Baltasar Kormakur

Jcolle ça ici aussi :

Queenie a écrit:

Me disais bien en passant devant cette affiche de ciné, que le titre me disait quelque chose...



Adapté du roman La Cité des Jarres, sortie prévue le 10 septembre.

Je n'ai pas lu le livre, mais le film est pas mal. Rugueux, Glacial, Sombre et Noir.
Bon ça se déroule tout seul, et c'est pas vraiment palpitant, niveau ambiance y'a des trucs qui manquent, niveau psycho des perso aussi) mais bon ça dure qu'1h30 et ça laisse entr'apercevoir l'ambiance qu'il peut y avoir dans le livre.

(Et puis ça change des policiers français/américains qui cognent à tout va, qui foutent toujours de la surenchère dans l'action, et l'imbroglio de l'enquête)

Citation :

Rugueux, Glacial, Sombre et Noir

Ca me donne envie tout ça, d'autant plus que j'apprécie l'auteur

Queenie a écrit:

Bon ça se déroule tout seul, et c'est pas vraiment palpitant, niveau ambiance y'a des trucs qui manquent, niveau psycho des perso aussi) mais bon ça dure qu'1h30 et ça laisse entr'apercevoir l'ambiance qu'il peut y avoir dans le livre.

J'avais différé mais tu me motives j'y vais ce soir!

Queenie a écrit:

Adapté du roman La Cité des Jarres, sortie prévue le 10 septembre.

C'est quoi c't embrouille, je ne vois pas ce film en Belgique, ni maintenant ni dans les prochaines sorties

Ben viens le voir à Lille! Si tu es de ce côté de la Belgique...

markofr a écrit:

Ben viens le voir à Lille! Si tu es de ce côté de la Belgique...

Moui, enfin, je n'ai pas non plus l'impression que ce soit LE FILM à ne pas rater sous aucun prétexte, et comme je suis un peu fainéante, m'étonnerait que je vienne jusqu'à Lille pour me faire une toile
Ceci dit, c'était une option

White night wedding de Baltasar Kormakur

Citation :

Jon, professeur quadragénaire, va se marier pour la seconde fois. Thora, sa future épouse est une ancienne élève deux fois plus jeune que lui.

Mariage à l'islandaise, encore ? Concordance des titres, White night wedding rappelle trop quelques constantes du cinéma islandais : la dérision, le burlesque triste, entre autres. Réalisateur, acteur, producteur, scénariste, Baltasar Kormakur est la figure de proue du cinéma de son pays, avec seulement 5 films à son actif dont The sea et La cité des jarres. La vision de White night wedding accable par sa tonalité très noire, allégée par quelques scènes loufoques et la splendeur des paysages de l'île, toujours spectaculaire. Des qualités, certes, le film en a quelques unes, mais il est difficile d'adhérer pleinement à sa torpeur dépressive aussi plombante qu'un ciel d'hiver au-dessus d'un fjord. Pas un hasard, Baltasar !

Contrebande

Citation :

Chris Farraday a tiré un trait sur son passé criminel et s’est construit une vie paisible avec sa femme Kate et leurs deux fils, jusqu’au jour où son jeune et naïf beau-frère Andy manque à ses engagements dans une opération de trafic de drogues montée par l’inquiétant petit caïd local Tim Briggs. Pour aider Andy à s’acquitter de sa dette, Chris est forcé de reprendre du service et se tourne vers ce qu’il connaît le mieux : la contrebande.

Baltasar, au hasard. Baltasar Kormakur tourne des films personnels en Islande et d'autres qui le sont beaucoup moins, en Amérique. Plus fort, avec Contrebande, il réalise le remake d'un film -Reykjavik Rotterdam-, qu'il a produit et dans lequel il a joué, au pays. Avec davantage de moyens, d'action et le Panama pour remplacer le port de Rotterdam, Contrebande est un quasi copier-coller de l'original. La même histoire compliquée à l'envi, pour un petit thriller bourré d'adrénaline, qui a pour seule ambition de ne pas avoir un seul temps mort. Cette version américaine a gagné en efficacité ce qu'elle a perdu en états d'âme, on s'y attendait un peu, à vrai dire. Le film fonctionne avec d'énormes ficelles, des raccourcis pratiques et des hasards (Baltasar) providentiels, dans le strict respect du cahier des charges. Pas original pour un sou, mais rythmé à mort et défendu par une brochette d'acteurs qui ne font pas semblant, Mark Wahlberg en tête, impeccable dans le rôle du gars concerné aux sourcils froncés.

Survivre


L'histoire est inspirée assez fidèlement d'un fait divers réel qui raconte les heures de survie du seul pêcheur rescapé d'un naufrage en Islande.

Très bonne surprise que ce film à la fois simple dans sa narration et sobre dans l'émotion tout en étant remarquablement filmé. J'avais oublié que c'était le réalisateur de Jar City et on retrouve le côté sombre de la photographie pour une vision très âpre d'une Islande à la fois majestueuse et austère, entre volcans au bord de l'éruption et mer tourmentée se fracassant sur une côte déchiquetée. Même une aurore boréale y apparaît comme une vision pleine de mélancolie.

L'enjeu narratif est très ténu mais ce qui fait l'intérêt de ce film c'est la façon dont le réalisateur nous fait découvrir cette communauté avant de nous immerger au coeur du drame sans jamais chercher le spectaculaire. Et pourtant les scènes sont impressionnantes. On a le sentiment d'être avec cet homme qui s'accroche à la vie, parle avec une mouette qui semble le guider, affronte les éléments déchaînés sur mer et sur terre.

