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Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
Sujet: Maurice Maeterlinck [Belgique] Lun 3 Oct 2011 - 19:13
Maurice Maeterlinck (1862-1949)
Source : Wikipédia
Né à Gand, Maurice Maeterlinck est l'aîné d'une famille de trois enfants, flamande, bourgeoise, catholique, conservatrice et francophone. Après des études au collège Sainte-Barbe (Sint-Barbara) de Gand, Maeterlinck publie, dès 1885, des poèmes d’inspiration parnassienne dans La Jeune Belgique. Il part à Paris où il rencontre plusieurs écrivains qui vont l'influencer, dont Stéphane Mallarmé et Villiers de l’Isle-Adam. Ce dernier lui fait découvrir les richesses de l'idéalisme allemand (Hegel, Schopenhauer). À la même époque, Maeterlinck découvre Ruysbroeck l'Admirable, un mystique flamand du xive siècle dont il traduit les écrits (Ornement des noces spirituelles). C'est ainsi qu'il se tourne vers les richesses intuitives du monde germanique en s'éloignant du rationalisme français. Dans cet esprit, il se consacre à Novalis et entre en contact avec le romantisme d'Iéna (Allemagne, 1787-1831, autour d'August et Friedrich Schlegel et de la revue l'Athenäum), précurseur en droite ligne du symbolisme. Les œuvres que publie Maeterlinck entre 1889 et 1896 sont imprégnées de cette influence germanique.
C'est en août 1890 qu'il devient célèbre, du jour au lendemain, grâce à un retentissant article d'Octave Mirbeau sur La Princesse Maleine dans Le Figaro.
En 1895, il rencontre la cantatrice Georgette Leblanc, sœur de Maurice Leblanc, avec laquelle il tient, vers 1897, un salon parisien fort couru dans la Villa Dupont : on y croise, entre autres, Oscar Wilde, Paul Fort, Stéphane Mallarmé, Camille Saint-Saëns, Anatole France, Auguste Rodin. En 1902, il écrit Monna Vanna, où joue Georgette Leblanc. Il vit avec elle jusqu'en 1918, avant d'épouser, l'année suivante, la jeune actrice Renée Dahon, rencontrée en 1911. Il reçoit la même année le prix Nobel de littérature.
Maurice Maeterlinck conçoit lui-même son propre palais au Cap de Nice, Orlamonde, une résidence féerique dans laquelle il vit avec son épouse.
En 1921, il signe un manifeste contre la flamandisation de l’Université de Gand, jusqu’alors francophone.
En 1939, il gagne les États-Unis pour la durée de la Seconde Guerre mondiale. De retour à Nice en 1947, il meurt le 5 mai 1949, à 23 heures, à son domicile, villa Orlamonde, sis 200 boulevard Carnot4. Un an avant sa mort, il publie Bulles bleues où il évoque les souvenirs de son enfance.
Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Maurice Maeterlinck [Belgique] Lun 3 Oct 2011 - 19:14
Pelléas et Mélisande
Golaud, fils de roi et petit fils de roi, rencontre au bord d’une fontaine la mystérieuse et troublante Mélisande et pour l’épouser abandonne un mariage royal. Il l’amène dans son pays, dans son château, où Mélisande n’est pas heureuse. Une forte attirance la pousse vite vers Pelléas, le demi frère de son mari, qui très vite se doute de quelque chose. Mais de quoi exactement ? Entre bague perdu, chevelure dénouée, savoir ce qui est vérité et imagination est bien difficile et que les cœur des hommes est prompt à souffrir.
J’ai eu beaucoup de mal en lisant cette pièce à faire abstraction de la musique, que j’avais le sentiment d’entendre en lisant les phrases. Il faut dire que le livret d’opéra est quasi identique au texte de la pièce, juste quelques coupures, surtout celles qui concernent deux scènes de servantes, ce qui ôte à la pièce un petit aspect de tragédie grecque pour se concentrer sur le drame intimiste. Et puis surtout la chanson de Mélisande pendant qu’elle peigne ses cheveux n’est pas le même dans la pièce, elle y est beaucoup moins intéressante.
