Dino Risi

Dino Risi

Citation :

Fils de médecin, il commence une carrière de médecin psychiatre tout en s'adonnant à la critique cinématographique, ainsi qu'à l'écriture de nouvelles et de scénarios. C'est en 1940 que Dino Risi effectue ses premiers pas dans le cinéma en tant qu'assistant de Mario Soldati pour le film Le Mariage de minuit et de Alberto Lattuada dans Giacomo l'idealista.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie en Suisse où il suit les cours de Jacques Feyder. L'après-guerre favorise la reprise du cinéma italien. De 1946 à 1949, il contribue à l'écriture de scénarios et à la réalisation de documentaires. Avec Vacanze col gangster, il passe à la réalisation du long métrage en 1952.

À partir des années 1950, il devient l'un des grands réalisateurs de comédies à l'italienne. Son succès débute en 1957 avec la farce critique Pauvres mais beaux et confirme son talent en 1960 avec l'Homme aux cent visages où débute un de ses acteurs fétiches: Vittorio Gassmann qui dans Parfum de femme obtient le prix d'interprétation masculine au festival de Cannes de 1975. Ses autres acteurs préférés sont Nino Manfredi, Ugo Tognazzi, Alberto Sordi et Marcello Mastroianni.

Il excelle dans le film à sketches comme la série Les Monstres, mais aussi dans les drames (Le Fanfaron) ou Fantôme d'amour avec Romy Schneider en 1981.

Souvent nommé mais jamais récompensé au Festival de Cannes, ce dernier par reconnaissance, finit par organiser une rétrospective de quinze de ses films en 1993.

En 2002, le cinéaste avait reçu un Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière au Festival du film de Venise. Une ovation debout avait accompagné ce moment.

Dino Risi est l'un des derniers monstres de l'âge d'or du cinéma italien. Travailleur infatigable, il a réalisé plus d'une cinquantaine de films.

Il est le père de Marco Risi, lui aussi réalisateur de films.

source : wikipedia.org

Moi j'ai vu le premier ce weekend, je sais que le compère traversay nous en a déjà touché deux mots et j'attends avec impatience son atterrissage sur le sujet.



Âmes perdues/Anima persa (1977)

Une inspiration assez libre du roman du même nom de Giovanni Arpino. Résumé toujours pioché chez wikipedia :

Le jeune Tino arrive à Venise où il va vivre avec son oncle (Vittorio Gassman) et sa tante (Catherine Deneuve), qui habitent dans un vieux palais splendide autrefois mais délabré aujourd'hui. Sa tante, peu sûr d'elle, l'accueille chaleureusement, son oncle semble autoritaire et distant. Tino va à une école de dessin où il fait la rencontre de Lucia. La nuit, Tino entend d'étranges bruits de pas qui semblent venir des combles de la maison, puis une mélodie jouée sur un piano. Curieux de savoir ce qui se passe dans cette maison mystérieuse, il découvre peu à peu un passé qui ne cesse de hanter ceux qui y vivent.


La première différence avec le roman se situe dans le choix de Venise qui est tout de suite montrée comme mystérieuse et en déliquescence, un labyrinthe aux innombrables fuites vers un passé plus grand. Une ambiance silencieuse et d'une ouate humide qui va parfaitement au personnage nerveux de Catherine Deneuve qui joue sur pas mal de registres et participe énormément à la réussite. VIttorio Gassman est lui aussi au top, inquiétant, trouble dans un rôle de représentation d'une vieille époque empire cultivée et dérangeante, violente aussi. Et forcément une part de séduction, bien que ce ne soit pas suffisant, un irréel ou tout succombe en fait car il s'agit aussi de ça dans ce film liquide.


