Anne Percin

Bio -Fnac.com

Citation :

Née en 1970 a Épinal, Anne Percin grandit à Strasbourg qu'elle quitte à 25 ans pour Paris, où elle comment à enseigner le français en collège. Marquée dans l'enfance par la lecture de Colette, elle cherche à revenir vivre à la campagne, un rêve accompli en 2003 ou elle s'installe en Bourgogne avec son compagnon, l'écrivain Christophe Spielberger et leur enfant. Ellle vit actuellement en Saône et Loire. Son premier roman pour adultes, Bonheur fantôme (la brune, 2009) a reçu le Prix Jean Monnet des jeunes lycéens européens

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-Premier été-



Résumé de l"éditeur

Citation :

Deux soeurs se retrouvent une fin d'été en Haute-Saône, afin de vider la maison de leurs grands-parents décédés. Depuis longtemps, Catherine, la benjamine, se tient loin de ce village... Pourtant, chaque coin de rue ou visage croisé font surgir en elle des souvenirs précis et douloureux. Sa soeur aînée a fondé une famille, elle, non. Devenue libraire, c'est une femme solitaire.
À l'adolescence déjà, elle passait ses heures dans les livres. Mais pour ce qu'elle a vécu ici, l'été de ses seize ans, l'été de sa lecture du Grand Meaulnes, «il n'y a pas eu de mots. Il n'y en a jamais eu, ni avant, ni après. C'est quelque chose qui ne ressemble à rien d'écrit.» Quinze années ont passé, et personne n'a jamais su quel secret la tenaillait depuis tout ce temps, le drame dont elle a peut-être été coupable

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Le titre fait un peu peur, on craint une bleuette. Cela commence par des souvenirs de vacances passées chez les grands parents, deux soeurs trompent l'ennui en cueillant des haricots ou apprivoisant des chats errants. Puis vient l'été où tout commence, les boums et les après midis à la piscine, les attitudes dont elles se parent pour masquer le flottement et qui rassurent. Se fondre dans la masse, agir par codes, ne pas se démarquer surtout. Catherine n'est pas encore prête, elle préfère rêver à ses personnages de roman et s'évader en solitaire dans la forêt. Jusqu'à cette rencontre un peu irréelle et qui va l'ouvrir à la sexualité.

Jusque là l'auteure décrit avec beaucoup de finesse les errements du coeur, ces sentiments communs à toute adolescente qui assiste avec un certain effroi à l'émancipation de son aînée, plus à l'aise, et découvre en même temps ses premiers émois. J'ai trouvé tout très juste mais je me demandais où l'auteure voulait nous amener. En fait le roman bascule peu après. De tendre et nostalgique au début le ton se fait peu à peu bien plus fort, plus douloureux. On se retrouve plongé dans les eaux troubles de la honte et du mépris, l'innocence confrontée à la cruauté humaine. "Ma seule excuse c'est le monde dans mon dos" dit Catherine. C'est exactement cela, ce moment où les rêveries de jeunesse se fracassent face à la vie, et qu'on n'a plus vraiment le choix. Un beau roman, très sensible et qui laisse des traces. Petit coup de coeur pour moi!

Citation :

Quelque chose venait de mourir, quelque chose était mort cet été-là. Je n’aurais pas su dire quoi et pourtant je n’ai jamais rien senti avec autant de force et de conviction.

Merci Aériale......encore un titre qui va remplir mon petit carnet.....

Le premier été

Dès les premières pages, l’auteur donne le la : la fin sera tragique. Catherine, la narratrice de l’histoire, revient dans le village de son enfance, et se recueille devant une croix. Puis, dans ce récit adressé à sa sœur aînée, plein de regrets d'un secret jamais partagé, elle nous livre le récit de ce premier été.
Des vacances un peu ternes chez les grands-parents, la chaleur d’août qui accable et incite à la sieste ou à la promenade solitaire, les garçons qui jettent des coups d’œil aux filles, celles-ci qui ricanent derrière leurs mains, et les plus téméraires osent se lancer un peu plus. C’est très bien vu, très bien décrit, la solitude de l'adolescence derrière les éclats de rire, la simplicité de la vie à la campagne : tendresse de grand-mère, ramassage de haricots…

Cependant, comme Aeriale m'a vraiment poussée à lire ce roman, je me dis que ce n'est qu'un début, qu’il va y avoir un plus… Et en effet, peu à peu, émergent une sensualité farouche, une haine cruelle et ordinaire, des faux pas d'adolescente qui sont autant de cicatrices au cœur. Je vous laisse découvrir : ce n'est pas une petite drague ordinaire qui finit mal, non, c'est beaucoup plus douloureux, beaucoup plus profond, se découvrir avec violence bien plus mauvais qu’on ne le croyait, parce que la vie, bien que décevante, reprend le dessus, qu'il est plus simple de ne pas se retourner.
Adolescence fragile, premier amour déboussolant, on en a un peu soupé… Mais dans Le premier été il y a une cruauté qui s'insinue, une honte qui ne pourra s’oublier.

Outre cette intrigue vraiment dérangeante, Anne Percin a un réel talent pour décrire des bruits, des lumières, des regards, à travers un style direct et économe.

Merci Aériale !

Merci à toi pour ce beau commentaire Topocl, tu mets bien relief cette violence qui nous ratrappe de plein fouet alors que l'on ne s'y attend pas. Cela me fait bien plaisir que que tu l'aies apprécié autant que moi (il y a toujours ce risque lorsque l'on conseille un roman...)