Au-delà de tout l’aspect symbolique qui paraît un peu daté aujourd’hui, c’est la passion troublante, irrépressible, au-delà de la morale, qui dicte sa loi aux personnages qui est l’intérêt principal du texte. Le personnage de Mélisande, petite fille et femme fatale, innocente et vénéneuse, victime et bourreau, objet impuissant du désir qu’elle provoque en même temps que force agissante, est vraiment terriblement originale, et garde ses mystère après la fin de la pièce.
N’arrivant vraiment pas à faire abstraction de la musique de Debussy, j’ai toutefois du mal à mesurer l’impact de la pièce seule, et de savoir si elle est vraiment viable sur scène sans l’écran chatoyant des notes. Peut être qu’en la voyant jouer sur scène je pourrais trancher….
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Maurice Maeterlinck [Belgique] Mar 4 Oct 2011 - 19:57
C'est vrai que Pelléas et Mélisande est devenu indissociable de la musique de Debussy. Je ne sais pas si le symbolisme est daté. Cela reste une oeuvre intemporelle et abstraite qui met en scène un certain nombre d'archétypes en jouant avec des séries d'échos et de contrastes entre ténèbres et lumière. Un monde onirique inconscient fait de peur et de volupté (il y a un érotisme intense et un peu maléfique). L'ensemble baignant dans une atmosphère aquatique amniotique. Debussy ne pouvait qu'être fasciné par cette pièce qui a la même force métaphorique que son autre drame Ariane et Barbe Bleue. ça n'est pour rien que j'adore autant les opéras (uniques) de Debussy et de Bartok.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Maurice Maeterlinck [Belgique] Mer 23 Nov 2011 - 19:12
Symbolisme et dramaturgie de Maeterlinck dans "Pelléas et Mélisande" de Michel Bosc (180 pages)
Citation :
Pelléas et Mélisande, l'un des joyaux de Maeterlinck, cristallise une large part de son art et de son symbolisme. L'appréhender isolément, qu'il s'agisse de la pièce de théâtre ou de l'opéra que Debussy en a tiré, est donc lourd de conséquences et entraîne maladresses, erreurs, confusions et contresens. Cet essai remonte, dans la biographie de Maeterlinck, aux sources de son inspiration, à l'origine de ses thèmes favoris et des nombreuses influences qui lui ont permis d'aboutir son oeuvre.
Je suis en train de lire cet ouvrage de Michel Bosc (compositeur et orchestrateur) qui vient de sortir et qui est consacré à l'analyse symbolique de Pelléas et Mélisande. Je le recommande à tous ceux qui voudraient s'intéresser non seulement à l'opéra de Debussy mais aussi à toute l'oeuvre abondante et riche de Maeterlinck.
Il y aborde dans un premier temps la biographie de ce dramaturge, passionné par la poésie et la littérature symboliste (Mallarmé, Villiers de l'Isle Adam), la philosophie de Schopenhaueur, les romantiques allemands précurseurs du symbolisme comme Novalis ou August et Friedrich Schlegel, le fantastique d'Edgar Poe (admiré aussi par Debussy), mais aussi par l'observation des fourmis, des abeilles, des termites. Une vie étonnante et un peu extravagante.
Ensuite il met en lumière scène par scène toute la symbolique de la pièce (en montrant les coupures opérées par Debussy avec son accord et ses suggestions) en même temps qu'il montre la circulation de ces symboles dans l'ensemble de ses oeuvres. On a ainsi un panorama de tout son parcours créatif, des idées et des obsessions qui le sous-tendent.
Une troisième partie s'intéresse au verbe de Maeterlinck et son oralité. Les procédés sonores dont il joue.
