Jalil Lespert

Des vents contraires de Jalil Lespert

Citation :

La vie de Paul bascule le jour où sa femme Sarah disparait subitement. Après une année de recherches infructueuses, Paul est un homme brisé, rongé par le doute et la culpabilité. Sa dernière chance est peut être de tout reprendre à zéro : déménager avec ses 2 enfants à Saint-Malo, la ville où il a grandit. Mais des rencontres inattendues vont donner à ce nouveau départ une tournure qu’il n’imaginait pas.

Puisque c'est le style qui fait l'intérêt de ses romans, on s'imaginait qu'Olivier Adam était difficilement adaptable au cinéma. Des vents contraires, qui ressemble par bien des aspects à Je vais bien ..., prouve une fois de plus le contraire. Jalil Lespert traduit l'écriture d'Adam par un montage intelligent, des scènes courtes, des ellipses, tout un arsenal de petits trucs cinématographiques qui parviennent à faire exister une histoire somme toute assez ténue. Sans oublier le ciel de Bretagne, changeant, dans un camaïeu de gris, qui s'accorde parfaitement aux états d'âme du père désemparé, incarné par un excellent Bruno Magimel, qui souffre de tous ses membres de l'absence inexpliquée de sa femme depuis un an. Des vents contraires est un mélo retenu qui a le chic de faire pleurer (oh combien !) dans ses scènes les plus heureuses. Parce qu'elles symbolisent le manque et l'absence. L'émotion vient aussi des personnages secondaires (mention spéciale à Bouli Lanners) qui, malgré leur éphémère présence, donnent une humanité et une profondeur vivifiantes, en contrepoint à la dépression du héros. La mise en scène est peut-être un peu sage et parfois maladroite, le scénario trop lisse, mais les sentiments passent et l'instinct de vie emporte le morceau. Et comme la lumière est belle, au petit matin, sur une plage proche de Saint-Malo.

PS : Aeriale, si tu y vas, n'oublie pas les mouchoirs !

traversay a écrit:

PS : Aeriale, si tu y vas, n'oublie pas les mouchoirs !

Chouette je vais y aller! J'adore pleurer au cinéma.

Marko a écrit:

traversay a écrit:

PS : Aeriale, si tu y vas, n'oublie pas les mouchoirs !

Chouette je vais y aller! J'adore pleurer au cinéma.

Pas sûr que tu y trouves ton compte. Tu es prévenu !

traversay a écrit:

Marko a écrit:

traversay a écrit:

PS : Aeriale, si tu y vas, n'oublie pas les mouchoirs !

Chouette je vais y aller! J'adore pleurer au cinéma.

Pas sûr que tu y trouves ton compte. Tu es prévenu !

J'avais bien aime "Je vais bien ne t'en fais pas". Je verrai demain.

Des vents contraires

Pas trop usé de kleenex, traversay Suis restée digne même si j'ai ravalé quelques larmes sur la fin...Ha ha si Coline nous lit elle va bien rire de nous. Voir adapté ce roman m'a fait comprendre (en partie seulement) ce qui l'avait tant énervée. On peut y trouver effectivement une accumulation de situations déprimantes, un peu trop de pères largués, des femmes pas toujours compréhensives et une poignée d'enfants déchirés entre les deux. Mais malgré cela le charme opère et même plutôt bien. L'authenticité que je revendiquais dans l'écriture de Adam, se retrouve ici dans l'interprétation très émouvante de Bruno Magimel et dans la fraîcheur de celle des deux enfants, dans ces paysages battus par le vent, au travers de ces petites scènes tournées sans tralala et avec un minimum de dialogues, collants parfaitement à l'état d'esprit du personnage. Des regards qui traduisent le manque, des silences qui le symbolisent, on est facilement transporté dans leur histoire, même si parfois quelques longueurs auraient pu être évitées.

