Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Takami Jun

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Marko
Arabella
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Arabella
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MessageSujet: Takami Jun   Takami Jun EmptyDim 11 Sep 2011 - 21:17

TAKAMI Jun (1905-1965)



Takami Jun 220px-11


Peu de choses sur cet écrivain, tout au moins en français. Il a été poète, romancier, éditeur. Il a étudié la littérature anglaise, et a eu une activité dans des organisations d’extrême gauche, ce qui lui a valu d’être arrêté en 1933 et torturé, et l’a poussé à abandonner tout activisme par la suite. Son roman le plus connu est Haut le cœur, le seul disponible en France, et son plus connu, salué comme un chef d’œuvre par Kawabata et Mishima. Ce roman se base en partie sur la vie de l’auteur, il a été écrit tardivement par rapport aux événements évoqués (dans le début des années soixantes).

Il a un lien de parenté avec Nagai Kafu, j’ai trouvé dans deux sources différentes, demi-frère et cousin.
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MessageSujet: Re: Takami Jun   Takami Jun EmptyDim 11 Sep 2011 - 21:18

Haut le cœur




Ecrit à la première personne, c’est le récit de Kashiba, un anarchiste, plus ou moins reconverti en truand. L’action se déroule entre 1922-1937, dans une période très trouble. Agitation de gauche, violemment réprimée, agitation militaire de droite, moins violemment réprimée, enfin jusqu’à un certain moment, guerre en Chine, occupation de la Corée, le cocktail est explosif. Notre personnage tente de trouver sa route, dans un monde de plus en plus violent, noir, glauque, dans lequel la loi du plus fort devient de plus en plus la règle. Ses velléités idéalistes sont vite balayées par une fascination de la violence, et de toute façon aucune issue vraiment satisfaisantes ne s’offre à lui à aucun moment.

Quelle claque que ce livre. Noir, sombre, désespéré, mais en même temps l’écriture met à distance, un humour certes glacé mais présent à chaque instant, en fait presque par moment une sorte de bande dessinée surréaliste. Il ne passe rien à ses compatriotes Takami, leur racisme, nationalisme, mépris des autres et d’eux-mêmes, le culte des puissants, de l’argent, leur aveuglement. Mais il ne se passe pas non plus grand-chose à lui-même, si on veut voir dans Kashiba un personnage inspiré par lui-même : gauchiste, poète, il y a quelques ressemblances. J’ai signalé dans la bio le lien de parenté avec Kafu, parce que Haut le cœur commence par le monde de la prostitution et des geishas, et c’est vraiment très différent pour le coup, d’un réalisme cru, mais jamais gratuit.

Il faut avoir le cœur solidement accroché pour lire ce roman, et être prêt à voir les aspects parmi les moins reluisants de la nature humaine, mais si on accroche à cet univers désespéré on est saisi par une sorte de poésie de la noirceur et du vide. Et l’écriture est à la hauteur du projet de Takami, décalée, déjantée, mais en même temps tellement juste pour cette histoire là et complètement maîtrisée.

Une expérience intense, mais à réserver à ceux dont le solide estomac supporte les nourritures (ou boissons) vraiment costauds. Mais si on aime ce genre de choses, alors c'est indispensable de lire ce livre exceptionnel.
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MessageSujet: Re: Takami Jun   Takami Jun EmptyDim 11 Sep 2011 - 21:42

Petit extrait du début

Citation :
Il fit stopper le taxi juste avant le passage à niveau rempli d'ombre. Le chauffeur était jeune. Il remit la monnaie en grimaçant un sourire entendu. "Une bonne soirée en perspective, n'est-ce pas, messieurs ? ....Quoi ? Et ta soeur", coupa Kôîchi Sunama, arrachant presque la monnaie. En face, la voie du chemin de fer cisaillait la rue. La barrant de toute sa masse, une locomotive archaïque crachait poussivement son haleine blanche, avec des airs de vieillard asthmatique. On était tout au bout de la ville, à l'extrême limite des faubourgs.

En bordure de la chaussée s'alignaient des boutiques de plein vent, comme une rangée de poux cramponnés au creux d'une couture. Chacune d'elles était entourée d'une bâche faite de pièces et de morceaux. La rue devait être exposée aux bourrasques de vent glacé, car, pour lester ces toiles qui avaient tout du cache-misère, on avait placé au bas des grosses pierres ficelées avec des cordes de chanvre rappelant celles dont on ligote les prisonniers. Entre deux éventaires montait en silence une fumée : des boyau de porc qu'on faisait griller.

