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| Derek Cianfrance | |
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+5Onuphrius colimasson Avadoro traversay Marko 9 participants | |
Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| | | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Derek Cianfrance Ven 17 Juin 2011 - 20:26 | |
| - Marko a écrit:
Blue Valentine est un feel bad movie désenchanté et cafardeux mais illuminé par ses 2 comédiens merveilleux qui s'aiment et s'éloignent simultanément par une déconstruction du récit qui alterne présent et passé se répondant en échos. Dans 5x2 de Ozon on partait du divorce pour aller vers la rencontre et la dernière séquence pleine de promesse et de bonheur s'animait d'une terrible mélancolie. Ici chaque scène de cet amour naissant prend une tonalité douloureuse du fait de ce que l'on découvre de l'avenir par anticipation. La chanson qui fait office de déclaration d'amour contenant d'ailleurs en germe une terrible prémonition de sa destruction. On tente de saisir ce qui s'est délité progressivement, les raisons plus ou moins rationnelles qui animent chacun, les sous-entendus que délivrent des affrontements verbaux où l'incommunicabilité règne alors même que chacun voudrait faire un pas vers l'autre (surtout lui d'ailleurs puisque le désamour est essentiellement de son côté à elle). Le désir s'oppose à la frustration, la complicité à l'incompréhension, l'espoir à la résignation. L'ensemble crée progressivement beaucoup d'émotion et même si le film ne raconte rien d'autre que cette chronique d'une séparation annoncée, les échos qu'il crée avec notre propre vécu suggère que ce qui est montré est d'une grande justesse. Encore un film qui laisse à penser que le couple se crée sur des illusions et porte en germe sa propre destruction. L'entêtement pathétique de Ryan Gosling (quel fabuleux acteur!) qui voit son bonheur s'écrouler et qui s'enlise un peu plus chaque fois qu'il tente de refaire surface a des chances de vous arracher quelques larmes. Michelle Williams est étonnante aussi dans ce registre qui la rend à la fois antipathique et vulnérable. La musique est excellente et j'ajoute une mention spéciale au très joli générique final en forme de feu d'artifice éclairant cet amour qui n'est déjà plus. Snif! Sentiment bien moins positif que Marko, sur ce coup là. Pas touché, ni coulé, j'y ai vu un thème mille fois illustré, celle de l'érosion d'un amour, certes traité de façon très intime, mais justement, j'ai eu comme un sentiment d'étouffement vis-à-vis de personnages trop peu fouillés sur le plan psychologique pour que je puisse ressentir un peu d'empathie pour eux. Marrant, d'ailleurs, que Marko parte des débuts pour aller vers la fin, j'ai eu l'impression inverse, une rupture avec des flashbacks sur le commencement d'une histoire. Le procédé est malin, il n'en reste pas moins un truc de scénariste et j'y vois surtout une façon de ne pas aborder le thème de façon chronologique avec le risque de la banalité. Le sujet est vraiment centré autour du couple et, personnellement, j'aurais bien aimé en savoir un peu plus sur les familles, celle de la jeune femme, surtout, où l'on devine quelques secrets ou failles bien enfouis. Les comédiens sont très bien, rien à dire, la mise en scène, en revanche, est un peu souffreteuse, je trouve. C'est un film estampillé "Sundance" et ça se voit, je dois un peu saturer avec cette façon de filmer, ce qui explique mon peu d'enthousiasme pour Winter's Bone, par exemple. Que l'on sorte de Blue Valentine avec un cafard noir n'est pas un problème en soi, j'ai vu plus d'un film triste à mourir qui me faisait paradoxalement du bien. Pas ici, car pas très impliqué. Tant pis ! | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Bule Valentine [Derek Cianfrance] Jeu 30 Juin 2011 - 23:57 | |
| Blue Valentine
