Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Julien Gracq

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lekhan
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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyLun 10 Sep 2007 - 15:12

Le Rivage des Syrtes ou l’attraction vers le mouvement, l’acte. Aldo est transporté par l’ennui d’une amirauté endormi, qui offre comme seul gage de souvenirs d’actes, une guerre enterrée mais toujours déclaré.
Aldo s’ennuie, il est intelligent, sent que quelques choses se passe, une rumeur, rumeur dont il semble le centre. C’est sa nomination qui remue Marenna petite ville de province, perdue dans des marécages (on sent parfois une pointe d’aube sur la Loire…), ses brumes, et son inactivité.
Et le vieux, fort ternies par des années, des siècles de présences.

Le souvenir triomphant, que faire pour alors se dépêtrer d’un ennui qu’il pensait chasser en partant voyager loin de la capitale Orsenna.

Que faire? Attendre. Noircir quelques documents, faire des rapports sans utilités. Il ne se passe rien, ou plutôt quand il se passe quelque chose tout se passe, c'est l'empire qui est en éveil, comme d'un sursaut, l'empire s'émeut.

Alors on attend, on observe, on scrute. Et puis, comme on est las d'attendre, on attend l'attente, on provoque, on scrute l'attente. Et ce paysage si calme, si brumeux, cette saison qui arrive, cette mer qui ne s'attend à rien, comme si elle était décharné de ses vagues, oublié.

Ps: c'est un livre qu’on n’a pas vraiment envie de finir tellement on s'en délecte.
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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 11:03

L'immense, le génial, le discret Julien Gracq vient de mourir.


Franchement, ça fait bizarre, j'ai du mal à y croire.
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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 12:05

Alfred Teckel a écrit:
L'immense, le génial, le discret Julien Gracq vient de mourir.

Je vois que tu as fait l'annonce...

Voici la dépêche AFP:
à la une PARIS (AFP) - 23/12/07 10:44


Julien Gracq est mort


L'écrivain français Julien Gracq est mort samedi à l'âge de 97 ans des suites d'un malaise, a-t-on appris dimanche auprès de son entourage.

L'auteur du "Rivages des Syrtes " et des "Eaux Etroites" avait été hospitalisé en début de semaine après avoir eu un malaise à son domicile de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire), dans l'ouest de la France, où il vivait retiré depuis de nombreuses années, selon la même source.

Né le 27 juillet 1910 dans ce même village, Julien Gracq figurait parmi les très grands écrivains francais. Il est l'auteur de 19 ouvrages nourris de romantisme allemand, de fantastique et de surréalisme.

Julien Gracq figurait parmi les très grands écrivains francais, auteur de 19 ouvrages nourris de romantisme allemand, de fantastique et de surréalisme.

Homme secret et rétif aux honneurs, Julien Gracq avait refusé le prix Goncourt en 1951 pour son chef d'oeuvre "Le rivage des Syrtes". Mais il avait cependant accepté d'entrer en 1989 dans la prestigieuse collection de Gallimard, la Pléiade.

Jamais édité en poche, ses textes n'avaient connu que des tirages limités, ce qui ne l'avait pas empêché d'acquérir un immense prestige auprès d'un public lettré.

Julien Gracq, de son vrai nom Louis Poirier, étudie à l'Ecole normale supérieure et à Sciences-po et obtient son agrégation d'histoire et de géographie. Il écrit tout en enseignant dans des lycées de Quimper, Nantes, Amiens et Paris. Il a choisi le nom de Gracq pour de simples "raisons de rythme et de sonorité".

En 1938, il présente en vain le manuscrit de "Au château d'Argol" à la NRF (Gallimard). Il s'adresse alors à l'éditeur et libraire José Corti, à qui il restera fidèle durant toute sa vie. En 1939, après avoir rencontré André Breton, chef de file du surréalisme, il devient un compagnon de route du mouvement dont il s'éloigne cependant assez vite.

