Mons
Kallentoft est né en 1968 en Suède. Journaliste et auteur, il a déjà publié cinq romans qui ont reçu de nombreux prix. Vendu à 150 000 exemplaires en Suède et traduit en huit langues, Hiver a connu un succès retentissant dès sa parution.
Serpent à plume (11/2009)/Points (8/09/2011).Sélection 2011 du prix du meilleur polar des lecteurs de Points.
483/490 pages
- Citation :
- Le cadavre nu et gelé, retrouvé nu et pendu à un arbre, semble donner raison à l’enquêtrice. La victime aurait jadis blessé son père avec une hache…Malin s’interroge : ce meurtre est-il l’assouvissement d’une vieille haine ? Ou un sacrifice pour le solstice d’hiver ?
« Le silence est l’arme la plus redoutable de l’âme. »Voilà un polar qui porte bien son nom, Hiver….tant l’atmosphère est glaciale, et peu lumineuse. Tout dans l’écriture, les descriptions, les scènes de crime ou de vie tout simplement montrent parfaitement au lecteur que le temps semble s’être figé de par le froid, et la nuit presque omniprésente.
Je ne le dirai jamais assez, j’aime les polars nordiques, et là j’ai été particulièrement gâtée. Car figée ne veut pas dire inerte. L’action suit son court, les personnages vivent. C’est l’environnement qui prend une allure un peu particulière, avec des descriptions précises, fines.
Nous sommes donc au plus profond de l’hiver suédois, à l’est du pays, au sud de Stockholm, dans la province d'Östergötland, une région industrielle active ( Saab…), un homme, obèse et marginal, est retrouvé nu, mort, pendu à un arbre……Qui est-il , que faisait-il, d’où vient-il, pourquoi lui, comment, par qui ?Telles sont les questions auxquelles vont devoir répondre une équipe de 6 policiers dont Malin, dirigée par Karim Akbar .Ajoutons à ces personnages, un journaliste, qui n’est pas que cela, et une légiste efficace. Notre cadavre gelé va donner du fil à retordre à toute notre équipe, d’autant que les coupables potentiels ne manquent pas ; entre les secrets de familles, une famille de barjots, les inimitiés, les rancœurs, les sales gosses, et les petites cachoteries entre époux, une assistante sociale atrocement violée et mutilée ( au propre comme au figuré ) et devenue psychotique, Malin et son équipe n’aura pas de trop de 15 jours pour tirer les choses au clair. Le suspense est bien gardé, même si , arrivé à un certain moment, on finit par avoir une petite idée, encore que, rien n’est jamais sur….L’auteur distille de page en pages ses indices, tel le petit poucet qui sème ses cailloux.
Mais, le plus fameux, c’est que l’auteur fait parler le mort……car, même mort, lui aussi a des choses à nous dire, et sème, à sa façon ses petits cailloux…..
« C’est bon, tellement bon d’être débarrassé de tous les soucis des vivants. »
« Je sais qui a fait ça, j’ai pu le voir du coin de l’œil, j’ai vu venir la mort, lente, rapide et noire à la fois. » Et pour corser un peu le tout, et donner toute sa saveur à ce polar, l’auteur change régulièrement de narrateur, et fait penser tout haut ses personnages.
De fait on ne s’ennuie jamais ; engourdi, vous dis-je, mais vivant !!!
La multiplication des narrateurs n’embrouille pas le lecteur…En tout cas pas moi. Les nombreux personnages sont bien abordés, et très bien intégrés dans un cadre de vie qui rend nos personnages humains (surtout les policiers) et si proche de tout un chacun.
Ce livre lu dans le cadre d’un jury de lecteur est une excellente découverte. J’ai hâte de retrouver l’écriture imagée de
Kallentoft pour d’autres aventures.