C'est captivant et on perçoit d'autant mieux la grande richesse de cette oeuvre originale et puissante couronnée par le prix Nobel de littérature en 1911.
L'enjeu est de mieux décrypter la nature des personnages, de mesurer le poids réel que Maeterlinck donne à leur volonté, la volatilité qu'il confère à leurs intentions, les pistes qu'il propose pour approfondir notre connaissance de ses créatures, le degré d'intimité que nous pouvons atteindre avec elles. S'il ne s'agit en aucun cas d'un théâtre "psychologique", de nombreuses clés nous sont tout de même livrées par les contradictions, les errements, les hésitations, les mensonges ou les lapsus exprimés dans les rôles, pour nous les rendre vivants; ces clés sont multiples, précieuses et doivent être utilisées comme autant de preuves à conviction. De cette confrontation des mots surgit la véritable nature des protagonistes généralement (et hâtivement) considérés comme des spectres, fuyants et inconsistants.
Onuphrius Main aguerrie
Messages : 551 Inscription le : 29/10/2010 Age : 35 Localisation : Seine-Maritime
Sujet: Re: Maurice Maeterlinck [Belgique] Mar 29 Nov 2011 - 19:53
J'ai lu L'Intruse il y a un an et demi, et j'en garde un bon souvenir. C'est un court drame, hanté par la mort et son intrusion dans une maison. Le style est assez épuré, qui renforce son intérêt.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Maurice Maeterlinck [Belgique] Sam 7 Jan 2012 - 20:22
Onuphrius a écrit:
J'ai lu L'Intruse il y a un an et demi, et j'en garde un bon souvenir. C'est un court drame, hanté par la mort et son intrusion dans une maison. Le style est assez épuré, qui renforce son intérêt.
Maurice Denis: Les deux soeurs, fragment de L'Intruse (1891)
Cette photo est extraite de l'exposition "L'univers de George Minne et Maurice Maeterlinck" que je viens d'aller voir à Gand et qui est hallucinante (Sentinelle fonce!!).
Citation :
La ville de Gand fête aujourd'hui le centenaire de l'attribution du Nobel de littérature à Maeterlinck en l'associant à son âme sœur, le sculpteur George Minne, Gantois lui aussi, de cinq ans son cadet. Seul Belge jamais nobélisé, l'écrivain flamand francophone n'accordait, dit-on, aucune importance aux récompenses, fussent-elles des plus prestigieuses. Prétextant un problème de santé, Maeterlinck ne se rendit pas à Stockholm en 1911 pour recevoir le prix mais laissa la Belgique lui rendre hommage en l'année 1912. Minne et Maeterlinck se fréquentèrent à Gand entre 1886 et 1895, alors que la ville s'industrialisait rapidement, que la population ouvrière et les problèmes sociaux croissaient dans la même proportion. Contrairement au naturalisme qui entendait rendre compte cliniquement de la nature des choses, leur symbolisme s'enquit d'invisible, de spiritualité, d'eaux troubles où se jouent les drames existentiels, tout en s'accommodant d'un certain sensualisme. Le poète et le sculpteur fraternisèrent dans cette communion d'idées jusqu'au moment où ils s'installèrent, l'un à Paris, l'autre à Bruxelles puis à Laethem-Saint-Martin. Editions originales illustrées, magnifiques sculptures et dessins pointent ces affinités tandis que les œuvres de Lehmbruck, Khnopff, Degouves de Nuncque, Redon, Rodin, Mellery, Puvis de Chavannes, Maurice Denis, Klimt, Kokoschka et Schiele esquissent le tour national et international de l'aventure symboliste, ses antécédents gothiques, et ses échos qui marquèrent jusqu'à l'expressionnisme. Plus d'un siècle que le Nobel belge s'est attelé à la tâche de rendre la littérature dramatique au vertige des mythes celtiques et à la dimension visuelle, suggestive des peintres. Son succès fut rapidement international, ses pièces, publiées à Bruxelles, jouées à Paris, traduites en anglais et allemand. Vedette européenne, Maeterlinck savait réendosser, dans le secret de son cabinet, la tenue du philosophe de la nature et du poète novateur très au fait des œuvres de Villiers de l'Isle Adam, Ruysbroek, Mallarmé, Verlaine. George Minne, au contraire, vécut après 1900, une tout autre vie, recluse, communautaire.