Avec une perfection de style frisant parfois la préciosité, il était pamphlétaire dans "La littérature à l'estomac" (1950), où il stigmatisait les moeurs littéraires, poète dans "Liberté grande" (1947), critique dans "Préférences" (1967), nouvelliste dans "La presqu'île" (1970) et, bien sûr, romancier dans "Un beau ténébreux" (1945) ou "Un balcon en forêt" (1958). Il était aussi l'auteur de "En lisant, en écrivant" (1981) ou "La forme d'une ville" (Nantes) (1985).

"Un balcon en forêt", "Le roi Cophetua" - une des trois nouvelles composant "La presqu'île" - et "Un beau ténébreux" ont été adaptés au cinéma respectivement par Michel Mitrani, André Delvaux et

De très nombreux ouvrages savants sont parus sur son oeuvre, traduite en plusieurs langues.

Julien Gracq a abordé des genres différents dans ses 19 livres: poésie, théâtre, critiques, romans, essais, nouvelles, etc.

- "Au Château d'Argol" (1938)- "Un Beau ténébreux" (1945)- "Liberté Grande" (poésie, 1947)- "André Breton" (étude, 1947)- "Le Roi pêcheur" (théâtre, 1948)- "La Littérature à l'estomac" (pamphlet, 1950)- "Le Rivage des Syrtes" (1951, prix Goncourt, refusé par l'auteur)- "Penthésilée" (adaptation du texte de Heinrich von Kleist, théâtre, 1957)- "Un Balcon en forêt" (1958)- "Préférences" (critique, 1967)- "Lettrines" (essai, 1967)- "La Presqu'île" (nouvelles, 1970)- "Lettrines II" (1974)- "Les Eaux étroites" (1976)- "En lisant, en écrivant" (1981)- "La Forme d'une ville" (1985)- "Autour des sept collines" (1988)- "Les Carnets du grand chemin" (1992)- "Entretiens" (2002)

Ses oeuvres complètes sont publiées dans la collection de Gallimard La Pléiade.



Dernière édition par le Dim 23 Déc 2007 - 12:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 12:07

Je ne sais pas ce que vous en pensez...Mais je crois qu'il nous faut mettre à l'honneur cet immense auteur sur Parfum de Livres...
Sur le portail, puis dans les 11 auteurs du mois il est impossible qu'il n'y soit pas , en étayant ce fil, etc...
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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 12:18

Je t'approuve, Coline.
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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 12:23

coline a écrit:
Je ne sais pas ce que vous en pensez...Mais je crois qu'il nous faut mettre à l'honneur cet immense auteur sur Parfum de Livres...
Sur le portail, puis dans les 11 auteurs du mois il est impossible qu'il n'y soit pas , en étayant ce fil, etc...
Tout à fait d'accord - je ne viens que de le découvrir cette année mais j'ai déjà passé tant de moments exquis avec les livres de cet auteur..
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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 12:30

lekhan a écrit:
Le Rivage des Syrtes... c'est un livre qu’on n’a pas vraiment envie de finir tellement on s'en délecte.

Il n'y a pas de mots plus justes pour qualifier l'oeuvre de Julien Gracq...elle est source de "délectation littéraire"...
On ne peut le lire qu'avec une certaine lenteur, en se donnant du temps pour savourer comme on le ferait d'un mets délicat...
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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 13:12

Julien Gracq...« Orfèvre d’une langue dont les mots nous caressent comme l’archet, un violon. » (Jack Ralite)

« Etrange prose que celle de Julien Gracq ! Elle paraît sourde, presque grise ; mais dès qu’on lui accorde une certaine qualité d’attention on n’y remarque plus que la dureté minérale de quelques mots, les reflets comme d’un métal précieux, de cette langue travaillée pour « monter » l’image et le jugement à la façon dont l’orfèvre monte brillants et émeraudes entre des griffes d’or. » (François Nourrissier)

- « C’est le secret capital de l’écriture selon Gracq qu’elle peut nous enrichir de ce que nous ignorons en nous. Elle fait saillie dans le grand noir de ce que nous négligeons de raconter sur nous-mêmes, comme un diamant. » (Bertrand Poirot-Delpech)


En hommage à Julien Gracq , je vous invite à relire ce fil depuis son début et à le compléter...
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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 13:33

Je l’avais cité sur le fil ‘derniers livres achetés’ lors de l’achat de Encre de mer et je le fais volontiers ici parce que ces mots sont toujours aussi beaux que la première fois où je les ai lus.

