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| Fédor Dostoïevski [Russie] | |
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Auteur | Message |
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bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Mar 18 Mai 2010 - 3:10 | |
| C' est un bon age pour commencer Dostoievski. Moi je l'ai commencé à 17 ou 18 ans et j' ai presque tout lu de lui. Sans references culturelles, je le l' ai lu en toute innocence et sans problemes surtout pour les premiers qui font paenser un peu à Gogol. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Mar 18 Mai 2010 - 7:55 | |
| - Camille19 a écrit:
- Justement, j'ai un prof de littérature qui est russe, et donc totalement bilingue, et lui trouve la traduction de Markowicz bien meilleure. Mais bon c'est de la seconde main aussi. Le mieux pour nous, pauvres ignorants de la langue russe ^^, c'est encore de comparer les différentes traductions et de choisir celle qu'on préfère, même si ce n'est pas forcément la plus "fidèle".
Exactement ! Parce que certains traducteurs veulent être fidèles au style de l'époque, d'autres à l'"esprit", en l'adaptant au langage d'aujourd'hui, quitte à utiliser des expressions anachroniques pour obtenir ce qu'ils estiment être le même résultat, la même sensation qu'avaient les lecteurs à l'époque... Alors oui, le mieux, c'est de se saisir du livre que l'on veut lire, dans toutes les traductions qui tombent sous la main, d'en lire un passage identique et de comparer., pour trouver ce qui nous plaît le plus. Ce serait dommage, surtout pour un des "grands" Dostoievski (en nombre de pages), de prendre une traduction avec laquelle on ne serait pas en phase. | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Mar 18 Mai 2010 - 11:42 | |
| - coline a écrit:
- Je ne sais pas pourquoi...J'ai toujours repoussé le moment de le lire...Peur que ce soit long et difficile...Je m'y mettrai peut-être un de ces jours...
J'étais comme toi. Et puis, je me suis lancée avec Le joueur (il est court) et j'ai été agréablement surprise. Dostoïevski se lit très facilement. Et en même temps, c'est subtile, profond. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Mar 18 Mai 2010 - 11:46 | |
| - odrey a écrit:
- coline a écrit:
- Je ne sais pas pourquoi...J'ai toujours repoussé le moment de le lire...Peur que ce soit long et difficile...Je m'y mettrai peut-être un de ces jours...
J'étais comme toi. Et puis, je me suis lancée avec Le joueur (il est court) et j'ai été agréablement surprise. Dostoïevski se lit très facilement. Et en même temps, c'est subtile, profond. C'est la grande surprise que j'ai eu quand j'ai moi aussi ouvert un livre de Dostoïevski pour la première fois. J'ai également commencé par le Joueur. C'est son peu de page qui m'a déterminé dans ce choix : pour faire connaissance en douceur. Pour débuter, il y a également une foule de nouvelles plus ou moins longues : Le Petit Héros qui se lit très facilement. Les Nuits blanches également qui reste l'un de mes coups de coeur. | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Mar 18 Mai 2010 - 11:54 | |
| j'ai choisi le Joueur pour les mêmes raisons que toi. | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Mar 20 Juil 2010 - 7:29 | |
| Stefan Zweig - Trois Maîtres : Balzac, Dickens, Dostoievski
Original: Drei Meister. Balzac, Dickens, Dostojewski (allemand, paru en complet en 1920) séparé le Balzac 1908, le Dickens 1910 et el Dostoievski en travail sur plusieurs années (sept?!) jusqu’à une première parution en 1919
En ces trois romanciers du XIXème siècle Zweig voyait un peu des génies encyclopédiques, le summum des possibilités, en ce qui concerne le premier pour aller le plus loin dans une analyse d’une société, le deuxième dans les rapports familiaux, et le troisième, visiblement choyé par Zweig, comme celui qui a le plus exploré le lien entre l’individu et les questions existentiels.
Les deux premiers „maîtres“ trouvent des essais plus courts que je n’ai pas lu pour l’instant, étant concentré sur Dostoievski. Donc je poste ce commentaire aussi ici, sur le fil de l'auteur russe!