Mon avis rejoint celui de Marko...malgré quelques tics de mise en scène et un humour parfois forcé ou maladroit, le film est très intense dans son évocation d'une perte d'équilibre, qui devient un effondrement relationnel. Ryan Gosling et Michelle Williams (tous deux remarquables, de bout en bout investis) sont confrontés à la volatilité des émotions, ne peuvent prolonger un état de grâce et s'enferment dans une colère intériorisée qui explose par instants. Mais ils se révoltent autant contre eux-mêmes que contre l'autre...et si le film s'avère éprouvant, par sa tristesse et sa violence affective, le récit parvient à éviter toute complaisance. Blue Valentine suit le mouvement d'une vie, même si cette vague est ici la révélation d'une impuissance et d'une asphyxie. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Derek Cianfrance Mer 10 Aoû 2011 - 9:43 | |
| Le thème de Blue Valentine n’est peut-être pas original, je suis d’accord. Le délitement d’une passion amoureuse, la fin d’une complicité qui semblait pourtant ne jamais devoir s’effriter, l’éclatement d’un noyau familial… sont des sujets qui ont été exploités et jusqu’à en donner la nausée. Tous ces films tellement moches, plats et banals sur l’effritement du sentiment amoureux finissaient presque par atteindre leur but et par transformer le divorce ou la séparation en un acte d’une lâcheté sans égale. Avec Blue Valentine, ce n’est pas le cas. La séparation est longue, difficile. Elle nécessite de la force et du courage. Même si les sentiments à l’égard de l’autre ont complètement disparus, il faut accepter de détruire d’autres liens, de renoncer à ses idéaux et à son confort pour affronter la solitude et l’errance. Le plaisir du spectateur est aussi celui du voyeurisme. A la fois sadique et masochiste, on accepte de se glisser dans la peau de Dean, lorsqu’il se fait rejeter à plusieurs reprises alors même qu’il déploie une volonté et une énergie à toutes épreuves pour sauver son couple, puis dans celle de Cindy, qui prend plus de plaisir à repousser son mari qu’à accepter ses caresses et les preuves de son affection. Les dialogues sont cinglants, toujours très justes. Les situations sont d’une honnêteté et d’une lucidité déroutantes. Il ne faut certainement pas aller voir ce film en couple, sous peine d’y perdre quelques plumes. La construction du film, tout en flashbacks et en parallèles entre le présent et le passé du couple, peut passer pour une ruse de cinéaste désirant donner un peu de piment à la narration de son histoire. Même si les comparaisons sont parfois convenues, à l’exemple de la chanson d’amour, pleine d’espoir au début de leur histoire, puis mélancolique à la fin, elles rajoutent de l’intérêt au film et font vaciller le spectateur du sentiment de l’euphorie au sentiment d’échec, les deux états étant tout aussi jouissifs l’un que l’autre, mais pour des raisons différentes. Il y a dans Blue Valentine un mécanisme qui fait émerger tous les sentiments les plus vicieux du spectateur. Il faut ensuite réussir à les accepter… Pour ma part, ça n’a pas été difficile. Pour une fois qu’un film aussi réaliste que celui-ci ne se termine pas dans un compromis mièvre et tendre, je n’irais pas cracher sur mon plaisir. Un peu de méchanceté de temps en temps ne fait pas de mal, surtout lorsque c’est aussi bon que dans Blue Valentine. | |
| | | Onuphrius Main aguerrie
Messages : 551 Inscription le : 29/10/2010 Age : 35 Localisation : Seine-Maritime
| Sujet: Re: Derek Cianfrance Mer 10 Aoû 2011 - 10:47 | |
| Tout à fait d'accord avec Marko et Colimasson. Le thème aurait pu donner lieu à un film sans saveur, à un bis repetita de mauvaises histoires qui se terminent bien. Mais pas ici, et c'est sans doute dû à la prestation des acteurs, qui rendent très justes les différentes étapes de la relation. J'ai particulièrement aimé la représentation des tensions dans les passages de la chambre d'hôtel, ainsi que dans le cabinet médical, lorsque ivre il vient chercher sa femme. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Derek Cianfrance Lun 16 Avr 2012 - 18:41 | |
| Moi jsuis du côté d'Aériale !