Répartie sur 6 grandes salles et en 11 thématiques, cette exposition est un parcours dans l'univers de ces deux artistes, leurs collaborations, les influences qu'ils ont eu tous deux sur un grand nombre d'artistes symbolistes dont certains parmi les plus grands sont représentés ici à travers des oeuvres qui ne sont pas des moindres.
On peut donc admirer des peintures, sculptures, dessins, lithographies... de Odilon Redon (influence majeure de George Minne), Khnopff, Léon Spilliaert, Boecklin, Charles Doudelet, Jean Delville, Vuillard, Paul Sérusier, Maurice Denis, Käthe Kollwitz, Klimt, Puvis de Chavanne, Degouve de Nuncques... Il faut le voir pour le croire!
Je pensais avoir vu l'essentiel de Spilliaert, par exemple, à travers 2 expositions et j'ai découvert quelques unes des 348 illustrations qu'il a réalisées pour les 3 volumes du théâtre de Maeterlinck. On voit notamment des illustrations d'Ariane et Barbe bleue qui m'auraient fait volontiers devenir un cambrioleur de musée! Et il y a également ses très belles peintures à l'encre, lavis, crayon et pastel représentant La Princesse Maleine et autres pièces de théâtre, comme 10 lithographies inspirées par Les serres chaudes.
Idem pour Khnopff et ses illustrations de Pelléas et Mélisande.
Autant d'oeuvres diverses dont les univers s'inspirent ou créent des résonances avec l'atmosphère onirique et symbolique du poète et dramaturge belge.
Par ailleurs on peut admirer de superbes sculptures de George Minne dont sa célèbre Fontaine des agenouillés qui se trouve dans le centre historique de Gand comme son monument commémoratif pour Georges Rodenbach (lui-même illustré par Khnopff, tout se recoupe). Mais aussi ses dessins et illustrations pour un grand nombre d'oeuvres de Maeterlinck. Ils ont souvent collaboré étroitement.
Je conseille vivement de prendre le catalogue de l'exposition qui est extrêmement riche et apporte bien des explications qu'on ne retrouve pas sur les panneaux dans les salles (plus descriptifs). C'est d'ailleurs un très beau livre qui vaut l'investissement. Il est vrai que l'expo riche en oeuvres ne l'est malheureusement pas en commentaires (mais il y a l'audioguide).
Bref, une expo indispensable pour les amateurs de symbolisme même si elle aurait pu être plus explicite et surtout plus structurée.
Invité Invité
Sujet: Re: Maurice Maeterlinck [Belgique] Sam 7 Jan 2012 - 21:46
Marko a écrit:
Cette photo est extraite de l'exposition "L'univers de George Minne et Maurice Maeterlinck" que je viens d'aller voir à Gand et qui est hallucinante (Sentinelle fonce!!).
Lorsque je vois le nombre de peintres symbolistes représentés, je ne peux que foncer
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Maurice Maeterlinck [Belgique] Sam 7 Jan 2012 - 23:56
sentinelle a écrit:
Marko a écrit:
Cette photo est extraite de l'exposition "L'univers de George Minne et Maurice Maeterlinck" que je viens d'aller voir à Gand et qui est hallucinante (Sentinelle fonce!!).
