Pieter Bruegel l’Ancien

La rentrée des troupeaux, 1565

« L’atmosphère à peine refroidie de la vallée, les vestiges de feuillé, les vendanges, les arbres dépouillés ensuite et la rentrée des troupeaux sur les hauteurs où l’air est froid et le vent cinglant, tout indique dans cette page très neuve, tout à fait originale, l’enchaînement des mois de septembre et octobre. »

Les chasseurs dans la neige, 1565

« Les Chasseurs dans la neige marquent l’apothéose du cycle. Ils illustrent simultanément les mois de novembre et décembre. […] Parfaitement accueillant aux conduites de son temps, Bruegel sanctionne ici, plus fortement qu’ailleurs, la totale soumission de l’homme aux pressions du milieu naturel. Dans ce paysage pur, le peintre est face à face avec un homme qu’il sent, voit, mesure et interprète comme un organisme vivant. »

Coli, je te conseille la biographie romancée L'enragé de Dominique Rolin.

Très peu d'éléments biographiques nous sont parvenus de Pieter Bruegel mais Dominique Rolin nous fait pénétrer dans quelques-unes de ces toiles, puis le contexte historique est très bien rendu aussi (occupation espagnole des Flandres et de Bruxelles, occupants espagnols très présents dans quelques-unes de ses peintures). Un bon souvenir de lecture en tout cas.

Ah oui ça peut être intéressant !

La couverture de cet ouvrage en revanche m'intrigue... (Bruegel nous aurait-il caché des choses ?)

Aha cette fois-ci, tu ne me poseras pas une colle au sujet de la couverture : il s'agit de l'illustration de Jean-Marc Collet. Totalement inconnu en ce qui me concerne

Peu de portrait chez Bruegel, à part peut-être ce profil de paysanne peint en 1564.


Huile sur bois de chêne 22 x 17 cm
Munich, Alte Pinakothek

Le Christ et la femme adultère (1565)


Huile sur toile 24,1 x 34,3 cm
Londres, Courtauld Institute Galleries (Princes Gate Collection)

Une femme accusée d'adultère par les Pharisiens, représentée non pas en paysanne comme l'affectionnait Bruegel mais plutôt en beauté citadine de l'époque.

Bruegel ne fait pas beaucoup de portraits, c'est vrai, et les rares personnages qu'il représente à échelle humaine ont toujours un côté un peu effrayant...   Pas très ami avec l'humanité le monsieur ?

Et pour continuer avec le cycle des saisons:



La journée sombre, 1565

« Ce tableau illustre le mois de janvier ou février. La couronne en papier sur la tête du jeune garçon fait allusion à la fête de l'Epiphanie, la gaufre était une pâtisserie typique du carnaval. Comme d'habitude en cette période de l'année, les rejets des saules sont coupés pour la construction des murs et clôtures. Les montagnes au fond montrent la proximité menaçante du froid et de la neige. La tempête a elle aussi un caractère menaçant, elle soulève les vagues et fait sombrer les navires. Les flamands étaient une nation de navigateurs, ils connaissaient les dangers de la mer en hiver. C'est le chromatisme particulier de ce tableau qui assure la cohésion entre la mer, les montagnes et le premier plan à l'effet presqu'intime. Les arbres qui se dressent bien droit au centre de la composition constituent un point fixe dans le paysage tourmenté »
Source

La parabole des aveugles, 1568

« Laissez-les : ce sont des aveugles conducteurs d’aveugles ; mais si un aveugle conduit un autre aveugle, ils tomberont tous deux dans le fossé. »

« Chacune également frappée de cécité, cinq misérables créatures ont fait imprudemment confiance à un guide aussi infirme qu’elles. Il les a conduites sur une pente dangereuse et lui-même est la première victime de sa témérité : il tombe en arrière dans un ruisseau fangeux et entraîne dans sa chute ses pairs inconscients, irrémédiablement solidaires de son destin fatal. »

Le misanthrope

Un tableau à l'humour noir provocateur...
Inscription en bas de l'image :

"Parce que le monde est si perfide / Pour cela je vais dans le deuil".

J'ai trouvé une analyse intéressante sur ce site.
Quelques extraits :

Le vieillard est le deuil. Il a choisi de se retirer du monde des vivants (que l'enfant représente ici). Il a choisi de ne plus appartenir à l'espèce humaine, agissante et créatrice. Il est aigri et en colère.
Mais comme toujours chez Bruegel, il faut s'attarder sur les détails. Que fait exactement l'enfant? Il vole la bourse du vieillard. Drôle de bourse!
Cette bourse rouge ne ressemble-t-elle pas à un coeur? Bruegel veut certainement nous dire qu'en se retirant du monde, le vieillard perd son coeur, son âme. Il fait le "triste deuil" de ce qui fait de lui un être humain. Bruegel veut aussi nous montrer que chez ce misanthrope, "où est l'argent, est le coeur".

Sortie le 28 décembre d'un film de Lech Majewski, intitulé Bruegel, le moulin et la croix.

Citation :

Année 1564, alors que les Flandres subissent l’occupation brutale des Espagnols, Pieter Bruegel l’Ancien, achève son chef d’œuvre "Le Portement de la croix", où derrière la Passion du Christ, on peut lire la chronique tourmentée d’un pays en plein chaos.
Le film plonge littéralement le spectateur dans le tableau et suit le parcours d’une douzaine de personnages au temps des guerres de religions. Leurs histoires s’entrelacent dans de vastes paysages peuplés de villageois et de cavaliers rouges. Parmi eux Bruegel lui-même, son ami le collectionneur Nicholas Jonghelinck et la Vierge Marie.

Mon calendrier de l'art montrait hier comme tableau:


Les proverbes flamands, 1559

petite recherche Wikipédia, et voilà qu'on peut les voir -presque- tous (apparemment il y en a 100 et wiki ne montre que 80)



source

Et voici une page qui a fait bien le travail pour expliquer le tout en français
(et là il y a 99!)

ah mais il n'y a vraiment pas de hasard

le même jour que je vous parle du livre de Paulo Auladell, il y a un extrait de cette fameuse Chute des anges rebelles sur mon calendrier art

sentinelle a écrit:

Coli, je te conseille la biographie romancée L'enragé de Dominique Rolin.

Très peu d'éléments biographiques nous sont parvenus de Pieter Bruegel mais Dominique Rolin nous fait pénétrer dans quelques-unes de ces toiles, puis le contexte historique est très bien rendu aussi (occupation espagnole des Flandres et de Bruxelles, occupants espagnols très présents dans quelques-unes de ses peintures). Un bon souvenir de lecture en tout cas.

C'est très bien de parcourir les anciens messages sur Parfum...
tout comme Sentinelle j'ai eu beaucoup de plaisir avec cette lecture
j'ai ouvert son fil ici

je ne comprends pas la raison, mais 98% des images de Coli n'étaient plus visibles... je les ai remis toutes