Il ne s’agit PAS de biographies qui ne néccisitent pas un certain savoir de l’oeuvre littéraire de ces auteurs. Au contraire: même s’il présente certaines lignes fondamentales de la vie de Dosto, les références fusent, et on comprend aisement que Zweig a du travailler l’oeuvre de Dostoievski du début jusqu’à la fin, inclus le Journal de l’écrivain, et des oeuvres sécondaires. Sa capacité d’en former une vision de l’oeuvre, d’analyser des lignes essentielles m’a vraiment époustoufflé, et j’aimerais conseilller ces essais d’un total d’environ 120 pages pour tous les amateurs de l’auteur russe. Sensiblement il y a de l’admiration chez Zweig pour l’auteur russe. Il arrive si bien de montrer celui-ci dans ces tiraillement entre les différents pôles des questionnements existentiels: oui, il parle volontiers d’un certain dualisme. Vouloir réduire ce Russe à un pôle, à un coté de la balance, cela serait déjà enlèver quelque chose de la complexité de ce personnage et de son oeuvre, entre réalisme et rêve, entre doute et foi, extase et souffrance etc.
On retrouve – en ce qui concerne les amateurs de Zweig lui-même, son langage magnifique et riche, des fois légèrement pathétique (?). C’est bien de se rappeler que ce grand romancier a alors travaillé sur beaucoup de biographies sur les „génies“ de l’humanité.
Entreprise réussie!
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| | | Scarabée Envolée postale
Messages : 231 Inscription le : 14/05/2008 Age : 40
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Sam 31 Juil 2010 - 18:34 | |
| Les frères Karamazov Quelle claque mes aïeux! Encore meilleur, quoique différent, de Crime et châtiment. J'ai trouvé cette histoire sombre, magnifique, extravagante et tortueuse du point de vue psychologique. En fait je me suis procuré l'oeuvre éditée par folio avec la préface de Freud. Ca m'a étonné de voir que ce dernier descend totalement l'auteur dans son analyse. Du point de vu du névrosé. Il avoue d'ailleurs qu'il n'aime pas réellement Dostoïevski, malgré son enthousiasme pour le roman, en tant que personnage. Personnellement je partage les questions existentielles de cet auteur. La psychologie, l'existence ou pas de Dieu, thèmes passionnants. Ce fut vraiment un grand moment. Peut-être mon livre préféré jamais lu (en même temps j'en n'ai pas lu des tonnes). J'ai hâte de poursuivre l'aventure avec L'idiot, Les possédés. En attendant je me consacre à Tolstoï avec Guerre et paix (un peu pénible avec tous ces détails de guerre pour le moment). | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Sam 31 Juil 2010 - 21:45 | |
| - The Valuk a écrit:
- Les frères Karamazov
Quelle claque mes aïeux! Encore meilleur, quoique différent, de Crime et châtiment. J'ai trouvé cette histoire sombre, magnifique, extravagante et tortueuse du point de vue psychologique. (...) Personnellement je partage les questions existentielles de cet auteur. La psychologie, l'existence ou pas de Dieu, thèmes passionnants. Ce fut vraiment un grand moment. Peut-être mon livre préféré jamais lu (...) Très heureux de lire ton opinion positive. Et pour moi aussi, même après quelques années de lecture de plus, cela reste mon livre préféré... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Sam 31 Juil 2010 - 22:45 | |
| Pour moi aussi Les frères Karamazov sont mon roman préféré de Dostoïevski.
Je te souhaite The Valuk une belle lecture de L'idiot. Personnellement j'ai été moins convaincue par Les possédés. | |
| | | Camille19 Main aguerrie
Messages : 484 Inscription le : 24/06/2009 Age : 34
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Ven 6 Aoû 2010 - 20:36 | |
| - The Valuk a écrit:
- Les frères Karamazov
Quelle claque mes aïeux! Encore meilleur, quoique différent, de Crime et châtiment. J'ai trouvé cette histoire sombre, magnifique, extravagante et tortueuse du point de vue psychologique. En fait je me suis procuré l'oeuvre éditée par folio avec la préface de Freud. Ca m'a étonné de voir que ce dernier descend totalement l'auteur dans son analyse. Du point de vu du névrosé. Il avoue d'ailleurs qu'il n'aime pas réellement Dostoïevski, malgré son enthousiasme pour le roman, en tant que personnage. Personnellement je partage les questions existentielles de cet auteur. La psychologie, l'existence ou pas de Dieu, thèmes passionnants. Ce fut vraiment un grand moment. Peut-être mon livre préféré jamais lu (en même temps j'en n'ai pas lu des tonnes). J'ai hâte de poursuivre l'aventure avec L'idiot, Les possédés. En attendant je me consacre à Tolstoï avec Guerre et paix (un peu pénible avec tous ces détails de guerre pour le moment). Heureuse de voir un avis aussi positif sur ce livre, comme tu dis ce serait comme un Crime et Châtiment mais démultiplié par dix, plus puissant, plus recherché, plus nuancé, avec une réflexion plus approfondie sur la nature humaine, et toujours aussi passionnant ! Les questions soulevées par ce roman concernent je crois tout un chacun, même plus d'un siècle après l'écriture, elles sont vraiment atemporelles car elles touchent à tout ce qu'il y a de plus essentiel pour l'être humain. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Mer 20 Oct 2010 - 16:34 | |
| J'ai pas mal lu Dosto, mais jamais aucun de ses principaux bouquins. Je n'ai jamais lu Crime et Chatiment, ni l'idiot, ni les frères K... Je n'ai lu que Le Joueur et un certain nombre de nouvelles qui m'ont toutes enchanté.