Lorsque je vois le nombre de peintres symbolistes représentés, je ne peux que foncer
En plus en sortant de là on n'a qu'une envie, lire le théâtre de Maeterlinck et ses poèmes. Il faudrait que les metteurs en scène le remette davantage au goût du jour. Claude Régy l'a fait en 1985 avec Intérieur puis en 1996 avec La mort de Tingagiles. Voir ce dossier très complet sur Maeterlinck et le théâtre symboliste à l'occasion de ce dernier spectacle de Claude Régy: Ici
Et le texte est accompagné d'un commentaire de Régy dans cette édition chez Babel:
Citation :
"Ygraine seule pénètre où les vivants ne pénètrent pas, passe la ligne interdite, au-delà de la dernière marche et communique avec Tintagiles prêt à être absorbé - étouffé - par la force destructrice, le néant noir, mais prêt aussi à passer - si petit - par la fente élargie, prêt donc à renaître après ce passage au domaine des ombres. Est-ce lui l'initié, est-il l'initiateur ? En tout cas, la fragile membrane de l'inatteignable a été touchée. "
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Maurice Maeterlinck [Belgique] Dim 8 Jan 2012 - 15:03
Feuillage du coeur
Sous la cloche de cristal bleu De mes lasses mélancolies, Mes vagues douleurs abolies S'immobilisent peu à peu:
Végétations de symboles, Nénuphars mornes des plaisirs, Palmes lentes de mes désirs, Mousses froides, lianes molles.
Seul, un lys érige d'entre eux, Pâle et rigidement débile, Son ascension immobile Sur les feuillages douloureux,
Et dans les lueurs qu'il épanche Comme une lune, peu à peu, Elève vers le cristal bleu Sa mystique prière blanche.
Citation :
L'oeuvre de jeunesse du peintre belge Léon Spilliaert (1881-1946) présente une étrange parenté avec ce que l'on appelle ordinairement le ‘symbolisme littéraire’. Son amitié avec Maurice Maeterlinck et Emile Verhaeren et son admiration pour eux, ainsi que pour d'autres écrivains comme Hellens, Crommelynck et l'éditeur Deman vont déjà dans ce sens et leur influence sur son oeuvre est indéniable. On peut définir l'essence du symbolisme comme l'art d'exprimer des idées et des émotions non pas en les représentant directement, mais en les suggérant au regard du lecteur/spectateur à l'aide de symboles. Mallarmé l'exprime de cette façon: ‘évoquer petit à petit un objet pour montrer un état d'âme...’ et Baudelaire traduit cette conception de la façon suivante: ‘C'est par et à travers la poésie que l'âme entrevoit les splendeurs situées derrière le tombeau’. Aussi n'est-il pas étonnant que des peintres comme Spilliaert qui voulaient exprimer l'indicible et l'indescriptible, aient chéri à l'égal de leurs confrères poètes, les thèmes de la mort, de la solitude, du rêve, du miroir et qu'ils aient marquè une préférence pour la nuit, les ombres et les silhouettes. L'affinité de Spilliaert avec l'oeuvre d'écrivains comme Maeterlinck et Verhaeren nous paraît, à cet égard, aussi importante sinon plus, que sa compréhension des peintres Ferdinand Khnopff, Caspar David Friedrich et surtout Edvar Munch, même si leur influence sur lui n'est pas contestable (il suffit de penser aux différentes versions de Solitude (1901) avec leur personnage solitaire dans un paysage désolé).
Le contexte littéraire du symbolisme français et belge a clairement marqué de son empreinte l'oeuvre de jeunesse de Spilliaert. Dans ses toiles, nous ‘voyons’ pour ainsi dire Rimbaud prendre la parole: ‘J'écrivais des silences, des nuits, je notais l'inexprimable, je fixais des vertiges’ (Une Saison en Enfer). C'est dans les illustrations de Spilliaert pour le recueil Serres Chaudes de Maeterlinck que l'influence de son symbolisme se manifeste de la façon la plus évidente.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Maurice Maeterlinck [Belgique] Jeu 18 Aoû 2016 - 1:00
Citation :
En 1911, Maurice Maeterlinck reçoit le Prix Nobel de littérature pour La Vie des Abeilles, Pelléas et Melisande, et La Sagesse et la Destinée, qui lui valurent une renommée internationale. La Vie des Abeilles est le récit passionnant du parcours de « cette étrange petite république, si logique et si grave, si positive, si minutieuse, si économe et cependant victime d’un rêve si vaste et si précaire ».