Et puis il y a l'après avec cette façon merveilleuse de suggérer le deuil à travers des séquences pleines de pudeur avec 2 enfants puis un vieux chien abandonné. Rien n'est appuyé et l'émotion naît comme à retardement. La musique est aussi très discrète et réussie. Un petit coup de coeur!

Marko a écrit:

Survivre

L'histoire est inspirée assez fidèlement d'un fait divers réel qui raconte les heures de survie du seul pêcheur rescapé d'un naufrage en Islande.

Très bonne surprise que ce film à la fois simple dans sa narration et sobre dans l'émotion tout en étant remarquablement filmé. J'avais oublié que c'était le réalisateur de Jar City et on retrouve le côté sombre de la photographie pour une vision très âpre d'une Islande à la fois majestueuse et austère, entre volcans au bord de l'éruption et mer tourmentée se fracassant sur une côte déchiquetée. Même une aurore boréale y apparaît comme une vision pleine de mélancolie.

L'enjeu narratif est très ténu mais ce qui fait l'intérêt de ce film c'est la façon dont le réalisateur nous fait découvrir cette communauté avant de nous immerger au coeur du drame sans jamais chercher le spectaculaire. Et pourtant les scènes sont impressionnantes. On a le sentiment d'être avec cet homme qui s'accroche à la vie, parle avec une mouette qui semble le guider, affronte les éléments déchaînés sur mer et sur terre.

Et puis il y a l'après avec cette façon merveilleuse de suggérer le deuil à travers des séquences pleines de pudeur avec 2 enfants puis un vieux chien abandonné. Rien n'est appuyé et l'émotion naît comme à retardement. La musique est aussi très discrète et réussie. Un petit coup de coeur!

Depuis quelques années, Baltasar Kormakur alterne les tournages entre les Etats-Unis et son Islande natale. Ses films les plus personnels sont bien entendu ceux qu'il réalise sur son île même si leur budget reste nécessairement modeste. Survivre, au-delà du fait divers, est un hommage à un peuple de pêcheurs peu gâté par les éléments (la mer mais aussi les éruptions volcaniques). Le film est réaliste, honnête, modeste, pudique dans les sentiments d'une communauté aux tempéraments rudes comme le climat, jamais faible quand il s'agit de s'entraider. Le personnage principal de Survivre n'est pas un héros, du moins pas dans son comportement, juste un type ordinaire qui s'est battu pour ne pas couler, au sens littéral du terme. Le film aurait pu être bancal avec ses différents aspects : le naufrage, la survie, les expériences scientifiques, la médiatisation, le retour au pays. Son côté linéaire et sa mise en scène sans esbroufe servent le propos et Baltasar Kormakur ne cherche jamais à briller. Il s'agit d'une histoire de courage, surhumaine et terriblement humaine. Il n'est nul besoin de l'enjoliver ou de la dramatiser. La raconter telle quelle, sans effets de manche, suffit amplement.

Encore une fois, d'accord avec vous deux ! Comme tu le dis Marko, c'était surprenant de voir cette opposition entre sobriété et scènes spectaculaires. La mer n'a jamais été aussi effrayante pour moi que lors de cette scène en pleine tempête...

Je ne savais pas qu'il était encore à l'affiche ce film. Je me suis dépêchée d'aller le voir à sa sortie parce que je pensais qu'il ne resterait qu'une voire deux semaines à l'affiche alors que ça fait plus d'un mois. Il fait de la résistance, c'est bien.

C'est à dire qu'il sort en décalé dans les lointaines provinces du Royaume de France, Kannskia.

traversay a écrit:

C'est à dire qu'il sort en décalé dans les lointaines provinces du Royaume de France, Kannskia.

Je sais, je suis provinciale à la base mais il est encore diffusé dans deux salles à Paris.

Je suis (temporairement) réconciliée avec Marky Walby.

Merci à 2 Guns !

Denzel Washington est en forme et je dois admettre que Marky lui tient bien tête.

Un très bon duo, j'ai ri mais ri... ça fait du bien.



Bande-annonce : ici.

2 Guns

Citation :

Bobby et Stig passent tout leur temps ensemble et mouillent dans des affaires très louches. Ils ne le savent pas, mais ils appartiennent tous les deux à des agences gouvernementales qui leur ont demandé d’infiltrer un réseau de trafiquants de drogue.

Ca fait drôle quand même de voir les zigzags qu'emprunte la carrière de réalisateur de Baltasar Kormakur. Un coup en Islande, un coup aux States. Un film d'auteur et hop, un blockbuster dans la foulée. Au hasard Baltasar ? Non, le cinéaste islandais sait très bien ce qu'il tourne, de bonnes choses au pays (101 Reykjavik, La cité des jarres, The Sea) et des plus calibrés outre Atlantique. 2 Guns est le type même du Buddy Movie et Denzel Washington et Mark Wahlberg font la paire. Le scénario, alambiqué, est aussi crédible qu'un français vainqueur du 100 mètres aux Jeux Olympiques mais le spectateur en a vu d'autres et il est là pour se divertir, non ? Non, justement, le côté jusqu'au-boutiste du film dans ses scènes d'action et son humour au ras des pâquerettes sont lassants. A tenter la dérision Kormakur aurait dû la jouer totalement plutôt que de ménager la chèvre et le chou et de livrer un produit standard clés en main et sans âme véritable.