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| Buster Keaton | |
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Auteur | Message |
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traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Buster Keaton Dim 31 Juil 2011 - 22:13 | |
| L'opérateur (The Cameraman, Edward Sedgwick, 1928En signant avec la MGM, Keaton n'a pas flairé le piège. Finie l'indépendance et le contrôle, il n'aura plus sa liberté artistique chèrement acquise. The Cameraman est son dernier grand film. Petit photographe rêvant de devenir grand reporter d'actualités, son personnage va se trouver mêlé à une guerre des triades en plein Chinatown : des séquences d'anthologie. Comme toujours, le minable va se transformer, par une succession de hasards et de coups de chance, en héros et ainsi conquérir sa dulcinée. Tendresse et mélancolie se mêlent à la fantaisie la plus débridée. Du nanan pour les yeux. Le figurant (Spite Marriage, Edgar Sedgwick, 1929)Le chant du cygne. Le figurant n'est certes pas une catastrophe, mais le film est bien décousu et n'arrache que quelques sourires. Un bon rythme, toutefois, des cascades invraisemblables à bord d'un bateau, une jolie actrice (Dorothy Sebastian) et de beaux moments de tendresse. Désormais, le parlant impose sa loi, Keaton n'a plus voix au chapitre à la MGM. Sa carrière prend l'eau, sa fortune s'épuise, sa femme s'en va. C'en est fini du grand réalisateur/acteur et presque de l'homme. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Buster Keaton Lun 1 Aoû 2011 - 8:56 | |
| bonne continuation Traversay ! | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Buster Keaton Lun 1 Aoû 2011 - 17:09 | |
| Keaton est pour moi l' exact contraire de Chaplin et de tous les autres comiques de l' époque. Et d' ailleurs, Keaton est il comique ? Personellement, je le trouve plus humain (et pourtant tellement indéchiffrable en apparence), plus poétique plus discret, plus moderne. Presque intemporel. Digne, émouvant et parfois meme tragique. Comme égaré dans un univers hostile et étranger. Un visage énigmatique, mélancolique et d' une grande beauté.
J' avais pensé un jour qu' il était un personnage de Beckett. Et un jour, j' a appris qu' il avait été l' interprète de Beckett. Cette rencontre très improbable avait réeellement eu lieu... ça m' a fait très plaisir bien entendu, ça m' a ému, mais je n' ai pas été étonné.
Film a été réalisé en 1964 par Beckett avec pour seul personnage et interprète, Keaton.
Pendant 25 minutes, on voit la silhouette d' un vieillard maigre vu de dos. Il fuit quelque chose, un danger ou en tout cas le regard des autres.. A l' issue de cette fuite éperdue, la caméra s' approche de son visage et au tout dernier moment on le voit de face : tragique, épouvanté et borgne.
Le spectateur imagine ce qu' il veut, mais l' adéquation quasi parfaite entre l' univers de Beckett et celui de Keaton est là : évidente, confondante.
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Buster Keaton Sam 7 Juin 2014 - 19:21 | |
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"BLOCK BUSTER"
L' autobiographie de Buster Kearon parait enfin aux éditions Capricci
"A l' age de six mois, je dégringolai dans l' escaleir et éclatai en sanglots". Houdini qui se trouvait là, me ramassa et s' exclama : "Regardez-moi ce buster ! {gros malin}" Ce bambin chanceux est donc né deux fois, une première, en 1995, dans le Kansas et la meme année que le cinéma, la seconde, baptisé par le plus célèbre des ilusionnistes, l' homme qui se libérait d' une cmisole de force, d' une prison surprotégée ou d' un caisson scellé balancé à plusieurs mètres sous l' eau.
Les éditions Capricci ont eu la bonne idée de traduire l' autobiographie du plus grand génie comique américain. My wonderful World of slapstick est paru aix Etats Unis en, 1960, six ans avant la mort du maitre, et nous revient aujourd' hui sous le titre La mécanique du rire , un fort volume de 320 pages où l' on suit la carrière du futur réalisateur du Mécano de la General, de son enfance sur les planches du théatre, à l' apogée des années 20, puis l' arrivée du parlant, le déclin et finalement , une reconversion étrange où Keaton devint l' homme à tout faire des stars de la MGM, enseignant à Lana Turner l' art de renverser un café de façon comique sur Mickey Rooney ou donnant un coup de main à Van Johnson, incapable de coincer sa chaine de bicyclette dans la robe de Judy Garland.
Keaton a toujours eu le spectacle dans le sang. Elevé dans une famille de troubadours, le jeuene Buster a connu toutes les planches, toutes les chutes, tous les coups.
..."Si je ne me suis pas cassé en scène, c' est parce j' évitais de tomber sur la nuque, la colonne vertébrale, le coude ou le genou. C' est comme ça qu' on se brise les os. Il faut aussi savoir quels muscles durcir et quels muscles relacher, c' est tout bete."
E, 1917, il croise la route de Roscoe Arbuckle, ce comique star et obèse du slapstick américain. Ensemble ils formeront un duo comique à succès... C' est l' eé poque bénie des Mack Sennett, de Chaplin, de Harold Loyd, de Laurel et Hardy.
"Mais un jour, en septembre 1921, on cessa brutalement de de s' amuser à Hollywood" écrit Keaton."
Une affaire brisa la carrière d' Arbuckle, accusé à tort d' avoir violé une starlette dans un hotel de San Francisco... Ceux qui s 'attendaient à un gigantesque making-of par l' auteur, de son travail et de ses films en seront pour leurs frais. Si Keaton relate à merveille cette époque du cinéma muet, il se montre biern plus subtil, plus modeste aussi, lorsqu' il s' agit de commenter son travail. C' est au détour de quelques remarques qu' il livre des clés passionnantes sur son art et le pourquoi de son incontestable supériorité sur le cinéma muet de l' époque.
Contre la sentimentalité de Chaplin, Keaton découvrit que ne pas rire lui ouvrait les portes d' un burlesque nouveau, révolutionnaire, un burlesque auquel les surréalistes furent immédiatement sensibles avec ce visage impassible, devenu légendaire.
Il tranférait aux décors ret aux machines le soin de décrire ses humeurs. Enfin, en veillant à toujours circonscrire ses gags aux limites du possible, ses films se charèrent naturellement d' une vertu documentaire, à l' image du Mecano de la General, chef-d' oeuvre de son auteur et plus grand film jamais tourné sur la guerre de Sécession, son absurdité et ses rouages. Le livre fourmille d' anecdotes, de portraits émouvants et de pensées riches qui s' avancent sous le masque modeste d' une vie pleine et ordinaire. .../...
Article de Jean-Baptiste Thoret, Charlie Hebdo, n° 1 146, 4 juin 2 014
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| Sujet: Re: Buster Keaton | |
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| | | | Buster Keaton | |
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