Quelques défauts donc mais comme le résume traversay, les sentiments passent et il est difficile de ne pas être touché par le désarroi de ce père qui n'arrive pas à surmonter cette absence, ni par la détresse muette que renvoient les yeux de son jeune fils (formidable!) J'ai tout de même préféré le livre, mais ceux qui n'aiment pas le style de l'auteur seront peut-être touchés par l'interprétation (?) J'attends vos avis. (et surtout celui de Coline )

traversay a écrit:

Puisque c'est le style qui fait l'intérêt de ses romans, on s'imaginait qu'Olivier Adam était difficilement adaptable au cinéma. Des vents contraires, qui ressemble par bien des aspects à Je vais bien ..., prouve une fois de plus le contraire. Jalil Lespert traduit l'écriture d'Adam par un montage intelligent, des scènes courtes, des ellipses, tout un arsenal de petits trucs cinématographiques qui parviennent à faire exister une histoire somme toute assez ténue. Sans oublier le ciel de Bretagne, changeant, dans un camaïeu de gris, qui s'accorde parfaitement aux états d'âme du père désemparé, incarné par un excellent Bruno Magimel, qui souffre de tous ses membres de l'absence inexpliquée de sa femme depuis un an. Des vents contraires est un mélo retenu qui a le chic de faire pleurer (oh combien !) dans ses scènes les plus heureuses. Parce qu'elles symbolisent le manque et l'absence. L'émotion vient aussi des personnages secondaires (mention spéciale à Bouli Lanners) qui, malgré leur éphémère présence, donnent une humanité et une profondeur vivifiantes, en contrepoint à la dépression du héros. La mise en scène est peut-être un peu sage et parfois maladroite, le scénario trop lisse, mais les sentiments passent et l'instinct de vie emporte le morceau. Et comme la lumière est belle, au petit matin, sur une plage proche de Saint-Malo.

Aeriale a écrit:

Pas trop usé de kleenex, traversay Suis restée digne même si j'ai ravalé quelques larmes sur la fin...Ha ha si Coline nous lit elle va bien rire de nous. Voir adapté ce roman m'a fait comprendre (en partie seulement) ce qui l'avait tant énervée. On peut y trouver effectivement une accumulation de situations déprimantes, un peu trop de pères largués, des femmes pas toujours compréhensives et une poignée d'enfants déchirés entre les deux. Mais malgré cela le charme opère et même plutôt bien. L'authenticité que je revendiquais dans l'écriture de Adam, se retrouve ici dans l'interprétation très émouvante de Bruno Magimel et dans la fraîcheur de celle des deux enfants, dans ces paysages battus par le vent, au travers de ces petites scènes tournées sans tralala et avec un minimum de dialogues, collants parfaitement à l'état d'esprit du personnage. Des regards qui traduisent le manque, des silences qui le symbolisent, on est facilement transporté dans leur histoire, même si parfois quelques longueurs auraient pu être évitées.

Quelques défauts donc mais comme le résume traversay, les sentiments passent et il est difficile de ne pas être touché par le désarroi de ce père qui n'arrive pas à surmonter cette absence, ni par la détresse muette que renvoient les yeux de son jeune fils (formidable!) J'ai tout de même préféré le livre, mais ceux qui n'aiment pas le style de l'auteur seront peut-être touchés par l'interprétation (?) J'attends vos avis. (et surtout celui de Coline )

J'ai passé un bon moment malgré beaucoup d'artifices scénaristiques (la déclinaison des hommes abandonnés et paumés notamment...) qui donnent un côté trop fabriqué et un peu artificiel. Avec une trame qui, comme le rappelle Traversay, n'est qu'une variante sur un même thème par rapport à "Je vais bien ne t'en fais pas" (un personnage qui est confronté à l'absence d'un proche et dont le parcours est un retour à la vie avant la découverte de la vérité). Olivier Adam continue donc dans le sens d'une sorte de genre de thriller émotionnel aux ficelles bien rodées.

Restent la justesse d'interprétation et une sobriété relative qui évite la complaisance mélodramatique avec de vrais personnages secondaires qui existent et apportent une respiration. On nous a enfin rendu notre Benoît Magimel si souvent excellent mais rendu ridicule par Guillaume Canet dans "Les petits mouchoirs". Me voilà réconcilié avec Bouli Lanners qui est extra. Isabelle Carré et la petite soeur de Laetitia Casta (Marie-Ange) ont de petits rôles mais plutôt touchants. les deux gamins sont impeccables. Donc bonne direction d'acteurs qui arrive à faire croire à cette histoire très fabriquée et à émouvoir souvent. Le paysage a sa place également avec une certaine élégance. Les flashbacks avec Audrey Tautou sont un peu trop gnangnans malgré tout.