La mer, bien sûr, est le spectacle envahissant et plus changeant encore vers lequel la terre — pénétrée, déchirée par elle — dévale de partout: jusqu’à des lieues à l’intérieur la côte ici est placée sous son invocation: Ar Mor. C’est une mer plus que sérieuse, encore parée de ses attributs les moins rassurants, où les canots de sauvetage ne chôment pas, et où la Société des Hospitaliers et Sauveteurs bretons garde du pain sur la planche. Une mer encore fée, et parfois mauvaise fée, grosse encore de prodiges, comme lorsqu’elle poussait au rivage des auges de pierre, ou la voile noire de Tristan de Loonnois. Il faut l’entendre, au creux des nuits d’hiver, lorsque le grondement des rochers de la Torche, à vingt-cinq kilomètres, éveille encore vaguement les rues mouillées de Quimper comme une préparation d’artillerie. Et quiconque l’a beaucoup regardée, aux avancées sauvages des Pois ou du Raz, à Penmarc’h couvrant furieusement les toits au loin d’une neige terne d’écume fouettée, dormante aux étranges rives japonaises de la rade de Brest vers Roscanvel, sous les levers de soleil de Morgat, ou dansante, nue et ivre, dans ses très beaux jardins de rochers et d’écume de Ploumanac’h, ne désirera plus beaucoup la voir ailleurs.
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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 13:39

coline a écrit:
Je ne sais pas ce que vous en pensez...Mais je crois qu'il nous faut mettre à l'honneur cet immense auteur sur Parfum de Livres...
Sur le portail, puis dans les 11 auteurs du mois il est impossible qu'il n'y soit pas , en étayant ce fil, etc...
Absolument...
ça m'a fait vraiment bizarre d'apprendre la nouvelle Embarassed , et j'ai hâte de lire ce fameux rivage des Syrtes dont tout le monde parle...
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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 13:48

Je ne l'ai jamais lu et pourtant il figure au panthéon des Nantais célèbres. honte

Ah si, à mon concours d'enseignement, épreuve de thème, nous avions à traduire en anglais un passage du Rivage des Syrtes. Très beau mais jamais eu un thème aussi ardu pale .
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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 14:14

En effet, ça doit être costaud à traduire! Shocked
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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 14:56

Voici la note que je lui consacrais, il y a à peine un mois:

J'ai, enfin, relu le merveilleux « Rivage des Syrtes » du très-admiré et très-admirable Julien Gracq. C’est un bonheur toujours renouvellé que de se plonger dans les circonvolutions de ses phrases si précieuses, ornées de ci de là de mots rares.
Alors que dire sur ce livre, sur lequel on a déjà, sans doute, tout dit ? Rappeler l’histoire est une gageure, mais faisons-le tout de même.

Explorant sur un mode un peu différent la thématique de l’attente tendue, des confins, du rôle du personnage dans le contexte historique, déjà travaillée par Buzzati dans le Désert des Tartares et Jünger dans Sur les falaises de marbre,Gracq dresse quelques portraits des personnages entourant Aldo, le jeune militaire idéaliste de la Seigneurie d’Orsenna, sorte de République aristocratique . A peine sorti de sa formation, Aldo a choisi comme première affection les Syrtes, région perdue au loin dans les confins de la Seigneurie d’Orsenna, et dont la côte qu’on imagine quelque part entre lido et mangrove, fait immédiatement face aux sables du Farghestan, l’ennemi juré, en guerre très endormie avec Orsenna depuis trois siècles. Mais à Orsenna et à Maremma, la capitale des Syrtes, les choses changent et les bruits, inssasissables et fugaces, commencent à courir. Par delà cette histoire, Gracq pose les interrogations essentielles sur le destin, le rôle qu’on joue dans l’histoire, les pays usés, et trace par touches estompées de multiples références historiques ou littéraires savoureuses.