Nous prîmes une ruelle sur notre droite. "Ce coin-là est de tout premier ordre" me dit Sunama. "Toutes les poupées sont de vraies perles, on peut le dire. De l'autre côté, là, à gauche, c'est pas cher, mais ça vaut moins que rien". Ce jour-là nous étions en fonds - des fonds "conquis de haute lutte". Dans les secteurs "chics", les filles ne sortent pas dans la rue; elles n'y viennent pas tenacement faire la retape du client. C'est toujours, bien sûr, la zone interlope; mais au sein même de cette zone, on est dans un secteur différent. Des phrases comme : "Va pas là avec un chapeau mou, les filles ont si vite fait de vous l'attraper!" ou encore : "J'ai été forcé d'entrer, parce qu'une fille m'avait fait les poches et chipé mon stylo" n'ont pas leur emploi, s'agissant de ces endroits là. Les maisons y ont " de la tenue", selon les propres termes de Sunama. "S'il vous plaît, monsieur..." tel est, à l'adresse des hommes qui passent, le seul genre d'appel venu d'une lucarne où ne se laisse voir qu'un visage.
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Marko
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MessageSujet: Re: Takami Jun   Takami Jun EmptyDim 11 Sep 2011 - 21:55

Un livre bien nommé apparemment. Ton commentaire ne peut que donner envie. Sa noirceur devrait me plaire Very Happy
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MessageSujet: Re: Takami Jun   Takami Jun EmptyDim 11 Sep 2011 - 22:01

C'est vraiment un très grand livre, aussi bien dans le fond que dans la forme. Mais je préfère prévenir, il ne plaira pas à certains, comme d'autres très grands livres, mais avec un univers très particulier et sans concessions ne plaisent pas (Céline, Lowry ou autres).
Mais je pense que cela devrait te convenir, Marko.
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MessageSujet: Re: Takami Jun   Takami Jun EmptyDim 11 Sep 2011 - 22:08

Ton commentaire m'interpelle Arabella et moi qui souhaite découvrir la littérature japonaise, j'ai bien envie de me laisser tenter (j'ai un estomac solide Wink ).
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MessageSujet: Re: Takami Jun   Takami Jun EmptyDim 11 Sep 2011 - 22:24

Epi a écrit:
Ton commentaire m'interpelle Arabella et moi qui souhaite découvrir la littérature japonaise, j'ai bien envie de me laisser tenter (j'ai un estomac solide Wink ).

Et bien tentons l'expérience, lis ce livre et nous verrons le degré de résistance de ton estomac. rire
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MessageSujet: Re: Takami Jun   Takami Jun EmptyLun 12 Sep 2011 - 21:50

Merci pour le commentaire, Arabella, ce livre est dans ma PAL depuis plusieurs années, il faut que je l'en sorte !
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MessageSujet: Re: Takami Jun   Takami Jun EmptyLun 12 Sep 2011 - 23:02

Magnifique commentaire Arabella, qui me donne très envie de découvrir ce livre, lequel semble aborder des aspects de la culture japonaise qui m'intéressent _comme le nationalisme_.
Ce n'est pas un livre que je lirai très prochainement (pas la bonne période), mais je l'ai d'ores et déjà mis tout en haut de ma LAL .
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MessageSujet: Re: Takami Jun   Takami Jun EmptyMar 13 Sep 2011 - 7:25

J'espère vraiment que certains auront l'envie de découvrir ce livre, bien plus intéressant à mon sens que certaines nouveautés de la rentrée dont on parle beaucoup. Mais en effet Armor, il vaut mieux choisir le moment.
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MessageSujet: Re: Takami Jun   Takami Jun EmptyMar 13 Sep 2011 - 18:56

Tu m'intrigues Arabella, un liv re qui semble vraiment nteressant. Il a été écrit en quelle année, tu le sais ?
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MessageSujet: Re: Takami Jun   Takami Jun EmptyMar 13 Sep 2011 - 20:00

Il a écrit ce livre tout à la fin de sa vie, dans les années soixante. Il a été publié après sa mort.
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MessageSujet: Re: Takami Jun   Takami Jun EmptyDim 20 Mai 2012 - 22:33

Haut le Coeur (Iya na kanji, 1960-1963). Roman traduit par Marc Mécréant en 1985. Avant-propos de Kawabata Yasunari. 732 pages. Picquier poche.

