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| Dave Eggers | |
| | Auteur | Message |
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Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
| Sujet: Dave Eggers Lun 16 Juil 2012 - 12:36 | |
| Né le 12 mars 1970 à Boston, auteur, dessinateur, scénariste, fondateur du magazine littéraire The Believer, de Might Magazine, et de la maison édition McSweeney's. Un homme engagé tant dans l'écriture que dans la lutte pour les droits de l'homme. Il anime des ateliers d'écriture pour les jeunes issus des milieux défavorisés. Accompagné d'une vingtaine de lycéens des écoles publiques voisine de son lieu de résidence, ils choisissent des textes destinés à la revue annuelle éditée par l"écrivain: "The Best American Non required Reading" (littéralement « Les meilleurs textes que l’on n’est pas obligé de lire »). Il vit à Chicago et San Francisco où il est enseignant à l'école 826 Valencia (Fondation à but non lucratif qui vient en aide aux enfants pauvres). Biographie: (livres traduits en français)- Une œuvre déchirante d'un génie renversant [« A Heartbreaking Work of Staggering Genius »], Balland, 2001 - Suive qui peut [« You Shall Know Our Velocity »], Gallimard, coll. « Du monde entier », 2003 - Pourquoi nous avons faim [« How We Are Hungry »], Gallimard, coll. « Du monde entier », 2007 - Le Grand Quoi (Autobiographie de Valentino Achak Deng) [« What Is the What: The Autobiography of Valentino Achak Deng »], Gallimard,2009-Prix Médicis étranger 2009 - Zeitoun, Gallimard, 2012 (Wiki pour les infos...) | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Dave Eggers Lun 16 Juil 2012 - 13:47 | |
| Merci pour ce fil J'ai découvert cet auteur avec son premier roman Une œuvre déchirante d'un génie renversant qui a fait bien des vagues et dont on n'arrivait pas de passer à côté (en tout cas du côté du monde littéraire anglophone et germanophone) J'ai adoré, et plus que l'auteur, j'ai trouvé un homme tout à fait admirable que je félicite pour son engagement et ses bonnes initiatives son dernier roman Zeitoun se trouve depuis un bon moment sur ma PAL et je voudrais le lire dans les semaines à venir | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Dave Eggers Lun 16 Juil 2012 - 13:52 | |
| Pour ma part, j'ai lu "Du haut de la montagne, une longue descente", l'histoire d'une randonnée, l'ascension du Kilimandjaro, qui ne se passe pas du tout comme les randonneurs s'y attendaient. Excellente lecture, qui me donne envie de relire ce livre illico. | |
| | | Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
| Sujet: Re: Dave Eggers Lun 16 Juil 2012 - 14:44 | |
| "Du haut de la montagne, une longue descente" ??? Je ne connaissais pas ce titre! (ni l'auteur de sa page wiki...) Merci Darkanny, faudra le rajouter sur sa bio. En ce qui me concerne, j'ai lu "Le grand quoi" et je viens de terminer "Zeitoun" dont je n'ai pu lâcher le livre qu'après l'avoir terminé c'est à dire sur les 4h du mat. Ces deux livres sont des récits. "Le Grand Quoi" est l'autobiographie de Valentino Achak Deng. Valentino est un enfant soudanais qui fuit les miliciens armés par Khartoum, parcours des centaines de kilomètres à pieds pour trouver refuge dans des camps de réfugiés en Ethiopie et au Kenya. Il y "séjournera" plus de dix ans avant d'obtenir un visa pour l'Amérique. "Zeitoun" est l'histoire vécue par un entrepreneur d'origine syrienne marié et père de famille qui pour protéger ses biens décide de rester à la Nouvelle-Orléans durant les inondations provoquées par le passage de l'ouragan Katrina. On est stupéfait de voir à quel point l'Amérique qui se veut un modèle peut se révéler d'une incompétence crasse et facilement devenir barbare et inhumaine. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Dave Eggers Lun 16 Juil 2012 - 15:13 | |
| Du haut de la montagne, une longue descente est en fait une nouvelle de 100 pages extraite de McSweyney's: Méga-anthologie d'histoires effroyables (du monde entier) | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Dave Eggers Mer 25 Juil 2012 - 22:14 | |
| Du haut de la montagne, une longue descente ( up the mountain going down slowly, 2002). Traduit de l'américain par Laurence Viallet. 98 pages. Il s'agit d'une nouvelle extraite de McSweeney's-Méga-anthologie d'histoires effroyables, dont on pourra lire la critique sur le site du Cafard Cosmique. Nous sommes en Tanzanie. Un groupe de cinq randonneurs américains va gravir le Kilimandjaro. On s'attachera à Rita. - Citation :
- "Ses cheveux sont roux comme deux d'une Roumaine et elle a de grandes mains. De grands yeux et une bouche sans lèvres ; elle déteste, elle a toujours détesté sa bouche sans lèvres." (page 12).