Les Nuits blanches
Un texte très court. Ce récit décrit la rencontre entre un homme d’une timidité telle que sa vie sociale est presque inexistante avec une jeune fille de 17 ans que sa grand-mère chaperonne de très près. Au cours de 4 nuits blanches (nuit blanche car de peu de sommeil, mais aussi nuit blanche car à la latitude de St Petersbourg l’été, le ciel n’est pas vraiment noir), ces deux naïfs apprennent à se connaître par de longues confidences. L’amour nait et s’installe. Mais le cœur de la jeune fille est déjà pris : son amoureux, parti à Moscou pour gagner l’argent nécessaire à leur mariage, a promis de revenir un an plus tard. Un an exactement. Il a déjà 2 jours de retard et la belle se désespère. Son jeune confident la rassure et lui redonne espoir malgré l’amour qu’il sent naître pour elle. Les sourires reviennent, la joie refait surface, l’espoir est de nouveau palpable… jusqu’au moment où la jeune fille décide d’oublier son fiancé au profit de son nouvel ami. Très belle histoire d’amour entre deux jeunes gens qui ne connaissent rien de la vie. Nous sommes sur leurs pas et les voyons évoluer heure après heure et nous sommes émus de les voir se promettre finalement l’un à l’autre. Mais nous sommes dans un roman de Dostoïevski, pas dans Henry James ou Jane Austen. L’histoire finit mal avec la réapparition soudaine du premier fiancé. Un récit magnifique.
Monsieur Prokhartchine
Un court roman (nouvelle) de quelques dizaines de pages. Monsieur Prokhartchine est un obscur petit fonctionnaire vivant dans une chambre de l’appartement de sa logeuse Oustinia Fédorovna. Sa chambre est sombre, sale et misérable. Sa mise est fripée. Son caractère profondément radin. Sa peur bleue : perdre son travail. En prévision de ce désastre toujours possible, il économise. C’est devenu maladif. Ses colocataires, un poil taquins, lui font croire par jeu que des réformes vont intervenir sous peu. Monsieur Prokhartchine va paniquer et sombrer dans la folie. Une descente aux enfers à la Kafka. Lecture moins agréable que celle d'autres nouvelles plus légères. Plus difficile. Les descriptions minutieuses des délires du héros nous mettent mal à l’aise. L’issue est fatale et le récit, déjà difficile, devient sordide avec la curée post-mortem. L’avidité des colocataires ne connaît pas de bornes. Le corps encore chaud de Monsieur Prokhartchine tombe du lit quand le matelas est crevé pour voler les économies du mort. Mais que l’écriture est belle.
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| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Mer 20 Oct 2010 - 20:30 | |
| tiens, je ne connais pas ces nouvelles. La deuxième surtout, me semble intéressante... ça me fait penser au Cousin Pons. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Jeu 21 Oct 2010 - 10:51 | |
| - krys a écrit:
- tiens, je ne connais pas ces nouvelles. La deuxième surtout, me semble intéressante... ça me fait penser au Cousin Pons.
La première est très sympa. La seconde est nettement plus difficile, plus glauque. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Jeu 21 Oct 2010 - 11:34 | |
| Une autre nouvelle que je vous recommande. Le Petit HérosNouvelle ou court roman de quelques dizaines de pages seulement, ou comment transformer un scénario anodin en une petite perle de lecture. Un homme nous raconte son premier émoi amoureux. Alors à l'orée de l'adolescence (il était âgé de 11 ans seulement), il s'éprend d'une jeune femme mariée. Bien que le récit soit court, les personnages sont d'une profondeur inouïe et toutes les situations décrites avec tant de réalisme qu'on a l'impression de les vivre au fur et à mesure des pages tournées. Le ton est léger et le récit est d'une fraicheur inattendue : le peu que je connais de Dostoïevski me faisait attendre de la noirceur et de la souffrance. De la souffrance, le jeune héros en ressentira car son amour ne peut évidemment trouver son pendant chez la dame. Mais on ferme le livre heureux, attendri... sincèrement ému ! | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] Jeu 21 Oct 2010 - 16:35 | |
| Oui, j' ai beacoup aimé Le Petit héros, il y a longtemps.
