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| Donald Ray Pollock | |
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+5Igor colimasson Maryvonne Queenie Marko 9 participants | |
Auteur | Message |
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Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Donald Ray Pollock Ven 17 Mai 2013 - 17:14 | |
| - Yukiguni a écrit:
- Queenie a écrit:
- Yukiguni a écrit:
- Je suis en pleine lecture de Knockemstiff mais ma critique sera plus brève et simple que les précédentes. Brut, glauque, violent, malsain, dég... donc génial!
Si vous avez d'autres conseils de lecture dans ce style, je suis preneur! Oh, ça va pleuvoir les propositions de glauque et malsain. Dans cette veine (mais rien à voir avec Knockemstiff), y'a La Maison Muette de John Burnside (Clic de fil). Hier, justement je suis retombée dessus dans ma bibliothèque, c'est peut-être bien un Signe. Merci! En effet ça a l'air très différent, je ne sais pas si c'est ce malsain là dont je veux. Bizarrement dans Knockemstiff, même si c'est brut et violent, je trouve que ce n'est jamais trop, le côté malsain est tout de même mesuré. Il s'arrête avant l'overdose et le voyeurisme pur et simple. C'est ça qui me plaît aussi. Peut-être un petit Seigneur des Porcheries de Tristan Egolf alors CliKlic? | |
| | | Yukiguni Posteur en quête
Messages : 64 Inscription le : 12/05/2013 Age : 36 Localisation : Salzbourg
| Sujet: Re: Donald Ray Pollock Dim 19 Mai 2013 - 13:03 | |
| Merci, je note, ca m'a l'air de se rapprocher fortement de ce que je cherche! | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Donald Ray Pollock Ven 14 Juin 2013 - 22:30 | |
| Le Diable, tout le temps
« Le Diable n’abandonne jamais », dit un des personnages.
Pollock est bien décidé à nous le démontrer : quand le Diable a mis sa patte quelque part, il appuie, écrase et repasse un coup pour être sûr que le travail est bien fait. Et la religion est la plus belle chose qu’il ait inventée pour que chacun puisse justifier toutes ses saloperies, exactions et turpitudes. Pollock n’hésite pas à donner tout son sens à ce message, et cela monte plutôt en puissance au fil du livre, qui n’a pourtant pas commencé piano.
La première partie, où un fou de Dieu croit pouvoir sauver sa femme de la mort en embarquant son jeune fils dans des rituels païens sanguinolants, est plutôt fascinante. Il y a un côté Ruban blanc en Ohio dans la thématique, cette religion qui autorise les pires ignominies, sans en avoir ni le génie, ni l’austère beauté . Puis on glisse peu à peu, vers un roman noir assez dérangeant, parfois franchement dégueu, qui déclenche par moments, aux limites de la complaisance , un dégoût nauséeux. La fin devient haletante et imbrique soigneusement les personnages qui voient leurs comptes réglés dans un suspense savamment mené. Plutôt belle, mais un peu sage, un peu trop morale, cette fin, quand on voit l’inconvenance absolue et néanmoins souvent réjouissante de l’ensemble du roman.
Au final, ça se laisse bien lire avec quelques scènes d’anthologie, mais on comprendra bien que certain(e)s aient abandonné en cours de lecture. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Donald Ray Pollock Mar 18 Mar 2014 - 8:33 | |
| Le Diable, tout le temps. Ohio. Knockemstiff, entr'autres. Des années 40 aux années 70 je dirais. Donc, ville moribonde. Des bars miteux aux comptoirs collants. Des prêcheurs filous et alcooliques. Des hommes gras et violents. Des femmes soumises et vulgaires. Des enfants qui font ce qu'ils peuvent. Des bouts de forêts humides et sombres où l'odeur de pourriture prend à la gorge. Des pieds qui traînent leur misère dans la poussière et la boue. Des tueurs en série routiers. Des dents jaunis par la nicotine. Le cheveu qui sent le graillon. L'haleine aux relents de bière. Bref. L'Amérique profonde, sale, pauvre, sachant tout juste lire et écrire, s'escrimant dans des boulots miteux pour survivre (barmaid, serveuse, abattre les cochons, flic...). Pollock prend une petite dizaine de personnages, vivants dans le même périmètre, et nous raconte des tranches de leurs vies. On les suit pendant quelques paragraphes, puis on passe à d'autres, et on les retrouve quelques mois ou quelques années plus tard. Souvent, leur vie n'a pas tellement changée. Mais ils avancent tous vers une fin que l'on sent violente, sombre, glauque et triste. Et tous, d'une façon ou d'une autre, se croisent et jouent un rôle dans l'existence de l'autre. Ainsi, Pollock parvient à maintenir une espèce de suspens qui fait qu'on tourne les pages avec une petite pointe d'impatience, à vouloir savoir comment ils vont se rencontrer et de quelle (mauvaise) façon ça va se terminer. Car, on le sait, rien ne peut facilement, ou bien se passer. Ce livre est sombre. Les personnages sont dans le meilleur des cas idiots, dans le pire des cas, carrément mauvais. Souvent les deux cumulés. A tel point, que je finissais très vite par les trouver assez pathétiques. Et tellement caricaturaux. Avec franchement du mal à m'attacher à eux. Je rejoins tous les avis précédents sur ce fil. Pollock ne s’embarrasse pas de psychologie ou de réflexion. Son style est tranché, simple, et basé sur l'action, sur la description des évènements, vu à travers le regard de l'un ou l'autre des personnages, mais sans de réelle profondeur. Ainsi, aucun ne parvient réellement à sortir du carcan de l'archétype qui lui est attribué au départ. Par contre, Pollock arrive parfaitement bien à rendre l'atmosphère moite et étouffante des lieux, l'enfermement et la dureté de la vie. La pauvreté, la saleté et le dépérissement lent des choses. Et l'entremêlement des personnages, le va-et-vient de l'un à l'autre, est bien maîtrisé, on est jamais perdu. On sait qui est qui. On sait les liens, même ténus, qu'ils ont. Alors, ça se lit facilement, avec distraction, mais ça ne reste pas, parce que les personnages intéressent peu, n'ont pas de consistance, et sont très prévisibles. Finalement, ce livre est un condensé de roman noir américain, efficace et bien écrit, mais sans finesse ni éclat. Ça ferait certainement un bon film. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Donald Ray Pollock Mer 19 Mar 2014 - 14:13 | |
| - Queenie a écrit:
Ça ferait certainement un bon film.
Ouh, toi, tu n'as pas l'industrie cinématographique en grande considération ! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Donald Ray Pollock Mer 19 Mar 2014 - 20:42 | |
| - colimasson a écrit:
- Queenie a écrit:
Ça ferait certainement un bon film.
Ouh, toi, tu n'as pas l'industrie cinématographique en grande considération ! Sisi. C'était du total premier degré. Ce que je voulais dire c'est que le livre a une bonne trame cinématographique, qui pourrait laisser plein de place pour un film, peut-être classique, mais bon (genre réalisé par Scott Cooper ou mieux John Hillcoat). | |
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