Jviens de voir Blue Valentine... Et franchement... je l'ai trouvé très anecdotique... Jvois pas l'intérêt. Les effets de réalisation/montage aurait pu donner un relief intéressant (à chaque parallèle entre passé/présent) mais même ça, ça tombe à plat. C'est très convenu. J'ai l'impression qu'il y a zéro risque pris, et que ce film est plus une suite de polaroïds qu'on zieute dans un vieil album de photos. Avec une ou deux légendes pour se rappeler. Mais, avec des émotions pleines de poussière.
Rien à vraiment reprocher aux acteurs qui sont très bons, mais leurs personnages un poil trop caricaturaux finalement. Je ne sais pas, mais ça n'accrochait pas.
Et puis, à moi aussi, ça m'a manqué de voir un peu autre chose : les pistes données avec la famille de Cindy (non mais c'est quoi ce prénom ? Elle est où Jennifer ? Et pourquoi son mari ne s'appellerait pas Kevin aussi ?) sont complètement avortées alors qu'elles promettent plein de bonnes choses à développer (parents qui s'entredéchirent devant leur fille. La grand-mère qui dit n'avoir jamais connu le grand amour, même avec le grand-père... ou alors au début. Tout ce discours en fond sur les sentiments auxquels il faut croire même si, presque fatalement, ils disparaissent, changent... C'est très fataliste et en même temps... dès le départ on se demande si Cindy ne s'est pas mise avec Dean juste parce qu'elle était enceinte, paumée, et qu'il était gentil. Pas l'impression un instant qu'elle est réellement amoureuse. Alors que lui joue les transis fous à merveille. Et ... tout le film traite des sentiments, de leur métamorphose, alors si dès le départ je ne suis pas certaine de savoir ce qu'ils ressentaient, jvois pas trop comment j'aurais pu croire au reste.
Trop de choses survolés au profit d'un système narratif syncopé. Bof.
Finalement, c'était à peine distrayant. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Derek Cianfrance Lun 16 Avr 2012 - 20:36 | |
| - Queenie a écrit:
- Moi jsuis du côté d'Aériale !
C'est donc ça, l'effet léopard ! | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Derek Cianfrance Lun 16 Avr 2012 - 22:25 | |
| - traversay a écrit:
- Queenie a écrit:
- Moi jsuis du côté d'Aériale !
C'est donc ça, l'effet léopard ! Je me demandais de quel côté il fallait que me trouve vu que je ne me souvenais plus avoir vu ce film ( sur le coup j'ai eu un doute!) (Traversay, il faut que tu me refiles ce col leopard d'urgence, je t'avais bien dit ) | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Derek Cianfrance Mar 17 Avr 2012 - 10:36 | |
| Jpense que je l'aurais oublié d'ici quelques semaines aussi, ce film.