Pas un grand film mais une histoire qui fait se côtoyer les clichés et une certaine authenticité qui peut aller droit au coeur.

Pour moi, le film ne vaut pas le livre mais je le savais avant d'y aller..
Les mots me touchent plus que les images...

Il n'en reste pas moins que j'ai trouvé ce film très bien, notamment grâce à l'interprétation de B.Magimel, il "porte" le film à lui tout seul, il est vrai, si vrai qu'il en est touchant. Les deux enfants sont impeccables, leur regard suffisent à transmettre des émotions assez fortes. Le frère aussi m'a semblé criant de vérité.

Bien sûr, il y a beaucoup de "paumés", de gens qui ne savent pas où ils en sont et ce qu'ils veulent (ou qui le savent et le vivent maladroitement) mais quand on n'est pas bien (comme Paul dans le film), on est attiré par ce genre de personnes (où l'on se "retrouve un peu") et on ne voit que les gens qui sont comme nous ....

Et puis, et puis, rien que pour les plages, les embruns, et l'ambiance des bords de plage ..... je ne me lasse pas de la mer hors saison, c'est si beau ....

Cassiopée a écrit:

Bien sûr, il y a beaucoup de "paumés", de gens qui ne savent pas où ils en sont et ce qu'ils veulent (ou qui le savent et le vivent maladroitement) mais quand on n'est pas bien (comme Paul dans le film), on est attiré par ce genre de personnes (où l'on se "retrouve un peu") et on ne voit que les gens qui sont comme nous ....

C'est certainement vrai même s'il en fait quand même un artifice scénaristique pour servir une forme de démonstration. Ce qui n'est d'ailleurs pas nécessairement un gros problème. Le film m'a touché également.

Oui, Marko, je suis d'accord.
Je n'ai pas parlé de la durée du film.
Je pense qu'il n'aurait pas fallu qu'il soit plus long. Tout était assez bien dosé ...

Yves Saint Laurent de Jalil Lespert

Citation :

Paris, 1957. A tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent est appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute couture fondée par Christian Dior, récemment décédé. Lors de son premier défilé triomphal, il fait la connaissance de Pierre Bergé, rencontre qui va bouleverser sa vie. Amants et partenaires en affaires, les deux hommes s’associent trois ans plus tard pour créer la société Yves Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses démons intérieurs, Yves Saint Laurent s’apprête à révolutionner le monde de la mode avec son approche moderne et iconoclaste.

Un pari complètement manqué en raison de l'orientation du projet, soutenu par Pierre Bergé dont le personnage prend exclusivement en charge la narration du récit (voix-off souvent maladroite). Le cadrage biographique permet alors de valoriser le rôle protecteur de Bergé, ses sacrifices et sa fidélité absolue. Le choix pouvait se justifier s'il y avait eu derrière une intention artistique, mais Yves Saint Laurent apparait de bout en bout instrumentalisé avec la description caricaturale du créateur exceptionnel poursuivi par ses démons auto-destructeurs.
Pierre Niney et Guillaume Gallienne font preuve de beaucoup de conviction mais leur registre est celui du mimétisme : il fait illusion sans pouvoir incarner une sensibilité, une époque. La mise en scène est complètement transparente et les défilés de mode sont désincarnés.
J'attends forcément beaucoup plus du projet de Bonello, qui sortira à l'automne.

Je l'ai vu hier et j'ai été déçue...rien à redire aux prestations de Niney et Gallienne, totalement bluffants, mais le scénario est très moyen je trouve. J'ai beaucoup aimé la première partie (jusqu'à la fin des années 60) mais alors après, à part la "descente aux enfers" mélangeant sexe et drogue, j'ai pas vu l'intérêt.