Pour ce qui est de la langue, du « style », il est travaillé, non pas « à l’extrême » comme on le lit parfois, mais juste ce qu’il faut pour en faire, depuis plus de cinquante ans, un classique contemporain. Ce qui est statut plus que mérité, tant Gracq parviens, avec une histoire où il se passe objectivement peu de chose et avec une langue nécessitant tout de même une grande attention, à nous tenir en haleine durant plus de 300 pages.

Un chef-d’œuvre éternel, à relire.
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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 15:14

Nezumi a écrit:
Je ne l'ai jamais lu et pourtant il figure au panthéon des Nantais célèbres. honte



"La forme" d’une ville (Editions Corti 1985)

La "forme"… empreinte, forme que la ville de Nantes a donnée, de manière capitale et durable à ce "je" qui parle, regarde et se souvient. (Revue 303)


La forme d’une ville raconte à son début une arrivée dans un monde claustral, elle décrit vers la fin un départ dans les rues fraîches et vides de l’aube, à la fois adieu à la ville et promesse d’avenir. (Bernhild Boie)


« Que dit Julien Gracq de Nantes ? dans La forme d’une ville, livre entièrement consacré à Nantes et publié chez José Corti en 1985, Julien Gracq dit d’abord la grande singularité de cette ville « encastrée en étrangère dans son terroir ».

[…] Gracq est originaire de l’Anjou. Nantes n’est que sa ville d’adoption, celle de ses années-lycée à partir de 1921, vite devenue sa ville d’élection. Il insiste sur ce caractère non maternel, mais essentiellement nourricier de Nantes, ville de passage- pour lui, celui de l’adolescence à la vie d’homme.

[…] Nantes rêvée plus que véritablement habitée par le petit pensionnaire qui, de l’enceinte de son lycée, prêtait passionnément l’oreille à la rumeur de la ville, revisitée, soixante ans plus tard, dans les années 80, non comme on regagne le port, mais pour un retour sur soi afin de prendre toute la mesure de l’empreinte : pèlerinage aux sources qui ont évidemment, pour le futur écrivain, aussi littéraires. Rimbaud (les fumées et les bruits), Stendhal (le théâtre-opéra Graslin), Proust ( l’hippodrome du Petit-Port et ses mondanités), Poe (l’ancien observatoire), Verne (l’Arche de Noé végétale du Jardin des Plantes), Balzac (le Manoir de la Colinière)…

[…]Arpenter le pavé Nantais pour une ultime confrontation avec cette ville qui a tant changé (séparation de corps avec la Loire du fait des comblements, grande balafre des bombardements, urbanisation exponentielle…) l’aide, sans nostalgie ni complaisance excessives, à tamiser les souvenirs, pour ne retenir de Nantes que ce qui a compté pour lui : son éveil à la littérature, un sentiment plus aigu de la nature, la révélation de la modernité urbaine, et plus encore que l’idée d’un ailleurs, la quête de la vraie vie. Ce minutieux portrait de ville où se conjuguent l’observation et la réminiscence, il le tend vers lui comme un miroir à seule fin d’en faire ressurgir ses propres images intérieures. »

(Jacques Boislève)

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MessageSujet: Re: Julien Gracq   julien gracq - Julien Gracq - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 15:17

Nezumi a écrit:
Ah si, à mon concours d'enseignement, épreuve de thème, nous avions à traduire en anglais un passage du Rivage des Syrtes. Très beau mais jamais eu un thème aussi ardu pale .

"Ce serait attristant pour moi que mes livres puissent donner l'impression d'être "traduits de..." Mon souhait- irréalisable- aurait été plutôt qu'ils tiennent tellement à la langue qu'ils en soient pratiquement intraduisibles."
(Entretiens)
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