Olle Lönnaeus [Suède]

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Olle Lönnaeus est né en 1957 à Tomelilla, la ville qu’il a choisie pour cadre de ses romans policiers. Journaliste depuis vingt ans au Sydsvenska Dagbladet, il a publié de nombreuses enquêtes sur l’immigration en Suède et sur les extrémismes de tous bords. Ce qu’il faut expier, en cours de traduction dans sept pays, a remporté le prix du premier roman de la Swedish Crime Writer’s Academy.
(source:éditeur)

Ce qu'il faut expier
2009
Traduction du suédois par Aude Pasquier et Ophélie Alegre, 2011, Liana Levi

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Tomelilla. Une petite ville de Scanie, à l’extrême sud de la Suède, où Konrad Jonsson aurait préféré ne jamais revenir. Mais la police ne lui laisse pas le choix: ses parents adoptifs viennent d’être abattus d’une balle dans la nuque et les douze millions gagnés au Loto qui dorment sur leur compte en banque le désignent comme suspect. Suspect: ne l’a-t-il pas toujours été dans cette ville aux façades grises et à l’esprit étroit? Après trente ans d’absence, le passé de celui qu’on appelait «ce bâtard de Polack» refait surface avec des questions lancinantes: Pourquoi ce couple falot, ayant déjà un fils, l’a-t-il adopté? Surtout, qu’est devenue Agnieszka, sa mère, mystérieusement disparue quand il avait sept ans?
Dans ce polar à l’atmosphère suffocante, Olle Lönnaeus explore la face cachée de la province suédoise rongée par la crise et la xénophobie: un terreau idéal pour que s’épanouissent secrets, jalousies et haines.

Une très bonne surprise que ce polar nordique dont le titre pas vraiment formidable et le prologue aux effets un peu trop dramatiques (brroumm, c'est l'orage la nuit, y'a du tonnerre, des éclairs, du sang sur lame de couteau...) ne me laissaient rien attendre d'exceptionnel.
Or passé ces premières pages, on est littéralement happé par une histoire dont le cadre, l'analyse psychologique et l'intrigue policière sont également soignés. Le cadre c'est la Suède rurale de la Scanie, qui se révèle aussi terne et peu séduisante que Tomelilla (ville sans charme endormie sous la canicule, en pleine déconfiture économique et sociale), mais qui peut également offrir de superbes et magiques paysages de forêts et de vallées isolées. Lönnaeus décrit en journaliste (et avec une sorte d'humour désabusé) l'envers du "modèle suédois", une société conservatrice en proie à une xénophobie focalisée aujourd'hui sur l'immigration kosovare, mais ne datant pas d'hier, puisque le personnage principal, Konrad Jonsson, a du faire face enfant au harcèlement à cause de ses origines polonaises.
Comme je le disais, les personnages sont convaincants, attachants, complexes et on découvre progressivement leur histoire, la nature des liens qui les unissent, dans un récit construit principalement en flash-back car le passé (secrets de famille et Histoire) y joue un rôle crucial. L'intrigue policière est également bien ficelée, réservant son lot de mystère, suspense et surprises.
Polar de qualité donc !

Un petit extrait ?

La vague nordique continue!

Oui! Cela dit ce n'est pas un polar nordique de plus sur le côté sombre de la Suède (il y a d'ailleurs des allusions assez marrantes à Wallander! ).
Finalement, plus qu'un polar c'est un roman tout court, car l'histoire personnelle de Konrad prend le pas sur l'intrigue policière.

Bien vu Nezumi. C'est tout à fait le sentiment que j'en ai à lecture de ce polar qui n'en est pas tout à fait un.
Un très bon moment de lecture, une histoire qui déconstruit le mythe d'une Suède libérée et en avant garde d'un modèle social. Il se trouve que l'époque où se situe l'origine du drame est les années 70, années où dans ma propre ville de province du sud de la France, nous voyons les jeunes suédois comme un exemple de jeunes gens cultivés et à l'avant garde d'une forme de libération (sexuelle ). Ce roman démontre le contraire.
Par curiosité, j'ai été voir avec Google Earth où se trouvait la petite ville de Tomelilla. Un unique bâtiment est représenté en 3D et figurez vous que c'est le seul bâtiment dont fait référence l'auteur: le magasin discount (qui se trouve être un lidl!). Ça nous donne un peu l’intérêt du lieux. Et pourtant, il s'en passe des choses! Mais rien de visible, un univers de rancœurs, de refoulements, de méchanceté. D'ailleurs c'est l'exode, ceux qui restent sont amnésiques!
Une touche d'humour aussi, on est en Scanie, le pays de Wallander, l'allusion est trop forte et l'auteur n'y résiste pas.

En route pour Tomelilla alors! Et hop un de plus de noté

Merci du conseil Nezumi et Igor. Moi aussi je note.

Ah c'est bien que ce fil remonte, merci Igor pour ton com', ce livre mérite de nombreux lecteurs!

C'est vrai que la recherche Google earth, quand les lieux du récit sont identifiables, va entrer dans les habitudes du lecteur curieux.