Alan-Alexander Milne

Alan-Alexander Milne (1882-1956)

Né à Londres, fil d’instituteur et directeur d’école, dans laquelle il a commencé ses études, avec entre autres professeurs, H. G. Wells. Par la suite, il intégrera Cambridge pour y poursuivre des études de mathématiques.

Après la fin de ses études il travaille au magasine satirique Punch, en ayant des projets d’écriture, qu’il ne concrétiseras que pendant la première guerre mondiale, qu’il effectue comme officier d’abord en France, puis suite à une maladie en Grande-Bretagne. Il commence sa carrière d’écrivain par des pièces de théâtre. Mais ce sont ses livres écrits pour son fils Christopher (né en 1920) qui le rendront célèbre, et tout particulièrement ceux consacrés à Winnie l’Ourson (Winnie the Pooh ), alors que le reste de sa production est tombé dans l’oubli.

Pendant la deuxième guerre mondiale il a servi dans la Garde locale. En 1952 il est victime d’une attaque cérébrale qui le laisse invalide, et il meurt en 1956.

Disney acquit très tôt les droits de Winnie, il paraît que ses enfants raffolaient du personnage, ce qui rendit le petit nounours très célèbre, mais au prix d’une transformation forte, qui en fit un personnage de Disney comme un autre, gommant l’originalité et l’inventivité du Winnie originel.

Winnie l’Ourson / La maison de Winnie

Difficile de parler d’un livre découvert avant 5 ans, mais je vais tenter de le faire, puisqu’en parlant de cette lecture, il s’avère que je ne suis pas la seule à aimer l’univers du petit ours.

Winnie était le jouet préféré de Christopher, le fils de A. A. Milne, qui a imaginé tout une série d’aventures avec Christopher et Winnie mais aussi d’autres jouets de son fils, Porcinet et Bourriquet, mais aussi des personnages comme Lapin ou Hibou qui faisaient partie de l’environnement familier du jeune garçon. Christopher y apparaît comme le personnage le plus positif, le plus sage, celui vers lequel les autres se tournent quand ils sont dans l’embarras, ou lorsqu’ils ont fait une bêtise et qui les tire du mauvais pas dans lequel ils se trouvent. Winnie se présente lui-même comme pas très intelligent, prêt à tout pour un pot de miel, Porcinet est craintif, Bourriquet broie perpétuellement du noir, Hibou est assez prétentieux… Bref tous les personnages sont fortement caractérisés, et agissent en fonction de leur personnalité.

Leurs aventures sont drôles et tendres, légèrement décalées, pleine d’une subtile poésie, qui transforme un environnement familier en un lieu magique, dans lequel l’aventure peut surgir à tout moment. Et les dessins de Ernest H. Shepard sont parfaitement à l’unisson du texte de Milne, et donnent une excellente idée du contenu des livres.

Bref, un ouvrage à offrir à tous les enfants de 5 ans, enfin à condition de le trouver.

Arabella a écrit:

Disney acquit très tôt les droits de Winnie, il paraît que ses enfants raffolaient du personnage, ce qui rendit le petit nounours très célèbre, mais au prix d’une transformation forte, qui en fit un personnage de Disney comme un autre, gommant l’originalité et l’inventivité du Winnie originel.

d'autant plus dommage que je n'ai jamais lu l'original et suis totalement influencée par la version Disney..
merci en tout cas pour cette présentation

Tu 'y fait penser Arabella ! J'ai les oeuvres complètes Winnie l'Ourson ici, malheureusement pas en couleur, mais en noir et blanc. Il faudra que j'y jette un oeil ça a l'air plein de fraîcheur. J'ai l'impression que c'est un peu l'ancêtre de Calvin and Hobbes.

kenavo a écrit:

d'autant plus dommage que je n'ai jamais lu l'original et suis totalement influencée par la version Disney..
merci en tout cas pour cette présentation

Je ne connaissais pas du tout les versions Disney et là pour l'ouverture du fil j'ai vu des trucs sur Internet, et j'ai été horrifiée. C'est du pur Disney, on peut aimer ou détester, mais quand on connait les livres d'origine, c'est très différent, on ne retrouve pas ce qui faisait le charme spécifique des histoires et des dessins, le côté un peu mélancolique et l'humour au second degré. Chez Disney c'est complètement premier degré et les dessins sont flashy. C'est autre chose. Et le côté standardisé et formaté me gêne, cela donne la sensation que les enfants dès le plus jeune âge sont conditionnés à aimer un certain type d'histoire et d'esthétique, et surtout pas confronté à des univers différents à partir desquels ils pourraient se construire leur propres goût.

domreader a écrit:

Tu 'y fait penser Arabella ! J'ai les oeuvres complètes Winnie l'Ourson ici, malheureusement pas en couleur, mais en noir et blanc. Il faudra que j'y jette un oeil ça a l'air plein de fraîcheur. J'ai l'impression que c'est un peu l'ancêtre de Calvin and Hobbes.

