Né le 24 mars 1946 à Michigan, il a changé de nom lorsque sa mère s'est remariée.
Il a été correcteur puis a fait des fanzines et des nouvelles de science fiction.
Il enseigne à la Trinity University de San Antonio (Texas). Salué par la critique, La Théorie de la lumière et de la matière a reçu de nombreux prix, dont le prestigieux Flannery O'Connor Award.
Dix nouvelles sur 207 pages (mai 2011)
Quatrième de couverture :
" Le trou était au bout de l'allée du garage de Tal Walker. Une couche de goudron le recouvre aujourd'hui. Mais voilà douze étés, Tal est descendu à l'intérieur et n'est jamais remonté. Des semaines plus tard, ma mère me prenait encore dans ses bras sans raison, me serrait de toutes ses forces chaque fois que je quittais la maison, et dans la soirée, avant que j'aille me coucher, elle fourrait ses doigts dans mes cheveux en brosse en murmurant mon prénom ". Des pelouses du Connecticut aux paysages ruraux de Pennsylvanie, La Théorie de la lumière et de la matière est une traversée de l'Amérique. Loin des épopées spectaculaires, ces dix nouvelles traquent les détails infimes, les paroles prononcées sans y penser, tout ce qui façonne silencieusement nos destins. L'écriture pure et délicate d'Andrew Porter le place dans la grande tradition des nouvellistes américains comme Raymond Carver ou John Cheever.
Mon avis :
Dix nouvelles, dix histoires ordinaires, de vie, de renoncement, de tourment caché ; de choix plus ou moins difficile … Dix histoires comme ce que vivent les hommes chaque jour.
Dix « voix » (chaque « narrateur » dit « je »): homme, femme, jeune (13 ans), plus âgé, lycéen, travailleur ou autre …
Dix personnes qu’on aurait pu croiser un jour et qui, en quelques pages (variant de deux pour la plus courte à un peu plus de vingt pour les plus longues), vont nous raconter une « tranche de vie » d’un ton tendre, délicat à souhait, plein de pudeur contenue, évoquant malgré tout les difficultés de chacun…
L’écriture est « juste », délicate, posée, tendre, musicale, murmurant à l’oreille ce qu’on lit comme autant de confidences. Ce qui n’est pas dit est évoqué en filigrane, c’est beau …
- Citation :
- « Ensuite, en appui sur un coude, je le regardais dormir. Son visage avait alors une telle expression de douceur et d'humilité que, dans la pénombre de ma chambre, je savais qu'il était l'homme que j'épouserais un jour. C'est un sentiment très différent de celui qu'on éprouve lorsqu'on tombe amoureux. Je n'étais pas sûre d'être amoureuse de lui."
Les questions intérieures des personnages, leur chagrin, leur joie sont transmis mais jamais l’auteur n’en fait trop. C’est comme une douce musique, nimbée de lumière qui arriverait jusqu’à nous. Oui, on va deviner leur vie intime, oui, on va recevoir des informations sur ce qu’ils ne disent pas à leurs proches, sur ce qu’ils cachent …mais jamais on ne se pose « en voyeur », on est là, silencieux, observateur muet, sur la pointe des pieds à « écouter » ce qu’ils ont à nous dire…
Le point commun de ces nouvelles est que chacune évoque « un tournant » (qui a eu lieu, qui se fera ou pas) dans la vie d’un des protagonistes, un de ces moments où on ne sait pas si la décision est la bonne, s’il vaut mieux parler ou se taire, s’il vaut mieux dire qu’on a vu ou faire comme si de rien n’était, s’il vaut mieux agir d’une façon ou d’une autre ….. un de ces moments où on se demande si on a choisi vraiment ou si la vie nous a entraîné. …
…… même si on sait qu’on a toujours le choix. …
Les situations évoquées sont simples : amitié, amour, voyage en couple, accident, …. Des événements comme on peut en rencontrer régulièrement, donc qui nous « parle » ….
La force de cet ouvrage est là : savoir nous captiver, nous émouvoir avec la vie de tous les jours ….
Inutile de le préciser, n’est ce pas ? Je me suis régalée de ces rencontres ….
NB: Le titre est à lui seul tout un poème.....