(Et ça me perturbe gravement ce léopard collé à Traversay, je crois toujours que c'est Aériale qui cause... !!!) | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Derek Cianfrance Dim 24 Mar 2013 - 11:07 | |
| The place beyond the pinesRyan Gosling le cascadeur tatoué au grand coeur en pince pour la serveuse atomique Eva Mendes à qui il a fait un môme sans le savoir avant de disparaître. Quand il la croise par hasard elle a refait sa vie et notre lonsome cowboy aimerait bien la récupérer pour partir voyager en caravane... Quand il apprend l'existence du gamin il commence à faire des bêtises pour trouver de l'argent et faire des cadeaux malvenus. Pendant 2h20 le réalisateur raconte une histoire transgénérationnelle un peu fabriquée et auteurisante mais qui a un style et des personnages qui accrochent. Le film est coupé en 3 et le parti-pris bien qu'un peu déroutant au départ finit par faire sens pour peu qu'on accepte la couture artificielle qui fait se rejoindre les morceaux. La photographie cafardeuse comme dans le précédent film crée une mélancolie un peu poisseuse et le film se transforme en mélodrame plutôt touchant. J'ai bien marché même si la vision cynique de ces policiers corrompus frôle le manichéisme. Ryan Gosling étant angélisé malgré sa violence. Le personnage de Drive n'est pas très loin. Les deux adolescents sont très bons et le réalisateur prend le temps de faire exister chaque personnage. Histoire d'amitié, d'amour, de transmission, de morale... Pas mal quand même pour un cinéaste qui lorgne du côté de James Gray sans en avoir malgré tout la puissance. En dehors de ces quelques réserves il vaut la peine d'être vu et il a un succès de bouche à oreille certain... | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Derek Cianfrance Dim 24 Mar 2013 - 14:10 | |
| The place beyond the pines
Le découpage des trois parties est parfois trop démonstratif, notamment dans le passage de relais entre Ryan Gosling et Bradley Cooper. J'ai tout de même beaucoup apprécié la dernière partie autour des adolescents, grâce à la prestation très convaincante de Dane DeHaan (déjà remarqué dans Chronicle). Cianfrance réussit à développer avec une certaine intensité un récit sur la filiation, la recherche d'une rédemption. Le choix de fuir une résolution trop ouvertement dramatique apparait cohérent et offre des perspectives. La mise en scène est expressive à défaut d'être toujours maîtrisée, fragilisée par quelques artifices (l'utilisation récurrente de Fratres d'Arvo Part en bande-son). L'impression finale reste tout de même très positive : Cianfrance est ambitieux et prend des risques, à lui désormais d'affiner un style et d'enrichir sa personnalité de cinéaste. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Derek Cianfrance Dim 24 Mar 2013 - 16:29 | |
| - Avadoro a écrit:
- fragilisée par quelques artifices (l'utilisation récurrente de Fratres d'Arvo Part en bande-son).
C'est vrai mais ça fonctionne bien. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Derek Cianfrance Ven 29 Mar 2013 - 17:43 | |
| The place beyond the pinesça se voit et ce n'est pas mal fait, à part ça... le scénario à rallonges de tiroirs est un peu bancal, comme l'intérêt du film finalement qui n'amène pas grand chose voir rien (à part une population mélangée pour une fois). Le rapport au père c'est compliqué. Oui. Est-ce qu'il faut qu'un se balade avec des t-shirts à l'envers ou un débardeur Metallica et que l'autre passe de flic à je ne sais plus quoi de haut placé ? Si la réponse est : pas forcément alors il faut voir ce que le film brasse d'images toutes faites et pas intéressantes et quelques images anecdotiquement pas moches (poignées de paysages pour faire classe). même en admettant qu'il soit cantonné au rôle du mec filmé de dos qui enfile un blouson j'ai toujours un doute sur la présence de Gosling. ah si, Ray Liotta dans le décor c'est sympathique. ça peut faire passer deux heures trente d'une après-midi pluvieuse mais est-ce que ça peut faire vraiment plus ? | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Derek Cianfrance Dim 31 Mar 2013 - 10:15 | |
| Complètement en phase avec le commentaire d'animal, d'autant que je l'ai vu en VF, qui est désastreuse. l’impression que ça aurait pu aurait un film géant sur les thèmes de la filiation et du destin, malgré une histoire finalement des plus convenues. D’occasionnels moments éblouissants comme la scène d'ouverture à la fête foraine, qui m'avait fait espérer le meilleur. L'impression permanente qu'on vous raconte une histoire qui devrait être bouleversante et à laquelle je reste un peu extérieure, les failles des personnages étant admises, mais pas vraiment montrées. Je pense que je n'ai vu Ryan Gosling que dans Drive. Est ce qu'il est toujours comme ça? Et pourquoi 2h20? | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Derek Cianfrance Dim 7 Avr 2013 - 10:12 | |
| Je vous suis sur vos impressions mitigées.
