Leonora Sartori [Italie]

Citation :

Leonora Sartori, journaliste à La Repubblica, est née à Vicence en 1978. En 2004, elle s’est rendue à Sharpeville, la banlieue noire de Vereeniging, dans le Transvaal. Sur place, elle a rencontré des accusés du meurtre de Jacob Dlamini, un représentant de la municipalité, lors des émeutes de 1984. Ces témoignages ainsi que la campagne internationale de soutien aux six prisonniers lui ont inspiré son premier roman, L'autocollant, paru en 2010.

Source : Editeur

L'autocollant (La forma incerta dei sogni) 2011, Editions Liana Levi

Bande annonce du roman ICI

L'autocollant



1984, dans le nord de l'Italie. Leo a six ans et des parents activistes politiques, aussi infatigables qu'enthousiastes, pour qui elle éprouve un mélange d'admiration et d'exaspération. Car le dimanche, pas question de regarder des dessins animés à la télé, il faut aller manifester dans la pluie et le froid pour des causes diverses et variées , être ballotée au milieu d'affiches ornées de visages et de noms inconnus ("Nelson Mandela" ?? " Afrique du Sud" ???) , crier des slogans au sens mystérieux...

Citation :

A l'époque, ma commode était peuplée de dizaines d'autocollants où ma passion partagée avec mon frère pour les dessins animés et les BD se conjuguait avec celle de mon père pour les causes perdues.[...]
C'était un puzzle magique que j'avais sous les yeux. Il y avait le Fantôme Noir qui poursuivait un Schtroumpf bleu et un petit chat s'étirant au dessus de l'inscription NO NUCLEAR POWER. Il y avait Donald, juste à côté de Georgie des dessins animés, et Kiss Me Licia chantait dans le coin en haut à droite, à côté de l'autocollant BOYCOTTEZ LES PAMPLEMOUSSES D'AFRIQUE DU SUD. Je construisais des histoires autour de ces personnages, des histoires qui m'accompagnaient jusqu'au seuil du sommeil et que je retrouvais le lendemain dès que j'ouvrais les yeux. J'avais devant moi des poings, des chaînes et des fumées agressives. Mais moi, je dormais heureuse. Je ne me posais pas de questions. Les questions, éventuellement, c'étaient les autres qui les posaient.

Mais un autocollant orange particulièrement énigmatique se détache des autres: il représente cinq hommes et une femme vus de dos, les mains attachées, accompagnés des mots "Sauvons les six de Sharpeville".
Leo n'apprendra que bien plus tard, après la libération de Nelson Mandela, l'identité de ces six Noirs Sud-Africains pris dans la tourmente d'un épisode particulièrement tragique de l'apartheid. Mais le mystère qu'ils représentent va commencer à hanter un "recoin obscur" de sa conscience, se mêler à sa vie, envahir ses rêves d'enfant.
Alors devenue adulte, elle partira à la rencontre de ces parfaits inconnus pourtant si familiers et le roman, qui alterne épisodes de l'enfance de Leo et présentation des six de Sharpeville , est comme la chronique de ces retrouvailles annoncées.
Leonora Sartori nous fait sourire en évoquant une enfance particulière (pas si facile d'avoir des parents militants) mais plutôt heureuse et protégée. Elle nous émeut quand elle décrit avec sobriété les vies brisées des six de Sharpeville. On en apprend sur l'apartheid vécu de l'intérieur, loin des clichés, c'est très intéressant. Mais c'est peut-être là la limite de ce joli roman, il est court (165 pages) et on aimerait en savoir tellement plus...

Merci pour ce fil, j'avais noté ce livre lors de sa parution..

Message de Maddy du fil 'OneShot'

Madame B. a écrit:

Léonora Sartori, L'autocollant

Citation :

Six silhouettes vues de dos. Cinq hommes et une femme aux mains attachées. Et cette légende énigmatique: Sauvons les six de Sharpeville. Parmi les dizaines d’images décorant sa chambre de petite fille, Leo se souvient de l’autocollant orange. C’est pour ces six prisonniers, pour un certain Nelson Mandela, qu’il fallait renoncer aux dessins animés du dimanche, se tasser dans la Panda familiale parmi des monceaux d’affiches politiques, défiler sous la pluie en scandant d’incompréhensibles slogans. Vingt ans plus tard, Leo s’envole pour le «pays sans nom», l’Afrique du Sud, à la recherche des silhouettes qui ont marqué son enfance. Pour elle, les six condamnés noirs feront revivre cette effroyable journée du 3 septembre 1984 où, dans le township de Sharpeville, tout a basculé.
Leonora Sartori bâtit un roman où la chronique pleine d’humour d’une enfance placée sous le signe du militantisme alterne avec un épisode poignant des années d’apartheid.

C'est un premier roman intéressant qui alterne les souvenirs d'enfance de l'auteur et l'histoire des six prisonniers sud-africains. J'avoue avoir préféré les souvenirs de Leonora, la façon dont son père façonne sa conscience politique, sa révolte contre ces causes de loosers comme elle dit, contre ces dimanches où il faut manifester au lieu de regarder des dessins animés.

Et merci pour la fusion! Maddy m'avait bien dit qu'elle avait posté ses impressions mais je n'ai pas pu les retrouver. Je suis pourtant allée voir dans l'index des one-shots après n'avoir rien obtenu avec la fonction recherche mais le nom a du m'échapper en faisant défiler les nombreuses pages. Ne serait-il pas plus pratique pour le repérage de faire un index alphabétique pour le one-shot ?

nezumi a écrit:

Ne serait-il pas plus pratique pour le repérage de faire un index alphabétique pour le one-shot ?

oui, en effet, je peux le faire
crtl+f est une bonne méthode pour retrouver un nom, mais probablement moins utilisée

kenavo a écrit:

nezumi a écrit:

Ne serait-il pas plus pratique pour le repérage de faire un index alphabétique pour le one-shot ?

oui, en effet, je peux le faire
crtl+f est une bonne méthode pour retrouver un nom, mais probablement moins utilisée

Oui, j'y pense rarement et pourtant c'est bien utile!
ce serait bien sympa pour l'index, merci d'avance (déjà que tu as accompli tout ce boulot...).

nezumi a écrit:

ce serait bien sympa pour l'index, merci d'avance (déjà que tu as accompli tout ce boulot...).

je n'y avais pas pensé avant, mais ce sera en effet un meilleur index.. lundi au bureau, première chose à faire, excel va m'aider à faire cela au plus vite

Kenavo a écrit:

Citation :

crtl+f est une bonne méthode pour retrouver un nom, mais probablement moins utilisée

j'apprends encore quelque chose .

je ne savais pas moi non plus, merci Kena

et merci Nezumi pour ton commentaire, il m'est sympathique ce petit livre.