Dostoievski est parfois un auteur très surprenant, qui n' est plus celui des Possédés, des Frères Karamazov,de L' Idiot ou de Crime et chatiment. Quoique... Je pense à de nombreuses nouvelle comme La Douce et Le reve d' un homme ridicule se rattachent plutot au Sous sol (autrement appelé Dans mon souterrain) ce livre extraordinaire et prophétique, au ton véhément, fiévreux, douloureux. Son personnage se présente lui-meme comme vil, grotesque, sordide. Il démolit l' idée selon laquelle les hommes pensent enfin avoir trouvé au moins l' idée d' une société parfaite, au bonheur parfaitement organisé. L' homme souterrain prétend que l' homme ne peut réaliser ce projet. Il aime l' idée de construire une maison mais il ne l' aime plus s' il arrive vraiment à la construire. L' etre humain aime t-il les ruines et le cahos (inutile de le contester, les faits le témoignent) parce qu' il a une peur instinctive d' atteindre au but qu 'il se fixe et d' achever l' édifice qu' il batit. Le savez-vous ? Peut etre l' édifice lui plait-il de loin, non de près ? Il n 'éprouve du plaisir qu' en le construisant et n' aurait aucune joie à l' habiter... ... L' homme est une créature légère et illogique : semblable au joueur d' échecs, il n' aime que le processus du but à atteindre, non le but lui-meme. Et qui sait ? (nul ne le garantirait) chaque fin vers laquelle tend l' humanité ne consiste peut etre que dans cette seule discontinuité de la poursuite d' un but : autrement dit, la fin serait la vie elle-meme et non finalement un but quelconque. ... Arriva-t-il à l' homme, au cours des millénaires, de n' agir qu' au nom de son profit personnel ? Des millions d' exemples témoignent le contraire : comprenant très bien où se trouvait leur avantage, les hommes le reléguaient au second plan et se jetaient sur une toute autre voie, choisisssant le risque, l' aventure. Ils n' y étaient pas contraints et cependant, ils ne voulaient pas de la route indiquée : librement, obstinément ils défrichaient un autre chemin, difficile, absurde, le recherchant presque dans les ténèbres. Cette obstination, cette liberté les séduisaient donc plus que les bénéfices de la route sure... Dans mon souterrain Ainsi le narrateur de ce livre est négatif, un négateur. Son seul privilège consisterait à etre lucide, meme si cette lucidité ne cesse de le tourmenter. C' est cette meme problématique qu' on retrouve dans les nouvelles La Douce et Le reve d' un homme ridicule. Le pesonnage masculin de la Douce s' interroge sur le suicide de sa femme. Que s' est il passé , En quoi est-il responsable ? Ce questionnement est l' un des premiers exemples de ce qu' on a appelé "monologue intérieur." Mais l' interet principal est ailleurs. La femme qui l' aime est toute jeune, elle est prete à l' aimer. Au lieu de répondre à son élan, il se conduit honteusement : elle doit l' aimer, prendre conscience de sa grandeur, de sa générosité. Mais la Douce apprend, comprend qu' il s' est mal conduit autrefois et elle prend conscience d'elle meme et elle manifeste son idépendance. Soudain, il réalise qu' il n' est plus rien pour elle. Il est trop tard. Elle est morte pour ainsi dire lorsqu' elle se jette dans le vide et le voilà confronté à lui-meme et à la mort du seul etre qu' il a aimé. Je ne veux pas vous raconter le Reve de l' homme ridicule, ni meme Bobok, sinon que dans Bobok, il y a une sorte d' humour noir, funèbre... Les mort parlent entre eux dans un cimetière. C' est peut etre le livre le plus drole et le plus noir ce Dostoievski. Peut etre n' a 'il jamais poussé aussi loin la dérision, le fantastique, le macabre, l' érotisme. Que voulait exactement montrer Dostoievski dans ce récit, j' avoue que la question reste ouverte et que je n' en sais pas plus. Mais cette nouvelle est vraiment très étonnante. Et puis, si vous n' avez pas encore lu l' Eternel mari, lisez le. Là aussi Dostoievski est allé plus loin que nimporte qui dans la passion, le masochisme et meme le sadisme et quoi encore...
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| Sujet: Re: Fédor Dostoïevski [Russie] | |
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