"C'est un autre Japon que celui des ombrelles, des sourires et des kimonos fleuris qu'on trouvera dans ce livre." (Préface de Marc Mécréant, page 17).
C'est peu de le dire.
Nous sommes au Japon (notamment), dans les années 1920-1930.
Le roman est écrit à la première personne du singulier, manifestement longtemps après les événements racontés. Il est donc évident que notre héros survit aux multiples péripéties du roman.
Les dialogues sont remplis d'argots de prison, de lieux chauds... On sent que la traduction n'a pas dû être aisée.

Le narrateur est un anarchiste du nom de Kashiba Shirô. Il est fils de fondeur.
Avant le début du livre, il a échappé de peu à la mort. En effet, il aurait dû faire partie d'un complot qui a mal tourné, et dont les acteurs ont été exécutés.

La situation de départ est pour le moins complexe - et ce d'autant plus pour un Européen - , et elle le deviendra de plus en plus.

Les anarchistes détestent les communistes. Le voici, notre héros anarchiste, aux prises avec un communiste :
Citation :
"Quand j'avais le malheur d'être entrepris par ces gens-là, férus de subtilités dialectiques, vraiment je n'étais pas de taille. [...]
- Ce que nous voulons, nous, c'est agir, avais-je, à bout de forces et pour en finir, crié à mon type.
- Une action non fondée en théorie n'a aucun sens, avait-il laissé tomber d'un ton dégoûté. En tant qu'anarchistes, nous nous opposions aux « bolcheviks », comme nous disions, pour désigner les communistes. Mon type insistait :
- Et ça n'est pas seulement dénué de sens. Ça affaiblit considérablement la lutte des classes !
Il allait jusque-là, méprisant, définitif. J'en avais assez, à la fin, de les voir, ces bolcheviks, attirer dans leurs rangs des espèces de blancs-becs, étudiants ou autres du même tabac. Ça vit aux crochets des parents, mais ça pince le bec pour débiter de belles phrases ! A quoi ça rime ?" (pages 50-51).
"Nous n'étions pas comme les bolcheviks qui faisaient leurs délices de ces disputes théoriques que nous avions, nous, en horreur. De plus, nous avions pour principe fondamental le respect absolu de toute libre initiative de nos camarades." (page 82).

Autre différence pratique entre les anarchistes et les bolcheviks : la fréquentation des prostituées.
Citation :
"Entre nous, la fréquentation des prostituées était chose dont il n'y avait absolument aucune raison de rougir. Nous n'avions que mépris au contraire pour ces bandes de jeunes bolcheviks en rupture d'université qui regardaient ça comme un signe répugnant de décadence et se composaient impudemment des masques sévères de soldats de la vérité. Par-derrière, en catimini, ils embobinaient les étudiantes en mal de marxisme, mais affectaient des airs de martyrs dont l'hypocrisie excitait notre haine." (page 85).

Aux yeux des anarchistes, les bolcheviks sont donc des hypocrites.
Mais cette vraie opposition entre les anarchistes et les communistes, ce n'est pas de la simple rhétorique :
Citation :
"[...] en mobilisant les ouvriers seulement en vue de la lutte des classes, en les enrôlant en vue de la prise du pouvoir, ils les pliaient à une obéissance totale, comme de simples soldats de la lutte des classes, sous la direction du gouvernement communiste.
[...]
Telle était l'origine de notre opposition au communisme étatique. Ce que nous révérions plus que tout au monde, c'était la liberté des travailleurs. [...]" (page 98).

Dénoncer l'hypocrisie des communistes est une chose, mais notre héros lui-même n'est pas très clair, et ça le turlupine : pour survivre, lui et son ami Sunuma font des petits vols.
Citation :
"Je ne le faisais pourtant pas sans une certaine gêne. Je voyais bien dans quel esprit nous agissions, mais comment aurais-je pu me sentir satisfait d'actes qui peu à peu en étaient arrivés à ne point se distinguer extérieurement des filouteries pures et simples des jeunes voyous, ou de ce que les piliers de tripot appelaient : faire cracher au bassinet ?" (page 76).