Elle a pris la place de sa soeur, qui a eu un empêchement. Outre les touristes-randonneurs, il y a également le guide blanc, Franck, et le guide local, un "beau Tanzanien" (page 22), Patrick. - Citation :
- "Le groupe est composé de cinq randonneurs et de deux guides, et sera accompagné par trente-deux porteurs.
« Je n'en reviens pas, dit Rita à Grant, derrière elle. J'imaginais qu'il n'y aurait que quelques guides et un ou deux porteurs. » Elle se représentait alors des serviteurs portant des rois sur leur trône doré, suivis par des éléphants, des trompettes annonçant la procession. « Et encore, c'est rien », dit Frank. Frank écoute toutes les conversations et y participe dès qu'il le juge opportun. « La dernière fois que j'ai fait l'Everest, on était six et on avait quatre-vingts sherpas.» Il tend le bras à l'horizontale, pour indiquer la taille des sherpas, un mètre trente environ. « Des petits bonshommes, dit-il, mais durs à cuire. Plus coriaces que ceux-là. Sans vouloir te vexer, Patrick. »" (pages 25-26). On commence l'expédition. - Citation :
- "Rita avait redouté de devoir parler au même petit groupe de personnes - des gens qu'elle ne connaissait pas et qu'elle n'aimerait peut-être pas - pendant des centaines d'heures, ou, si les randonneurs ne restaient pas groupés, d'être seule, sans personne à qui parler, seule avec ses pensées. Mais déjà elle sait que ce ne sera pas un problème. Voilà deux heures qu'ils marchent et elle n'a pensé à rien. Ses facultés sont bien trop monopolisées par le choix de l'endroit où poser ses pieds, où placer le pied gauche, puis le droit, où mettre ses mains, qui tantôt saisissent les arbres pour garder l'équilibre, tantôt touchent la terre humide pour éviter toute chute. [...] Il est immense et hermétique, son paysage à elle, les calmes arpents de son esprit, et il y a même une bande-son : le battement de la pluie, le frotti-frotta de son poncho contre les branches, le cliquetis métallique des mousquetons qui se balancent contre son sac à dos. Tout cela produit une musique minimale et apaisante ; elle aspire et expire avec la force élémentaire et machinale d'un ours - lourde, puissant, robuste." (page 38).
Bien sûr, tout ne se passe pas toujours de façon optimale. Les relations entre le guide et les randonneurs sont très bien rendues (il y en a toujours qui veulent en faire trop, qui prennent de l'avance, et ça énerve toujours le guide, c'est un classique), ainsi que les relations entre les randonneurs qui ne se connaissaient pas, ou encore la fierté bébête de connaître quelques mots locaux qu'on utilise dès qu'on le peut (ici : "Jambo"), la tentation d'améliorer les conditions des porteurs, qui sont un peu hors champs, tout en étant essentiels. Une bonne nouvelle, bien écrite, qui "sonne" vrai. Je suppose que le titre est à prendre au second degré : quand on a vécu un certain type d'expérience, même si physiquement on est revenu dans son quotidien, et qu'on refait les mêmes gestes un peu dépourvus de signification, qu'on se rend compte que ce que l'on a accompli l'avait déjà été avant nous par des milliers de gens anonymes - alors que tout paraissait tellement neuf, unique, mais il l'a été des milliers de fois pour des milliers de gens -, il y a quelque chose de soi qui est resté en haut, ou au loin, ailleurs, et qui finira par descendre ou revenir, mais cela prendra du temps. Quelque chose comme ça. | |
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