J'ai vu Cadences obstinées (en avant-première avec la belle Fanny, hé oui :)) et je l'ai trouvé très beau (malgré quelques longueurs) mais malheureusement ça m'étonnerait qu'il ait beaucoup de succès...je suis triste de lire qu'il n'a fait que 422 entrées à Paris le premier jour   

Avadoro a écrit:

Yves Saint Laurent de Jalil Lespert


Un pari complètement manqué en raison de l'orientation du projet, soutenu par Pierre Bergé dont le personnage prend exclusivement en charge la narration du récit (voix-off souvent maladroite). Le cadrage biographique permet alors de valoriser le rôle protecteur de Bergé, ses sacrifices et sa fidélité absolue. Le choix pouvait se justifier s'il y avait eu derrière une intention artistique, mais Yves Saint Laurent apparait de bout en bout instrumentalisé avec la description caricaturale du créateur exceptionnel poursuivi par ses démons auto-destructeurs.
Pierre Niney et Guillaume Gallienne font preuve de beaucoup de conviction mais leur registre est celui du mimétisme : il fait illusion sans pouvoir incarner une sensibilité, une époque. La mise en scène est complètement transparente et les défilés de mode sont désincarnés.
J'attends forcément beaucoup plus du projet de Bonello, qui sortira à l'automne.

Fantaisie Héroïque a écrit:

Je l'ai vu hier et j'ai été déçue...rien à redire aux prestations de Niney et Gallienne, totalement bluffants, mais le scénario est très moyen je trouve. J'ai beaucoup aimé la première partie (jusqu'à la fin des années 60) mais alors après, à part la "descente aux enfers" mélangeant sexe et drogue, j'ai pas vu l'intérêt.

Les dialogues sont pauvres et incontestablement la création cinématographique n'est pas à la hauteur de la création de l'artiste Yves Saint Laurent.
On serait plutôt au niveau d'un téléfilm avec des moyens qui doivent dépasser de loin ceux d'un téléfilm.

Fantaisie, je ne m'interroge pas sur "l'intérêt" des scènes de la descente aux enfers (il fallait faire un biopic) mais je regrette leur manque de force.

J'ai vu ce film hier soir et n'ai pas pensé, bien sûr, que c'était le film de l'année. Mais pourtant (j'en avais vraiment besoin!) il m'a fait passer un agréable moment.
Déjà en retrouvant les sublimes collections d'Yves Saint Laurent, la classe dans l'épure!
Je trouve aussi que Pierre Niney réussit une composition du personnage assez extraordinaire. Simple mimétisme? Mais sur le plan du jeu, il n'y a déjà rien de facile à faire du "simple mimétisme" jusqu'à faire oublier qu'on est l'interprète d'un vraie personne. Et Pierre Niney va bien au-delà. Je l'ai trouvé parfaitement crédible et surtout extrêmement touchant.

Pourquoi Bergé a-t-il donné sa "bénédiction" à ce film-là plutôt qu'à celui de Bonello?...A mon avis, parce que ce film-là met vraiment en évidence le rôle essentiel qu'il a joué dans la carrière et la vie affective de "l'artiste" Saint Laurent. Ce qui n'est sans doute pas à nier. Ce film lui donne l'occasion de le rappeler, voire de le faire découvrir.
(Ou alors c'est parce que le film de Bonello est encore plus "moyen" que celui-là?...A suivre... ) 

Bergé en veut à l'équipe du film de Bonello car il n'a pas été consulté en amont. C'était uniquement un conflit de personnes.
C'est vrai que la performance de Niney est un morceau de bravoure, saluée d'ailleurs par l'ensemble de la critique. Mais elle ne m'a pas suffi et je trouve que l'effort porté sur la voix, la posture, la démarche, finit par enlever une spontanéité. L'acteur n'est cependant pas aidé par le scénario.
Et je n'ai pu profiter des collections tant elles sont survolées à la manière d'un clip publicitaire.

Le Bonello ne peut être qu'une expérience intéressante. J'ai hâte de le voir. Pierre Bergé n'est peut-être pas non plus très cinéphile pour ne pas encourager un de nos meilleurs cinéastes. Il préfère un téléfilm académique. Dommage pour l'ambition esthétique de la maison St Laurent. L'ego est probablement passé avant toute autre considération.

Vu le YSL.

Franchement rien de particulier.

Bons acteurs.
Images gentiment proprettes.
Histoire linéaire.
Aucun risque, aucune personnalité.

L'impression de lire un magazine people. Avec qui il couche, quelle drogue il prend, escapade loin de Paris. Des clichés papiers glacés qui ne m'ont pas transmis d'émotion.