Les analogies que fait Maeterlinck entre le règne animal et celui des hommes, nous rendent humbles et curieux, émus et songeurs, à la lecture de ce merveilleux ouvrage.
« Pour cet évolutionniste dans l’absolu – si l’on peut dire – écrit Proust, science, philosophie et morale sont sur le même plan, et l’horizon de bonheur et de vérité n’est pas un mirage résultant des lois de notre optique et de la perspective intellectuelle, mais le terme d’un idéal réel dont nous nous rapprochons effectivement
Très envie de lire La vie des abeilles dont Stravinsky s'est inspiré pour son Scherzo Fantastique...Quelqu'un l'a lu?
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Maurice Maeterlinck [Belgique] Jeu 18 Aoû 2016 - 6:01
Marko a écrit:
Quelqu'un l'a lu?
non, mais c'est marrant que tu en parles... Ralph Dutli, Le dernier voyage de Soutine, il parle aussi de ce livre et j'avais fait des recherches pour voir de plus près... je l'ai noté
Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
Sujet: Re: Maurice Maeterlinck [Belgique] Jeu 18 Aoû 2016 - 9:57
Marko a écrit:
Très envie de lire La vie des abeilles dont Stravinsky s'est inspiré pour son Scherzo Fantastique...Quelqu'un l'a lu?
Oui, lu en 1ère et embêté mes camarades de classe (scientifique) avec des citations jusqu’à ce qu’elles ont commencé à s’intéresser à la sociologie des bêtes et pas seulement à la géométrie dans la construction d’une ruche.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Maurice Maeterlinck [Belgique] Jeu 18 Aoû 2016 - 14:04
Maline a écrit:
Marko a écrit:
Très envie de lire La vie des abeilles dont Stravinsky s'est inspiré pour son Scherzo Fantastique...Quelqu'un l'a lu?
Oui, lu en 1ère et embêté mes camarades de classe (scientifique) avec des citations jusqu’à ce qu’elles ont commencé à s’intéresser à la sociologie des bêtes et pas seulement à la géométrie dans la construction d’une ruche.
Bravo Maline ! Il ne me reste plus qu'à le lire. Quand on s'intéresse à la musique et à la peinture de cette époque symboliste on se rend compte de la place centrale que Maeterlinck a pu avoir. Il faudrait alimenter un peu plus ce fil. Il le mérite! Une lecture commune par auteur? Chacun en lit un, comme ça on aura 10 ou 15 commentaires d'un coup !
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Maurice Maeterlinck [Belgique] Jeu 18 Aoû 2016 - 14:04
kenavo a écrit:
Marko a écrit:
Quelqu'un l'a lu?
non, mais c'est marrant que tu en parles... Ralph Dutli, Le dernier voyage de Soutine, il parle aussi de ce livre et j'avais fait des recherches pour voir de plus près... je l'ai noté
Une raison de plus pour le lire!
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Maurice Maeterlinck [Belgique] Jeu 18 Aoû 2016 - 20:09
Marko a écrit:
Une raison de plus pour le lire!
à vrai dire, il n'en fait qu'une mention dans le livre... (mais sinon, je pense que ce livre de Dutli est vraiment pour toi) et surtout que lui même a aussi écrit un livre (pas encore traduit) sur ce sujet: Das Lied vom Honig: Eine Kulturgeschichte der Biene (La chanson du miel: une histoire de la civilisation de l'abeille)