Dernière édition par eXPie le Lun 28 Mai 2012 - 12:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Takami Jun   Takami Jun EmptyDim 20 Mai 2012 - 22:33

Avec l'arrivée d'un militaire, le Lieutenant Kitatsuki, nous découvrons les oppositions existant au sein de l'armée. Car, si tous se réclament de l'étendard impérial, il existe de nombreux clans ("s'excommuniant bien sûr et se sabrant mutuellement", préface de Marc Mécréant, page 25) qui s'opposent notamment sur l'attitude à adopter vis-à-vis de la Chine.
Le tout sur fond de corruption généralisée.
Citation :
"- Faire don de sa vie à l'Empereur, est-ce que ça ne revient pas à dire : faire don de sa vie au peuple constitué par les enfants de l'Empereur ?
- Pas du tout ! C'est fondamentalement différent. C'est le peuple de Sa Majesté l'Empereur, non l'Empereur du peuple !" (page 500).

Ce petit monde veut bien mener les troupes au sacrifice pour l'Empereur, mais pas pour satisfaire "les appétits égoïstes de rapaces et d'ambitieux" :
Citation :
"Faire massacrer l'armée de l'Empereur pour les beaux yeux des capitalistes, ce n'est pas pour remplir la Volonté de Sa Majesté l'Empereur." (page 500).
"Le peuple japonais avait été, sous forme de soldats, chassé vers les champs de bataille ; et son énergie refoulée, ses aspirations insatisfaites, distordues, brisées avaient trouvé en Chine le lieu de leur libération." (page 588).

A un moment, notre héros contemple Tokyo plongé dans la nuit : des fenêtres sont éclairées.
Citation :
"Le bonheur mesquin des petits-bourgeois clignotait ainsi dans un paisible silence... Et pourtant, un de ces matins, on les verrait, ces rues, transformées en enfer et en champ de carnage. Tant pis pour les citadins qui recevraient les éclaboussures de la révolution : pas question de s'attendrir sur leur sort ; ils avaient trop soupiré après une existence de paresseux confort !" (page 332)
Car la théorie et la parlote, c'est bien, mais il n'y a pas que ça dans le roman.
Complots, attentats, mutineries, arrestations, double-jeu (ou plus), assassinats, anarchistes qui passent peut-être sous la bannière rouge, collaboration contre-nature entre des anarchistes et des nationalistes de l'armée, trafics en tous genres, remplissage de poches... Groupes, associations, ligues...Qui est avec qui et pourquoi ? Qui tue qui et pourquoi ?

C'est un vrai embrouillamini (le mot est utilisé dans le roman)... Les motivations du narrateur sont souvent obscures, il agit parfois comme ballotté par les événements. Mais il a une vraie fascination pour la violence, la destruction... il se découvre une véritable jouissance physique à l'idée d'accomplir un acte violent. Finalement, est-il toujours motivé par la théorie qu'il défend ?

Dans son avant-propos, Kawabata cite Mishima : "Par-delà les révoltes sans but, les démolitions, tout ce qui vous met brutalement nez à nez avec la face si incontestablement ignoble du monde, tout ce qui continuellement, d'aversion, vous donne la chair de poule, par-delà tout cela quelque chose demeure qui relève de la fascination."

Le roman est donc une plongée dans le Japon des années 20 et 30, la Chine, la Corée, ses trafics, ses luttes de pouvoir, un bouillonnement d'énergies incroyable...
On ne comprend pas tout, loin de là, mais le lecteur est rassuré : le narrateur ne comprend pas toujours mieux que lui ce qui se passe. On est presque dans certains romans noirs américains, ou dans certains films du type Le Grand Sommeil : personne n'y comprend rien, mais c'est finalement assez fascinant. Quand le narrateur ne comprend pas bien ce qu'on lui demande, il répond de manière ambiguë, son interlocuteur fait semblant de comprendre (ou bien comprend-il vraiment ?) ce qui est sous-entendu, et l'histoire avance.

A titre anecdotique, on apprend que des chevaux, bloqués dans la neige pendant plusieurs jours, peuvent survivre en "se nourrissant réciproquement de la crinière et de la queue". (page 460).
Etonnant, non ?


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MessageSujet: Re: Takami Jun   Takami Jun EmptyDim 20 Mai 2012 - 22:56

Le moins qu'on puisse dire c'est que c'est foisonnant, parce qu'il y a aussi des histoires d'amour. Effectivement, on ne comprend pas toujours tout, mais il y a une sorte de mouvement dans le livre, de dynamique, qui fait que ce n'est pas réellement gênant. Et le côté que tu souligne, le personnage qui ne comprend pas et qui fait une réponse ambiguë que son interlocuteur fait semblant de comprendre, me suis demandé si ce n'était pas culturel, si finalement il n'était pas possible de dire que l'on ne comprenait pas, comme si cela ne se faisait pas, tout simplement.
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