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| Zabou Breitman | |
| | Auteur | Message |
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Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Zabou Breitman Jeu 23 Avr 2009 - 18:07 | |
| Vu en avant première Je l'aimais de Zabou Breitman. Heu... j'aurais bien aimé aimer, mais je suis beaucoup ennuyée! Il y avait Daniel Auteuil, mais il n'est pas resté longtemps, je crois qu'il a senti qu'ils y avait quelques moqueurs et qu'ils avaient eu le temps de peaufiner leurs questions. Le pauvre... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Zabou Breitman Ven 19 Nov 2010 - 18:58 | |
| No et moi de Zabou Breitman - Citation :
- On dit de Lou qu’elle est une enfant précoce. Elle a treize ans et deux classes d’avance. Elle doit faire un exposé sur une jeune femme sans abri. Elle en a vu une à la Gare d’Austerlitz. Une qui fait la manche, demande des clopes, s’endort sur la table du café lorsque Lou lui offre à boire pour l’interviewer.
Elle a 18 ans, s’appelle No, est imprévisible, elle a grandi dans les foyers et elle ne ressemble à personne. Un jour, elle disparaît. No et moi laisse une impression mitigée. De la même manière que le roman éponyme de Delphine de Vigan. De là à dire que l'adaptation est réussie ..., fidèle en tous cas, jusque dans ses limites. Le film, comme le livre, est coincé entre la fable et le réalisme. Zabou Breitman, à de rares moments, s'échappe de ce carcan et s'évade vers une forme d'onirisme qui fait du bien. Il y a cependant quelque chose qui ne passe pas dans cette histoire. Et pas seulement parce qu'elle est pleine de bons sentiments. Le postulat de départ sonne faux, l'amitié qui se développe entre ces deux filles d'âge et de milieux différents, se développe trop vite. On n'y croit pas. La vision du monde des SDF est un peu escamotée, trop propre. Les scènes dans l'appartement de Lou, où règne une drôle d'ambiance, sont davantage convaincantes. Moins appuyées peut-être. Zabou Breitman tente d'insuffler un peu de hauteur et de poésie à tout cela, elle met alors la musique à fond. Portishead, c'est chouette pour mélancoliser une scène mais c'est aussi un aveu d'impuissance de la réalisatrice. Comme cette voix off, agaçante, qui souligne à grands traits. La petite Nina Rodriguez (Lou) est bien, il est difficile d'en dire autant de Julie-Marie Parmentier, qui manque de subtilité dans son jeu. Elle en fait trop, souvent, elle est dans la représentation. Sa prestation est finalement à l'unisson du film, inégal et frustrant. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Zabou Breitman Jeu 19 Avr 2012 - 16:53 | |
| No et moi (2009) No et moi c’est avant tout une recette miraculeuse. Il s’agit de prendre trois individus archétypaux isolés, d’exposer leur vulnérabilité propre puis de les réunir afin qu’ils se mettent tous trois à la recherche d’un bonheur commun, paradis qui aurait pu être édénique s’il n’avait pas été bardé de sous-entendus moralisateurs et uniformisants. Prenons donc Lou, jeune fille précoce, treize ans et déjà au lycée. Sage et discrète, elle ne se fait pas entendre. Grands yeux larmoyants, voix morne et éteinte, petit corps frêle : voici ce que deviennent les enfants de mères dépressives. Heureusement, elle rencontre No, adolescente de dix-neuf ans, clocharde acquise à sa cause. Elle jure comme un charretier et se bourre la gueule lorsque Lou se fige dans un silence de petite-fille modèle. Entre les deux, on découvre Lucas, le mec populaire du lycée, toujours une bonne blague au bec mais pas prêt à salir son image en traînant avec une pauvre fille comme Lou. La donne change lorsqu’il réalise que Lou fréquente une clocharde, le must-have qui pourrait le distinguer des autres mecs populaires de son lycée. En effet, peu de jeunes de son âge peuvent se targuer d’avoir des relations amicales avec un tel objet du mythe urbain. Lou revêt soudainement de l’intérêt pour Lucas qui, par son intermédiaire, pourra à son tour s’approcher de l’énigmatique No… Les parents de Lou ne sont pas en reste dans ce jeu de fascination malsain. Après quelques contestations de bonne et due forme, ils acceptent d’héberger cette jeune fille sortie de nulle part et se prennent de passion pour sa destinée. Le père essaie de lui inculquer une formation accélérée des bonnes mœurs à acquérir tandis que la mère renaît de sa longue introversion dépressive au contact de cette petite clocharde bondissante et pleine d’énergie. Même Lou est métamorphosée à son contact. Et tout le monde s’étonne de réaliser que plus médiocre que soi (c’est-à-dire non accompli socialement) peut égayer la vie. Dommage que seul ce constat joyeux et simplet soit mis en avant. Il aurait pourtant été intéressant de traiter également la question de l’utilisation et de la chosification de l’autre dans l’art de parvenir à ses fins. Lou et ses parents utilisent No pour resserrer leurs liens et guérir leurs blessures intérieures ; No utilise Lou et ses parents pour se procurer un bon lit bien chaud ; Lucas utilise Lou pour se rapprocher de No-le-fantasme ; et ce sont là les manifestations les plus évidentes de ce constat. Qu’il en ait toujours été ainsi, de tout temps et en tous lieux, là n’est pas le problème, mais ce film veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes et s’émerveille de tout l’humanisme dont font preuve les personnages –humanisme qui pourrait aussi prendre bien d’autres noms moins flatteurs. On pourrait féliciter le film de nous permettre de décrocher de notre quotidien en nous présentant des personnages si caricaturaux qu’ils nous en feraient parfois presque pleurer de rire. Mais on peut aussi lui reprocher de vouloir se donner une dimension supérieure en nous prodiguant des conseils pour améliorer notre façon de vivre et de nous comporter avec les autres. Perdre son temps à regarder une histoire qui ne révolutionnera ni le domaine de la pensée, ni le domaine du cinéma, d’accord. Mais se faire remonter les bretelles parce que la réalisatrice nous considère comme un de ses énièmes personnages stéréotypés, c’est plus qu’il n’en faut pour demeurer indulgent. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Zabou Breitman Ven 20 Avr 2012 - 12:44 | |
| - colimasson a écrit:
- [center]No et moi (2009)
On pourrait féliciter le film de nous permettre de décrocher de notre quotidien en nous présentant des personnages si caricaturaux qu’ils nous en feraient parfois presque pleurer de rire. Mais on peut aussi lui reprocher de vouloir se donner une dimension supérieure en nous prodiguant des conseils pour améliorer notre façon de vivre et de nous comporter avec les autres. Perdre son temps à regarder une histoire qui ne révolutionnera ni le domaine de la pensée, ni le domaine du cinéma, d’accord. Mais se faire remonter les bretelles parce que la réalisatrice nous considère comme un de ses énièmes personnages stéréotypés, c’est plus qu’il n’en faut pour demeurer indulgent.
Je ne me suis pas imposé le film...le livre déjà...hum...ça m'a suffit! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Zabou Breitman Ven 20 Avr 2012 - 21:28 | |
| Il paraît quand même que le film est meilleur que le livre (mais il paraît aussi que ce n'est pas bien difficile...) | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Zabou Breitman Ven 20 Avr 2012 - 22:47 | |
| Bravo Colimasson pour cette analyse de film finement menée! Vous êtes douée, jeune dame! | |
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| Sujet: Re: Zabou Breitman | |
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| | | | Zabou Breitman | |
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