The Roaring Twenties / Les Fantastiques années 20 (1939)
Un film de prohibition. Trois soldats se rencontrent au fond d'un trou pendant un bombardement en 1917. Au retour ce n'est pas facile pour Eddie Bartlett/James Cagney qui espérait retrouver son boulot de mécanicien et rencontrer la superbe fille qui lui avait écrit. Remplacé depuis belle lurette pour son boulot, et fille beaucoup plus jeune que prévue... personne ne l'attend en fin de compte. Reste à partager le taxi d'un copain pour payer le loyer.
Au hasard d'une course il se retrouve le pied mis à l'étrier de la folle aventure de la contrebande. Le film a bien choisi son titre puisqu'il raconte la mécanique de la prohibition du début à la fin soit une vision large des années 20. De la petite combine bon enfant à la plus grosse truanderie il y a plusieurs étapes que franchira gaillardement notre "héros", du genre teigneux. Brave type tout de même parce qu'il succombera définitivement au charme de la jeune fille/femme quand il la reverra. Un amour à sens unique noyé dans les cadeaux et les coups de pouces à l'apprenti star de comédie musicale.
Le tout sous l'oeil compatissant de la plus éprouvée Panama Smith, de ce côté une belle amitié amoureuse.
Autour de Bartlett on retrouvera évidemment les deux compagnons du début, retrouvés par hasard, l'avocat mal à l'aise avec l'illégalité et le truand pur et dur, pas loin d'être sadique : George/Humphrey Bogart, le type pas mécontent d'avoir descendu un ado moins d'une minute avant qu'on lui annonce la fin de la guerre !
L'entre deux quasi-documentaire qui s'achève par une mise en image du désastre boursier de 1929 et qui donne des pistes pour la suite : celui qui voulait se ranger (dans les taxis), Bartlett, est ruiné, le dur, George, reste avec du pognon plein les poches...
Mais fin tragique obligatoire, les histoires d'amitiés et d'amour reprennent le dessus et ça finit mal.
Il y a des temps mous dans le film mais aussi des temps forts et des coups de mains de gangster particulièrement pittoresque. Mais comme dans pas mal de bons films ce qui fait le charme est dans la nostalgie (excellent personnage de Panama Smith) et toutes les promesses non tenues : du retour des soldats qui n'ont plus leur place dans la société, à la loi qui a construit des empires criminels aux déceptions amoureuses qui sont aussi des évidences d'intégration sociale devenue impossible.
Le crime ne paye pas mais vaut le coup d'œil, pas le film de tous les temps mais à l'évidence dans les films de truands on a pu perdre des ingrédients indispensables...
Et puis le parallèle relativement subtil (rappelé par le jeudi noir) entre le développement maffieux et la spéculation très civile... en ajoutant (39/40) le "j'espère qu'on s'en souviendra" de l'intro...
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