Derek Cianfrance

j'avais pensé à The Wrestler pour le début (de dos et qui bouge).

Marko a écrit:

The place beyond the pines


Ryan Gosling le cascadeur tatoué au grand coeur en pince pour la serveuse atomique Eva Mendes à qui il a fait un môme sans le savoir avant de disparaître. Quand il la croise par hasard elle a refait sa vie et notre lonsome cowboy aimerait bien la récupérer pour partir voyager en caravane... Quand il apprend l'existence du gamin il commence à faire des bêtises pour trouver de l'argent et faire des cadeaux malvenus.

Pourquoi ne pas aimer un film pour ses imperfections mêmes, tout simplement parce qu'il y a une volonté de raconter quelque chose de consistant à l'opposé de tant de films du cinéma indépendant américain dont le scénario semble avoir été écrit sur le coin d'une nappe de restaurant. Avec The Place beyond the Pines, Derek Cianfrance fait montre d'ambition, dans un triptyque roublard, certes, dont la dernière partie a besoin de chatterton pour tenir debout, mais également dense et intense avec une poignée de scènes "rapides" (à moto) qui contrastent avec des moments intimes qui ne sont pas dénués d'émotion. Cianfrance tente de se hisser au niveau d'un James Gray ou d'un Martin Scorsese et s'il n'y parvient pas tout à fait, lui au moins prend des risques, accélère puis ralentit, distord le temps avec déjà une belle maîtrise du montage bien que la durée du film soit excessive. Ryan Gosling en James Dean déphasé, Bradley Cooper en contre-emploi, Eva Mendes en héroïne touchante, sans oublier des personnages secondaires qui existent vraiment : la direction d'acteurs est manifestement l'une des qualités d'un réalisateur de moins de 40 ans qui est loin d'avoir tout donné. A suivre de très près.

Bien d'accord !

-The place beyond the pines-

Drôle de film sur lequel je n'ai pas su trop quoi penser en sortant. Ce n'est pas qu'il ne m'ait pas plu, j'avoue que jusqu'à la fin de la première partie et la moitié de la seconde, j'ai été embarquée, avec cette ouverture sur les chapeaux de roue qui bien sûr nous fait lorgner du côté de Drive. Même acteur, même personnage de bad boy au coeur tendre, même intensité dans la façon de filmer. Ryan Gosling est une valeur sûre et on accroche facilement (un peu trop ?) même si on aimerait le voir sans blouson le prochain coup.

Au moment où on se dit que cela frise la réédite, l'intrigue prend un tout autre virage et on se retrouve avec cette histoire de flic empêtré dans une histoire pas très claire: J'ai bien aimé le changement de ton. Mais il m'a semblé qu'à partir de là, l'action peinait déjà plus et que le cinéaste, peut-être dépassé par son sujet, tombait dans l'approximatif et le convenu. Ca pataugeait parfois!

Comme pas mal d'entre vous je pense que 2H 20, si le film n'est pas superbement réalisé, ça parait trop. Une belle histoire de rédemption, oui, qui se regarde sans problème, et qui donne même à réfléchir (c'est déjà pas mal) mais à laquelle il manque indéniablement quelque chose. Une patte plus personnelle dirait Queenie, un peu plus d'empathie pour Topocl, trop de clichés visuels pour Animal. Un peu tout ça. On sent la volonté de bien faire, de creuser plus loin, d'ouvrir des pistes en s'inspirant des aînés tels James Gray, ce qui est plutôt louable en soi, bien d'accord, mais cela plombe forcément aussi l'ensemble en lui enlevant tout son liant. D'où le manque d'émotion que j'ai ressenti comme la majorité d'entre vous.

Un essai à transformer, je dirais. Et surtout explorer dans l'art de la concision, mais ça c'est un défaut majeur dans le cinéma américain actuel, j'ai l'impression...



PS: Par contre rien à redire sur la Bande son: impec!