Un scénario qui aurait pu vraiment être intéressant, avec des thèmes sur l'humain qui véhiculent plein de sentiments complexes et intelligents, une réalisation qui s'essaye à des tas de petites choses et d'ambiance, des acteurs très bons.
Mais. Le scénario s'enlise, ça tire en longueur (plus j'y pense, plus je crois que ça vient de la deuxième partie, beaucoup trop longue et exagérée - est-ce que c'était vraiment la peine le coup du bon flic/méchant flic pour l'histoire de fond ? Vraiment pas sûr), et finalement peu de champ est vraiment laissé à l'émotion. A aucun moment je n'ai eu de réelle empathie pour les personnages, une petite étincelle de plus pour la séquence sur les ados, mais ça, c'est peut-être dû à mon goût plus sensible sur ce thème. La réalisation... Cianfrance commence presque son film comme un pastiche de Drive (Gosling filmé de dos, silencieux, présence dure et efficace), pourquoi ? Et du coup, méfiance immédiate : car l'effet est déjà vu, est déjà bien réussi dans le film de Winding Refn, alors ? Ensuite, c'est une caméra qui tremblote tout le temps, sans justification si ce n'est l'impression qu'il faut faire "dans le cinéma d'auteur" et que c'est un effet imposé. On pourrait croire que Cianfrance se récupère dans la deuxième partie : ambiance plus carré, proprette, la caméra va arrêter de faire de la caméra "intelligente", mais non... ambiance des images cracra façon vieil album corné et poussiéreux qui persistent. Dommage. Je ne sens pas la "patte Cianfrance".
Un film qui devrait reposer sur des histoires de gens qui se rencontrent, avec des relations complexes et destructives, qui m'a laissée en distance. Avec cette frustration finale du film anecdotique que j'aurais oublié dans quelques jours. Aucun bouleversement, aucune émotion plus haute que l'autre, des images qui ne véhiculent pas l'intensité des émotions démontrées par les acteurs. Une immersion distancée tranquille d'un film qui se laisse regarder. Et pendant lequel on s'ennuie légèrement parce que quand on n'est pas hyper doué, on évite de faire plus d'1h45 de film. 2h20 c'est long quand c'est moyen.
Sinon, les acteurs sont bien plantés dans leurs rôles. Petite préférence pour Ben Mendelsohn (sacré caméléon, quand en l'espace de quelques jours, je vois deux films avec lui sans faire le rapprochement (rôle du mari dans Perfect Mothers)), Dane DeHaan (que j'adore depuis Chronicle, même s'il faut reconnaître que les deux rôles sont proches), Ray Liotta (qui a toujours cette putain de gueule et de regard). Bradley Cooper tient la route, fait sa partition sans anicroche. Idem pour Eva Mendes. Pour Ryan Gosling... En fait... j'en pense quoi de cet acteur ? J'en sais rien, mais dans ce film... A part la scène où il est à l'église et pleurniche et celle de vraie tendresse, je le trouve trop monolithique (plus je le vois, moins je suis fan de son jeu).
Bref. The place beyond the pines (va chercher, déjà, le titre à rallonge de film qui ne se dévoile pas, titre qui ne met en avant un aspect hyper anecdotique au final : Ryan dans la forêt avec sa moto - séquence filmée étrangement. Impression de tableau pas sec dont la peinture fait tout plein de gribouillis. Effet intéressant, mais pas abouti, et pas assumé jusqu'au bout. Et les deux scènes de mises à mort dans la forêt pour les deux autres histoires), je veux bien qu'il se soit creusé la tête pour trouver un titre pseudo poétique mais... bon... si ça fait un flop derrière, on va oublier le titre, et le film. Donc : un film qui se regarde, soirée pluvieuse et envie de ne pas être bouleversé par les émotions ou l'implication dans une histoire, c'est parfait. Distrayant, avec un fond manichéen (un chouia), des belles gueules, et un discours sur la culpabilité, l'égoïsme et la conséquence de ses actes qui demeure assez flou. | |
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| | | | Derek Cianfrance | |
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