Alors d'après ce que je sais, les dessins originaux étaient en noir et blanc et ils ont été coloriés ensuite, en accord avec le dessinateur, qui a participé à la mise en couleur. Et je trouve que les couleurs choisies collent très bien, très loin de l'univers Disney.

Winnie l'Ourson

Grande surprise et grand bon moment de lecture avec ce petit livre.

A l'inverse de ce qui s'est dit sur ce fil, j'ai attaqué la lecture avec de très lointains souvenirs de la version Disney. Pour des bribes d'histoires qui reviennent comme la queue de Hi-han (aka Bourriquet) on s'y retrouve mais pour le reste...

Et c'est bien là un des effets de surprise et une découverte complète. Ces aventures de Winnie racontées à Christophe Robin, dont il est lui-même protagoniste, c'est une drôle d'affaire à commencer par un confortable mais particulier rapport d'échelle. Très sérieusement le petit monde de cet enfant et de ses peluches, en fait, sont situées par une carte dans une petite géographie ou chacun à son petit monde et où tout le monde se balade. Visites amicales ou rencontres de hasard, tout est possible.

C'est un peu pareil pour les caractères, et là aussi ça compte. Les souvenirs Disney du cochon qui bégaye et on ne sait trop quoi c'est nunuche à pleurer. Dans le livre on découvre des personnalités très typées, adorablement improbables, et merveilleusement constantes. Winnie, autoproclamé Ours de Très Peu de Cervelle est du genre gourmand certes mais surtout lunatique et sérieusement obstiné... De là à dire qu'il est parfaitement normal il n'y a qu'un pas qu'on peut franchir le cœur léger car ses compères ne sont pas nunuches non plus, ils sont simplement imparfaits à souhait. Tout à la fois sérieux et maladroits, même pas forcément gentils d'ailleurs en surface, tous très "dans leur bulle" ils forment une belle compagnie qui retombe toujours du bon côté des choses.

Le ton juste pour moquer tendrement des travers de l'enfant et des travers tout court, ces petites illustrations de l'ours le nez en l'air, ce petit mélange de quant à soi tranquilles ça fait un bien fou. Et le lecteur adulte y gagne beaucoup aussi car on se sent effectivement loin de la norme. Les animaux ne sont pas crassement humanisés et ce n'est pas l'inverse non plus, l'alternative préfère nous laisser à la promenade, à la croisée des chemins au pays des réflexes et de l'empathie la plus simple au milieu des arbres, des cailloux, de la poussière et des mots qu'on ne comprend pas et ce n'est pas grave. J'adore cette manière Winnie et ses copains de manipuler des concepts et de les débarrasser du superflu.

Plus un certain détachement allié à un sens honnête de la dramatisation ça forme vraiment un monde à part, réconfortant qui n'a pas besoin de réponses, seulement d'histoires, de bons moments et d'une salutaire dose de farfeluteries.

J'en ai dégusté chaque miette et je suis irrémédiablement conquis !


Gros gros merci Arabella

j'ai surtout suivi Winnie dans les épisodes TV qui intéressaient la pitchoune il y a quelques années et oui des petits livres aussi !

Contente que ce livre t'ait plu. J'ai forcément un rapport particulier avec lui, c'est le premier dont je garde un souvenir, lu par ma maman.

Et il y a une suite.

ça serait La Maison de l'ours Winnie la suite ?

Je pense que cela doit être ça. Il y de nouveaux personnages.

une photo des vrais Robin et Winnie :

Ce qui est apparemment son oeuvre la plus connue en dehors de Winnie l'ourson, Le Mystère de la maison rouge se fait gentiment massacré par Chandler dans son petit essai sur le genre policier Simple comme le crime. Impressionnant.