Victor del Arbol [Espagne]

shanidar a écrit:

Igor, tes lectures font souvent référence à la torture et au politique et je me demandais si tu avais déjà lu Malaparte ?

Non, je n'ai pas lu Malaparte. J'ai vu le film "La peau" il y a déjà longtemps.
Question lecture effectivement cette époque est dominée par ce sujet, mais je n'en fais pas une spécialité   
D'un autre coté, j'ai assez peu confiance dans les dogmes et je suis curieux de savoir ce jusqu'où ils peuvent mener...

Je ne connaissais pas l'existence de ce film... sans être vraiment sûre d'avoir envie de le visionner...
et puis je vais voir si Arbol est empruntable !!

shanidar a écrit:

Je ne connaissais pas l'existence de ce film... sans être vraiment sûre d'avoir envie de le visionner...
et puis je vais voir si Arbol est empruntable !!

Le film est bien, en tous cas j'en ai un bon souvenir. C'est Marcello Mastroianni qui tient le rôle de Malaparte et c'est Liliana Cavani qui tient la caméra...

C'est compliqué, cette histoire de violence, et je ne suis pas sûre de savoir la solution.
Car ces faits-là ont existé, ceux-là ou des faits identiques en tout cas, Et c'est l'un des rôles de l'écrivain de rapporter cela, de le porter à notre connaissance et à notre mémoire. Alors : racoleur ou porteur de vérité, c'est toujours une question que je me pose. Et une autre idée est : si des gens l'ont subi, je dois pouvoir le lire.
Comme j'ai lu la tristesse du samouraï après l'enfant des colonels, j'ai trouvé les fameuses scènes de violence assez soft : hé oui !. Moins de descriptions, moins de détails et peut-être moins d'ingéniosité dans la sophistication des gestes eux-mêmes.
Je me souviens m'être déjà posée la même question dans le quatrième mur où Chalandon rapporte des descriptions très imagées du massacre de Sabra et Chatila. Encore, une bonne cause.La question s'était posée aussi pour anima de Mouawad
Mais où situer la limite, que voiler et que dévoiler ? Si on se limite à ce qu'Igor supporte , apparemment, on va très loin. Si on se limite à ce que je supporte un peu moins loin etc. etc.
Finalement, si nos sensibilités personnelles interviennent, n'est-ce pas la qualité de l'écriture qui va d'une certaine façon autoriser plus à l'auteur ?

C'est compliqué de répondre à cette question, je pense que cela dépend effectivement beaucoup de la sensibilité du lecteur et du talent de l'auteur.

J'ai lu bien pire que ces quelques pages. Je pense notamment aux ouvrages sur le nazisme. Je me souviens, entre autres, de l'un d'eux consacré aux expérimentations médicales des nazis dans les camps, c'était atroce. Mais ça servait un propos.
Tu peux me rétorquer que là aussi cela sert un propos : dénoncer les exactions du franquisme. Sauf que je n'ai pas eu ce sentiment… Et c'est là que le bât blesse. Je suis toujours très gênée quand j'ai l'impression d'une forme de complaisance, d'un côté racoleur, comme tu le dis justement.

Mais encore une fois, tout cela est très personnel, et le curseur va dépendre à la fois de l'auteur, et du lecteur.

Je ne pense pas qu'il dénonce tellement le franquisme, en effet, mais plutôt le fait que les acteurs du franquisme sont restés en place, tentant de faire bonne figure, mais conservant leurs opinions et leurs méthodes, au temps de la démocratie.

topocl a écrit:

Je ne pense pas qu'il dénonce tellement le franquisme, en effet, mais plutôt le fait que les acteurs du franquisme sont restés en place, tentant de faire bonne figure, mais conservant leurs opinions et leurs méthodes, au temps de la démocratie.

Tout à fait d'accord.

A la réflexion, je pense que le mélange des genre est peut-être ce qui m'a le plus dérangée.

D'abord, il y a une violence politique, pour arracher des aveux, régner par la terreur. Une violence qui a même été érigée en système par les états fascistes de l'époque.
Sauf que, encore une fois, l'auteur décrit bien plus le système mafieux d'un notable de province qu'un système politique. Après tout, c'est son droit.

Et puis, il y a ce qui m'a paru le plus insoutenable : la violence pour elle-même.
L'épisode qui m'a vraiment écoeurée est celui

Spoiler:

Là, je suis d'accord avec Marie, ça vire au grand guignol. Ca va tellement loin qu'on n'y croit pas. Ca donne tellement de détails sordides qui ne sont pas utiles au récit que j'en ai été profondément dérangée. Je déteste quand la violence me paraît gratuite, quand je me sens prise en otage.

Oui, je suis tout à fait d'accord sur l'inutilité de ce passage.

topocl a écrit:

Si on se limite à ce qu'Igor supporte , apparemment, on va très loin.

J'avoue me laisser parfois laisser emporter par une atmosphère, un suspense qui me fait supporter du lourd.
Concernant les conditions de la séquestration de cette pauvre gosse, je suis assez d'accord avec vous.
Je me suis d'ailleurs demandé quel sera son devenir.

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