Des images très chargées (et un peu datées mais qu'est ce que c'est bon !) et des décors extrêmement bien choisis qui mélangent les mondes... des excès qui percent parfois. Le roman est transfiguré par cette somme très 70's psychologique et ténébreuse et en même temps revendicatrice. Extrêmement efficace et envoutant. Je comprends les rapprochements ou comparaisons avec Don't Look Now qui sont sur le même lieu et quelques mêmes sensations et éléments mais je dois dire que la charge visuelle plus discrète en un sens de ces Ames perdues... et dans tout ce fouillis des visions plus larges aux abords de l'asile ou d'une épave de bateau... Tout trouve une place très naturellement, c'est pour le moins troublant.


Impressionnante découverte. J'attends les conseils avec impatience pour la suite !

Intro du film

Merci animal. Ames perdues est très atypique dans la carrière de Risi. Je ne suis pas sûr que tu retrouveras le même ton dans un seul de ses autres films. Sinon, pour moi, le chef d'oeuvre de Risi, c'est La fanfaron. D'autres bonnes choses aussi (et des moins bien, surtout en fin de carrière). J'essaierai de retrouver quelques notes.

Le ton du film m'a bien plu c'est vrai mais ma curiosité va d'abord à... l'utilisation de l'image, ptet bien encore plus curieux si c'est différent (ce qu'il me semblait avoir compris), finalement. N'importe quelle variation, même lointaine, sur le principe de la déambulation/discussion entre le jeune et l'oncle dans l'église de toute façon j'ai envie de voir.

Il ne me reste plus qu'à voir ce film maintenant
J'avais aussi pensé au film Don't Look Now avant que tu le cites.
Vittorio Gassman est un très grand acteur. Il jouait tellement bien les personnages troubles et inquiétants qu'il me fichait parfois la trouille à l'époque. Ma mère ne pouvait pas le voir tellement elle n'arrivait plus à le distinguer de ses personnages : à chaque passage à la télé, elle s'écriait 'aahh comme que je le déteste, c'est un vicieux cet homme-là"

La femme du prêtre (La moglie del prete, 1971)
Une jeune femme suicidaire tombe amoureuse d'un prêtre qui ne résistera pas à la tentation. De l'auteur des Monstres, on attendait une farce irrévérencieuse tirant à boulets rouges sur le Clergé. Tout faux. Le film est subtil, tendre, juste un peu impertinent, s'en prend à l'hypocrisie et à la veulerie de l'Eglise face à la question du célibat des prêtres, sans en rajouter. Sophia Loren, amincie, est resplendissante et forme, une fois encore, un couple parfait avec l'immense Marcello. Un bon Risi, dans une tonalité inattendue, sobre, douce et moqueuse.

Une poule, un train et ... quelques monstres (Vedo nudo, 1969)
Un film à sketches dans la grande tradition des comédies italiennes. Tout tourne autour de la libido masculine, sérieusement en panne. Avec quelques perversions assez originales (Celle du train est très particulière). Dans l'ensemble bon enfant et gentillet loin de l'esprit féroce des Monstres. A voir pour les transformations successives de Nino Manfredi, acteur caméléon.

L'homme aux cent visages (Il mattatore, 1960)
Venant juste avant Une vie difficile, Le fanfaron et Les monstres, dans la filmographie de Dino Risi, ce mattatore a du mal à rivaliser. C'est une petite comédie avec une multitude d'arnaques ingénieuses, immorale évidemment, mais dont le comique de répétition n'éveille que quelques sourires indulgents. Gassman est grandiose dans un rôle à transformations constantes. On n'en attendait pas moins de lui.

Le signe de Vénus (Il segno di venere, 1955)
Deux cousines cherchent l'amour. L'une n'est pas très belle (Franca Valeri), l'autre l'est trop (Sophia Loren). Un Risi de jeunesse, encore mal assuré sur ses jambes, qui signe une comédie qui tourne à l'amertume pour ne pas dire à l'aigre. Beau casting : de Sica s'en sort mieux que Vallone, bien fade cette fois, et les deux se font voler la vedette par un Sordi qui cabotine comme un fou. Comme c'est un génie, non seulement on lui pardonne mais on en redemande.

Franca Valeri ne sera pas très belle, mais quel talent !

anagramme a écrit:

Franca Valeri ne sera pas très belle, mais quel talent !

Tout à fait d'accord