J'espère que cela incitera d'autres à la découvrir

Aeriale a écrit:

Merci à toi pour ce beau commentaire Topocl, tu mets bien relief cette violence qui nous ratrappe de plein fouet alors que l'on ne s'y attend pas. Cela me fait bien plaisir que que tu l'aies apprécié autant que moi (il y a toujours ce risque lorsque l'on conseille un roman...)

J'espère que cela incitera d'autres à la découvrir

C'est vrai...Ce commentaire invite à l'attention...et à la tentation...

Le Premier été Anne PERCIN



.Très, très beau livre sur l'adolescence où l'auteur réussit ce tour de force de nous happer dans ses filets, comme l'héroïne et malgré notre expérience d'adulte, nous aussi n'y avons vu que du feu....Celui qui veut comprendre doit lire le livre!!!

Tu parles de Le premier été? Non, parce qu'elle a écrit beaucoup de romans Anne Percin (voir sa bibliographie sur son blog).

odrey a écrit:

Tu parles de Le premier été? Non, parce qu'elle a écrit beaucoup de romans Anne Percin (voir sa bibliographie sur son blog).

Oui, Odrey, tu as raison! Je viens de rectifier...J'étais tellement dans le livre, encore, que c'était évident pour moi.....Et un peu moins pour les autres. Désolée.

Le premier été

Le premier été n'est pas un livre sur des amours adolescentes classiques...
Le premier été est un livre profond, marquant, émouvant...
Je viens de finir ce livre, que j’ai beaucoup apprécié.
Mes émotions sont multiples; je ressens notamment tristesse, injustice ainsi que terreur face à l’histoire douloureuse de Catherine, la plus jeune des deux soeurs en vacances en Haute Saône, qui a su aimé au-delà du normal, du paraître…
Sa douleur la poursuit adulte mais les faits étant si particuliers que même plusieurs étés plus tard, Catherine ne pourra pas parler de son histoire, même à sa grande soeur.
Un livre qui m’a marquée tel deux coquelicots rouges incrustés dans le bitume de la vie, si ingrat.
Difficile d'en dire davantage sans trahir l'histoire.
Le premier été est pour l'instant un coup de coeur, tant par l'histoire que par l'écriture d'Anne Percin.

J’ai découvert Anne Percin avec ce livre et, bien sûr, je vais lire d’autres livres de cette auteur.

elle semble faire l'unanimité cette Anne Percin ! je note !!

Anne Percin et Thomas Gornet (que je connais... il écrit bien!) ont été au printemps au coeur de la tourmente "Théorie du genre" avec ce livre écrit à deux dont vous avez peut-être entendu parler :



clic!

shanidar a écrit:

elle semble faire l'unanimité cette Anne Percin ! je note !!

Plaisir de voir remonter ce fil, et de lire votre enthousiasme, Allumette et Ocean.

Un bien joli livre qui reste encore ancré dans ma mémoire, et qui avait fait quasi l'unanimité parmi mes amies lectrices lors d' une sélection dont j'ai oublié le nom (Inter??)

Note le, oui, Shanidar!

Le premier été

Petit livre sympathique, sans prétention, qui est écrit, bien,  avec le ton que l´on prend quand on se remémore et que l’on raconte sauf que l´héroïne n’a jamais raconté. Elle n’a jamais raconté ce qu’elle gardera comme un secret teinté de honte et de culpabilité, qu’elle n’oubliera jamais et qui sans métamorphoser les fondations de sa vie, la changera. Elle était adolescente et allait passer des vacances avec sa sœur chez ses grands-parents. Ses grands-parents qui vivent dans un petit village où tout le monde se connait qui diffère tout à fait de la grande ville où elle habite et où tout se trouve. Dans ce petit village, on pêche, on s’occupe du potager de ses grands-parents, on va à la piscine retrouver les enfants du village, dont on fait partie sans vraiment en faire partie et il y a les enfants de la colo…. Le bal du village, les premiers amours, le réveil à la sensualité. J’ai bien aimé.

C´était du dégout.
Et c´est ce dégout qui m´a empêché de faire un pas, de lancer un cri.
A partir de là tout a été gâché, irrémédiablement. Tout a basculé. Parce que je ne suis pas intervenue, parce que je n’ai rien dit, pire encore : parce que j’ai compris aussitôt pourquoi il devait être la victime et eux les bourreaux.
A cause de cela, il n’y aura plus rien à sauver désormais dans ma mémoire.

Ah? Tu n'as pas ressenti le basculement alors?

C'est vrai que la première partie est assez gentillette, mais c'est ce qui rend encore plus fort la violence à laquelle on ne s'attend pas, sur la toute fin. J'avais trouvé poignant ce passage insidieux de l'innocence à la cruauté de la vie d'adulte

Spoiler:

Ba, dommage, un loupé pour moi, ça arrive...

Tiens c’est drôle j’ai pourtant dit que j’avais bien aimé. Le basculement ? Quand j’ai écrit: Elle n’a jamais raconté ce qu’elle gardera comme un secret teinté de honte et de culpabilité, qu’elle n’oubliera jamais et qui sans métamorphoser les fondations de sa vie, la changera, J’ai bien voulu faire comprendre que c’était quelque chose qui l’avait tout de même changé. On peut le voir comme un basculement. Mais je ne voulais pas en dire plus pour ne pas tout divulguer. Je l’ai vu comme quelque chose qu’elle a vécu qui aurait pu être beau mais qui ne l’a pas été à cause de son adolescence, de son envie d’appartenir à un groupe, de se conformer…Ces moments de rejet sont terribles en effet. Et cela arrive par surprise.
Pas de loupé!