire comme un préparateur en pharmacie sucrerait un médicament pour en masquer le goût acide.
À plusieurs reprises et l’espace de quelques secondes, Luca voudra s’échapper, prendre un autre chemin, s’extraire des tentacules lancées par sa femme, sa mère, le souvenir de son père, ou une ancienne liaison retrouvée. Ses menottes invisibles lui pèsent. Au point de perdre la tête ? Qui sait… Ce qui est sûr, c’est que l’Italie risque bien de gagner la Coupe du monde de football, cet été là. Une victoire qui aura peut-être un effet imprévu sur son destin. Sans être pamphlétaire, Giuseppe Culicchia dénonce ce qui le choque de l’état de l’Italie de 2006. Presque clandestinement, il fait l’état des lieux. Il donne des chiffres, et laisse au lecteur le choix de faire lui-même l’addition. Et celle-ci est bien moins légère qu’une journée de vacances « al mare »…
Voilà, en fait, j'ai été impressionnée par le traitement du sujet qui est très "léger", on a envie de se dire au début que ce n'est pas de la "littérature", en tout cas pas au niveau du style qui, somme toute, est aussi sobre que celui d'un roman de gare. Et puis, petit à petit, c'est comme des coups de boutoirs, on sent une usure, le mur qui cède, et on pense que c'est un livre quasiment "militant" qui se demande où est la place de l'homme dans ce monde. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Giuseppe Culicchia [Italie] Mar 7 Avr 2009 - 13:49 | |
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Dernière édition par kenavo le Sam 25 Juin 2011 - 16:45, édité 1 fois | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Giuseppe Culicchia [Italie] Mar 7 Avr 2009 - 19:12 | |
| LE PAYS DES MERVEILLES, Albin Michel, 2005
Le pays des merveilles, est un voyage rétrospectif dans l' Italie des années 7O. On les appelées "les années de plomb" à cause de la violence sociale et politique qui agitait le pays. Celle des groupes d' extreme gauche, mais aussi celle des néo-fascistes qui fomentaient des complots visant à la prise du pouvoir, et de l' appareil d' Etat.
Années de tension et de violence, mais aussi de grandes espérances et d' idéaux. Portés par les groupes de rock anglais comme le Clash, Johnny Rotten ou les Cramps...
Cette période est vue à travers les yeux d' un ado de 14 ans, de son meilleur ami, de sa soeur qui vit à Milan, et d' un grand-père sympa, ancien résistant, anti conformiste et tendre. Grace à eux, il parvient à supporte l' ennui d' un petit bled de province près de Turin, la pesanteur de la vie et une famille en état de décomposition avancée...
C' est un regard plein de sympathie et de "légèreté", pour reprendre les tes termes de Pages, que porte Culicchia sur la jeunesse de ces années-là... | |
| | | pagesapages Envolée postale
Messages : 235 Inscription le : 15/03/2009 Age : 62 Localisation : Franche Comté
| Sujet: Re: Giuseppe Culicchia [Italie] Mar 7 Avr 2009 - 19:41 | |
| Vos impressions à tous les deux, Kenavo et Bix229, me confirme dans l'idée que Culicchia fait passer une vision de la société. C'est presque de la littérature "sociale" plus que littéraire au sens propre. Au début d' Un été à la mer je me disais :"oh la la, c'est pas bon ça, c'est écrit à la hussarde, pas de style". En fait, il ne veut pas "avoir un style" mais faire passer des idées. Et c'est vrai que ce sont des idées qui poussent à la réflexion. A la fin du livre, avec juste une sorte d'anecdote sans importance, Culicchia montre que son personnage ne va pas s'en sortir comme ça... Mais ce n'est pas démonstratif du tout. On peut lire ça en passant à côté. J'aime bien quand un auteur laisse de la place au lecteur pour faire a+b. Je trouve que c'est une marque de confiance de sa part, de nous laisser libre d'aligner les idées nous-mêmes. Vous me donnez bien envie de lire ses autres romans du coup. (c'est un piège ! vous êtes démoniaques !) | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Giuseppe Culicchia [Italie] Mer 10 Juin 2009 - 16:22 | |
| La Sicile, mon amour ! Une île de rêve pour un voyage de noces, sauf peut-être quand vous y êtes né, que vous retrouvez un ancien amour, et que votre compagne ne pense qu’à faire un bébé, jusqu’à l’obsession. Et puis, l’été 2006 est torride au delà du supportable et l’Italie va peut-être gagner la Coupe du monde de football. C’est vraiment trop pour un seul homme ! Le roman de Giuseppe Culicchia, Un été à la mer, est basé sur la répétition, des scènes qui reviennent sans cesse à l’image de l’actualité dans les journaux, qui recyclent à l’envi des nouvelles éventées. Bienvenue au pays de l’absurdie, semble dire, malicieux, Culicchia dont les dialogues courts et râblés, font mouche. Son livre est léger comme une plume et se dévore comme les célèbres pâtes aux oursins siciliennes : un plaisir de lecture tout simple qui ne se décline pas. A la fin, l’Italie gagne la Coupe du monde et basta, le roman est terminé. Allegro con brio ! | |
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